Bonjour Rav,
Je me suis toujours interrogé sur la façon dont l’être humain pouvait réagir dans les situations les plus extrêmes.
Peut-être connaissez-vous les témoignages des survivants d’un crash d’un avion en 1972 qui embarquait une équipe de rugby uruguayenne qui se déplaçait au Chili, et l’avion s’est écrasé sur une montagne dans la Cordillère des Andes.
Dans le froid extrême et sans nourriture, espérant en vain l’arrivée des secours, les survivants, après plusieurs jours, ont mangé la chair humaine de leurs camarades et amis pour pouvoir survivre.
Comment réagir dans une telle situation ?
Est-il préférable de se laisser mourir ou agir comme ils l’ont fait ?
Kol Touv.
Bonjour,
La Torah nous ordonne de transgresser ses commandements lorsque la vie d’une personne est en danger, sauf concernant trois fautes qui sont le meurtre, l’idolâtrie, et les relations sexuellement interdites. Mise à part ces trois péchés fondamentaux qui ne doivent être transgressés sous aucun prétexte, même au prix de la vie elle-même, la Torah doit être transgressée lorsqu’il y a un danger de mort (Pessa'him page 25, Sanhédrin pages 73, 74, etc.).
Dans le cas que vous avez évoqué, il aurait donc été strictement interdit de tuer un être humain pour consommer sa chair. Cependant, une fois la personne décédée naturellement, consommer sa chair (dont l’interdit serait d’ordre alimentaire) serait une Mitsva (une obligation) pour sauver sa propre vie.
En effet, la Torah place dans son échelle de valeur la vie humaine comme valeur suprême. Cependant, elle ne conçoit pas que cette vie soit souillée par le meurtre d'autrui, sans quoi elle ne vaudrait pas la peine d'être vécue.
Un juif n'a pour rien au monde le droit de se comporter comme un animal (tuant pour se sauver soi-même) et même si les conditions sont extrêmes, il doit toujours garder ce qu'il a de plus cher : son appartenance à l'image divine.
Kol Touv.
