Chalom Rav,
Comment faire si on a pris conscience de la gravité de la télévision, des films, et d'internet par Cachère, mais qu'on ne se sent pas prêt car on se sent "étouffé" ?
Même si on a fait les choses plus ou moins progressivement et que ça fait plus d'un an qu'on ne regarde plus de films et qu'internet est filtré, on a encore vraiment envie de regarder des films et on se sent toujours pas au niveau du filtre internet.
Doit-on mettre un autre filtre plus light et peut-on se permettre de regarder des dessins animées, ou doit-on rester avec ce niveau et continuer "d'étouffer" ?
Merci d'avance.
Bonjour Déborah,
Avant tout, je me permets de vous adresser mes plus vifs encouragements pour votre fidélité aux Rabbanim. Suivre les Grands de la génération a toujours été la voie préconisée par la Torah pour savoir se positionner par rapport aux défis de chaque génération, de Moché Rabbénou à nos maîtres contemporains, en passant par Yéhochoua, les Juges, les Rois et Prophètes, etc. Dans le Séfer Dévarim (17, 10-11), il est écrit qu'il faut écouter les 'Hakhamim et qu'il est interdit de leur désobéir. Celui qui, de nos jours, ne cherche pas à être vigilant dans son utilisation des technologies modernes de l'information peut être considéré comme un "inconscient", tant les dangers spirituels inhérents à ces media sont immenses et leurs conséquences souvent irréparables...
L'autorisation que les Rabbanim ont donné de faire du Kirouv (rapprocher les gens du judaïsme) au moyen d'Internet ne justifie pas son utilisation a priori sans raison valable et sans limitation (filtres). De plus, si une personne est au niveau de ne plus se servir d'Internet, il est préférable qu'elle s'en abstienne même si c'est pour voir des cours de Torah en vidéo ou des Divré Torah, car le gain est inférieur à la perte.
Mais alors, comment ne pas "étouffer" ?
Je répondrai selon deux axes : le premier c'est de rappeler que les hommes ont vécu pendant des millénaires sans cinéma, ni télévision, et encore moins Internet et nous n'avons pas entendu qu'ils aient étouffé ! Bien au contraire, il semble que la dégradation de la santé mentale soit un phénomène récent, liée au monde moderne. Nos ancêtres connaissaient-ils les antidépresseurs ? Consultaient-ils des psychothérapeutes ou des psychiatres ? Cela prouve bien que l'on peut fondamentalement "s'en passer".
Le second : même si nous vivons dans un monde différent, moins humain et dans lequel les repères rassurants de la famille, la communauté, etc. ont tendance à disparaitre, il n'est pas impossible, même de nos jours, de se détendre au moyen de loisirs "Cachères". J'en ai personnellement la preuve au quotidien en vivant dans un quartier religieux de Jérusalem et je vais tenter d'expliquer comment.
Si vous demandez à un enfant de 12 ans s'il préfère jouer à son Smartphone ou aller taper dans un ballon, il préfèrera sans doute la première option, mais si vous ne lui laissez pas le choix, son envie de jouer pourra être satisfaite malgré tout car au fond, il peut être heureux avec une chose toute simple mais il l'ignore. Se renforcer dans notre renoncement aux loisirs prohibés nous conduira forcément à trouver une détente différente.
Nous autres hommes modernes avons perdu l'habitude de nous émerveiller d'éléments naturels car nous sommes environnés de prouesses technologiques, mais il suffit de nous en abstraire quelque peu - comme au cours du Chabbath - pour à nouveau y être sensible. Une promenade dans la nature peut alors apporter plus de divertissement que le visionnement d'un film.
Je vous souhaite de persévérer dans votre voie et qu'Hachem vous aide à dépasser ces difficultés !