Bonjour,
Nous sommes dans un centre de vacances. Certains ne supportent pas les longues prières et les chants trop répétés. Que doit-on faire ?
Il y a des râleurs et cela risque de troubler l'atmosphère du Chabbath et du Yom Tov.
Je vous en prie, répondez-nous rapidement, on voudrait connaître la marche à suivre.
De nombreux vacanciers se sont promis de prier dans leur chambre si la situation ne change pas.
On attend de vous lire.
Bonjour,
1. Dans un centre de vacances, étant donné que chaque participant a payé son séjour, il est recommandé d’organiser deux Minyanim. L’un, pour ceux qui préfèrent prier lentement et en chanson, et l’autre, pour ceux qui préfèrent prier plus rapidement.
L'organisateur du séjour se fera un plaisir de satisfaire une telle requête.
2. Si dans le centre, il n'y a qu'un seul Séfer Torah, il faudra s'organiser de telle sorte qu'il soit disponible pour les deux offices.
3. S'il n'est pas possible d'organiser deux Minyanim, il faudra prendre en considération les sentiments de ceux qui désirent prier plus rapidement tout en conservant un minimum syndical pour les chants [la Chira, les deux premiers passages de Nichmat Kol 'Haï, le Kaddich après Yichtaba'h, El Adone, la Kedoucha], car il est bien plus difficile de supporter une longue prière que de supporter une prière sans trop chanter. L'organisateur du séjour annoncera cette nouvelle avec une main de maître afin de calmer les esprits et éviter la moindre discorde. Il ne sera pas nécessaire de chanter le Kaddich suivant la 'Amida.
4. Il est vrai que les jours de fête ont été donnés pour s’adonner aux prières et à l’étude [Talmud Yérouchalmi, Chabbath, chapitre 15, Halakha 3], mais chacun est libre de choisir les quantités à fixer pour chacune de ses occupations.
5. Le Chalom est d’une importance majeure. Talmud Yébamot 65b.
6. Chacun est fait d’une fibre différente ; il faut éviter d’imposer aux autres ce qui pourrait les incommoder et leur faire subir des contraintes difficilement supportables [Tir'ha Detsiboura].
7. La Tir'ha Detsiboura n’a pas de limite !
8. D'après certains de nos maîtres, si durant Chabbath nous récitons une petite 'Amida, comportant uniquement sept bénédictions [et non, dix-neuf], c'est pour éviter aux fidèles de rester "trop longtemps" à la synagogue. Rachba, volume 1, réponse 115, Maguène Avraham, chapitre 126, passage 4.
9. Le Chabbath matin, nous ne récitons pas Ouva Létsion. Nos Sages affirment que c’est pour éviter cette Tir'ha Detsiboura.
La récitation de ce passage ne dure que quelques minutes, et pourtant !
10. Lorsque nous devons lire deux Parachiot différentes, nous sortons deux Sifré Torah afin de ne pas faire attendre les fidèles qui pourraient s’impatienter en attendant de rouler le Séfer Torah vers la seconde Paracha à lire. Talmud Yoma 70a, Rambam, Hilkhot Tefila, chapitre 12, Halakha 23, Choul'han 'Aroukh - Ora'h 'Haïm, chapitre 144, Halakha 3.
11. Rav Meïr Mazouz met en garde contre les risques de Taura'h Tsibour, ceux qui récitent de longues prières au moment de l'ouverture du Hékhal et prononcent de nombreux noms [pour la guérison, la Parnassa, etc.]. Makor Nééman, volume 1, réponse 227 [pages 56-57].
12. Le Radbaz [1479-1573] nous apprend [volume 3, réponse 472] : il aurait fallu que tous les habitants de la ville / du quartier prient dans une même synagogue afin que l'honneur rendu à Hachem soit le plus grand et le plus impressionnant ! Michlé 14, verset 28. Mais étant donné que cela n'est pas toujours possible, car, parfois, les humeurs sont "changeantes" et même, querelleuses, il est permis de construire plusieurs synagogues en fonction des "besoins".
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.