Bonjour Rav,
Comment survivaient et se défendaient les juifs en Egypte pendant l'esclavage ?
Merci beaucoup.
Bonjour,
Ci-dessous, quelques détails concernant votre question.
Pourquoi l'exil égyptien s'est-il achevé par l'esclavage ?
Aussi longtemps que les enfants de Yaacov Avinou [les douze tribus] restèrent en vie, les Bneï Israël qui vivaient en Gochen évitèrent tout contact social avec leurs voisins égyptiens. Mais après la disparition de Lévi [le dernier des douze enfants], ils remplirent le pays, se mêlant aux Egyptiens et se rendant dans leurs théâtres et leurs cirques. Ils se sentaient attirés par le culte que les Egyptiens vouaient aux animaux et imitaient leurs façons de vivre.
Cependant, la tribu de Lévi ainsi que d'autres Tsadikim des autres tribus, ne servirent jamais les idoles.
On doit comprendre que bien que les Juifs aient imité les Egyptiens, leurs valeurs spirituelles étaient complètement différentes. Alors que les Egyptiens étaient intrinsèquement corrompus, les Bneï Israël possédaient une pureté d'âme et une personnalité raffinée car ils étaient les descendants d'Avraham, Yits'hak et Yaacov.
L'ambiance morale polluée d'Egypte était la plus dégénérée du monde, et avait atteint à cette époque son point le plus bas. Cependant, les Bneï Israël sans exception, maintinrent leur haut degré de Kédoucha. Pendant toute la durée de l'exil égyptien, l'immoralité était inexistante parmi eux [avec une seule exception, le cas de Chlomit bat Divri, que la Torah précise], et il n'y eut pas de mariages avec des non-Juifs. Hachem Lui-même certifia plus tard que tous leurs enfants étaient purs et que leur ascendance était sans tâche.
Les Juifs se distinguèrent des Egyptiens dans quatre domaines :
1. Aucun enfant ne reçut de nom non-juif.
2. Ils n'adoptèrent pas la langue du pays, mais continuèrent à parler en Lachon Hakodech.
3. Ils ne s'habillèrent pas à la façon égyptienne.
4. Ils agissaient avec bonté les uns envers les autres, et ne dénoncèrent pas de Juif aux Egyptiens.
Après la mort des fils de Yaacov Avinou, Pharo interdit la Brith-Mila. Tous les Juifs arrêtèrent alors le rite de la circoncision sauf la tribu de Lévi qui continua à observer cette Mitsva en dépit du danger encouru.
Lorsque Hachem vit que l'assimilation progressait, Il changea les sentiments des Egyptiens et suscita en eux une haine contre les Juifs. Ce nouveau réveil de la haine contre les Bneï Israël se manifesta à travers une série de décrets cruels et épouvantables.
Le premier décret de Pharo : l'esclavage
Bien que les Bneï Israël aient extérieurement adopté les pratiques d'idolâtrie égyptiennes, Hachem conservait un grand amour pour eux parce qu'ils étaient les enfants des saintes tribus. Il les fit ainsi se multiplier de façon extraordinaire. Les femmes juives mettaient au monde des sextuplés, à la manière de certains insectes, poissons ou scorpions qui se reproduisent à une vitesse exceptionnelle.
Aucun de ces sextuplés ne se trouva être de faible constitution ou mort-né, tous les enfants juifs naissaient forts et en bonne santé.
Les Egyptiens prirent peur en voyant grandir la population juive.
Les nobles égyptiens avertirent Pharo : "Il est très probable qu'une guerre va éclater entre nous et les rois de Kéna'an. Ils doivent songer à récupérer les richesses que nous avons amassées pendant les années de famine. En cas de conflit, les Juifs se joindront à nos ennemis et nous forceront à quitter le pays. Nous devons prendre des mesures contre eux !"
- Idiots, leur répondit Pharo, c'est leur ancêtre Yossef qui a sauvé le pays pendant les années de famine. Sans lui, nous ne serions pas en vie aujourd'hui. Comment pouvez-vous penser à leur faire du mal ?"
