Bonjour Rav,
Quels sont les conseils pratiques pour préserver sa langue de propos médisants ?
Bonjour,
1. L’homme doit tout d’abord se connaître et comprendre qu’il est comme le malade qui consulte un médecin afin qu’il lui prescrive un remède contre son affection. Pour comprendre sa faute, il étudiera au moins l’introduction du livre Ha’hafets ‘Haïm et le chapitre Cha'ar Hazékhira du livre Chmirat Halachone. Il prendra ainsi conscience du fait qu’il est véritablement atteint d’une affection qu’on appelle la tendance à la médisance ! S’il suit les conseils ci-dessous, il pourra s’en sortir…
2. Beaucoup se trompent en pensant que le fait de médire d’autrui n’est pas interdit si les propos sont vrais. C’est une grave erreur, ces propos sont interdits et constituent précisément ce que l’on nomme de la médisance ! Si en plus les propos que l’on tient sont mensongers, c’est encore plus grave et cet interdit s’appelle : Motsi Chem Ra'.
3. Garder en tête les enseignements du Rambam : « Toute information pouvant occasionner du tort à l’autre dans son corps ou dans ses biens ou encore risquant de lui causer de la peine constitue de la médisance ! »
« D.ieu dit : "Si vous voulez échapper au Guéhinam, éloignez-vous du Lachon Hara, vous acquerrez ainsi du mérite dans ce monde et dans le monde futur !" » (Midrach Tan’houma, Parachat Métsora)
4. Il est impossible d’échapper à la médisance si on en n’étudie pas les lois.
5. Lorsque tout notre entourage a l’habitude de s’adonner au colportage, à la médisance et à l’analyse des défauts de l’autre, nous devons pour notre part nous soucier de ne pas être le sujet de leurs discussions. Pour ce faire, on prêtera attention à ce que nos comportements et nos paroles soient conformes à la volonté divine et trouvent également grâce aux yeux des hommes. De cette façon, nous nous assurons qu’ils ne parleront au moins pas de nous. C’est une manière de purifier cette plaie appelée le Lachone Hara'.
6. Lorsque nous sommes contraints d’être avec des gens qui ne gardent pas leur langue, il faut préparer à l’avance des sujets de conversation pour éviter les propos interdits.
7. Ne recherchons pas les faux honneurs que des hommes « respectables » veulent nous octroyer au détriment des autres ! Ne conversons pas avec eux et ne nous réjouissons pas de l’humiliation d’autrui !
8. Lorsqu’on nous demande des renseignements en vue de constituer un partenariat commercial, de faire un Chidoukh, d’engager une personne pour un poste, etc., nous devons répondre la vérité et nous concentrer uniquement sur l’individu en question. On n’évoquera ni sa famille ni ses amis ni ses voisins. Nous devons aussi ne traiter que du sujet en question et veiller à ne pas exagérer ni sortir les informations de leur contexte.
9. Lorsque l’on entend une histoire « juteuse », il est interdit d’y prêter foi. Il faut vérifier chaque détail, car souvent l’anecdote en question est truffée de mensonges. Le récit a été raconté plusieurs fois par diverses personnes qui y ont fait des ajouts, au point que le récit final n’a plus rien à voir avec les faits qui se sont déroulés dans la réalité.
10. Lorsqu’une conversation glisse vers du colportage ou de la médisance, nous devons nous imaginer en train de déguster un bon repas et que quelqu’un vient soudain nous annoncer que la nourriture n’est pas cachère. Il est évident que dans un tel cas, on recracherait immédiatement les aliments et on cesserait immédiatement notre repas ! Il en est de même pour la médisance : on doit rejeter ce que l’on entend et orienter la conversation dans le bon sens.
11. Lorsque l’on désire parler de quelqu’un, nous devons nous poser la question : « Si cet individu se trouvait maintenant devant moi‚ est ce que je me permettrais de parler ainsi ? » Dans la plupart des cas, il est évident que la réponse est non ! Le meilleur conseil pour ne pas dire de Lachone Hara est donc d’imaginer que la personne en question est présente !
12. Chaque mot a un sens bien précis et chaque mauvaise parole prononcée sur autrui suscite une accusation au Ciel, aussi bien sur celui qui parle que sur celui dont on parle.
Arrêtons-nous avant de prononcer n’importe quelle parole sur les autres et réfléchissons un instant : serions-nous d’accord que quelqu’un parle de nous de la même manière ? (Tomer Devora)
Kol Touv.