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Cigarette électronique, permis ?

Rédigé le Mercredi 25 Avril 2018
La question de Yeochoua B.

Bonjour Rav,

L'utilisation de la cigarette électronique (en-dehors du Chabbath) est-elle permise par la Torah ?

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
40281 réponses

Bonjour,

Selon la Torah, il faut se fier aux données obtenues par ceux qui ont réalisé des études à ce sujet.

Ci-dessous, quelques informations tirées de Wikipédia :

La cigarette électronique (ou e-cigarette) est un dispositif électromécanique ou électronique générant un aérosol destiné à être inhalé. Elle produit une « vapeur » ou « fumée artificielle » ressemblant visuellement à la fumée produite par la combustion du tabac. Cette vapeur peut être aromatisée — arôme de tabac blond, brun, de fruits, etc. — et contenir ou non de la nicotine. À la différence de la fumée produite par une cigarette traditionnelle, cette vapeur n'a pas l'odeur du tabac brulé et, selon les premières études scientifiques, contient des quantités de particules et substances cancérigènes ou toxiques beaucoup plus faibles que cette dernière. Elle est parfois présentée comme une alternative moins nocive au tabac ou comme un substitut pour l’arrêt du tabagisme.

Les premières études scientifiques sur la cigarette électronique sont apparues vers 2009. Faute d'études suffisantes, les avis des experts et autorités publiques étaient basés essentiellement sur un principe de précaution, les stratégies publiques de lutte contre le tabagisme et les risques connus de dépendance à la nicotine.

Une synthèse sur l'efficacité et la toxicité de la cigarette électronique a été publiée en 2010-2011 dans le Journal of Public Health Policy par Michael Siegel et al., de la Boston University School of Public Health (BUSPH) et conclut que :

La cigarette électronique contient peu ou pas de produits chimiques susceptibles de présenter des risques sérieux pour la santé. De plus les quantités sont bien moindres que dans une cigarette classique, tant pour les toxiques que pour les substances cancérigènes.

Les données actuelles indiquent que les cigarettes électroniques sont moins nocives que les cigarettes ordinaires et comparables, du point de vue de la toxicité, avec les spécialités pharmaceutiques contenant de la nicotine (timbres, gommes, inhalateurs) ;

Les cigarettes électroniques pourraient être efficaces contre l'envie de fumer, surtout parce qu'elles simulent l'acte de fumer une véritable cigarette ;

Ce dispositif pourrait se révéler supérieur en efficacité aux autres méthodes d'auto-administration de la nicotine parce que les stimuli associés à l'acte de fumer ont un effet durable contre les symptômes du sevrage.

En 2011 en France, un avis (de mai 2011) de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) rappelle la toxicité de la nicotine et souligne que « concernant le risque de toxicité des solvants utilisés dans les cigarettes électroniques, en particulier le propylène glycol, il est difficile de se prononcer en raison de l’absence de données qualitatives et quantitatives suffisantes ». L'agence précise qu'« à ce jour, aucun effet indésirable ou cas d’intoxication en lien avec la présence de ces solvants […] n’a été rapporté ».

En 2012-2013, de nouvelles études scientifiques confirment que la vapeur de cigarette électronique est nettement moins toxique pour l'organisme que la fumée du tabac, mais qu'elle n'est pas inoffensive pour l'organisme animal ou humain. En septembre 2013, la revue 60 millions de consommateurs rapporte que des tests faits sur une dizaine de modèles de cigarettes électroniques ont décelé la présence de molécules cancérigènes en quantité significative comme le formaldéhyde, l'acroléine ou l'acétaldéhyde[26].

En avril 2014, l'émission de télévision suisse « À bon entendeur » de la chaîne RTS fait procéder à une série de tests comparatifs par le laboratoire Certech en Belgique : les résultats et conclusions des analyses mettent en évidence la pluralité des substances chimiques potentiellement toxiques induites par l'inhalation (directe ou indirecte) ou vapotage.

En 2015, une étude sur le modèle animal (souris de laboratoire) conclut que des souris ayant respiré de la vapeur d'une e-cigarette du commerce sont devenues plus vulnérables à la pneumonie et à la grippe; les chercheurs citent plusieurs composés de cette vapeur susceptibles d'altérer le système immunitaire animal, mais concluent que des recherches plus approfondies sont nécessaires pour mieux cerner ce mécanisme. Certains commentaires de scientifiques à cette publication émettent des doutes quant à la pertinence de cette étude, évaluant que la même exposition pour un être humain nécessiterait une aspiration à un rythme irréaliste (11 à 13 fois par minute).

