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Avoir comme modèle de vie un non-juif

Rédigé le Mardi 13 Avril 2021
La question de David A.

Bonjour,

Est-ce qu'on a le droit d'avoir comme modèles de vie Abraham Lincoln chez les non-juifs et, Léhavdil, chez les juifs, Rav Aharaon Yéhouda Leib Steinman ?

Merci et Kol Touv.

La réponse de Rav Yona GHERTMAN
Rav Yona GHERTMAN
129 réponses

Chalom,

Il faut faire une distinction entre louer une action méritoire et prendre en modèle l'auteur de cette action. Par exemple, Rabban Chimon ben Gamliel loue la manière avec laquelle 'Essav respectait son père [Devarim Rabba 1, 15]. De même, lorsqu'on demande jusqu'où peut aller le respect des parents, Rabbi Eliézer illustre sa réponse en louant la manière dont l'idolâtre Dama ben Nétina se comportait avec son père [Kidouchine 31a].

Cependant, ce n'est pas car une personne accomplit un acte méritoire dans un domaine qu'elle est susceptible d'être érigée en modèle. 'Essav et Dama ben Nétina ont agi ponctuellement d'une manière exemplaire. Ils étaient pourtant idolâtres, ce qui les exclut de facto comme modèles de vie.

Par ailleurs, nos maîtres nous enseignent : "Si l'on te dit qu'il y a de la sagesse parmi les nations, tu peux le croire (...). [Si l'on te dit qu'il y a] de la Torah, n'y crois pas (...)" [Eikha Rabba 2, 13]. La Torah, ce n'est pas seulement une accumulation de connaissances et de bonnes actions, c'est également une manière d'être dans la vie de tous les jours. Un Sage de la Torah tend à être en parfaite harmonie entre ce qu'il enseigne et ce qu'il met lui-même en pratique [cf. Ta'anit 7a]. Certes, les "grands hommes" parmi les nations ont écrit des livres inspirant positivement l'humanité. Ils ont pu mettre en place des entreprises positives à tous les égards. C'est méritoire, mais cela n'est pas suffisant pour que nous les érigions en modèle, car il y a trop souvent un fossé entre les bonnes idées professées en public, et le mode de vie personnel.

Par exemple : Platon fait l'éloge de la vertu dans La Politique, mais il considère que l'amour entre hommes est positif sous certaines conditions dans Le Banquet. Jean-Jacques Rousseau écrit un traité sur l'éducation (Emile), mais il abandonne lui-même ses enfants. Quant à Abraham Lincoln, que vous citez, il se bat pour l'abolition de l'esclavage, mais il mène en parallèle une vie intime incompatible avec la Torah (cf. les biographies à son sujet).

En conclusion : on peut s'inspirer des actes méritoires accomplis par des non-juifs (ou des juifs n'étant pas pratiquants). Cependant, nos modèles de vie doivent nécessairement être nos Rabbanim et Rabbaniot, car leur sagesse est en adéquation avec leur manière de se conduire dans la vie.

A votre disposition pour plus de précisions.

Kol Touv.

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