Chalom Kvod Harav,
Comment devenir indulgent et cesser de se montrer pointilleux envers les autres ?
Merci d'avance.
Bonjour,
Pour répondre à cette question, nous rappellerons à nouveau les conseils du Rav Eliahou Dessler dans Mikhtav Mééliahou (4, p. 243-245).
Comment acquérir cette Midda qui nous permet de nous débarrasser de notre impureté ?
Il existe une voie facile : s’habituer à regarder autrui comme nous nous percevons nous-mêmes. La colère, la haine et les disputes ne se déclenchent que parce que chacun se perçoit différemment et refuse de se voir dans les yeux de l’autre.
Par exemple, un pauvre demande à un homme riche une aide assez conséquente. Le riche considère cette démarche comme de l’arrogance. Il s’emporte, de son côté le pauvre se vexe et ne comprend pas pourquoi cet homme fortuné n’accepte pas de lui octroyer ce dont il a besoin. Ils se séparent en mauvais termes. Pourtant, il apparait clairement que si chacun se mettait à la place de l’autre, ce conflit aurait été évité.
Il suffit juste de changer de regard. C’est un conseil en or pour améliorer ses traits de caractère. Pratiquement toutes les Middot peuvent être ainsi améliorées.
Il est simple d’adopter ce mode de pensée, en effet, tout le monde sait que pour être heureux dans la vie, il vaut mieux être entouré de nombreux amis. Celui qui s’habitue à percevoir l’autre comme l’autre le perçoit, finit par avoir de bonnes relations avec les autres.
De plus, grâce à ce petit changement, l’homme voit toutes ses fautes effacées !
Vu l’importance du sujet, nous allons donner d’autres conseils pratiques à mettre en application pour acquérir cette Midda.
Certains de ces conseils paraitront peut-être "intéressés", mais, en réalité, ce n’est pas un problème. Pour arriver à changer radicalement ses traits de caractère, il est nécessaire de passer par cette étape. Puisque notre intention est pure et que notre objectif est finalement d’accomplir Sa Volonté, il n’y a pas de doute que cette démarche "Lo Lichma" nous conduira au "Lichma".
1) Les relations avec les autres ne doivent pas être seulement dirigées par l’intellect, mais il faut aussi tenir compte de leur humeur et de leur caractère.
2) Tous les gens pensent être meilleurs que nous dans un certain domaine et ils ont sûrement raison. Acceptons cet état de fait et apprécions les autres pour ce qu’ils sont. (Rappelons-nous les propos du Ramban dans sa Igueret : « Si tu es plus sage qu’un autre, celui-ci est plus Tsadik que toi, car lui transgresse sans en être conscient tandis que toi, c’est en connaissance de cause… »)
3) Chaque être humain s’intéresse à ses propres besoins, cherchons donc des points communs !
4) Ne poussons pas l’autre à agir, mais aidons-le à vouloir agir : ainsi, il sera heureux de le faire !
5) Veillons à ne pas aborder des sujets délicats avec les autres ; ils auraient tendance à s’éloigner de nous et à se montrer distants.
6) Ne parlons pas trop de nous-mêmes, laissons les autres s’exprimer. Ils seront ainsi davantage à même de nous écouter. (La plupart des gens adore le mot « je » et rien n’est plus agréable à leurs oreilles que leur propre prénom…)
7) Soyons attentifs aux propos des autres, souvenons-nous de leur nom et des détails de leur vie. Ainsi, ils nous apprécieront.
8) Ne critiquons pas ouvertement les autres ; ils risqueraient de s’entêter encore plus. Les fauteurs les plus invétérés ne peuvent avouer leurs méfaits.
9) Lorsque nous discutons avec les autres, apprenons à reconnaitre la vérité et à être de bonne foi, autrement nous aurons vite fait de nous attirer leur antipathie !
10) Gardons à l’esprit ce qui est préconisé en médecine : « Mieux vaut comprendre le malade que sa maladie ! » La maladie provient en grande partie, si ce n’est en totalité, des états d’âme du malade. En faisant preuve d’amour et d’attention à l’égard d’autrui, sa souffrance s’estompe.
En suivant ces conseils, il nous sera plus facile de faire preuve d’indulgence car nous serons habitués à adopter le point de vue de l’autre.
Kol Touv.