La nicotine est toxique, classée substance « très dangereuse » (classe Ib) par l’OMS et le règlement européen 1272/2008 relatif aux substances dangereuses qui prescrit l’étiquetage suivant pour les préparations contenant plus de 0,1% m/m de nicotine (soit approximativement 1 mg/ml) : « mortel par contact cutané » et « toxique en cas d’ingestion ». La dose létale médiane (DL50, dose entrainant 50% de décès) est estimée chez l'homme de 0,5 à 1 mg par kilogramme. Pour un être humain adulte, cela représente 50 mg en moyenne (0,5–1 mg·kg-1). Une source indique que la dose létale pour l'être humain s'élève à 60 mg. En 2013, une analyse critique indique que la dose létale par ingestion pour l'être humain plus probablement de l'ordre de 500 mg à 1 gramme.

L'ingestion accidentelle par des enfants de liquides de recharge contenant de la nicotine peut être mortelle. Ainsi, l'Organisation mondiale de la santé confirme en 2013 que, par exemple, si un enfant pesant 30 kilos absorbe la totalité du contenu d'une cartouche de liquide électronique dosé à 24 mg de nicotine par ml, cela peut provoquer une intoxication aiguë à la nicotine qui serait susceptible de causer sa mort. Ainsi, l'absorption de 6 gommes à mâcher à 4 mg de nicotine par un jeune enfant atteint le même seuil critique.

Propylène glycol

Le propylène glycol n'est pas considéré comme un produit toxique pour l'homme. Il est utilisé, depuis les années 1950, comme composé chimique pour l'administration de médicaments pulvérisés ; par exemple, dans les inhalateurs et les nébuliseurs pour l'asthme. Les aérosols de propylène glycol ont un puissant pouvoir antibactérien et antiviral.

Les études et données connues permettent à des organismes de santé publique (FDA, EPA, NTP, ATSDR, INRS) de faire des conclusions identiques, à savoir que les différents composés du propylène glycol présentent « un très faible risque pour la santé humaine ». Lors d'expérimentation sur les animaux par ingestion ou inhalation (2011), le propylène glycol s'est révélé « peu toxique en exposition répétée ou prolongée ». Selon une étude d'avril 2013, aucun des propylènes glycols n’a présenté des preuves de « toxicité cancérigène, mutagène ou potentiellement reproductive chez l'homme ».

Aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) inclut ainsi le propylène glycol dans sa liste des « substances généralement reconnues comme inoffensives » (Generally recognized as safe, GRAS).

Glycérol et ses dérivés

Le glycérol (aussi appelé glycérine végétale, ou VG) est souvent utilisé en complément ou en substitution au propylène glycol. Ce composé n'est pas considéré comme toxique ; c'est un additif très largement utilisé dans les préparations alimentaires (E422), les cosmétiques, les savons et détergents, les produits pharmaceutiques, comme des gommes à mâcher à la nicotine, vendues sur prescription médicale dans certains pays. L'inhalation répétée et prolongée d'aérosols de glycérine par des animaux n'a révélé aucune toxicité.

Dans le cas de la cigarette électronique, la glycérine ne devrait pas produire de gaz toxique appelé acroléine car cela nécessite d'atteindre une température d'au moins 250 °C. Mais cette température peut probablement être rencontrée dans certaines conditions puisque la présence d'acroléine a été détectée à faible dose (de 0,07 à 4,19 micro-grammes pour 15 inhalations, soit quatre fois moins que pour une cigarette ordinaire) dans la vapeur de cigarettes électroniques.

Nitrosamines

Les nitrosamines, principaux agents cancérigènes contenus dans le tabac, n'ont été détectés dans les liquides à vapoter qu'à l'état de traces, à des taux équivalents à ceux des substituts nicotiniques tels que les patches ou gommes à la nicotine et qui sont 500 fois moindres que ceux que l'on retrouve dans les véritables cigarettes.

Particules métalliques

Une étude américaine publiée en 2013 a montré la présence de traces de particules métalliques dans l'aérosol de certaines cigarettes électroniques jetables qui pourraient provenir des différents composants de la cigarette électronique, de l'environnement de production (usines) ou bien des liquides à vapoter. La réglementation de la commercialisation de la cigarette électronique est parfois proposée comme un moyen de limiter ces risques sanitaires issus de la production : marquage CE, Directive RoHS, classification comme dispositif médical, production des liquides par des laboratoires pharmaceutiques, etc.

La cigarette électronique n'est considérée en France ni comme un dispositif médical ni comme un médicament, selon un avis de 2011 de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), si elle n'est pas revendiquée par ses vendeurs comme un produit de sevrage tabagique, si le taux et la quantité de nicotine ne dépassent pas respectivement les seuils de (20 mg/ml) et 10 mg. Cette cigarette électronique relève alors de la « réglementation sur la sécurité générale des produits mis à disposition du public » et ne peut pas être vendue en pharmacie.

