Bonjour,
Je suis juif traditionaliste Séfarade d'origine marocaine, je fais Chabbath, j'essaie de regarder vos vidéos quand je peux, et j'étudie un peu le Séfer Hamitsvot tous les Chabbath (Mitsva prise sur moi récemment).
Dans quelques mois, je vais lancer mon entreprise, une application sur l'appstore, sur les réseaux sociaux, et les communications Bé'ézrat Hachem (saine je vous rassure), et je me demandais si vous aviez de réels conseils pour réussir vraiment, pour que mes affaires réussissent bien si D.ieu veut ?
Bien cordialement.
Bonjour,
Nos Sages disent : "Avez-vous déjà vu un lion obligé de se faire porteur pour gagner sa vie, un cerf devenir fermier ou un renard commerçant ? Et pourtant, bien qu'ils ne connaissent aucun métier, Hachem subvient à leurs besoins.
Pourquoi, donc, l'homme, supérieur à toutes les créatures, doit-il passer sa vie à la poursuite de son gagne-pain ?
Ce n'est qu'à cause de ses fautes qu'il a perdu sa position particulière dans la création et est obligé de s'efforcer de gagner lui-même sa vie en fournissant tellement d'efforts." Talmud Kiddouchin 82b.
Le message est simple clair et précis : plus nous accomplirons les Mitsvot et notre comportement sera exemplaire, plus notre Parnassa sera abondante.
- Le matin, à votre lever, n'oubliez surtout pas de faire Nétilat Yadaïm [trois fois sur chaque main en alternance] pour faire disparaître l'impureté de la nuit se trouvant sur les mains. Elle a des effets néfastes et indésirables.
- Mettez-vous des Téfilines Cachères tous les jours ?
- Lorsque vous vous apprêtez à manger du pain : faire Nétilat Yadaïm correctement. Utilisez un ustensile prévu à cet effet, une casserole ou un grand verre dont les rebords sont uniformes [pas de bec verseur] et versez de l'eau abondamment : 3 fois sur la main droite et ensuite trois fois sur la main gauche. A chaque fois, efforcez-vous de verser au moins 15-20 cl [c'est le volume d'un verre classique]. Si l'ustensile utilisé est petit, remplissez-le à nouveau. Avant de vous essuyer les mains, récitez la Brakha "Al Nétilat Yadaïm" et seulement ensuite, séchez les mains. Pendant la Brakha, ne faites rien, pensez à chaque mot.
- Après avoir mangé du pain, il faut réciter le Birkat Hamazone comme si l'on se tenait devant le Roi des rois. Efforcez-vous de le réciter mot à mot en essayant de chantonner. Si cela vous paraît très difficile, essayez à nouveau ! Je vous assure qu'à ce sujet il y à des choses extraordinaires rapportées dans les écrits de nos maîtres !
- Trois fois par semaine, fixez-vous un temps pour une lecture. Je vous conseille vivement d'acheter la série de livres "Le Midrach raconte". Réservez pour cela 3 fois une demi-heure.
- Rendez-vous trois fois par jour au Beth-Haknesset pour prier avec Minyan.
- Lorsque vous faites votre Téfila, efforcez-vous de ne pas la réciter rapidement. Essayez plutôt d'avoir une traduction en parallèle afin de la lire tant que possible. Mieux vaut réciter la moitié des prières en comprenant ce que l'on dit, plutôt que de réciter des textes dont le sens nous échappe. Ceci est une Halakha. Vous verrez, les résultats sont extraordinaires !
- A partir d'aujourd'hui, lorsque vous sortez des toilettes, récitez la Brakha "Acher Yatsar" comme si vous récitiez la 'Amida : pieds joints, les yeux fermés ou dans un Siddour, et pensez à la traduction de chaque mot.
- Achetez un livre sur les lois du Chabbath. Réservez 2 demies-heure par semaine pour l'étudier afin de mettre en pratique ce que vous apprendrez.
