Chalom,
Certains sages d'Israël étaient réputés pour ne dormir que quelques heures au plus (comme le Rav Kanievski zatsal ou encore le Rav Ovadia Yossef zatsal).
Comment est-ce possible physiquement ?
Ne connaissaient-ils pas la fatigue ?
Est-ce possible de les imiter (chacun à son niveau, bien évidemment) ?
Chalom Ouvrakha,
Votre question est traitée dans les livres de Kabbala, et la réponse est que nous pouvons nous aussi atteindre des niveaux aussi élevés et surpasser nos limites physiques. Je vais tenter de mettre la réponse donnée à notre niveau.
La réponse se trouve dans la Brakha de "Hanotène Layaèf Koa'h" ("Celui qui donne de la force au faible"), dans les écrits du Rachach, dans son livre Nahar Chalom, dans sa préface sur cette dernière Brakha, page 22, fin de colonne 4, et 23, début de colonne 23a, ainsi que dans le Ets Ha'haïm Cha'ar 26, chapitre 1, fin de page 14, et début de page 15.
Chaque juif porte en lui une âme pure qui est la partie la plus proche que nous avons avec Hachem ici-bas. De même que cette âme est immortelle et non assujettie au temps, ainsi, elle possède une force surnaturelle et permet à l'être de surmonter ses pulsions; elle lui permet de choisir entre le bien et le mal, et parfois, au prix de sa vie (voir Midrach Parachat Toledot, au sujet de Yossef Méchita).
Reste à savoir comment amplifier cette force.
La réponse se trouve aussi dans nos livres saints, et il faut pour cela comprendre et prendre conscience que cette Néchama qui est en nous permet d'obtenir des grands niveaux spirituels car elle a une puissance infinie. Elle se nourrit de nos bonnes actions, de nos actes, et de nos pensées positives.
Nos Sages nous enseignent que les Bné Israël, la Torah, et Hachem ne font qu'un (Ram'hal dans son livre Adir Bamarom et le Néfech Ha'haïm Cha'ar 4-11).
L'explication de cette phrase énigmatique est qu'Hachem est Le Seul qui a la faculté de donner sans prendre, alors que la créature ne peut donner qu'à partir du moment où elle a reçu.
Ainsi, ici-bas, l'être qui a été créé à l'image de D.ieu, a lui aussi en quelque sorte la faculté de donner physiquement sans pour autant avoir reçu. C'est en nourrissant sa Néchama de spiritualité que celle-ci peut donner une force physique illimitée.
La Néchama se nomme aussi "Or" ("lumière"), qui est le symbole du don. La Néchama permet à l'être d'aller au-delà du naturel, car elle est surnaturelle.
Voir traité Sanhédrin 99 et Rachi, d'où nous constatons que celui qui est assidu dans l'étude de la Torah, celle-ci va elle-même plaider auprès d'Hachem pour que celui-ci accède à cette Torah.
Bien entendu, il s'agit d'une aide surnaturelle, car si elle était dans le naturel et le classique, on devrait se satisfaire de la prière réalisée par les êtres.
Il y a plusieurs conditions à cela : que l'être ne faute pas, et que celui qui étudie soit collé à Hachem (voir écrits du Ari zal Cha'ar Roua'h Hakodech page 11a), et il faut penser à cela pour atteindre cette plénitude. Enfin, il faudra aussi étudier "Lichma" (de façon désintéressée), pour que la Torah soit expliquée et commentée, mais pas pour les honneurs (Néfech Ha'haïm Cha'ar 4-18 et 3).
Voilà pourquoi il ne faut pas se désespérer, car la Torah supplie Hachem d'aider la personne qui s'adonne à son étude. Et il est rapporté dans le Zohar page 12, ainsi que dans les écrits du Ari zal et le Néfech Ha'haïm Cha'ar 4-15, que même si la personne concernée possède une petite Néchama, avec l'étude de la Torah, cette même Néchama peut grandir et croitre !
Nos Sages nous disent (Pirké Avot 4-9) que tout celui qui étudie la Torah dans la pauvreté finira par l'étudier dans la richesse.
Le Rav Yéhochou'a Leib Diskin expliquait qu'il s'agit aussi de celui qui étudie cette Torah avec une pauvreté d'esprit, c'est-à-dire avec très peu de capacités mentales et intellectuelles, et celui-ci finira un jour à l'étudier avec une très grande capacité intellectuelle, car la Torah plaide pour celui qui l'étudie.
Bien entendu, il y a d'autres éléments, comme ces Rabbanim témoignent sur eux-mêmes, comme la pudeur, la pureté des yeux, l'humilité, ne pas se mettre en colère, étudier avec joie etc., mais l'essentiel de notre idée est que la Torah et les Mitsvot offrent à l'homme une force surnaturelle qui lui permet de se dépasser, même physiquement.
En espérant avoir réussi à répondre à votre question.
Kol Touv.