Chalom,
Comment se travailler à ne plus être perfectionniste ?
Merci.
Bonjour Kevin,
Vous demandez « comment se travailler pour être moins perfectionniste ». Il n’y a qu’en comprenant profondément l’essence d’un problème qu’on peut réellement s’en extraire.
Quelle est le véritable problème dans le perfectionnisme ? Après tout, le perfectionniste fait bien les choses, il s’applique consciencieusement dans son travail, dans ses relations, etc. Une qualité louable en sommes.
Le vrai problème n’est pas dans le perfectionnisme lui-même, mais dans le sentiment d’insatisfaction qui motive la personne à être perfectionniste. Ce sentiment que rien n’est assez bien malgré tous les efforts investis et qu’on peut/doit absolument faire mieux. Ne laissant pas de répit à la personne et le privant du même coup de la propre satisfaction même de ses efforts. C’est précisément ce sentiment d’insatisfaction qui est l’origine de l’investissement dévorant d’une personne qu’on appelle « perfectionniste ». Le perfectionniste peut l’être tout autant avec son entourage, puisque l’origine de son trait de caractère est dans l’insatisfaction.
C’est pourquoi je vous conseillerais de travailler sur la cause du problème – l’insatisfaction. Réfléchissez aux raisons qui vous causent de l’insatisfaction. Sont-elles dues à un sentiment que tout me revient ? Ou à un sentiment de dépréciation de soi (pas assez bien, manque de …, etc.) ? Quand vous aurez mis le doigt dessus, il vous sera plus facile de cibler la raison de vos insatisfactions qui, elles-mêmes, sont les raisons de votre perfectionnisme…
Ensuite, vous vous aiderez des livres de Moussar dont le regard sur les traits de caractère d’une personne est inégalable. Définissez votre malaise et retrouvez-le dans la liturgie juive, vous découvrirez de nouveaux angles de compréhension de votre pathologie qui vous aidera à mieux la cerner pour la maitriser et même la sublimer.
Mettez quant même l’accent sur l’étude du trait de caractère de la Histapkout (satisfaction) ; ainsi, vous vous sensibiliserez avec la notion, comprendrez son bien-fondé et sa nécessité. Petit à petit, vous vous laisserez pénétrer par le sentiment qu’il est bon de se satisfaire des choses telles qu’elles sont, même imparfaites, et qu’après tout, on vit mieux avec une chaise un peu cassé qu’avec de l’insatisfaction sur une chaise neuve…
Gardez toujours en tête que le trône de D.ieu n’est pas entier dans ce monde-ci tant qu’Amalek y sera présent (Pessa'him 50), et raisonnez en conséquence : si le Maître du monde se satisfait d’un trône manquant alors que tout Lui est dû, nous, à qui rien n'est dû, pouvons nous satisfaire de tous les petits désagréments de notre vie. Vous gagnerez grâce à cela la richesse, le sens vrai du terme (Avot 4,1), et transformerez par la même occasion votre manque en force.
Cordialement.