Bonjour,
Comment peut-on bénir Hachem, et, à plus forte raison, quand on dit dans la même phrase qu'il est déjà béni ?
Je fais ici référence à : "Baroukh Hachem Hamévorakh Lé'olam Va'èd" ?
Merci d'avance.
Bonjour,
Afin de répondre à votre question, il est indispensable de rappeler certains détails de base concernant les fondements de notre Emouna, tirés des écrits du Rambam, du Ram’hal, et d’autres ouvrages.
Hachem est parfait, Il ne manque de rien.
A aucun instant, Il « n’éprouve » le besoin d’être comblé.
Il est à l’origine de tout.
Voir Rabbénou Bé’hayé sur Dévarim, chapitre 8, verset 10 et Rachi sur Béréchit, chapitre 1, verset 1 et verset 26.
D’autre part :
Hachem est le bon par excellence.
Non seulement Il fait du bien à Ses créatures, mais Il fait profiter Ses créatures du meilleur bien, donc, de Lui-même.
C’est pourquoi, la meilleure récompense que l’on puisse imaginer est celle du 'Olam Haba [monde futur], où ceux qui mériteront de s’y trouver profiteront d’une proximité du plus grand bien et de la source du plus grand plaisir, donc, d’Hachem. Voir Talmud Brakhot 17a.
Réponse à votre question :
En langue française, il y a deux définitions pour le verbe bénir :
1. Répandre le bien sur l’autre [lui apporter quelque chose qu’il n’a pas],
2. Louer, glorifier la bonté d’Hachem et exprimer sa reconnaissance pour toute Sa bonté et Ses qualités [qu’Il possède et que l’on remarque].
Lorsqu’il s’agit de bénédiction à propos d’Hachem, la définition doit être : Faire l’éloge de… ou exprimer sa reconnaissance.
Donc, la traduction du mot « Baroukh » doit être « Bénis Tu es !!! » [constatation], et non « Bénis sois-Tu » [souhait]. Dernièrement, c’est ainsi que le mot « Baroukh » est traduit dans certains Siddourim.
Rabbénou Bé’hayé sur Dévarim, chapitre 8, verset 10, Rachba [responsa], volume 1, question 423, volume 5, questions 50-51, Sépher Ha’hinoukh, Mitsva 430.
Le Ramban le dit si bien : « Le Beth Haknesset est le lieu où l’on reconnait et où l’on exprime à voix haute les qualités du Maître du monde ». Voir Ramban, fin de la Parachat Bo.
En ce qui concerne « Barékhou Ète Hachem Hamévorakh » :
L’officiant dit à tous les fidèles : « Barékhou Ète Hachem Hamévorakh ! ».
Explication
Faites l’éloge d’Hachem qui est béni [de par Lui-même] !, Exprimez votre reconnaissance pour toutes Ses qualités et pour tout ce qu’Il est [sans avoir fait appel à qui que ce soit] !
Les fidèles répondent : « Il est : 1. Mévorakh, 2. Lé'olam Va'èd » :
Il est non seulement parfait [Baroukh et Mévorakh], mais Sa perfection ne cessera jamais. Elle est éternelle et inaltérable [Lé'olam Va'èd].
N.B.
Dans le Talmud Brakhot 7a, Rabbi Yichmaël raconte qu’un jour de Yom Kippour, lorsqu’il pénétra dans le Saint des saints du Beth Hamikdach, le Maître du monde lui demanda de Le bénir.
Rabbi Yichmaël formula une prière extraordinaire.
C’est un texte profond qu’il faut approfondir, puisqu’il n’est pas concevable qu’Hachem « ressente le besoin » d’une Brakha ou « exige d’un être humain quoi que ce soit ».
En ce qui concerne votre question, il faut se concentrer sur ce qui est mentionné plus haut.
En ce qui concerne ce texte et les différents endroits où il faut vraiment traduire les mots par « Que Tu sois bénis » [Yitbarakh, Titbarakh, etc.], voir :
Rabbénou Bé’hayé sur Dévarim, chapitre 8, verset 10, Maharal dans Béér Hagola, Béér 4, chapitre 15 [explication extraordinaire], Néfech Ha’haïm, partie 2, chapitres 2-5.
En résumé :
Dans ce monde, Hachem n’est pas visible.
Donc, pour certain, Il n’est pas ce qu’Il est vraiment [on ne peut bien croire que ce que l’on voit].
C’est pourquoi, malheureusement, Il n’est pas respecté comme il se doit.
Lorsque, dans certains passages des prières [Kaddich, etc.], il est souhaité qu’Hachem soit béni [Yitbarakh, Titbarakh, etc.], cela signifie que l’on souhaite qu’Il soit reconnu de tous afin que tous puissent Le louer à Sa juste valeur.
Suffisons-nous de cela pour l’instant.
Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.