Kvod Harav,
Réfléchissant au 'Hinoukh (éducation) que je peux apporter à mes petits-enfants en bas âge, je pense mettre l'accent sur :
- la Emouna (foi en D.ieu) / Bita'hon (confiance en D.ieu), vu les temps troublés actuels,
- développer l'art de poser des bonnes questions,
- développer l'esprit d'entreprendre.
Pouvez-vous me donner des conseils pratiques sur la manière de procéder ?
Cordial Chalom.
Chalom Arnold,
Bien heureux vous êtes de vous soucier de l'éducation de vos petits-enfants !
En ce qui concerne la Emouna et le Bita'hon, le meilleur moyen d'éduquer les enfants est tout simplement de vivre ces croyances.
Vous pourrez faire de longs discours de pensée juive et démontrer à l'enfant par A+B qu'il y a un Créateur qui dirige l'histoire du monde et de chacune de Ses créatures, mais, si, au quotidien, vous ne réagissez pas en accord avec vos croyances, l'enfant apprendra de vos actions et non de vos paroles.
Pour vous donner un exemple concret : l'enfant, sans le faire exprès, renverse un verre de café sur votre belle chemise de Chabbath; si vous réagissez en l'incendiant de reproches et de remontrances, vous lui enseignez en cela que les événements qui arrivent dans la vie sont le résultat de concours de circonstance, et non la main de D.ieu. En valeur absolue, cela ne change rien si on parle d'un malheureux café renversé sur une chemise ou d'un événement grave de l'histoire de l'humanité.
En ce qui concerne le développement de "l'art de poser de bonnes questions", pour reprendre vos termes, il faut encourager l'enfant à poser des questions, même si, à votre goût, la question n'est pas une bonne question, car ce qui est évident pour vous ne l'est pas pour l'enfant. Dans ce sens-là, il faut éveiller sa curiosité et montrer de l'intérêt à toutes ses questions, même les plus banales.
En ce qui concerne l'esprit d'entreprendre, vous devez encourager les initiatives de l'enfant, c'est-à-dire ne pas être critique sur le fruit de son travail, lui donner des responsabilités et la possibilité de choisir. Pour cela, vous devez inculquer à l'enfant que, s'il se trompe dans son choix ou qu'il n'arrive pas au résultat voulu dans sa démarche, c'est alors qu'il devient un homme, car être un homme c'est avoir le droit de se tromper, pourvu que l'on s'efforce de faire le bien, et D.ieu nous récompense en fonction de l'effort et non en fonction du résultat.
En favorisant les initiatives de l'enfant, vous œuvrez dès son jeune âge pour amoindrir les effets de la crise d'adolescence.
Kol Touv.