Les Egyptiens se mirent en colère en voyant la sympathie dont Pharo faisait preuve envers les Juifs. Ils le renversèrent de son trône, et l'exposèrent à la honte et à l'humiliation parce qu'il refusait d'agir injustement envers les Juifs.
Pharo ne changea pas d'attitude pendant trois mois. Puis il décida qu'il était préférable pour lui de se plier aux exigences de la noblesse et du peuple. Il annonça qu'il souhaitait remonter sur le trône, et qu'il fallait mener une nouvelle politique envers les Juifs.
Le Pharo qui remonta sur le trône trois mois plus tard n'était pas le même Pharo que celui qui l'avait quitté. C'était un "nouveau" roi, froid et cruel, déterminé à mettre fin à la "plaie juive". Il agissait à présent comme s'il n'avait jamais connu Yossef, le bienfaiteur historiquement célèbre du pays, qui, comme tout le monde le savait, avait nourri la population pendant les années de famine.
Il prétendait ne rien savoir de Yossef et allait bientôt déclarer qu'il ne savait rien de Hachem non plus.
En refusant de montrer de la gratitude envers Yossef, Pharo révéla la bassesse de son caractère, qui allait finalement le conduire à renier Hachem également.
Pharo mit en place un plan rusé par lequel il espérait affaiblir les Bneï Israël, en séparant les maris de leurs femmes, afin d'enrayer le flot de l'expansion démographique juive.
Il fit afficher des proclamations en Gochen et à travers tout le pays, qui disaient :
Le pays a besoin de vous !
Les villes de Pythom et de Ramsès ont un besoin urgent de rénovation. Il est de la plus haute importance de les fortifier pour assurer un stockage sûr de notre trésor national. Le gouvernement a investi dans ce projet des millions de pièces d'or. Tous ceux qui s'engageront recevront une généreuse paye chaque jour.
On attend de chaque citoyen [homme et femme] loyal envers le pays qu'il se porte volontaire pour cette cause méritoire.
Pour attirer les Juifs, Pharo se rendit lui-même sur le site avec un seau et une truelle à la main.
Par la suite, lorsque quelqu'un prétendait que ce travail n'était pas digne de lui, on lui faisait des reproches en disant : "Es-tu plus délicat que Pharo ? Lui aussi prend part à la construction !"
La noblesse égyptienne s'enrôla ainsi que de nombreux Egyptiens. Comment les Juifs pouvaient-ils rester indifférents à cette cause si patriotique ?
Ils arrivèrent en masse sur le site, et les contremaîtres de Pharo établirent des listes de ceux qui se présentaient au travail.
Le premier jour, les Juifs travaillèrent avec enthousiasme. Comme ils étaient forts, ils firent de rapides progrès dans la construction. Le soir, les soldats de Pharo leur dirent : "Comptez le nombres de briques que vous avez posées aujourd'hui, car il faudra atteindre le même quota demain et tous les jours suivants !"
Pendant un mois, Pharo paya les ouvriers. Après cela, alors que les Juifs étaient toujours engagés dans le projet, quelque chose d'étrange se produisit avec les Egyptiens : chaque jour, il en disparaissait discrètement quelques-uns, si bien qu'au bout de dix-huit mois, il n'en resta plus aucun. On informa alors les Juifs que le roi n'avait plus d'argent pour payer leur travail. Ils protestèrent, mais Pharo leva une armée de policiers brutaux. Ils se jetèrent sur les Juifs et hurlèrent : "Vous devez continuer à travailler pour le roi !"
Les policiers de Pharo avaient reçu pour tâche de s'assurer que chaque Juif se présente au travail et les forcèrent également à rendre tout l'argent qu'ils avaient gagné auparavant.
Une des tribus ne fut jamais enrôlée par Pharo : c'était la tribu de Lévi.
Lorsque Pharo publia sa première proclamation, ils ne se présentèrent pas au travail et dirent : "Nous sommes constamment occupés par l'étude de la Torah et nous n'avons pas le temps de venir." Pharo les laissa tranquilles, et ils restèrent libres jusqu'à la fin de l'exil. S'ils avaient mis le pied hors du Beth-Hamidrach ne serait-ce qu'un seul jour, cela aurait eu pour conséquence deux cent dix années d'esclavage !
