Bonsoir,
Comment pardonner des violences conjugales ?
Chalom,
C'est une question difficile que vous posez là.
Dans un premier temps, avant d'envisager de pardonner, il est indispensable de régler le problème en lui-même. Il n'est pas question de pardonner et de continuer à essuyer des violences sans essayer de mettre fin à cette situation intolérable pour n'importe quel être humain. En effet, le fait de subir ces violences peut amener la personne qui les subit à s'y habituer. Pour ce faire, il faut consulter ensemble un Rav, un thérapeute ou toute autre personne compétente et craignant D.ieu à même d'avoir une influence sur le conjoint violent.
Normalement, grâce à un accompagnement suivi et approprié, la situation devrait s'améliorer. Cependant, si après avoir entrepris toutes les démarches possibles, aucune amélioration n'est constatée, il est possible que, dans ce cas spécifique, il faille envisager un divorce.
Dans un second temps, se pose effectivement la question du pardon. Il est des mots et des actes difficiles à pardonner et, pourtant, il est nécessaire d'y arriver. Tout d'abord, en essayant de comprendre les motifs qui poussent la personne à se réfugier dans la violence pour régler ses problèmes, on peut parvenir à lui pardonner en partie. Peut-être elle-même a-t-elle été victime de violences et reproduit-elle ensuite le seul schéma qu'elle connaît ? Peut-être la personne est-elle confrontée à une avalanche de difficultés dans la vie et explose à la moindre contrariété supplémentaire ? Peut-être aussi n'a-t-elle pas reçu les outils nécessaires - c'est-à-dire l'étude de la Torah et du Moussar - lui permettant de faire face à ses pulsions ? Dans ce dernier cas, il est nécessaire que la personne violente se mette à étudier la Torah régulièrement sous la direction d'un Rav.
Ensuite, il est essentiel d'entreprendre une réflexion approfondie qui permettra à la personne qui subit les violences d'acquérir la Emouna (foi en D.ieu) profonde et inébranlable que tout ce qui nous advient est en définitive décrété au Ciel. "L'homme ne lève son doigt ici-bas que s'il en a été décrété ainsi En-Haut", enseigne le Talmud dans le traité 'Houlin. Attention, cela ne signifie pas pour autant qu'il ne faut pas agir pour résoudre le problème, mais ce principe doit nous aider à replacer toute situation dans un contexte plus large, qui est celui de l'intervention de la Providence, et parvenir ainsi à pardonner les offenses qui nous sont faites.
Je ne saurais que trop vous recommander de vous procurer le livre "Le jardin de la foi" du Rav Chalom Arouch, qui traite en profondeur de ces notions et vous apportera un éclairage indispensable.
N'hésitez pas à contacter le service Question au Rav par téléphone.
Bessorot Tovot.