Bonjour Rav,
J’aimerais avoir quelques précisions concernant la Hitbodédout (s'isoler).
Je lis qu’il faut la faire durant une heure, mais, pour moi, une heure c’est très long, en général cela prend 10/15 minutes, parler avec Hachem et lui raconter.
Est-ce quand même bien 15 minutes ?
Par ailleurs, pour rallonger, peut-on dire les prières en français de Rabbi Nathan par exemple ?
Enfin, faut-il d’abord remercier puis se confier ? Y a-t-il un ordre à respecter ?
Merci pour vos conseils.
Chalom Ouvrakha,
De nos jours, aucun homme ne peut affirmer : "Je n’ai aucune souffrance". Dans ce cas, n’y a-t-il pas une clé pour s’en débarrasser ?
Y a-t-il une méthode qui enlève mes souffrances, ma maladie, qui résolve mes problèmes de Parnassa, l’éducation de mes enfants, mon Chalom Bayit, mon Zivoug, etc.
Il y a une clé magique : Hitbodédout ! C’est le retour vers son être le plus intérieur, vers la parcelle de D.ieu qui se trouve en chacun de nous.
Comment se pratique la Hitbodédout ?
Préliminaire : Il faut se libérer de ses occupations pendant une période de 30 à 60 minutes, cela nous procure un bonheur excellent, aussi immense que si on recevait un million de dollars, ensuite, aller dans une forêt ou dans un endroit aéré et tranquille, de préférence un endroit avec des arbres, car il est écrit : "Alors, chanteront les arbres de la forêt", et leur chant nous aide et nous entraîne à chanter.
Première étape : chanter un air que l’on affectionne, ou s’en inventer un.
Deuxième étape : se repentir des péchés commis avec la bouche (médisance, colportage, ou même des paroles vulgaires), afin de purifier sa bouche avant de s’adresser à D.ieu.
Troisième étape : demander l’aide des justes de la génération présente et des générations passées. Le Ari zal, Rabbi Chimon bar Yo'haï, Rabbi Méir Ba'al Haness, Baba Salé, Rav Kadouri, Rav Ovadia Yosssef, nos patriarches, Avraham, Its'hak et Ya'akov, etc.
Quatrième étape : remercier D.ieu pour TOUS Ses bienfaits, en les détaillant avec la parole et en pensant fortement à chacun d’eux : mes parents, mes enfants, ma famille, ma maison, ma voiture, mes vêtements, mon rang social, mes amis (les vrais et aussi les autres), ma santé, mes organes, mes sens, mes membres, ma belle apparence, ma faculté de penser, ma mémoire, ma paix intérieure et celle de mon ménage, mes bons repas, mes besoins quotidiens, et la satisfaction de ma faim, mes vacances et les merveilles de la nature qui m’entoure, et tout ce qui constitue un cadeau inestimable.
Le Ramban dit que le seul cadeau que l’on peut offrir à D.ieu en retour est notre remerciement.
Cinquième étape : remercier D.ieu de nos souffrances. En effet, D.ieu est d’une bonté infinie, et les douleurs qu’Il nous envoie ressemblent à la situation du papa qui pousse violemment son fils sur le trottoir afin de lui épargner d’être renversé par une voiture ; c’est vrai que ça fait mal de tomber sur le trottoir, mais passer sous une voiture est souvent fatal. Certaines personnes qui ont eu la maladie ont remercié D.ieu en disant : "Je sais, Hachem, que c’est pour mon bien que Tu m’as envoyé cette maladie, et je Te suis reconnaissant pour cette épreuve".
Sixième étape : demander à D.ieu de nous renforcer dans la foi et notre croyance en Lui, sans jamais nous plaindre de tout ce qui nous arrive, Lui demander même des dizaines de fois tout ce dont nous avons besoin, car il n'y a pas de prière qui n’a pas de résultat.
Septième étape : finir par une danse et une chanson.
Toutes ces étapes ne sont que des outils pour nous aider à nous concentrer, mais elles ne sont en aucun cas restrictives et limitatives à toute autre forme de discussion avec D.ieu et qui peuvent se réaliser à tout moment de la journée.
NB. Pendant la Hitbodédout, chacun peut parler à D.ieu dans sa langue maternelle ou celle qu’il préfère pour mieux s’exprimer.
Kol Touv.
