Chalom Rav,
Dans le Ben Ich 'Haï, il est écrit que l'on n'a pas le droit de déplacer un animal, celui-ci étant Mouktsé. Plus loin, il est écrit que si l'animal a du mal à se déplacer car il est blessé, on peut peut l'aider à se déplacer.
Ma question est : si on voit qu'il y a un danger qui se présente devant l'animal, peut-on le déplacer pour qu'il ne se blesse pas ?
Merci de votre réponse, et qu'Hachem vous bénisse pour le temps que vous consacrez à nous répondre.
Chalom,
1- Il existe un interdit de la Torah de faire souffrir un animal (Tsa'ar Ba'alé 'Haïm).
2- Il existe un interdit des sages (Mouktsé) de déplacer un animal le Chabbath (Choul'han 'Aroukh, Hilkhot Chabbath 308,39).
Peut-on repousser un interdit des sages (comme Mouktsé) pour ne pas transgresser un interdit de la Torah (faire souffrir un animal) ?
Le Choul'han 'Aroukh (Hilkhot Chabbath 305, 19) tranche que si un animal est tombé dans une rivière (ou un trou) durant Chabbath, on peut amener des couvertures (ou coussins épais...) et les mettre sous l'animal pour l'aider à remonter, bien que ces objets deviennent Mouktsé (car ils deviennent le support de l'animal).
D'après le Maguen Avraham, on ne pourra pas remonter l'animal directement avec ses mains. Cependant, le Eliyah Rabba tranche qu'on peut, en cas de nécessité, remonter l'animal directement avec ses mains, car on peut transgresser un interdit des sages pour ne pas transgresser un interdit de la Torah (voir Michna Beroura, Séif Katan 70).
- Le 'Hazon Ich (Ora'h 'Haïm 52, 16) tranche qu'on peut s'appuyer sur les avis permissifs en portant l'animal lorsque ce dernier souffre et ne peut pas attendre jusqu'à la fin du Chabbath.
- Le 'Hafets 'Haim, qui rapporte à la fin l'avis permissif du Eliyah Rabba, semble également permettre de porter l'animal en cas de nécessité (Az Nédaberou 1, Siman 79, Ot 110).
- Le Rav Ovadia Yossef (Halikhot 'Olam 3 p.212) tranche également qu'on peut déplacer un animal si ce dernier souffre : il permet de déplacer un aquarium ou la cage d'un oiseau si, par exemple, le soleil tape fort sur ces animaux et les fait souffrir (Yabi'a Omer 5, Siman 26).
Conclusion : en cas de danger pour l'animal, on s'efforcera :
1- Si possible de le déplacer par l'intermédiaire d'un non-juif.
2- Sinon, on le déplacera indirectement (par l'intermédiaire de couvertures par exemple).
3- Sinon, on le déplacera directement avec ses mains.
Béhatsla'ha.