Chiddoukh : refuser de rencontrer un Ba'al Téchouva

Chalom Ouvrakha,

C'est une question très délicate que vous posez.

D'un côté, le Ba'al Téchouva a une valeur extraordinaire, dans la mesure où il a fait des efforts surhumains pour s'arracher du monde et des habitudes dans lesquels il vivait pour arriver dans un monde inconnu où il n'est pas toujours reconnu et apprécié à sa juste valeur, et tout cela par amour de la vérité et d'Hachem. Nos Sages nous enseignent : "à l'endroit ou un Ba'al Téchouva se tient, même un juste parfait ne peut pas se tenir".

D'un autre côté, il est vrai qu'une personne qui a connu le péché est exposée à une certaine vulnérabilité, et, dans les moments difficiles de la vie, il y a un risque qu'elle retombe dans ses mauvaises habitudes, car même si elle a compris que le péché est vide de sens et destructeur, il reste quand même des souvenirs agréables (même si cela doit être réparé à long terme).

D'autre part, une personne ayant évoluée dans une famille non-pratiquante a probablement était témoin au quotidien de schémas comportementaux qu'elle risquerait fort de reproduire dans les moments de colère ou de pression.

Une personne qui a grandi dans une famille religieuse a aussi d'autres points de vulnérabilité (par exemple la curiosité), mais elle a quand même à son avantage un filet de sécurité qui la maintient à un certain niveau. Bien sûr, par son libre arbitre, elle peut déchirer ce filet et arriver plus bas que terre, mais cela est plus difficile.

En conclusion, c'est un choix tout à fait personnel, et je ne peux pas vous dire s'il faut choisir ou pas un Ba'al Téchouva pour un Chiddoukh, cela ne peut se traiter qu'au cas par cas et en pleine connaissance de cause (le passé du Ba'al Téchouva est très significatif et dépend de tout un chacun).

Quoi qu'il en soit, il faudra prendre en compte les paramètres susmentionnés pour pouvoir peser le pour et le contre de façon objective.

Kol Touv.