Chalom,
Un ami m'a dit qu'il était interdit de lire à la lumière d'une bougie Chabbath, mais il me semblait que cela n'était plus valable de nos jours.
Pouvez-vous me dire ce qu'il en est réellement ?
Toda.
Chalom,
Il est dit dans la Michna de Chabbath p.11 : "Un homme ne lira pas le Chabbath à la lumière d’une veilleuse". La raison est donnée dans la Guémara p.12 : les ‘Hakhamim ont craint que l’homme ne "manipule" la veilleuse pour améliorer l’éclairage au moment de la lecture. Ceci touche à la Mélakha (travail interdit le Chabbath) de Mavir, allumer (améliorer la lumière, équivaut à l'allumer).
La Guémara nous rapporte que Rabbi Ichmaël fils de Elicha a dit : "Moi je lirai, mais je ne toucherai pas la veilleuse". En effet, il était en désaccord avec les ‘Hakhamim. Un jour, pendant une lecture très absorbante, il faillit toucher la veilleuse. Se rendant compte de la justesse des propos des ‘Hakhamim, il s’écria : "Combien sont grandes les paroles des ‘Hakhamim qui ont dit que l’homme ne lira pas à la lumière d’une veilleuse".
En effet, nos sages connaissent les tendances et le tempérament de l’homme, c’est pourquoi ils ont pris des dispositions (Gzérot) qui s’imposaient, en toutes circonstances. Maran dans le Choul’han Aroukh a tranché au chapitre 275 : "On ne lira pas à la lumière d’une bougie, même mentalement, de peur de la manipuler. Cette interdiction est valable même si la veilleuse est placée au 10e étage, et qu’il est donc impossible de la toucher, car les ‘Hakhamim n’ont pas voulu distinguer les différents cas. C’est pour cela que, même si la veilleuse est protégée dans une lanterne, suspendue ou fixée à un mur, l’interdiction demeurera. La bougie, bien que le risque de la toucher reste minime, est aussi concernée par cette interdiction."
Les décisionnaires ont étendu cet interdit à d’autres actions, le principe étant que tout ce qui demande une "attention accrue", ne peut se faire à la lueur d’une veilleuse ; mais ce qui ne demande pas une concentration particulière, pourra se réaliser au moyen d’une veilleuse.
C’est pourquoi, vérifier la Cacheroute des Tsitsit, ce qui demande une attention soutenue, ne pourra pas se faire à la lumière d’une veilleuse (ou bougie). Par contre, vérifier l’heure à sa montre sera permis car ceci ne demande pas une grande attention.
Chanter les Pizmonim de Chabbath (qui sont plus ou moins connus) en s’aidant du Siddour, sera permis.
Il faudra être vigilant à tout cela, en particulier après l’extinction des lumières électriques par la minuterie, de ne pas se plonger dans une lecture passionnante en s’aidant des Nérot de Chabbath.
Kol Touv.