Fin 2012, l'absence d'étude satisfaisante sur l'efficacité de la cigarette électronique pour l'arrêt du tabagisme et les interrogations sur sa toxicité divisaient les médecins et spécialistes qui déconseillaient généralement cette solution. « Malgré tout, l'efficacité de ce produit dans le sevrage tabagique commence à être établie, constate Jean-François Etter, professeur en santé publique à l'université de Genève. Quant aux utilisateurs, ils s‘en disent très satisfaits, ce qui crée un vrai décalage avec le positionnement médical. »

Cent médecins ont signé fin 2013 un appel soulignant notamment que « la cigarette électronique peut être conseillée à tout fumeur désireux d’arrêter de fumer et elle peut tout à fait faire l'objet d'une association avec des patchs, voire avec d’autres traitements du sevrage tabagique, si son seul usage s’avère insuffisant pour lui permettre d’atteindre ses objectifs. Elle est moins addictive que la cigarette conventionnelle et participe ainsi à un sevrage rapide ou progressif du tabac ».

La 31 mai 2013, au terme du rapport OFT qu'elle avait commandité, la ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine a annoncé son intention d'interdire sa publicité et sa vente aux moins de 18 ans et s'est déclarée « favorable à l'interdiction de « vapoter » dans les lieux publics ». Elle a annoncé la « saisine du Conseil d'État pour que les possibilités juridiques de cette interdiction soient précisées ».

La publicité pour la cigarette électronique est sujet à controverses ; la cigarette électronique est-elle considérée comme un produit de consommation courante, comme un dérivé du tabac ou encore comme un produit pharmaceutique? Malgré l'annonce en mai 2013 par la Ministre de la Santé d'une circulaire à venir interdisant toute publicité en faveur de la cigarette électronique, un spot télévisé a été diffusée le 30 septembre 2013 sur la chaîne d'information BFM TV.

Le 9 décembre 2013, le tribunal de commerce de Toulouse a estimé que la publicité et la vente des cigarettes électroniques constituaient une concurrence déloyale envers les buralistes. Mais le vendeur de cigarettes électroniques de Plaisance-du-Touch (Haute-Garonne) a interjeté appel de cette décision, suspendant l'application de cette dernière jusqu’au jugement d'appel.

Fin 2013, par un communiqué commun repris dans la presse, l'Institut national de la consommation, l'AIDUCE, l'OFT et le CACE (Collectif des acteurs de la cigarette électronique) annoncent la création d'un front commun pour améliorer l'information des consommateurs et garantir la qualité des produits. Ces acteurs se retrouvent le 4 avril 2014 autour de l'AFNOR qui annonce par un communiqué le début d'un processus de normalisation avec des premiers résultats envisagés fin 2014. Le 2 avril 2015, les premières normes sont publiées, il s'agit des normes expérimentales XP D90-300-1 (cigarettes électroniques) et XP D90-300-2 (e-liquides).

En avril 2015, l'Assemblée Nationale valide l'article 53 du projet de loi Santé. Cet article, validé par le Sénat en septembre 2015, permet au gouvernement d'appliquer la directive européenne sur les produits du tabac par ordonnance l'article 20 de cette directive concerne la cigarette électronique.

En février 2016, l'article 23 de la loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé étend l'interdiction de la publicité en faveur du tabac et des produits du tabac, aux dispositifs électroniques de vapotage et aux flacons de recharge qui leur sont associés. Cette interdiction entre en vigueur le 20 mai 2016.

En conclusion

L’influence de la cigarette électronique sur la santé publique est donc actuellement entourée d’incertitudes, aussi bien en ce qui concerne ses aspects positifs que négatifs. C’est pour cette raison que le Conseil estime qu’une stratégie basée sur le principe de précaution est indiquée. Cette stratégie implique premièrement plus d’études sur les effets nocifs de ces dispositifs et de leurs contenus, à court et long terme. Des données sont également nécessaires concernant leur utilisation en Belgique, en particulier par les adolescents. Deuxièmement, le Conseil tient à ce que la vente de la cigarette électronique contenant de la nicotine ne puisse avoir lieu qu’en pharmacie. Troisièmement, le Conseil émet également une certaine réticence à la mise à disposition générale de la cigarette électronique, ceci particulièrement pour empêcher la promotion éventuelle du tabagisme traditionnel. Enfin, la cigarette électronique étant un sujet en pleine évolution, sur la base de nouvelle(s) publication(s) ou le suivi de ce qui se passe dans d’autres pays où les règles sont différentes, le Conseil pourra éventuellement adapter sa position dans le futur.

Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

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