Les Léviim avaient reçu l'ordre de Yaacov Avinou de faire tous les efforts possibles pour s'adonner à l'étude de la Torah.
Les différentes méthodes utilisées par les Egyptiens pour asservir les Bneï Israël et rendre leur vie insupportable
Le lieu de construction des deux villes particulières de Pythom et Ramsès que les Bneï Israël devaient édifier avait été choisi avec beaucoup de ruse. Malgré toute leur énergie au travail, ils ne pouvaient jamais le terminer. Elles étaient situées sur des marécages où toutes les constructions s'effondraient continuellement et s'enfonçaient dans le sol.
Non seulement, ils devaient accomplir un travail d'esclave pour le roi, mais encore les Egyptiens eux-mêmes les forçaient à travailler pour eux dans les champs et dans leurs maisons après leur journée de travail. Voici certaines tâches, parmi tant d'autres, imposées à nos ancêtres :
Puiser de l'eau pour les familles égyptiennes.
Chauffer de l'eau en fonction des besoins de chaque famille.
Laver les Egyptiens.
Creuser dans toute l'Egypte afin de trouver des puits d'eau.
Construire des établissements de bain public.
Planter des arbres dans toutes l'Egypte.
Mettre sur pied des vignes et des vergers.
Labourer les terres. Les Egyptiens avaient "pitié" de leurs bêtes et les laissaient se reposer dans les étables, alors que les Bneï Israël se trouvaient dans les champs pour tirer les engins agricoles.
Faire paître les troupeaux de bêtes égyptiennes.
Balayer les rues de toute l'Egypte.
Occuper les enfants égyptiens pendant que leurs parents s'adonnaient à toutes sortes de loisirs.
Aller à la chasse sans équipements appropriés.
Aller à la pêche pour les Egyptiens.
Cuisiner sans pouvoir goûter à quoi que ce soit.
Ils ne se contentèrent pas de réduire les Juifs à un esclavage éreintant, mais inventèrent - encore - une forme de cruauté après l'autre pour les torturer. On imposait du travail sans dire combien de temps cela allait durer, ajoutant par là une souffrance morale à la peine physique.
Les Egyptiens avaient l'habitude d'ordonner aux Bneï Israël d'exécuter un travail de jour la nuit et un travail de nuit le jour.
Aux femmes, ils faisaient faire un travail d'homme : mélanger le ciment, poser les briques, puiser de l'eau, couper du bois...
Aux hommes, ils donnaient un travail qui aurait mieux convenu à des femmes : coudre, cuisiner, faire le ménage, laver le linge...
Jubilant à l'idée d'atteindre par là son but qui était de diminuer leur nombre, Pharo donna des ordres pour que les hommes soient retenus dans les champs pendant la nuit, tandis que les femmes resteraient en ville.
Le décret de Pharo réussit mieux à diriger les cœurs des Bneï Israël vers Hachem que les quarante ans pendant lesquels Moshé allait les guider et leur enseigner la Torah dans le désert.
Ils crièrent vers Hachem et firent Téchouva.
Hachem répondit à leur confiance en Lui en accomplissant des miracles manifestes.
L'héroïsme des femmes juives
Lorsque la femme d'Amram - la mère de Moshé - donna naissance à une fille, elle l'appela Myriam, évoquant le fait que : "Les Egyptiens ont rendu notre vie amère." En effet, à cette époque, l'esclavage s'était intensifié.
Mais les femmes juives ne s'avouèrent pas vaincues. Elles étaient les descendantes de Sarah, Rivka, Ra'hel et Léah qui avaient vécu pour construire la nation juive. Elles étaient déterminées à continuer leur entreprise et à surmonter tous les obstacles.
Lorsqu'elles puisaient de l'eau, Hachem leur faisait trouver des petits poissons. Elles se faufilaient alors dans les champs, restauraient leurs maris de poisson cuit, et les désaltéraient avec de l'eau fraîche. Elles lavaient leurs maris et les nourrissaient, trouvaient des paroles de réconfort et d'encouragement et les consolaient : "Nous ne serons pas toujours des esclaves, Hachem finira par nous libérer." Avec un Bita'hon et une confiance immenses, ils continuèrent à avoir des enfants.
