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Comment la colère est condamnée ?

Rédigé le Lundi 8 Juin 2020
La question de Jl G.

Chalom,

Comment la colère est-elle condamnée dans le Talmud ?

La réponse de Rav Avraham GARCIA
Rav Avraham GARCIA
8155 réponses

Chalom Ouvrakha,

Il y a d'innombrables textes qui ont été écrit pour dédaigner la colère ; en voici quelques exemples.

Tout celui qui se met en colère, si c’est un sage, sa sagesse le quittera et si c’est un prophète, sa prophétie le quittera [Pessa'him 66b].

Même s’il était prévu que la personne reçoive la grandeur, si elle se met en colère, on ne lui donnera pas cette grandeur. Elle oublie son étude et devient aliénée [Nédarim 22a Ran et Roch].

La colère amène à fauter [Brakhot 29b].

Celui qui se met en colère est considéré comme s'il était idolâtre [Chabbath 105b et Zohar dans plusieurs endroits].

Le Tanya [Iguérèt Hakodech 25] explique que si nous sommes réellement croyants, nous ne nous emportons pas [voir responsa Binyan Tsion 171].

Les Richonim et les A'haronim écrivent que la colère provient de l’orgueil [Torat Hamin'ha du Rav Ya'acov Skili tome 2, Dracha 77, Kanefé Yona du Rav Ména'hem Azarya de Pano, tome 3, responsa 49, rapporté dans Vav Ha'amoudim 'Amoud Hatorah chapitre 5, note 6, Réchit 'Hokhma Cha'ar Ha'anava chapitre 2, Chla Parachat 'Ekèv, Torah Or note 17, Maor Vachémèch Parachat Matot, voir Choul'han 'Aroukh Harav 156,3].

Le contraire aussi, c’est-à-dire celui qui ne s’emporte pas, fait preuve d’humilité [Séfer 'Hassidim 145].

Le Rambam [Hilkhot Dé'ot 2-3] ainsi que le Rabbénou Yona [Avot 2-10] et le Séfer Hayachar [du Rav Zékharia Cha'ar 6] nous écrivent que la colère est très néfaste et elle détruit la 'Avodat Hachem [travail céleste].

Le Ménorat Hamaor [chapitre 15], le Or'hot Tsadikim [Cha'ar 12], ainsi que d’autres Ba'alé Moussar se sont longuement attardés sur les méfaits de ce défaut qu'est la colère.

Le Messilat Yécharim [chapitre 11] nous écrit que le coléreux peut [potentiellement] détruire le monde entier, car la raison le quitte au moment de sa colère [voir Tanyan Iguérèt Hatechouva chapitre 2].

Le "Ba'al 'Héma", c’est-à-dire, comme nous l’explique le Malbim [Michlé 15-1], celui qui garde sa colère à l’intérieur de lui, aura du mal à faire Téchouva et à ce que celle-ci soit acceptée [Ma'hzor Vitry 531 et Kessef Michné Hilkhot Techouva chapitre 4-1, 'Hinoukh 364 au nom de la Tossefta et autres].

En revanche, nous écrit le Méiri ['Erouvin 65b], celui qui a une retenue est méritant [et nos Sages, dans Pessa'him 113b, font son éloge] et la colère détruit toutes les limites à ne pas dépasser.

Ainsi, le Rabbénou Yona [Avot début du quatrième chapitre] écrit que le coléreux, ainsi que celui qui se venge aussitôt sont des gens dont les actions seront destructives, car ils agissent sans raison. Et l’idée est encore reprise par le Rav Chlomo Ben Guevirol [Tikoun Middot Hanéfech Cha'ar 1].

Certains nous expliquent que cet interdit n’est pas mentionné et compté dans le nombre des 613 Mitsvot, car c’est la base évidente de la Torah [voir Cha'aré Kédoucha du Rav 'Haïm Vital tome 1-2].

Le Rambam [Hilkhot Téchouva chapitre 7-3 et Yessodé Hatorah chapitre 5-11] nous explique la difficulté de faire Téchouva sur des choses qui ne sont pas des actes mais un caractère.

Nos Sages nous disent encore que tout celui qui se met en colère, "plusieurs sortes d’enfer ont une emprise sur lui" [traduction littérale].

L’idée est de dire que, puisqu'à la fin, ce dernier arrivera à ne plus croire en Hachem, il sera donc coupable de Guéhinom [voir Ran Nédarim 22a] et il sera condamné à plusieurs niveaux d’enfer [Roch Nédarim dans sa première explication]. Et Rabbi Akiva priait tous les jours d’être épargné de la colère.

Celui qui se met en colère, nous disent nos Sages [Nédarim 22a], même la résidence divine ne lui importe en rien. Et c’est pour cela que le Ménorat Hamaor nous explique que celui qui se met en colère est catalogué comme "Racha", mécréant [voir Avot 5-11 et explication du Gra sur place].

Aussi, la gravité de la colère est amplifiée s'il s’agit d’un Talmid 'Hakham qui se met en colère, ou dans un endroit de Torah, ou lorsque l’on discute de Halakha [voir Méiri Yébamot 96b et la triste histoire qui est rapportée dans cette même Guémara].

Le Maacha [Yébamot 96a] explique que la colère repousse la présence Divine, même dans une synagogue.

Se mettre en colère le Chabbath, c’est encore plus grave. Le Zohar [Tikouné Zohar Chémot 48] nous dit que cela est considéré comme si on avait, 'Hass Véchalom, allumé du feu ce jour [voir Chla Hakadoch Ner Mitsva note 32 et Parachat Vayakèl Pékoude Dérèkh 'Haïm Tokha'hot Moussar note 28].

Le Rav 'Hida [Kissé David page 17] nous écrit que la colère pendant Chabbath éteint la lumière de la Mitsva de Chabbath.

Idem pour Roch Hachana [Bné Yissakhar Maamar Hachabatot Maamar 9 et Michna Beroura 583,5].

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