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Chabbath : comment réagir en cas d'incendie ?

Rédigé le Dimanche 7 Janvier 2018
La question de Ilan F.

Bonjour Rav,

Que faire si un incendie commence à se déclarer un Chabbath, à la maison ou à la synagogue ?

La réponse de Rav Avraham GARCIA
Rav Avraham GARCIA
8190 réponses

Chalom Ouvrakha,

En cas d'incendie la Halakha sera différente s'il y a un risque pour une vie humaine ou pas, ainsi que si nous devons agir immédiatement ou si nous pouvons prendre notre temps.

a) Les secours doivent être immédiats :

- Si l’on craint qu’un incendie ne mette des vies humaines en danger, il est permis de l’éteindre pendant Chabbath.

Une personne dont les habits ou les cheveux ont pris feu ou qui souffre de brûlures est considérée comme un malade en danger de mort nécessitant une intervention immédiate. Il est permis de transgresser Chabbath pour lui porter secours, c’est-à-dire : d’éteindre le feu qui a pris sur ses vêtements, d’enlever toutes les particules enflammées sur ses habits, de l’empêcher de courir ou de l’immobiliser et d’étouffer le feu en la couchant et en la roulant à terre etc.

Rappel : nous n'avons pas d’obligation de mettre sa vie en danger pour sauver une personne, même si elle mourrait de façon certaine sans secours.

Conseil médical : les vêtements qui ont collé à la peau ne devront pas être décollés. On pourra seulement couper les lambeaux qui n’ont pas adhéré à la peau pour empêcher le feu de se propager davantage.

b) Les secours peuvent attendre :

Si l’on estime que l’on dispose de suffisamment de temps, on respectera la hiérarchie suivante :

- Tout d’abord, on placera de l’eau autour du feu, et lorsque celui-ci atteindra l’eau, il s’éteindra tout seul (Grama).

- Si c’est impossible et qu’on a le choix entre éteindre le feu ou évacuer les personnes dans le domaine public, on optera pour cette deuxième solution, même si, pour cela, on devra les porter.

Cette Halakha s’aplique même s’il faut porter des malades ou des nourrissons (qui sont incapables de se déplacer d’une manière autonome) pour les mettre en sécurité au-dehors.

Si cela est impossible, on pourra éteindre le feu selon la hiérarchie habituelle :

- Solliciter un non-juif pour enfreindre tout interdit de la Torah.

- Solliciter un enfant, même s’il s’agit de son propre enfant, à condition que cela ne mette pas ses jours en danger.

- Toute personne peut accomplir l’acte nécessaire avec un Chinouy (changement).

- En dernier recours, il est permis d’enfreindre un interdit de la Torah, même sans Chinouy.

Autres détails (en cas d’incendie qui ne met pas de vie en danger) :

- Précisons que si un incendie risque de brûler le repas de Yom Tov, il est permis d’éteindre le feu de manière habituelle si nécessaire, même si le feu ne met pas des vies humaines en danger.

Pour ce qui concerne le Chabbath, on ne refusera pas les services d’un non-juif qui vient éteindre le feu de sa propre initiative; ainsi, on pourra lui dire tout celui qui éteint n’a rien à perdre, et on pourra l’appeler sur les lieux de l’incendie pour lui faire comprendre qu’il doit agir.

Par contre, un enfant (même si ce n’est pas le nôtre) qui viendrait éteindre le feu (lorsqu’il n’y a pas de danger), devra en être empêché.

Evacuation des objets

Par crainte d’en venir à éteindre le feu inutilement, nos Sages ont interdit aux propriétaires des biens qui se trouvent dans la maison de transporter leurs affaires même dans un autre domaine privé (sans 'Erouv), c’est le cas de la cage d’escalier, par exemple.

Néanmoins, on pourra déplacer les affaires qui risqueraient d’être touchées par les flammes, et les poser dans un autre endroit du même domaine (privé) ou dans une autre maison avec qui on aura fait le 'Erouv avant Chabbath.

