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Bébé mort né, à cause de la mère ?!

Rédigé le Vendredi 20 Mai 2016
La question de Sandra F.

Chalom,

Rachi a écrit dans le traité Chabbath (32a) : "Lorsque la femme est en bonne santé, ce sont ses mérites qui sont pris en compte et l’accusateur n’a pas le pouvoir de rappeler ses fautes, mais lorsqu’elle se trouve en position de danger [lors de l'accouchement], elle a besoin de miracles et alors sont rappelées ses fautes et ses actions pour déterminer si elle mérite un miracle ou non".

Donc, si j'ai bien compris, si malheureusement l'enfant ne survit pas, c'est à cause des fautes de sa mère, et ce serait donc elle-même qui, par ses fautes, a tué son enfant ?!

C'est très dur de lire cela...

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
40078 réponses

Bonjour,

Comme vous le mentionnez dans votre question, l’enseignement de Rachi se trouve dans le Talmud Chabbath, 32a, passage « Abav ‘Houtra ».

Cette explication de Rachi se réfère, en fait, aux paroles de nos Sages qui traitent du châtiment de la maman et non de l’enfant qui doit naître. Il se pourrait fort bien que la maman décède et que son bébé vienne au monde avec une santé robuste et parfaite.

Vous vous étonnez, cependant, qu’un enfant puisse perdre la vie à cause des fautes « de sa mère ».

Il est vrai que l’enfant peut perdre la vie à cause des fautes de sa mère, mais il est également vrai que cela peut être dû aux fautes de son père.

Voici quelques exemples, cités dans la page du Talmud qui suit celle que vous mentionnez dans votre question, Talmud Chabbath 32b :

Nos Sages disent que les enfants peuvent quitter ce monde si les parents ne respectent pas scrupuleusement, les lois concernant les vœux, l’étude de la Torah, la Mézouza aux portes des maisons, le Tsitsit aux coins des habits, la haine gratuite, la pureté familiale [Talmud Chvou'ot, 18b], et encore bien d’autres fautes citées à travers le Talmud et les Midrashim.

Il va sans dire qu’il s’agit, là, de fautes commises intentionnellement et en toute connaissance de cause sans qu’aucun effort ne soit fourni pour s’instruire en vue d’accomplir.

Votre étonnement ne cesse pas encore de grandir puisque vous écrivez :

« Si malheureusement l'enfant ne survit pas, c'est à cause des fautes de sa mère, et ce serait donc elle-même qui, par ses fautes, a tué son enfant ?!
C'est très dur de lire cela... »

En effet, c’est assez triste.

Mais savez-vous que l’être humain est devenu mortel à cause d’une faute de notre grand-père – Adam Harichone, le premier homme ?

Avant cette faute, l’homme devait vivre éternellement !

Savez-vous que :

La nécessité de travailler dur, tant au plan matériel que spirituel,

Les douleurs de l’enfantement,

Les difficultés de l’éducation,

Et encore bien d’autres calamités, …

Ont pour origine la faute en question.

N’est-ce pas dur de lire cela ?

Qu’avons-nous fait, nous, ses descendants ?

Pourquoi devrions-nous subir les conséquences d’une action dont nous ne sommes pas l’auteur ?

Les réponses sont assez profondes, mais voici l’une d’entre elles, partiellement expliquée :

Nos Sages disent que les enfants sont punis pour des fautes commises par leurs parents, uniquement lorsqu’ils persévèrent dans la mauvaise conduite de leurs parents ou s’ils ont les moyens de s’y opposer mais qu’ils y consentent. En adoptant sciemment les voies des parents fauteurs et en les perpétuant, les enfants mettent en place une idéologie beaucoup plus tenace que celle d’une génération égarée.

Voir Le ‘Houmach, l’édition Edmond J. Safra, page 437 et Talmud Sanhédrin 27b.

Il faut savoir, également, que les enfants ont été portés garants par nos ancêtres lorsqu’Hachem leur exigea une caution avant de leur transmettre la Torah. Voir Midrash Rabba, chapitre 1, passage 1-3 « Mochkhéni » sur Chir Hachirim et Massékhet Kalla Rabati, chapitre 2, Michna 10.

Voila pourquoi ce sont eux qui « subissent » dans certains cas.

Les parents ont, certes, « l’obligation » d’amener leurs enfants chez le médecin lorsqu’ils rencontrent des problèmes de santé, mais mieux encore, ils doivent tout faire pour qu’ils ne connaissent aucun problème.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

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