Bonjour,
Concernant les chocolats noirs Sélection Carrefour 72%, 80%, etc. qui n'ont pas de lait dans les ingrédients, en France, le Beth-Din de Paris les note comme Parvé (il y a dans les remarques anti allergie la notation "peut contenir des traces de noix, lait, etc."). Or, depuis peu, ces produits existent en Israël et ont la Cacheroute OU avec la mention 'Halavi.
Sauriez-vous si on peut le considérer Parvé pour les Séfarades ?
Bonjour,
Cette question fait l'objet d'une grande controverse qui n'est pas vraiment liée à la coutume Ashkénaze ou Séfarade. Le point le plus déterminant dans cette question est la position que vous adoptez vis-à-vis du lait non-surveillé. Sur cette question, il existe des avis stricts et des avis permissifs, aussi bien chez les décisionnaires Séfarades qu'Ashkénazes.
Si vous suivez les avis qui interdisent le lait non-surveillé, vous devrez vous abstenir de consommer ces chocolats. Si vous suivez les avis qui autorisent le lait non-surveillé, vous pourrez considérer que la présence de lait dans les équipements de fabrication du chocolat est annulée dans la quantité.
Explications :
La non-considération des avertissements allergènes dans la Halakha :
Je précise ici que les avertissements allergènes sont mentionnés dès qu'il y a du lait, des fruits à coques, etc. dans l'usine, et que ça n'implique pas forcément un problème de Cacheroute. Il existe du chocolat Parvé Laméhadrine Min Haméhadrine sur lequel des traces de lait sont mentionnées, et ça ne pose aucun problème.
Le problème du goût second interdit et du goût second permis d'après les différents décisionnaires (Nat Bar Nat Déissoura et Nat Bar Nat Déhétéra) :
Il faut savoir :
1. que les conches, les cuves où l'on travaille les arômes et l'onctuosité du chocolat à chaud, ne sont jamais nettoyées à l'eau,
2. que les usines travaillent quasiment 24h/24 sans interruption,
3. que les conches sont utilisées tantôt pour le chocolat noir et tantôt pour le chocolat au lait.
Conclusion :
D'après les avis stricts qui interdisent le lait non-surveillé (ce qui est recommandé) : il y a un goût interdit qui investit la conche et qui se transmet dans les productions de chocolat noir. Il n'y a jamais d'annulation.
D'après les avis plus souples représentés par le Consistoire, notamment : étant donné que le lait non-surveillé est Cachère (d'après le Pri 'Hadach pour les Séfarades, et d'après Rav Moché Feinstein pour les Ashkénazes, auxquels on peut ajouter dans le cas d'un chocolat les avis du Rav Tsvi Pessa'h Frank et du Tsits Eli'ézer), on peut le considérer comme un goût second permis (Nat Bar Bat Déhétéra). La conche absorbe lors de la production du chocolat au lait un goût permis, puis le rejette dans le chocolat noir Parvé. Comme il s'agit d'un goût autorisé, il est annulé dans la quantité.
Si vous ne consommez que du lait surveillé, ce qui est vivement recommandé, vous ne devez pas consommer ce chocolat.
Kol Touv.