Chabbath : porter à Strasbourg, mais pas à Bné Brak ?!

Rédigé le Mercredi 3 Juin 2020

La question de Mickaël O.

Bonjour Rav,

Comment se fait-il que Chabbath, on peut porter à Strasbourg, Metz, Venise, mais pas à Bné Brak, ville de Torah, et Jérusalem, la ville sainte ?!

La réponse de Rav Shimon GRIFFEL

711 réponses

Bonjour,

J'avoue que j'ai du mal à comprendre votre question puisqu'il existe un 'Erouv à Bné Berak comme à Yérouchalayim. Il y existe même plusieurs 'Erouvim de degrés de Cacheroute différents (se renseigner sur la qualité du 'Erouv qui entoure votre quartier et sur ses limites). Il est donc possible de porter dans ces villes.

Néanmoins, certaines personnes évitent de porter, même dans un endroit avec un 'Erouv, étant donné que tout 'Erouv d'une grande ville repose sur un certain nombre de Koulot et qu'il est difficile de s'assurer que les fils qui délimitent le 'Erouv soit bien en place. Ces personnes éviteront de porter dans toutes les villes qui ont un 'Erouv.

Votre question provient peut-être du fait que ces personnes sont généralement en Israël et donc vous donnent l'impression qu'il est interdit de porter dans les villes en Israël, alors qu'hors d'Israël, il est généralement accepté de se fier au 'Erouv.

Nous restons à votre disposition, Bé'ézrat Hachem, pour toute question.

Kol Touv.

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3 commentaires

Mickaël O.

08/06/2020 - 16h18

Merci beaucoup pour votre magnifique réponse Rav Shimon GRIFFEL.

Chimon G.

07/06/2020 - 22h48

Bonjour,
Votre question m'est plus claire maintenant.
Une première réponse est que les séfaradim de ces villes se reposent sur le minhag qui permet de porter dans ces villes en se basant sur l'opinion du Rema et non sur celle du Choul'han Aroukh, [...] lire la suite du commentaireBonjour,
Votre question m'est plus claire maintenant.
Une première réponse est que les séfaradim de ces villes se reposent sur le minhag qui permet de porter dans ces villes en se basant sur l'opinion du Rema et non sur celle du Choul'han Aroukh, chose qui est permise puisque les séfaradim sont arrivés dans un endroit avec un minhag déjà établi.
La deuxième réponse, peut être plus pertinente est liée à une différence fondamentale entre ces villes et celles d'Israël.
Pour faire simple, les érouvim sont généralement faits en entourant la ville de poteaux reliés par des fils pour former des "portes" et ainsi former un mur halakhique. La ville aura alors un din de rechouth haya'hid, de domaine privé, et au par la pose du érouv 'hatséroth, on unifie les domaines de chacun des particuliers en un domaine unique, ce qui permet de porter un objet dans tout l'espace ainsi délimité.
Ce système a un inconvénient, il n'est pas possible d'entourer ainsi un rechouth harabim, un domaine public.
En ce qui concerne la définition d'un rechouth harabim, il y a une discussion entre le Choul'han Aroukh et le Rema s'il suffit qu'il s'agisse d'une rue large de 16 amoth, ce qui est le cas pour la majorité des rues ou s'il faut aussi que 600 000 personnes y passent pour le considérer comme rechouth harabim. Selon le Choul'han Aroukh, une rue large de 16 amoth est un rechouth harabim et ne peut donc pas être autorisée au moyen de fils alors que selon le Rema tant que 600 000 personnes n'y passent pas, cette rue n'a pas le statut de rechouth harabim et peut être permise par les fils.
C'est pourquoi Rav TOUITOU dit que les érouvim en Israël ne sont pas valides selon le Choul'han Aroukh.
La situation à Strasbourg et Metz est tout autre. La ville est entouré d'une part par des rivières et d'autre part par des voies de chemin de fer surélevées qui forment une muraille qui encercle la ville. Le ghetto de Venise est lui délimité par des maison sous lesquelles on passe pour en sortir sauf à un endroit qui est ouvert. Ces maisons forment une muraille qui encerclent le ghetto.
Dans le cas d'une ville entourée par une muraille, pour qu'une rue forme un rechouth harabim, il faut qu'elle relie deux portes opposées de la ville sans tourner. Sinon, elle n'aura pas le statut de rechouth harabim même si elle est large de 16 amoth.
Dans ces trois villes, aucune rue ne traverse la zone du érouv de part en part. On n'est donc pas en présence de rechouth harabim. Il est donc possible de faire un érouv selon tous les avis. (Je ne rendre pas ici dans la problématique des ponts qui peuvent casser l'encerclement de la ville et poser problème)
Les détails des érouv sont complexes et très techniques. C'est pourquoi, il ne faut voir dans ma réponse qu'une explication théorique et non pas une validation ou une invalidation d'un quelconque érouv.
Pour savoir si l'on peut se fier à un érouv précis et son degré de cacherouth , il faudra demander à son rav ou interroger un des rabbanim de la ville en question.

Mickaël O.

07/06/2020 - 15h23

Bonjour, en réalité je ne faisais que rebondir sur une réponse du Rav Eliahou TOUITOU ici: https://www.torah-box.com/question/erouv-de-har-homa-bne-brak-fiables_45473.html ou il explique que "le 'Erouv de Har 'Homa n'est pas suffisant" et que "Pour Bné Brak, [...] lire la suite du commentaire