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Comment convaincre mon mari de me couvrir la tête ?

Rédigé le Lundi 28 Mars 2016
La question de Julie A.

Bonjour Rav,

Mon mari ne veut pas que je me couvre la tête car il pense que ma démarche n'est pas assez approfondie. Il pense que ce n'est que pour le regard des autres que je le fais, et non une progression vers Hachem.

Il m'a dit que si je lui apporte les preuves d'une démarche réfléchie et cohérente avec la Torah et avec nos pensées, alors il accepterait...

Comment puis-je trouver toutes les références pour le convaincre ?

Merci beaucoup.

La réponse de Rav Avraham GARCIA
Rav Avraham GARCIA
8184 réponses

Chalom Ouvrakha,

Il m'est extrêmement difficile de vous répondre sans vous connaître, vous et votre mari, mais sachez que votre mari a peut-être raison.

En effet, il faut faire attention, lorsqu'on entame une Téchouva, d'être bien guidé, et en particulier au sujet des priorités.

Il n'y a pas de règles, mais il faut toujours faire attention de ne pas réaliser des "grands bons". Je vous conseille donc de contacter un Rav, qui est ou sera proche de vous, pour vous conseiller avec exactitude. Voir Gaon de Vilna sur son commentaire Michlé 14, 2.

Néanmoins, parfois la Torah exige ou accepte des actes qui revendiquent un niveau plus élevé que celui dans lequel nous nous trouvons réellement. Par exemple, la Torah nous demande de ne pas casser les os du sacrifice pascal pour en consommer l'intérieur (Parachat Bo 12, 46), et le 'Hinoukh (Mitsva 16) explique le sens de cette Mitsva en nous disant que Pessa'h est la fête de la liberté, or, si on casse les os, cela convient à une attitude d'esclave, et non pas d'homme libre.

Le Séfer Ha'hinoukh continue et questionne que nous savons très bien que nous sommes libres car nous consommons ce sacrifice à Jérusalem en toute liberté, pourquoi alors nous interdire de casser les os de ce sacrifice ?

Le Séfer Ha'hinoukh répond : sache mon fils que ce n'est pas une question intelligente, car la pensée de l'homme est véhiculée par les actes, et si on agie comme un esclave, on le deviendra, ou, en tout cas, on se concevra comme tel.

Ainsi (continue le Séfer Ha'hinoukh), même une personne Récha'it (méchante) qui réalise journalièrement des actes bons, deviendra forcément, tôt ou tard, bonne, car l'acte a la faculté de changer la personne (traduction libre).

De plus, il y a une question générale que nous devons nous poser : pourquoi Hachem a-t-Il "besoin" de nos Mitsvot ? Il ne Lui manque rien sans ou avec nos Mitsvot ?

Et c'est ce que le verset affirme (Job 35, 6 et 7) : "Si tu agis mal, quelle est ton action sur D.ieu ? Si tes péchés sont nombreux, que Lui importe ? Si tu agis bien, que lui donnes-Tu ? Ou qu'est-ce qu'Il accepte de toi ?" Alors, pourquoi des Mitsvot ?

La réponse est que, justement, "nous" ne pouvons pas atteindre la plénitude qu'à travers les actes que nous réalisons, et, parfois, les actes sont plus hauts que notre véritable intérieur, mais ils auront un impact positif.

Par exemple, imaginons une personne qui est devant un choix difficile, elle peut voler (ou réaliser une quelconque faute); et elle est certaine que personne ne sera au courant. Après quelques secondes de réflexion, cette personne décide au nom de la vérité de ne pas commettre ce péché. Kol Hakavod. Et voilà que le lendemain, cette personne se retrouve encore dans la même situation. Sera-t-il plus facile ou plus difficile pour elle de surmonter son épreuve ?

Ce sera plus facile, car, à travers son acte, elle est "devenue" une autre personne, plus élevée, plus spirituelle... Ce ne sont pas les êtres qui font des actes, mais les actes qui font les êtres ! Je fais, donc je suis ! Nos Sages nous enseignent (Midrach Béréchit Rabba 1,1) que la Torah est une "pédagogie".

Le Rav Sadia Gaon, dans son livre des Mitsvot, nous fait remarquer que les Mitsvot sont plus centralisées pour les méchants que pour les Tsadikim, car ces derniers ont certainement moins besoin d'actes pour se réaliser.

Si vous sentez que vous couvrir la tête vous apportera quelque chose de positif, vous pouvez éventuellement vous engager à ce sujet, et ce comportement est souvent légitime par la Torah.

Si après ce mail vous êtes encore indécis (vous et/ou votre mari), vous pouvez peut-être envisager de commencer par une perruque.

Mais dans tous les cas, essayez de contacter un Rav qui aura assez de proximité pour vous conseiller.

Bonne chance.

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