Vêtement ou nappe :

Un habit plié qui a pris feu pourra être déplié pour stopper le feu (Grama), mais si cette opération éteint le feu, cela sera interdit (sauf en cas de danger).

On pourra aussi verser un liquide quelconque sur cet habit pour stopper le feu.

On pourra se vêtir de plusieurs vêtements pour les transporter dans un autre domaine privé et répéter cette opération autant de fois que possible.

On pourra aussi faire appel à d’autres personnes (voisin, par exemple) et leur proposer de prendre pour eux ce qu’ils désirent; ainsi, ces mêmes personnes pourront transporter dans un même domaine privé (même sans 'Erouv) d’autres vêtements ou d’autres aliments pour les trois repas chabbatiques.

Nourritures, vaisselles et objets Mouktsé :

On ne pourra se permettre de transporter dans un autre domaine privé sans 'Erouv que la quantité moyenne de nourriture nécessaire pour les trois repas chabbatiques, ainsi que tous les ustensiles et vaisselles nécessaires pour ces trois repas.

Si le feu met la vie de quelqu’un en danger, étant donné que l’on a le droit potentiellement d’éteindre le feu, certains autorisent dans ce cas de faire évacuer les lieux, et aussi de transporter des objets Mouktsé en dépassant même la quantité de trois repas (dans un même domaine privé ou avec un 'Erouv); c’est le cas de l’argent par exemple.

Selon tous les avis, on pourra se servir d’une seule grande boîte (ou d’un drap déplié) que l’on remplira de toute la nourriture désirée, même s’il s’agit de plus de trois repas, à condition toutefois que les aliments ne se trouvent pas dans des boites séparées (boites de conserves etc.).

Pour le transport des objets Mouktsé, on pourra poser sur l’objet Mouktsé un bout de pain ou un enfant ou un autre objet non Mouktsé, et transporter ainsi l’objet Mouktsé (selon tous les avis).

On pourra aussi faire appel à d’autres personnes (voisin, par exemple) et leur proposer de prendre ce qu’ils désirent: ainsi, ces mêmes personnes pourront transporter dans un même domaine (même sans 'Erouv) d’autres aliments pour les trois repas chabbatiques ou d’autres vêtements.

Livres et écrits saints :

On pourra déplacer dans un autre domaine privé (même sans 'Erouv) tous les écrits saints pour ne pas qu’ils soient touchés par le feu, c’est le cas pour la cage d’escaliers, par exemple.

Un cartable qui contient des livres saints pourra être déplacé dans un autre domaine privé même sans 'Erouv, et cette dérogation est donnée même s’il contient des objets Mouktsé, comme des stylos, par exemple.

Aucune dérogation n’est donnée (à une personne juive) pour le transport dans un domaine public rabbinique (Karmélit).

On pourra demander à un non-juif de transporter ces écrits même s’il doit passer par un domaine public.

Téfilines

Le sac de Téfilines, par exemple, pourra être déplacé dans le même domaine privé (même sans 'Erouv).

Cette dérogation est donnée même si le sac contient aussi de l’argent (Mouktsé).

Aucune dérogation n’est donnée (à une personne juive) pour réaliser un transfert dans un domaine public rabbinique (Karmélit).

On pourra demander à un non-juif de transporter les Téfilines, même s’il doit passer par un domaine public.

Mézouzot

On ne pourra pas décoller les Mézouzot fixées aux portes, même si elles prennent feu, 'Hass Véchalom.

Par contre, on pourra demander à un non-juif de les décoller et de les emporter à l’abri du feu, même si, pour cela, il doit passer par un domaine public.

En résumé : le propriétaire de l’appartement pourra déplacer toutes ses affaires dans une autre pièce voisine, qui fait partie du même domaine privé, se vêtir de plusieurs de ses vêtements pour les transporter dans un autre domaine privé (en passant par un domaine public, si besoin).

Il lui sera également permis de transporter dans un autre domaine privé (sans 'Erouv), par exemple la cage d’escaliers, la nourriture et les ustensiles nécessaires pour les trois repas de Chabbath, ainsi que tous les écrits saints.

Kol Touv.

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