Chalom Rav,
Pourriez-vous m'indiquer à partir de quel âge et combien de temps un enfant doit attendre entre la viande et le lait ?
Merci d'avance.
Chavoua tov.
Les lois concernant les enfants, divergent selon leur âge :
- Si l’enfant a moins de trois ans, il est permis de le nourrir de laitages immédiatement après un repas carné. Il faudra simplement ne pas les lui donner ensemble [1].
- Si l’enfant a moins de neuf ans, il suffit de patienter une heure, car un enfant a le même statut qu’une personne malade ne présentant aucun danger, du fait que son jeune corps est relativement faible [2].
- S’il a plus de neuf ans, le délai d’usage entre deux repas en cette période de l’année, sera suffisant. C’est-à-dire qu’il ne sera pas nécessaire de patienter six heures, mais seulement le temps qu’il est d’usage de patienter entre le repas du midi et le dîner (selon la saison) : en hiver, un tel délai est bien inférieur à six heures. Ceux qui voudront patienter seulement une heure pour un enfant de plus de neuf ans auront sur qui s’appuyer.
- Si l’enfant a atteint l’année précédant sa majorité religieuse (douze ans pour un garçon et onze ans pour une fille), il aura le même statut qu’un adulte [3].
Certains décisionnaires Ashkénazes préconisent de se montrer plus rigoureux. Ainsi, de trois à cinq ans, ils exigent une heure, de cinq à dix ans, trois heures, et à plus de dix ans, six heures. [4]. Celui qui adopte cette mesure de rigueur est digne de louanges.
En outre, ces lois s’appliquent seulement dans le cas d’un repas lacté nécessaire au développement de l’enfant, et non pas dans le cas de sucreries et de confiseries lactées. Ce n'est que si l’enfant n’a pas atteint l’âge du discernement (moins de trois ans), qu'on pourra lui permettre aussi des sucreries lactées [5].
[1] Chévét Halévy, tome 4, chapitre 84 ; Divrei ‘Hakhamim, page 178, au nom du Rav Pin’has Cheïnberg zatsal; Le Rav Kamintski zatsal dans son œuvre Emet LéYa’akov affirme que jusque l’âge de trois ans, il n’y a pas lieu de marquer de séparation, et jusqu’à six ans il n’est même pas utile de patienter une heure. Tel est l’avis du Béer Moché dans ses remarques sur le livre Pit’hei Halakha, page 122, qui affirme que jusqu’à trois ans, il n’y a pas lieu de marquer un délai quelconque. Néanmoins, on prendra soin que la bouche de l’enfant ne soit pas souillée de viande. Il exige toutefois, pour un enfant de plus de huit ans, de patienter six heures. Habaït Hayéoudi, page 222, remarque 27 ; Hacacherout, chapitre 10, remarque 106.
[2]Yé’havé Da’at, tome 3, page 187 au nom du ‘Helkat Ya’akov, tome 2, chapitre 88. Toutefois, le ‘Helkat Ya’akov ne le permet que s’il s’agit d’un enfant qui n’est pas prêt à consommer un autre aliment qu’un mets lacté.
[3] Toutes ces lois sont basées sur Halikhot ‘Olam, tome 7, page 42 ; Yabi’a Omer, tome 1, Yoré Dé’ah, chapitre 4, et tome 3, Ora’h ‘Haïm, chapitre 24 ; Michné Halakhot, tome 4, chapitre 68 ; Habaït Hayéoudi, chapitre 29, paragraphe 14.