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Comment fait-on la 'Harossèt ?

Rédigé le Lundi 2 Mai 2022
La question de Anonyme

Bonjour Rav,

Est-ce une Mitsva de faire soi-même la 'Harossèt ? Si oui, je veux bien une recette !

Merci pour tout ce que vous faites.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
40333 réponses

Bonjour,

L'utilisation de la 'Harosset est une Mitsva instituée par nos Sages. Talmud Pessa'him 114a, Rambam, Hilkhot 'Hamets Oumatsa, chapitre 7, Halakha 11. Sa couleur et sa consistance sont censées nous rappeler le mortier que devaient produire nos ancêtres dans leurs travaux forcés lors de l'esclavage en Egypte.

Le mot 'Harosset vient du mot 'Héress, signifiant argile, ce qui évoque la matière première principale utilisée pour la fabrication des briques.

Il est habituel de préparer la 'Harosset avec les fruits auxquels sont comparés les Bneï Israël. Tossefot, passage Tsarikh sur Talmud Pessa'him 116a, Tour et Rama sur Choul'han 'Aroukh - Ora'h 'Haïm, chapitre 473.

Tous les fruits ne sont pas indispensables. On utilise ceux qu'il est possible d'obtenir : 1. La datte, 2. La pomme, 3. La grenade, 4. La noix, 5. La figue, 6. L'amande.

Il y a de nombreuses coutumes quant à la façon de préparer la 'Harosset. Bien entendu, chacun doit respecter les coutumes familiales. D'une manière générale, c'est un mélange de fruits écrasés, réduit en pâte assez compacte et épaisse. Voici les différentes façons de la préparer, rapportées par nos maîtres [la liste n'est pas exhaustive] : 1. Dattes et noix mélangées, 2. Dattes seules, 3. Pommes, noix et figues fraîches [la consommation de figues sèches est très problématique durant Pessah - la farine est très souvent utilisée lors du séchage. Si l'on désire en utiliser, elles doivent être sous la surveillance d'une autorité rabbinique très compétente. Les figues fraîches sont également à éviter étant donné la difficulté de la vérification [très infestées].

Dans certaines communautés on y ajoute des tuyaux de cannelle ou d'autres épices semblables [Gingembre, …] rappelant la paille qui servait à produire les briques. Choul'han 'Aroukh, chapitre 473, Halakha 5. On s'abstient donc de les moudre pour préserver leur aspect brut. Michna Beroura, chapitre 473, passage 50 et Cha'ar Hatsiyoun, passage 68.

On y ajoute également du vin pour plusieurs raisons :

1. Pour rappeler comment nos ancêtres saignaient du pied lorsqu'ils écrasaient le mortier pour lui donner sa consistance finale. Les Egyptiens ne leur permettaient plus de pénétrer dans leurs champs pour se fournir en matières premières et ils durent se rendre loin des sites de travail, dans le désert, pour récupérer une catégorie de paille extrêmement dure. Pirké Derabbi Eliézer, fin du chapitre 48.

2. En souvenir du sang versé par les Egyptiens lorsqu'ils tuaient les enfants de nos ancêtres. Ils les noyaient dans le Nil ou les encastraient dans les murs. 'Arokh Hachoul'han, chapitre 473, Halakha 17. Chaque fois qu'un esclave ne fournissait pas suffisamment de briques, on prenait ses enfants pour remplacer celles qui manquaient.

3. En général, le vin a une certaine acidité. Celle-ci est censée rappeler l'amertume ressentie par nos ancêtres lors de l'esclavage [dans certaines communautés, on rajoute du vinaigre ou des pommes acides. Talmud Pessa'him 116a.

D'après nos Sages, il faut également ajouter à la 'Harosset des aliments acides [vin, vinaigre, pommes acides, …] afin que son goût puisse nous rappeler les pommiers sous lesquelles les femmes juives allaient enfanter en Egypte. Talmud Pessa'him 116a et Sota 11b.

Nos Sages racontent : "Lorsque les femmes juives devaient accoucher, elles fuyaient dans les champs pour ne pas être aperçues par les Egyptiens. Elles se couchaient sous les pommiers et c'est là qu'elles mettaient au monde leurs enfants".

Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

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