Chalom,
Comment est-il possible de concevoir halakhiquement parlant que le Ma'asser puisse être utilisé pour l'achat d'un appartement à Jérusalem, par exemple, pour un jeune couple ? N'est-ce pas considéré comme un standing "aisé" ?
Quels sont les jeunes couples qui peuvent se permettre d'être propriétaire ?
Cela reste très limité dans le monde des gens qui travaillent, et le fait d'étudier donnerait droit à l'argent du Ma'asser pour quelque chose qui reste inaccessible à la plupart des gens ?
Merci et Kol Touv.
Chalom Ouvrakha,
Je comprends votre vision des choses, mais essayez de comprendre de votre côté qu'un Ben Torah qui a décidé de prendre sur lui d'étudier à plein temps, vit avec très peu de moyen, de ce fait, il ne peut pas se permettre d'être locataire. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les loyers sont en général bien plus élevés que les remboursements d'un emprunt immobilier à la banque, et ces remboursements augmentent beaucoup moins que les loyers. Vu sous cet angle, ça n'est plus un luxe pour quelqu'un qui étudie à plein temps d'acheter un appartement, mais une nécessité.
Par ailleurs, les Avrékhim n'ont pratiquement aucune retraite, et la seule chose qui pourra donc les aider dans leurs vieux jours, si D.ieu leur accorde la vie, est le fait de ne plus avoir à payer de loyer.
Comprenez que le mode de vie des Avrékhim est tout à fait différent du mode de vie standard, et on ne peut donc pas raisonner de la même façon en ce qui les concerne.
Ceci dit, c'est votre droit le plus absolu de donner votre Ma'asser en précisant que vous ne souhaitez pas que cet argent serve à l'achat d'un appartement. Mais si quelqu'un souhaite donner son Ma'asser à un Ben Torah en vu de l'aider à acheter un appartement, ceci est tout à fait possible, et même digne de louanges pour les raisons susmentionnées.
Pour conclure, le don du Ma'asser doit être adapté au mode de vie et aux besoins de chacun, à tel point que le Choul'han Aroukh (Yoré Déa 250,1) nous enseigne qu'il faut même aider quelqu'un qui était riche et qui a perdu sa fortune, même pour lui procurer des choses qui, pour nous, seraient considérés comme du luxe, dans la mesure où il en a besoin (car il est habitué à ces choses et souffre terriblement d'en être privé).
Kol Touv.