Lorsqu'elles accouchaient dans les champs et étaient obligées d'abandonner leur nouveau-né, Il envoyait un ange pour nourrir et laver les enfants, de la même manière qu'Il subvient aux besoins de toutes Ses créatures, de la fourmi jusqu'au cerf.
Lorsque les patrouilles égyptiennes arrivaient dans les champs pour chercher les enfants, la terre s'ouvrait pour les cacher.
Les Egyptiens étaient stupéfiés par leur disparition, et pensaient qu'ils étaient victimes d'une forme de magie. Ils étaient déterminés à tuer les enfants et retournaient le sol avec leurs socs. Mais ils n'en découvrirent pas un seul.
Dès qu'ils quittaient les lieux, les enfants surgissaient du sol comme l'herbe des champs. Lorsqu'ils grandirent, ils retournèrent à la maison de leurs parents.
Les Egyptiens étaient perplexes. Comment se faisait-il que la nation juive continue à croître et à s'épanouir ?
Le peuple juif dit à Hachem : "Regarde les complots insidieux que les nations trament contre nous !
Qu'ils complotent, aucun complot ne peut se réaliser sans que Je ne le permette :
Pharo a décrété qu'il effacerait la nation Juive. Moi, cependant, J'en ai décidé autrement. Ainsi, plus ils étaient torturés, plus ils croissaient et se multipliaient. Haman comptait exterminer tout le peuple juif, jeunes et vieux. Moi, cependant, Je voulais qu'ils vivent. J'ai donc renversé la situation, et c'est lui qui a été tué. Le prophète Bil'am voulait maudire la nation juive. Je n'étais pas d'accord, et il a dû la bénir."
Le second décret de Pharo : l'infanticide à travers les sages-femmes Juives.
Pharo comprit que le plan des camps de travaux forcés avait échoué. "La solution finale semble plus compliquée que je ne l'avais pensé, murmura-t-il. Nous devons modifier notre stratégie."
Ayant peur de l'opinion publique et d'une punition divine, il craignait de tuer ouvertement les Juifs. Il chercha donc des agents pour assassiner secrètement les bébés juifs. Il décida de convoquer les sages-femmes juives à qui il ordonnerait d'accomplir cette cruelle mission. Il pensait qu'aux yeux du Ciel ce ne serait pas lui mais les sages-femmes qui porteraient la responsabilité de ces crimes.
Pharo ordonna donc à Chifra et Pou'a, de venir dans son palais. Elles n'étaient autres que Yokhéved et Myriam, mais elles étaient connues sous des noms différents.
Yokhéved s'appelait Chifra parce qu'elle avait l'habitude de laver et de nettoyer les enfants [Chifra vient du mot méchapéreth - embellir].
Myriam s'appelait Pou'a parce qu'elle était réputée pour calmer les nouveau-nés qui pleuraient, en leur parlant et en leur chantant [en hébreu, Po'é signifie "parler"].
De plus, le nom de Pou'a avait été donné à Myriam parce qu'elle s'était exclamée prophétiquement en disant : "Ma mère donnera naissance dans le futur au sauveur du peuple juif."
A cette époque, Myriam n'était qu'une petite fille de cinq ans, mais elle avait l'habitude d'accompagner sa mère pour l'aider dans sa tâche, et était aussi habile qu'une adulte.
Pharo leur ordonna de tuer tous les nouveau-nés juifs mâles et de ne laisser en vie que les filles.
Dès que Myriam entendit l'horrible décret, elle s'écria : "Quelle honte ! Quel méchant roi ! Malheur à lui le jour où D-ieu le punira !"
Pharo pâlit et fit signe à son bourreau de conduire Myriam à la mort. Mais sa mère se jeta à ses pieds, le suppliant d'avoir pitié de sa fille. "Pourquoi te fâches-tu à cause des paroles d'une petite fille ? Elle n'est qu'une enfant !"
Finalement, Pharo consentit à laisser Myriam en vie.