Voici ce qu'écrit le Rav Raphael Bénizri, dans son livre "Aromes d'une bénédiction" :
"L’homme est aveuglé par sa lutte pour son gagne-pain. Face aux incertitudes du lendemain, il cherche désespérément les moyens de protection qui l’exposent à de nombreux risques tant sur le plan matériel que moral. Ses convictions profondes sont sacrifiées, sa dignité éclaboussée. Loin de se limiter à ses propres besoins, son angoisse ne connaît plus de limites. Surtout quand elle est étendue aux besoins matériels de ses enfants et petits-enfants. Inconsciemment, l’homme prend à son compte la malédiction « à la sueur de ton front tu mangeras ton pain » et se retrouve dans une situation d’exil par rapport à son espace, à son temps et à ses propres valeurs. Toute aspiration spirituelle finit par s’évanouir et la liberté de l’homme est dangereusement compromise.
Or tout au long de quarante années dans le désert, la Manne n’avait d’autre but que d’initier le peuple à une autre approche. Hachem assurait la ration alimentaire journalière de chaque personne, sans déchets, sans surplus et sans gâchis. Celui qui les a libérés de la tutelle égyptienne voulait les arracher à l’angoisse et à la peur du désert. « Qui donne la vie donne la nourriture ».
La bonté et l’amour du Créateur sont déployés pour aider l’homme à se réaliser spirituellement au travers de tout ce que la nature lui offre. A lui de s’en servir comme un moyen d’accès aux joies de l’esprit et de ne pas céder à l’angoisse comme à la suffisance comme à l’arrogance que nourrissent ses désirs.
Pour autant que soit reconnue l’immense bonté du Créateur, l’homme développera en lui l’humilité et l’idée du partage des biens terrestres qui n’ont en fait d’autre but que de promouvoir la vie spirituelle et renforcer les liens d’amour avec le Créateur."
Voici un passage du livre intitulé "Pessah 2"
Les élèves de Rabbi Chimon bar Yo'haï lui demandèrent : "Pourquoi Hachem a-t-Il fait pleuvoir la Manne du ciel chaque jour plutôt que d'en faire pleuvoir une fois par an ?
- Je vais vous l'expliquer par une parabole, répondit-il.
Un roi soutenait financièrement son fils en lui allouant une rente suffisante pour subvenir à ses besoins pendant un an. Le prince ne venait donc voir son père qu'une fois par an, le jour où il était à court d'argent.
Le père décida donc de changer de méthode.
Il ne donna plus à son fils qu’une petite somme à la fois, suffisante pour couvrir ses besoins d'un jour.
Le fils se rendit donc chez son père tous les jours.
De la même façon, Hachem ne fournit aux Bneï Israël de la nourriture que pour un jour afin qu'ils ne l'oublient pas et que leur cœur soit constamment dirigé vers Lui. En effet, les chefs de famille se faisaient du souci [pour les membres de leur famille] et se demandaient si la Manne allait également tomber le lendemain."
Il y a deux autres raisons pour lesquelles la Manne tombait chaque jour :
Afin qu'elle puisse être mangée chaude.
Cela épargnait aux Bné Israël la peine de porter des provisions dans le désert.
Après la construction du Michkan, Hachem ordonna à Moshé de dire à Aharon : "Mets un Omer de Manne dans un flacon d'argile et dépose-le devant le Aron Hakodech [se trouvant dans le Michkan et le Beth-Hamikdach]. Il servira de témoignage éternel de la façon miraculeuse dont J'ai nourri les Bné Israël dans le désert."
La Manne de ce flacon ne fondit pas et ne se détériora jamais. Elle resta toujours fraîche.
Elle fut conservée dans le Michkan et plus tard, dans le Beth-Hamikdach, jusqu'au temps du roi Yochiyahou, qui la cacha avant la destruction du Temple.
Dans le futur, le prophète Eliyahou rendra ce flacon aux Bneï Israël.
Au temps du prophète Yermiyahou, les Bneï Israël négligèrent l'étude de la Torah, et il leur reprocha leur défaillance.
"Nous ne pouvons pas étudier la Torah, répondirent-ils. Nous devons gagner notre vie !"
Yermiyahou sortit alors le flacon de Manne qui était posé dans le Beth-Hamikdach et le montra au peuple. "Regardez cela ! s'exclama-t-il en désignant la Manne. Vos ancêtres se sont immergés dans l'étude de la Torah, et Hachem a pris soin d'eux. Votre devoir est d'étudier la Torah. Sachez que Hachem a de nombreux agents pour envoyer leur subsistance à ceux qui Le craignent !".
