J'ai vu dans le Chout du Rav Mordékhaï Eliahou une question sur le sujet de "Baroukh Hou Oubaroukh Chémo".
Le Rav rapporte les paroles de Baba Salé au nom de son grand-père, comme quoi il disait toujours "Baroukh Hou Oubaroukh Chémo", même dans les bénédictions par lesquelles il devait se faire acquitter.
Sur quoi s'appuie-t-il ?
Merci et Chavoua Tov.
Chalom,
Voici les sources par ordre chronologique de ceux qui pensent que l’on doit répondre "Baroukh Hou OuBaroukh Chémo" même sur les bénédictions dont l’on veut s’acquitter :
- Le Roch dans son responsa Chout Haroch (chap. 4, par. 9)
- Le Tour (chap. 124, par. 5)
- Le Choul'han Aroukh (chap. 124, par. 5) (Le Rav Messas remarque la redondance du langage du Choul'han Aroukh : "sur chaque bénédiction à tout endroit on répondra "Baroukh Hou OuBaroukh Chémo"")
- Rabbi ’Hizkia Dissilo, dans son livre Pri ’Hadach chap. 124, par. 5
- Le Levouch chap. 124, par. 5
- Le Ma'assé Rokéa’h sur le Rambam Hilkhot Brakhot chap. 1, Halakha 11
- Le ’Hida dans Yossef Omets chap. 70, alinéa 3
- Rabbi ’Haïm Palaggi dans ’Haïm léRoch page 38
- Maharam Schick chap. 51 dans son responsa Chout Maharam Schick
- Les Rabbanim contemporains : Rabbi Makhlouf Abou’hatseira dans son livre "Yéfé Cha'a" chap. 19, Rabbi Its’hak ’Hazan dans son responsa "Yé’havé Da'at" tome 1, chap. 13, Rabbi Chalom Messas dans son responsa "Chéméch OuMaguen" tome 2, chap. 34 à 37, Rabbi Réphaël Baroukh Tolédano dans son "Kitsour Choul'han Aroukh" page 249.
En pratique, il y a 3 avis sur la question :
- Rav Ovadia Yossef zatsal dans son livre ’Hazon Ovadia Yamim Noraim p. 117, et dans beaucoup d’autres de ses livres, interdit de répondre "Baroukh Hou OuBaroukh Chémo" sur les bénédictions pour lesquelles on veut s’acquitter (il rapporte de nombreuses sources qui préconisent de ne pas répondre pour ne pas rentrer dans un problème de Hefsek - arrêt).
- Rav Its’hak ’Hazan (cité plus haut) tranche qu’il vaut mieux éviter de répondre "Baroukh Hou OuBaroukh Chémo" aux Brakhot pour lesquelles on veut s’acquitter, mais il ne faut pas empêcher ceux qui en ont l’habitude.
- Rav Messas zatsal pense que c’est une Mitsva de répondre "Baroukh Hou OuBaroukh Chémo" à toute bénédiction - que l'on veuille s’en acquitter ou non -, et celui qui ne répond pas transgresse, selon lui, l’avis du Choul'han Aroukh. De plus, chacun se doit de glorifier Hachem lorsqu’il entend Son nom.
Vous voyez donc que ceux qui répondent "Baroukh Hou OuBaroukh Chémo" à toutes les bénédictions ont sur qui s’appuyer. Cela dit, ils devront faire attention que celui qui récite la Brakha s’arrête pour laisser le temps à ceux qui l’écoutent de répondre.
Kol Touv.