Yokhéved et Myriam quittèrent toutes les deux le palais royal en sachant clairement que défier l'ordre du roi signifiait la mort. Mais elles n'avaient tout de même pas l'intention de lui obéir, car elles craignaient Hachem davantage qu'un roi de chair et de sang.
"Comment pourrions-nous commettre l'horrible crime de tuer des enfants juifs ? s'écrièrent-elles. Notre ancêtre Avraham n'a-t-il pas ouvert des auberges pour nourrir les idolâtres? Comment alors pourrions-nous agir autrement, en éliminant et en détruisant des enfants juifs ?"
A partir de ce moment-là, elles ne se contentèrent plus de remplir leurs obligations de sages-femmes, mais veillèrent encore à nourrir les enfants des familles pauvres. Elles collectaient de la nourriture dans les maisons des familles riches, et l'amenaient chez les pauvres. De plus, avant chaque accouchement, elles adressaient une prière à Hachem pour que le nouveau-né naisse en bonne santé.
"Hachem, priaient-elles, Tu sais que nous agissons en défiant l'ordre de Pharo afin d'accomplir Ta volonté. Fais que cet enfant vienne au monde sans défaut, [même su tu l'avais destiné à être aveugle ou infirme], sinon les Juifs nous soupçonneront d'agir de façon malveillante. Ils diront : "L'enfant est né handicapé parce que les sages-femmes ont essayé de le tuer !"
Elles implorèrent aussi Hachem au nom des mères et des enfants qui auraient dû mourir au cours de l'accouchement. "Aie pitié et accorde-leur la vie, priaient-elles, afin que l'on ne nous tienne pas pour responsables de leur mort."
Hachem accepta leurs Téphilot.
Tous les enfants dont elles s'occupaient, naissaient en bonne santé. On peut dire que Yokhéved et Myriam ont effectivement donné la vie à des enfants juifs.
Pharo découvrit bientôt qu'aucun bébé juif n'était tué. Il les fit convoquer à son palais.
"Vous êtes coupables d'avoir transgressé mes ordres, accusa Pharo.
- Votre Majesté, expliqua Yokhéved, vous devez comprendre que les femmes juives sont différentes des Egyptiennes. Nos ancêtres nous ont comparés à des bêtes : Yéhouda à un lion, Binyamin à un loup et Naftali à une gazelle. De même que les bêtes mettent leurs petits au monde sans assistance, de même les femmes juives n'ont pas besoin de sages-femmes au moment de l'accouchement. On ne nous appelle qu'après la naissance pour donner un coup de main."
En fait, Yokhéved disait la vérité. Les femmes juives en Egypte étaient des Tsadkaniot et accouchaient sans souffrance.
Pharo fut satisfait de l'explication et les renvoya.
Par la suite, cependant, il regretta d'avoir cru leurs paroles. Il envoya des soldats dans la maison d'Amram pour faire arrêter Yokhéved et Myriam.
Mais Hachem accomplit un miracle. Elles devinrent invisibles pour les soldats de Pharo, et furent avalées par les murs de la maison.
Hachem dit : "Elles méritent des miracles à cause de la grande crainte qu'elles ont eu de Moi !"
Non seulement elles furent sauvées de Pharo, mais elles reçurent aussi une récompense éternelle :
Myriam épousa plus tard Kalev de la tribu de Yéhouda et devint la mère de la dynastie royale de David.
Yokhéved devint la mère du premier Cohen Gadol - ancêtre de tous les Kohanim : Aharon.
Le troisième décret de Pharo : jeter les nouveau-nés mâles dans le Nil
Pharo comprit qu'il ne pouvait pas compter sur les sages-femmes pour diminuer le nombre des Juifs.
Il fut aussi poussé à agir par un rêve terrifiant qui le hantait :
Dans ce rêve, il se vit assis sur son trône. Un vieil homme apparut, tenant une grande balance qu'il accrocha devant lui. Il l'atteignit d'une main, attrapa tous les nobles et les princes de la cour égyptienne, les attacha et les plaça sur l'un des plateaux de la balance. Puis il amena un petit agneau blanc et le mit de l'autre côté de la balance : le fléau se mit à pencher jusqu'à que le petit agneau blanc les ait tous contrebalancés.
