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'Ayin Hara' : réalité qu'il ne faut pas croire ?!

Rédigé le Mardi 1er Mars 2016
La question de Julie A.

Chalom Rav,

Comment le mauvais œil peut être une réalité - donc qui se prouve et se vit matériellement parlant - et que le conseil donné est de ne surtout pas y croire ?

C'est contradictoire...

La réponse de Rav Avraham GARCIA
Rav Avraham GARCIA
8155 réponses

Chalom Ouvrakha,

Comme vous le soulevez judicieusement, le 'Ayin Hara' (mauvais œil) est une réalité avec laquelle nous agissons pour ne pas être pris par lui (Pessa'him 26b, Baba Batra 2b, et Nidda 66). Aussi, nous prions tous les matins pour en être épargné.

Vous vous questionnez dès lors : comment se fait-il que l'on nous dise de ne pas y croire pour en être épargné ?

Le Rav Dessler (Mikhtav Mééliyahou tome 4, page 5) nous explique que le fait que Réouven envie Chimon cause du tort à Chimon. En effet, si Chimon était réellement bon, il n'y aurait pas eu de telles répercussions négatives. Celui qui donne et ne prend pas (comme Yossef) ne peut pas entraîner que l'on veuille lui prendre quoi que ce soit. Et si, par malheur, on a causé l'attirance d'un regard mauvais, notre niveau spirituel décline aussitôt, et Hachem reprend ce qui nous a été donné.

Le Tsaddik se comporte comme les poissons. En effet, ces dernier voient mais vivent dans leur monde sous-marin qui leur est propre, et ne s'intéressent pas à "voir" un autre monde (terrestre). Ils ne sont pas visibles non plus, et sont protégés des yeux d'autrui. Voir Brakhot 20a et 55b.

C'est dans ce sens que l'on doit comprendre les propos de nos Sages qui nous enseignent que celui qui n'y croit pas ne sera pas touché par le mauvais œil, c'est-à-dire que celui qui a la certitude de ne posséder que ce qui lui est dû, ni plus ni moins, ne regardera pas ce que son prochain possède (comme le poisson, et comme Yossef), et il sera alors protégé du 'Ayin Hara'. Voir Rékanati Parachat Vayé'hi 49, 22, et Keli Yakar 'Hayé Sarah 24, 22.

Mais étant donné que nous ne connaissons pas notre niveau spirituel, nous préférons prier Hachem pour être protégé, et nous agissons aussi dans ce sens, au cas où, D.ieu préserve, nous n'avons pas encore atteint le niveau du Tsaddik.

Bien entendu, l'étude de la Torah peut faciliter cette tâche (Keli Yakar Balak 24, 5).

Kol Touv.

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