Bonjour Rav,
Il est écrit dans la Torah qu'un cinquième des Bné Israël sont sortis d'Egypte et quatre cinquième sont morts pendant la plaie des ténèbres, parce qu'ils étaient indignes d'être délivrés, ce qui représente au moins 2 400 000 hommes.
Comment se fait-il donc que seulement sept jours plus tard, lors de l'ouverture de la mer rouge, les Bné Israël aient pu chanter la Chira, alors qu'ils ont perdu 4/5 de leur peuple ?
Merci d'avance.
Bonjour,
Rabbi 'Haïm Benattar Hakadoch, l'auteur du Or Ha'haïm, disait :
« Lorsque l'on se trouve face à un lion affamé, le moustique qui tourne autour de nous, n'est plus un souci. »
Par cette parabole, il explique le rapport de force existant entre la crainte du Ciel et celle que les hommes ont de leurs ennemis.
Il est certain que les Bné Israël ont éprouvé une certaine peine pour les quatre cinquièmes du peuple [qui n’étaient pas prêts à vivre de la façon qui convient au peuple d’Hachem] ayant péri durant la période où la plaie de l'obscurité s'est abattue sur l'Egypte, mais face aux miracles perçus lors de la sortie d’Egypte et face au dévoilement de la splendeur et de la puissance du Créateur, la Chira jaillit « d'elle-même » et les plus grandes éloges d'Hachem, le Créateur, se firent entendre, dans ces moments d’élévation spirituelle.
Nous ne sommes pas dans l’obligation de penser qu’ils oublièrent leurs proches. Ils furent « littéralement » émerveillés et éblouis, mais pas investis d’une immense joie parfaite et complète. Ils comprirent alors que tous les événements forment un tout cohérent, miséricordieux et logique.
Comme l’enseignent nos Sages, à ce moment : « Une simple servante a eu une révélation plus parfaite que la vision décrite par Yé’hezkel, l’un des plus grands prophètes. »
Pour des détails supplémentaires, lire l’excellent développement de cette réponse dans Le ‘Houmach, édition Edmond J. Safra, pages 401-402.
Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.