Bonjour Rav,
Un Midrach nous enseigne que le Dimanche a pour partenaire le Lundi, le Mardi a le Mercredi, le Jeudi a le Vendredi, et le Chabbath a comme partenaire le peuple d'Israël.
J'ai deux questions concernant cet enseignement :
1) Que veut dire le fait que le Chabbath ait comme partenaire le peuple d'Israël - sauf le fait que chaque Juif se doit de respecter et d'observer le Chabbath (comme nous l'enseigne la Torah) ?
2) Que vient nous apprendre le fait que le Dimanche ait pour partenaire le Lundi, le Mardi ait pour partenaire le Mercredi, et le Jeudi ait pour partenaire le Vendredi ?
Merci beaucoup et bravo pour tout ce que vous faites !
Bonjour,
Le Midrash que vous mentionnez se trouve dans le Midrash Rabba, chapitre 11, passage 8 sur Béréchit.
Première explication
Afin de « comprendre » les paroles de nos Sages, il faut faire appel à une notion d’importance majeure, mentionnée dans Rachi sur Béréchit, chapitre 2, verset 18 :
Dans ce monde, aucune créature ne peut exister sans être accompagnée.
Voir Talmud Baba Batra 74b.
Il n’existe pas de créature seule.
Le Maharal de Prague explique :
Le fait de ne pas être lié à qui que ce soit, d’être à part, seul ou solitaire, atteste d’une qualité Divine, car cela prouverait une certaine indépendance et une perfection naturelle.
Dans ce monde, il n’existe pas de créature parfaite. Chacune d’entre elles a des faiblesses et a besoin d’être « accompagnée », « complétée », ou « assistée ».
C’est pourquoi le verset dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je vais lui faire une aide qui lui corresponde ». Béréchit, chapitre 2, verset 18.
Cette notion se retrouve [d’une certaine manière], non seulement dans les végétaux et dans toutes les parties du cosmos, mais également dans les jours de la semaine [comme mentionné dans le Midrash].
Voir :
Gour Aryeh sur Rachi, Béréchit, chapitre 2, verset 18,
Introduction à Dérekh ‘Haïm sur Pirké Avot [édition Makhone Yéroushalaïm, du Rav Yéoshoua David Hertman], explication de la Michna « Kol Israël », passage « Oulfikakh Amrou Bamidrash ».
Nos Sages disent :
Chaque jour de la semaine est lié à un autre jour.
Le premier jour est lié au second jour.
Le troisième jour est lié au quatrième jour.
Le cinquième jour est lié au sixième jour.
Selon le Gaon de Vilna, les liaisons sont les suivantes :
Le premier jour est lié au quatrième jour.
Le second jour est lié au cinquième jour.
Le troisième jour est lié au sixième jour.
Voir commentaire Avné Eliyahou sur Siddour Hagra, sur Lékha Dodi.
Le Chabbath est seul.
C’est pourquoi, il s’est plaint.
Nos Sages disent que le Chabbath en association avec le peuple juif, témoignent de l’existence d’Hachem et de Sa puissance.
Durant ce jour, le peuple juif cesse toute activité et médite sur l’existence du Maître du monde, Le Créateur.
Voir, en long et en large, introduction à Dérekh ‘Haïm [édition Makhone Yéroushalaïm, du Rav Yéoshoua David Hertman] sur Pirké Avot, explication de la Michna « Kol Israël », passage « Oulfikakh Amrou Bamidrash ».
En ce qui concerne l’association des autres jours :
Il faut, apparemment, dire que les différentes parties de ce monde ont été créées uniquement grâce à l’association des créatures de deux jours différents.
C’est, vraisemblablement, le sens qu’il faut donner au Midrash Rabba, chapitre 12, passage 5 sur Béréchit.
Seconde explication
Selon le Malbim et l’auteur du « Haktav Véhakabala », chaque jour a un partenaire. Cela signifie que chaque jour de la semaine est lié à ce qu’il est possible d’y créer en travaillant ou transformant le monde.
En d’autres termes : chaque partie de ce monde possède un certain potentiel, qui, en association avec l’action de l’homme, donne naissance à une « création ». Exemple : la « vigueur » de la terre et celle de l’agriculteur.
Le Chabbath n’est lié à rien puisqu’il est interdit de travailler durant ce jour. Il ne donne naissance à aucune créature. Il est « stérile ».
Hachem affirma : « Le peuple juif reconnaîtra la grandeur du Créateur grâce au Chabbath ». Il est, donc, le fruit et le produit du Chabbath.
Plus encore, le Chabbath est la source des bénédictions de chacun des jours de la semaine.
L’auteur du Haktav Véhakabala rajoute :
La racine du mot Chabbath [שב] s’apparente à celle du mot להשיב - revenir, rapporter, remettre.
Cela signifie que le jour du Chabbath a pour but de ramener l’homme à sa source.
Durant la semaine, il est plongé dans la matérialité de son entourage, mais, durant le Chabbath, il a l’obligation de s’en éloigner afin de pouvoir méditer sur Le Créateur, Maître du monde - Tout puissant, la source de toutes les bénédictions.
Ce grand jour donne, donc, naissance à un être pur plus parfait et plus proche de son Créateur.
Malbim sur Chémot, chapitre 16, verset 23,
Haktav Véhakabala, Chémot, chapitre 20, verset 10.
Ce qui est dit dans cette réponse n’est même pas une goutte d’eau dans l’océan des connaissances à avoir sur ce sujet.
Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Chana Tova !
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.