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"Batèl Bérov", c'est quoi ?

Rédigé le Lundi 26 Juin 2017
La question de Angelique F.

Bonjour,

Pourriez-vous expliquer "Batèl Bérov" et donner des exemples concrets de quand cela s'applique et quand cela ne s'applique pas ?

Merci.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
40078 réponses

Bonjour,

Batel signifie considéré comme inexistant.

Bérov : dans la majorité.

Lorsque nous sommes en présence d’un mélange constitué d’aliments permis à la consommation et d’autres qui ne le sont pas ; si la majorité du mélange est permise à la consommation, selon la Torah, tout le mélange est consommable.

Cependant, dans la grande majorité des cas, nos Sages ont interdit la consommation d'un tel mélange si le goût de l’aliment interdit est ressenti. Il faudra que le volume de l’aliment permis soit 60 fois supérieur à celui de l’aliment interdit afin de pouvoir le consommer.

Dans certains cas, il faudra 100 fois plus et dans d’autres, 200 fois plus.

Il est strictement interdit de mélanger un aliment interdit dans un aliment permis dont le volume est 60 fois supérieur afin de consommer le mélange.

Lorsque, selon les lois du mélange, il est permis de consommer un mélange, c’est uniquement si celui-ci s’est formé involontairement. Il en est de même si l’on est en présence d’un mélange où le volume de l’aliment permis n’est pas 60 fois supérieur à l’aliment interdit : il est strictement interdit de rajouter de l’aliment permis afin d’augmenter son volume.

Voir Choul’han ‘Aroukh - Yoré Déa, chapitre 99, Halakha 5.

D’après certains décisionnaires, le fait d’acheter un produit auquel il a été mélangé volontairement, un aliment interdit, rentre dans le cadre de cette interdiction.

Si l’aliment interdit est reconnaissable, il est obligatoire de le retirer du mélange avant de consommer le reste.

Si le goût de l’aliment interdit est ressenti, le mélange est strictement interdit à la consommation, même si la quantité de l’aliment permis est mille fois plus importante que l’aliment interdit.

Voir Choul’han ‘Aroukh - Yoré Déa, chapitre 98, Halakha 8 Kitsour Choul'han ‘Aroukh - Hilkhot Taarovet [Rav Aharon Pfoïffer], pages 42-46.

Si la couleur de l’aliment interdit est visible dans le mélange, celui-ci est interdit à la consommation, même si la quantité de l’aliment permis est mille fois plus importante que l’aliment interdit.

A ce sujet, voir d’autres avis dans Kitsour Choul'han ‘Aroukh - Hilkhot Taarovet [Rav Aharon Pfoïffer], pages 83-85.

Si l’aliment interdit permet de donner une certaine consistance au mélange, il est interdit de le consommer, même si la quantité de l’aliment permis est 1000 fois plus importante que l’aliment interdit.

Voir Choul’han ‘Aroukh - Yoré Déa, chapitre 87, Halakha 11.

Durant Pessa'h, si une miette de ‘Hamets se mélange à un aliment, il est interdit de consommer le mélange même si la quantité de l’aliment non-‘Hamets est 1000 fois plus importante que la miette.

Si, avant Pessa'h, une miette de ‘Hamets a été annulée dans un aliment [conformément aux lois du mélange], durant Pessa'h, il est permis de le consommer. Selon les Ashkénazes, il est interdit de le consommer [principe de ‘Hozère Véné’or].

Les insectes et les vers, lorsqu’ils sont entiers, ne s’annulent pas même si la quantité de l’aliment permis est 1000 fois plus importante.

Un aliment interdit dont l’interdiction est uniquement momentanée [et disparaîtra plus tard] ne s’annule pas même si la quantité de l’aliment permis est 1000 fois plus importante. Il faudra, obligatoirement, attendre pour consommer le mélange.

Lorsqu'un cas de mélange se présente, il faut s'adresser à un Rav afin qu'il puisse l'analyser le plus précisément possible car il y a de nombreux détails à prendre en considération.

Il faut distinguer 5 catégories de mélange [essentielles] :

1. Ta'arovèt Yavèch Béyavèch - Mine Bémino

Les deux aliments [solides] ne forment pas un mélange homogène et ils ont un goût identique. Exemple : deux morceaux de viande permis et un morceau de viande interdite. Si le morceau de viande interdit a un certain volume, il ne s’annule pas.Voir Choul'han ‘Aroukh - Yoré Déa, chapitre 109, Halakha 1.

Dans une telle éventualité [uniquement], il n’est pas nécessaire de 60 fois plus. Il suffit d’une majorité [Rov] pour permettre le tout.

Voir Choul'han ‘Aroukh - Yoré Déa, chapitre 109, Halakha 1.

Il faut que les deux goûts soient vraiment identiques. Sinon, il faut adopter une attitude rigoureuse. Voir passage suivant.

A ce sujet, voir Peri Mégadim, Cha'ar Hata'arovot, volume 3, chapitre 4 et Kaf Ha’haïm - Yoré Déa, chapitre 98, passages 18-36.

Est-il permis de consommer les trois morceaux de viande ? Si oui, de quelle manière ?

Il est préférable de retirer l’un des morceaux avant de consommer le reste. Voir Choul'han ‘Aroukh - Yoré Déa, chapitre 109, Halakha 1 et Kaf Ha’haïm, passage 24.

A ce sujet, voir d’autres détails dans Kitsour Choul'han ‘Aroukh - Hilkhot Taarovet [Rav Aharon Pfoïffer], pages 18-23.

2. Ta'arovèt Yavèch Béyavèch - Mine Béchéno Mino

Les deux aliments [solides] ne forment pas un mélange homogène et ils n’ont pas un goût identique.

Exemple : deux morceaux de viande permis et un morceau de foie interdit. Kaf Ha’haïm - Yoré Déa, chapitre 98, passage 18.

Dans une telle éventualité, c’est uniquement si le volume de l’aliment permis est 60 fois supérieur à celui de l’aliment interdit que le mélange est permis.

Voir Kitsour Choul'han ‘Aroukh - Hilkhot Taarovet [Rav Aharon Pfoïffer], pages 50-57.

3. Ta'arovèt La’h Béla’h - Mine Bémino

Les deux aliments sont liquides et ils ont un goût vraiment identique.

Deux catégories de farines ont le statut de deux aliments liquides car lorsqu’ils se mélangent, ils forment un tout homogène.

Dans une telle éventualité, c’est uniquement si le volume du liquide permis est 60 fois supérieur à celui du liquide interdit que le mélange est permis.

Voir Kitsour Choul'han ‘Aroukh - Hilkhot Taarovet [Rav Aharon Pfoïffer], pages 24-27.

4. Ta'arovèt La’h Béla’h - Mine Béchéno Mino

Les deux aliments sont liquides et ils ont un goût différent.

Dans une telle éventualité, c’est uniquement si le volume du liquide permis est 60 fois supérieur à celui du liquide interdit que le mélange est permis.

Voir Kitsour Choul'han ‘Aroukh - Hilkhot Taarovet [Rav Aharon Pfoïffer], pages 36-39.

5. Un aliment solide permis ayant été cuit dans un liquide interdit ou vice versa

Si l’aliment solide est interdit, on ne pourra consommer le liquide [permis] que si son volume est 60 fois supérieur à celui de l’aliment solide interdit.

Voir Kitsour Choul'han ‘Aroukh - Hilkhot Taarovet [Rav Aharon Pfoïffer], pages 28-30.

Dans le cadre des réponses données sur le site, il est difficile de cerner toute la question.

Il y a encore de nombreux détails à connaître.

Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

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