Bonjour Rav,
Concernant la réponse sur le fait qu'il soit interdit de lire à la lumière d'une bougie le Chabbath, il me semblait que si l'on était accompagné d'une personne qui nous "surveillait", cette interdiction n'était plus en vigueur.
Qu'en est-il ?
Chalom,
Il est interdit de lire à la lumière d’une veilleuse, car nos Sages ont craint que par mégarde l’homme ne manipule la mèche pour mieux s’éclairer.
Maran le Choul'han Aroukh rapporte dans le chapitre 275 : "Si le lecteur n’est pas seul et qu’il recommande explicitement à son voisin de veiller sur lui pour ne pas toucher la veilleuse, il sera alors permis de lire. De cette manière, il n’y aura pas de risque d’intervenir sur la veilleuse".
Plus encore nous dit le Choul'han Aroukh : "Même si le "gardien" désire lui aussi lire, il le pourra, car il est impossible que deux lecteurs se trompent et touchent la veilleuse."
Cependant, cette autorisation de lire à deux ne s’applique uniquement s’ils lisent ensemble le même sujet, car dans ces conditions, l’un veillera sur l’autre. Mais si chacun lit séparément, ce sera interdit.
C’est pourquoi, s’il arrive que le vendredi soir la lumière se soit éteinte et qu’il ne reste que les Nérot de Chabbath allumées, si le Birkat Hamazone est parfaitement connu et que le Siddour ne sert qu’à aider, il sera permis de lire car la concentration sera faible ; mais si le Birkat Hamazone n’est pas parfaitement connu, on ne pourra lire qu’à deux dans le même Siddour (ou bien chacun son tour en veillant l’un sur l’autre).
Concernant ce Héter (permission) lorsque l’on est deux, le Yalkout Yossef rapporte la question du 'Hatam Sofer : "Pourquoi les 'Hakhamim ont-ils interdit de nager dans un fleuve même quand on est deux ?" En effet, l’interdiction de nager le Chabbath est d’ordre Rabbinique "de peur d’arracher une branche", mais si l’on est deux, l’un veillera sur l’autre, et cela devrait être permis ?", dit le 'Hatam Sofer.
De même, Maran le 'Hida a rapporté l’objection du Maharil sur l’interdiction de chevaucher un animal le Chabbath : celle-ci n’est aussi que d’ordre rabbinique, "de peur que…", par conséquent, chevaucher à deux sur le dos d’un même animal, devrait être autorisé !?
Le Maguen Avraham a répondu en disant que les 'Hakhamim n’ont autorisé la lecture à deux que si elle avait un caractère de Mitsva (étudier la Torah, lire le Birkat Hamazone…) ; toute autre action neutre restera interdite même réalisée à deux. Certains ne sont pas d’accord sur la réponse du Maguen Avraham, et répondent autrement à l’objection.
Kol Touv.