Pharo se réveilla le front ruisselant de sueur froide. Il convoqua ses trois conseillers principaux : Bil'am, le magicien universellement célèbre, Yitro [connu à l'époque sous le nom de Yéter ou Ré'ouel], qui était un homme sage et philosophe, et Iyov, un homme juste du pays de 'Outz.
Bil'am déclara immédiatement : "Il n'y a pas de doute quant à la signification de ton rêve. Il annonce qu'un enfant juif va un jour détruire l'Egypte. Ecoutez-moi, Majesté, dit-il, je connais bien cette nation. Je vais vous dire comment il faut agir envers eux. Comme l'Histoire le montre, le feu n'a pas de pouvoir sur eux : leur D-ieu a sauvé leur ancêtre Avraham de la fournaise ardente. L'épée ne peut les tuer : Yits'hak a été sauvé du couteau d'Avraham et c'est un bouc qui a été sacrifié à sa place. Il est clair que l'esclavage ne leur fait rien : Yaacov a été asservi par Lavan sous toutes les formes d'esclavage possibles et cependant il en est sorti riche et puissant.
Pour autant que je sache, il n'y a qu'un élément qui ait un pouvoir sur eux, c'est l'eau ! Ordonne à tes soldats de jeter leurs bébés mâles dans le Nil pour qu'ils s'y noient !"
Yitro prit la parole : "Comme tu le sais, déclara-t-il, chaque fois que nous avons essayé de faire du mal aux Juifs, nous avons été perdants. Tu te souviens que le précédent Pharo qui avait retenu Sarah pour une nuit a été frappé d'une plaie. De même Avimélekh, roi des Pélishtim. De plus, il est de notre devoir de nous souvenir de la dette de reconnaissance que nous avons envers Yossef en nous abstenant de faire du mal aux Juifs."
Yitro pouvait lire sur le visage du roi son mécontentement croissant et comprit le danger que cela impliquait pour lui. Il s'empressa de sortir par une porte dérobée du palais, et s'enfuit à Midyan pour échapper à la colère du roi.
Pharo consulta alors son troisième conseiller, Iyov, pour connaître son opinion sur la question, mais ce dernier choisit de se taire. Pharo décida alors de suivre le conseil de Bil'am.
Tous les astrologues de Pharo furent d'accord avec les paroles de Bil'am parce qu'ils pensaient que Hachem ne pourrait les punir pour avoir noyé les enfants juifs. Ils connaissaient le principe selon lequel Hachem agit Mida Kénégued Mida - mesure pour mesure.
Pour avoir jeté les enfants dans l'eau, raisonnaient-ils, ils mériteraient d'être punis de mort par noyade. Cependant, croyaient-ils, comme Hachem s'était engagé par un serment envers Noa'h à ne plus jamais amener de Maboul [déluge] sur le monde, ils seraient inévitablement épargnés de la punition. Mais leur raisonnement était faux. Hachem avait seulement juré de ne plus inonder la terre entière, mais Il pouvait toujours envoyer un déluge sur des nations isolément. Nous le verrons plus tard, les Egyptiens finirent par être noyés dans la mer et ils furent ainsi punis pour avoir noyé les bébés juifs.
Hachem traita les trois conseillers Mida Kénégued Mida :
Yitro, qui avait risqué sa vie pour rendre un jugement droit, mérita d'avoir des descendants qui devinrent chefs du Sanhédrin, la plus grande instance juridique dans l'histoire juive.
Bil'am, qui conseilla d'assassiner les Juifs, fut finalement tué par eux.
Iyov, qui resta silencieux, fut affligé de souffrances.
Celui qui à l'occasion de protester contre le mal et qui reste indifférent, Hachem le considère comme coupable.
Lorsque les Egyptiens prirent connaissance de l'édit de mort à l'encontre des garçons juifs, ils se réjouirent énormément. Comme ils étaient la plus immorale des nations, leur première pensée fut qu'ils pourraient prendre toutes les filles juives qui survivraient.
Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.