Bonjour Rav,
On connait la gravité des fautes sexuelles, et qu'il vau mieux se laisser tuer plutôt que d'avoir des relation de ce type.
Comment donc expliquer ce qu'il s'est passé entre Esther et A'hachvéroch ?
Loue-t-on une femme qui a pourtant commis un des plus grands interdits de la Torah ?
Chalom Ouvrakha,
En effet, votre question a été posée par nos Sages (traité Sanhédrin 74b, deuxième Tossafot sur place), et la réponse est que, puisqu'il s'agit d'une femme qui n'est pas active dans la faute, et vu le contexte de l'époque où les femmes étaient prises de force par le roi qui avait tout pouvoir, on ne peut pas incriminer Esther !
La Guémara (Méguila 15a) nous explique pourquoi Esther ne voulait pas aller voir le roi de sa propre initiative pour lui demander d'annuler le décret d'Haman.
En effet, à part l'explication simple qui dit qu'elle était passible de mort en pénétrant dans l'endroit où se trouvait le roi sans y avoir été appelé par ce dernier, si, jusqu'à présent, c'est le roi qui la sollicitait, ceci était considéré comme un viol, mais si d'elle-même elle allait voir le roi et qu'ensuite il la sollicitait, elle aurait alors une part de responsabilité dans la faute, même si, à la base, elle n'était pas venue pour fauter.
Voyez à quel point Esther craignait la faute, même si elle n'y était pour rien !
Esther était une juste parfaite, elle n'était pas intéressée par tout le luxe et les richesses du palais royal, et encore moins par A'hachvéroch; elle s'est sacrifiée pour expier les fautes du peuple d'Israël, et, par son mérite et celui de Mordékhaï, nous avons été sauvés.
D'après le Ari zal, à chaque fois que le roi sollicitait Esther, c'est un démon qui prenait sa place. Même si cette réponse plus mystique vous parle moins, la Guémara a largement répondu à la question.
Kol Touv.
