Bonjour Rav,
Comment fait-on un Rémèz (allusion) à un Goy pendant Chabbath, si, par exemple, les plombs sautent vendredi soir ?
Bonjour,
Si, durant Chabbath, le réseau électrique de la maison a disjoncté ou l’un des fusibles du compteur électrique a sauté et que l’on est plongé dans « l’obscurité »
Il est interdit de dire, explicitement, à un non-juif de réparer la situation.
Selon l’auteur du Baal Ha’itour [12ème siècle] - Rabbi Its’hak de Marseille [rapporté dans le Choul'han ‘Aroukh, chapitre 276, Halakha 2], cela est permis si c’est pour le besoin du repas du Chabbath soir [ou de toute autre Mitsva], mais selon la grande majorité des décisionnaires, cela est strictement interdit. Voir Or’hot Chabbath, volume 2, chapitre 23, page 487, Pisské Techouvot [nouvelle édition], chapitre 276, passage 9, Or Létsion, volume 2, chapitre 25, Halakha 4.
Quelles sont les solutions ?
Première solution
Si, dans la maison, il y a une personne malade, une personne très âgée, une femme enceinte ou qui allaite, ayant grand besoin de l’électricité pour des plats chauds ou pour un appareil médical : il est permis de dire, explicitement, au non-juif de faire le nécessaire [ceci est valable, également, en période de grands froids ou en été, dans les pays où la chaleur est vraiment insupportable].
Voir Min’hat Chlomo, volume 2, réponse 34, passage 37, Iguerot Moché, volume 3, réponse 53, Mor Ouktsia, chapitre 328, Or’hot Chabbath, volume 2, chapitre 23, page 443, Védaber Davar, chapitre 2, Halakha 28.
Les autres membres de la famille pourront profiter de l’électricité.
Voir Chévet Halévi, volume 3, réponse 35, Chmirat Chabbath Kéhilkhata, chapitre 30, note 135 [nouvelle édition : 153].
Seconde solution
Si, dans la maison, il y a un enfant en bas âge et que la coupure d’électricité entraîne de vrais problèmes : nourriture froide, affolement, peur, émotions pénibles, etc. : il est permis de dire explicitement au non-juif de faire le nécessaire, car les besoins d’un enfant sont considérés comme ceux d’une personne malade.
Voir Choul’han ‘Aroukh, chapitre 328, Halakha 17, Min’hat Its’hak, volume 4, réponse 124, Chmirat Chabbath Kéhilkhata, chapitre 37, Halakha 2, Pisské Techouvot [nouvelle édition - 5775], chapitre 328, passage 30.
Un enfant en bas âge - Jusqu’à quel âge ? : Il y a une discussion à ce sujet.
Les avis varient de 0 à 9 ans, voire plus.
Concrètement : s’il s’agit d’un besoin pressant, on peut adopter une attitude rigoureuse jusqu’à l’âge de 10-11 ans.
Voir Nichmat Hachabbath, volume 5, réponse 470, Nichmat Avraham [ancienne édition], chapitre 328, passage 54 [nouvelle édition : 57].
Selon Rav Bentsion Abba-Chaoul : jusqu’à 13 ans.
Voir Or Létsion, volume 2, chapitre 36, Halakha 4.
Troisième solution
Si la pièce où l’on se trouve est éclairée faiblement - par les bougies du Chabbath ou par l’éclairage public - il est permis de faire une allusion au non-juif afin qu’il répare la situation.
L’allusion doit être faite en lui décrivant une situation afin qu’il comprenne de lui-même ce qu’il faut faire [Rémez Bélachone / Béderekh Sipour Devarim].
Exemples :
« On est dans l’obscurité, on ne voit rien à la maison ; ce n’est vraiment pas pratique de prendre son repas ainsi ! »
« Les fusibles ont sauté, vous connaissez quelqu’un qui pourrait nous sauver de cette situation ? »
Voir Halikhot Olam, volume 3, page 179, Or’hot Chabbath, volume 2, chapitre 23, page 442, Pisské Techouvot [nouvelle édition - 5775], chapitre 276, passage 16, Védaber Davar, page 44 et chapitre 5, Halakha 4.
Quatrième solution
Il est possible de dire, explicitement, au non-juif de lever le disjoncteur d’une manière inhabituelle - avec l’arrière de la main, par exemple.
Voir Chmirat Chabbath Kéhilkhata, chapitre 30, note 46 [nouvelle édition : 49] Or’hot Chabbath, volume 2, chapitre 23, page 496, note 179, Védaber Davar, chapitre 2, Halakha 31 [discussion à ce sujet].
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.