Bonjour Rav,
Pourquoi certaines communautés lisent Chir Hachirim le vendredi soir et d'autres non ?
Un marocain a-t-il une obligatoire de le lire ? Et s'il préfère étudier ?
Bonjour,
1. En ce qui concerne votre seconde question :
Si vous êtes issu d'une famille ayant l'habitude de lire Chir Hachirim le vendredi soir [c'est le cas pour de nombreuses communautés à travers le monde et toutes les communautés originaires du Maroc] et que vous désirez étudier au moment où la communauté lit ce cantique :
Vous êtes tenu de perpétuer cette coutume.
Je n'ai ni les connaissances requises ni la compétence voulue pour permettre l'annulation de la lecture du Chir Hachirim, même si c'est en vu d'étudier.
2. En ce qui concerne votre première question :
Apparemment, c'est uniquement les décisionnaires et les maîtres ayant vécu à l'époque dans les pays et les régions où il est devenu habituel de lire Chir Hachirim, qui ont ressenti le besoin d'éveiller les sentiments de leurs fidèles et des communautés qui étaient sous leur tutelle, afin qu'ils ressentent pleinement la grandeur du Créateur, la splendeur du Chabbath et l'importance de ce grand jour.
Le meilleur moyen pour cela était d'instaurer la lecture-étude des chapitres du Chir Hachirim à l'entrée du Chabbath.
Le Rav Munk écrit : Il incombe aux tribunaux et aux Sages d'imposer toutes les mesures nécessaires pour encourager l'accomplissement des Mitsvot ou pour éviter la transgression des commandements de la Torah. L'un des dix noms de Moché Rabbénou est Avigdor. Ce nom est dérivé de la racine Guédèr, signifiant barrière.
Moché était le chef de tous les Sages qui ont institué l'ensemble des mesures de précautions pour éviter de transgresser les lois de la Torah. Avant le don de la Torah, Hachem s'adressa à Moché en lui disant : "Rends-toi auprès des Bné Israël et tu les sanctifieras aujourd'hui et demain et qu'ils lavent leurs vêtements. Qu'ils soient prêts pour le troisième jour; car le troisième jour, Je descendrai aux yeux de tout le peuple sur le Mont Sinaï..."
Moché reçoit l'ordre d'apprendre aux Bné Israël à se préparer au don de la Torah, en prenant certaines dispositions de purification. Ces purifications devaient durer deux jours, et le troisième jour, Hachem devait donner la Torah. Mais Moché comprit qu'il convenait d'ajouter un troisième jour à titre de précaution particulière. Il ordonna donc au peuple de se préparer sur une période de trois jours. Hachem approuva cette initiative.
Pourquoi Moché a-t-il ressenti ce besoin ?
Il le fit pour dresser un Guédèr - une haie protectrice - autour du commandement divin. Hachem avait, en effet, exigé la sainteté pour le grand jour du Matan Torah. Il prit donc l'initiative de prolonger la préparation, afin de garantir un certain degré de sainteté. Et il trouva dans les paroles mêmes de Hachem l'argument qui pouvait lui permettre de justifier cette prolongation.
A propos des aliments investis de Kédoucha (sainteté), la Torah nous dit : "Qu'ils respectent Mon observance et ne s'exposent pas, à cause d'elle, à un péché, car ils mourraient pour l'avoir violée..." (Vayikra 22/9). Nos Sages déduisent de ce verset qu'une mise en garde est adressée aux autorités de chaque génération afin qu'elles prennent les mesures nécessaires pour éviter toute transgression.
Les autorités rabbiniques ont le devoir et l'obligation d'ériger une "haie protectrice autour de chaque Mitsva", pour éloigner les hommes du péché et pour leur faire prendre conscience de la gravité des interdictions.
Le Rav Munk écrit par ailleurs : "Moché inaugura ainsi, au moment précis du don de la Torah, le principe fondamental de la Torah orale en tant que protection de la Torah écrite. C'est, en effet, aux hommes qu'il appartient de creuser, d'étudier, et d'analyser la parole divine pour chercher, dans un élan d'amour et de vénération, à connaître son sens le plus intime et sa pensée la plus profonde. Cet exemple donné par Moché à toutes les générations futures fut récompensé par Hachem qui approuva son initiative."
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Qu'Hachem vous protège et vous bénisse.
