Bonjour Rav,
Ma question fait suite à la réponse à la personne demandant si un Goy pouvait signer pour lui sa présence à l'université alors qu'il ne pouvait pas être présent pour cause de 'Hol Hamo'èd ou Chabbath.
Il est formellement écrit dans la Torah qu'il est interdit de mentir ou de faire un faux témoignage. Or, demander à quelqu'un de certifier une chose fausse est un mensonge et un faux témoignage, mais en plus un faux en écriture et usage de faux.
Il n'est pas interdit de travailler à 'Hol Hamo'èd. Il n'est pas recommandé de le faire, mais, s'il n'y a pas d'autre possibilité et un risque de perte ou de dommage important, comme dans ce cas risque d'exclusion ou de sanction, il n'y a pas de problème à aller en cours.
Pour Chabbath, je pense que, même en France, il peut y avoir un arrangement possible avec l'université. Mais donner l'autorisation de mentir, de faire des faux, et, en plus, de le faire faire à une tierce personne qui risque l'exclusion si elle est découverte, c'est incroyable. Et, de plus, à un Goy, ce qui est un 'Hilloul Hachem, car, s'il est découvert, il ne va pas se priver de designer "le Juif" comme responsable.
J'espère que cette grave erreur, de mon point de vue, sera rectifiée, mais je me trompe peut-être, bien que j'ai toujours entendu dire que l'on ne pouvait pas faire une Mitsva en partant d'une 'Avéra, et, en ce qui concerne ce cas, il me semble que la Mitsva n'est même pas là. On est dans la 'Avéra du début à la fin.
Dans l'attente de votre réponse.
Bonjour,
Je vous remercie pour votre remarque pertinente et je comprends parfaitement ce qui excite votre étonnement.
Qu'Hachem vous protège et vous bénisse.
Avant de rédiger ma réponse, je me suis renseigné sur le but recherché à travers l'exigence des directeurs des écoles supérieures de signer une feuille de présence.
Il m'a été dit que :
1. C'est pour faire régner une atmosphère de sérieux,
2. C'est pour pousser les étudiants à ne pas s'absenter d'une manière exagérée [risque de pénalités],
3. Les cours sont réservés aux étudiants sérieux et assidus et non aux touristes,
4. Les places sont limitées, donc autant faire profiter les étudiants qui ont l'intention d'arriver au but.
Apparemment, l'étudiant ayant posé la question est un étudiant sérieux et studieux [jusqu'à preuve du contraire].
L'interdiction de mentir, mentionnée dans votre question, est réelle, mais, d'après certains décisionnaires, elle n'est en vigueur, selon la Torah, que lorsque le mensonge entraîne une perte à l'autre.
Voir Yéréïm, Mitsva 235 et Niv Sfatayim, chapitre 1, Halakha 1.
Lorsque le mensonge n'entraîne pas de perte, il reste tout de même interdit et abominable, selon nos Sages.
En cas de vrai besoin ou en cas de force majeure, nous avons jugé qu'il est absolument possible d'adopter une attitude permissive afin que l'étudiant qui s'absente contre son gré, pour le respect de sa religion, ne subisse pas de préjudice.
Dans une telle éventualité, "ne pas dire ce qui est vrai" ne peut pas être qualifié de 'Avéra, mais de mensonge utile et pardonnable.
Lorsque Ya'acov Avinou s'est présenté, en étant déguisé, devant son papa, Its'hak Avinou, pour recevoir les bénédictions : ce fut sur le conseil de sa maman Rivka Iménou, qui fut la grande actrice dans cet épisode.
Lorsqu'Its'hak Avinou se douta de l'identité de la personne qui se trouvait face à lui [il était frappé de cécité], il s'exclama : "Est-ce bien toi mon fils Essav ??"
Que devait répondre Ya'acov Avinou ?
Lisez attentivement Rachi sur Béréchit, chapitre 27, verset 19.
Le Zohar traite de la manière de faire de Ya'acov Avinou et affirme que, dans certains cas, la vérité consiste à ne pas dire la vérité.
Il y a encore de nombreux détails à ce sujet, mais suffisons-nous de cela pour l'instant.
Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.