La Manne sert de leçon concrète pour montrer que c'est le Créateur seul Qui donne la nourriture à toutes les créatures.
Les gens se bercent d'illusions lorsqu'ils croient qu'ils "gagnent" de l'argent. En réalité, ils ne font que collecter la part qui a été décrétée pour eux à Roch Hachana [lorsque les revenus de chacun sont déterminés pour l'année entière].
Nous devons considérer notre position dans ce monde comme semblable à celle de nos ancêtres dans le désert.
Le Rav R. Eisenberg écrit : "Les juifs devaient apprendre la modération et se contenter de ce qui leur était accordé. Quel que soit l'effort fourni par chacun pour collecter la Manne, en fin de journée, la quantité amassée était précisément égale à une même mesure d'un Omer dans tous les paniers. Assurément, c'est Hachem Qui fixe la subsistance et l'homme ne fait qu'habiller le miracle. Celui qui délaisse son accomplissement spirituel, prétendant ainsi accroître son bien-être matériel, n'obtiendra finalement pas plus que son quote-part, telle qu'elle a été fixée préliminairement par Hachem.
La fonction pédagogique de la Manne était également d'enseigner la confiance en Hachem, pourvoyeur du pain quotidien. C'est pourquoi le processus se répétait chaque jour et il était insensé de garder les restes" (Survivre, p. 134).
De même qu'en ramassant la Manne, ils étaient parfaitement conscients du fait que leur part venait du Ciel, de même nous devons réaliser que notre revenu nous a été réservé par Hachem.
Et, de même que nos ancêtres ne ramassaient leur portion que pour le jour même, de même chaque Juif doit tendre à se contenter de satisfaire ses besoins du jour, et passer le reste de son temps à étudier la Torah.
Nos Sages nous conseillent : "Diminue le volume de tes affaires et occupe-toi de Torah !"
Hachem a d'énormes réserves de nourriture, ainsi qu'Il l'a montré en produisant un excédent de Manne qui formait un tas haut de soixante Amot [≈ 30 mètres].
Le fait que les gens soient malgré tout à court de subsistance résulte de leurs propres défaillances. Les fautes forment une barrière qui nous empêche de recevoir la bonté d'Hachem.
Il est inconcevable pour l'homme, qui est le seul but de la Création, de passer le plus clair de son temps à travailler pour subvenir à ses besoins.
Voici un autre passage figurant dans le livre mentionné ci-dessus
"Durant les six jours de la semaine, l'homme est plongé dans ses occupations : il transforme son entourage, s'investit corps et âme dans l'amélioration de son bien-être, et doit également travailler "à la sueur de son front" pour obtenir les moyens lui permettant de survivre [la "lutte pour l'existence"]. Ces/ses occupations sont fréquemment causes de tourments, d'inquiétudes, voire même d'angoisses. Bien plus que cela, elles sont dans bien des cas, à l'origine de la distance séparant l'homme de son Créateur.
Le Rav Munk écrit : "La menace de la faim, réelle ou prétendue, fait oublier tous les principes et réduit à néant les meilleurs engagements.
Aussi longtemps que l'homme n'est pas libéré de l'angoisse que provoque en lui le souci de la subsistance, il n'y a point de place pour la réalisation intégrale de la loi divine. Cependant, la délivrance de cette obsession n'est possible que grâce à la prise de conscience que le souci de subsistance, premier de tous nos soucis, ne repose pas seul, et pas en premier lieu, sur nos épaules. Il incombe à l'homme, dans ce domaine, comme en bien d'autres, de faire son devoir, tout en confiant la réussite à la constante sollicitude du Créateur. Sans cette prise de conscience, l'homme rivé à la poursuite du gain matériel, ne connait pas de limite dans sa lutte pour l'existence. Elle le poussera sans cesse à la recherche de nouveaux profits, sans égards pour autrui, et elle ne tolèrera auprès d'elle aucun autre objectif et aucun autre idéal." (Commentaire sur Chémot 16/2) L'homme pourrait même se dire dans son cœur : "C'est ma force et la vigueur de ma main qui m'ont conquis cette puissance" (Dévarim 8/17).
Qu'Hachem vous protège et vous bénisse.