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Chabbath : selon quoi est défini un "Chinouy" ?

Rédigé le Mercredi 10 Novembre 2021
La question de Anonyme

Bonjour,

J’ai une question à propos du principe de "Chinouy" (changement).

J’ai lu l’exemple d’un individu n’ayant pas de mains, mais qui peut écrire en tenant un crayon avec sa bouche, lorsque, comparé à la population en général, il s’agit évidemment de quelque chose d’inusité.

Toutefois, s’il s’agit de sa façon habituelle d’écrire (autant que j’écris de ma main droite), est-ce qu’on peut vraiment parler d’un Chinouy ?

Le Chinouy est-il défini par rapport à la population en général ou aux habiletés d’un individu ?

Merci pour votre aide.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
40106 réponses

Bonjour,

1. Il faut souligner, tout d'abord, que durant Chabbath, il est strictement interdit de réaliser un travail même si l'on agit d'une manière inhabituelle, avec un Chinouy. C'est uniquement lorsqu'il y a un cumul d'autres arguments, que l'on associe le fait qu'il s'agisse d'un Chinouy afin de permettre une action.

2. A ce sujet, il n'y a aucun doute. Talmud Chabbath 92a, 153b, Pessa'him 24b et 66b, Ketoubot 60a, Yébamot 114a, Michné Lamélèkh sur Rambam, Hilkhot Yessodé Hatorah, chapitre 5, Halakha 8, Choul'han 'Aroukh - Orah 'Haïm, chapitre 319, Halakha 1, Michna Broura, fin du passage 2, Pisské Techouvot, nouvelle édition - 5775, chapitre 319, passage 4.

3. Certains décisionnaires font remarquer que le Chinouy amoindri la gravité d'un travail uniquement si une conséquence se fait remarquer dans le résultat du travail [qui n'est pas impeccable]. Eglé Tal, fin de l'introduction à l'ouvrage, 'Hayé Adam, volume 2, Klal 9, Halakha 2, Michna Broura, chapitre 340, fin du passage 22, Pisské Techouvot, nouvelle édition - 5775, chapitre 319, passage 4.

4. En ce qui concerne votre question : le Chinouy est décidé en fonction de la majorité des gens et non en fonction de quelques personnes et à plus forte raison, pas en fonction d'une seule personne même s'il s'agit de l'auteur du travail. Pourquoi ? Car le fait d'écrire avec la bouche n'est absolument pas une manière d'écrire, d'autant plus qu'elle est accompagnée d'une certaine difficulté.

Michna Broura, chapitre 32, passage 19 [à propos de Téfilines ayant été écrits avec une plume placée dans la bouche d'une personne n'ayant pas de mains], Emek Yéhochou'a [Rav Yéhochou'a Mamane], volume 4, réponse 1, Tsits Hakodech, réponse 25, Rama' Mipano, réponse 38, Iguerot Moché, Even Haézer, volume 4, réponse 73, passage 4, Chévet Halévi, volume 8, réponse 176, Yabi'a Omer, volume 9, Ora'h 'Haïm, réponse 30, passage 9, Min'hat Its'hak, volume 7, réponse 10.

Tout n'a pas été dit à ce sujet. Voir l'excellent développement du Rav Menahem Mendel Shmerler dans Charbit Hachoul'han - Chabbath, volume 1, pages 195-198. 

5. Avant de conclure la réponse, je découvre une perle précieuse dans le Tsits Eliézer, volume 19, réponse 6, où Rav Eliézer Yehouda Waldenberg pense qu'un individu n'ayant pas de mains et écrivant avec sa bouche [votre question !!], est considéré comme écrivant d'une manière habituelle car on se base sur SA manière d'écrire. Mais il avoue qu'il s'agit d'une idée frappante, étonnante et surprenante ne se trouvant dans AUCUN ouvrage.

A mon humble avis, la preuve qu'il apporte n'est pas irréfutable.

Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

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