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Aller au cinéma, permis ?

Rédigé le Mardi 24 Mars 2015
La question de Binyamin B.

Bonjour Rav,

Je souhaitais savoir s'il est permis d'aller au cinéma ?

Merci d'avance.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
40334 réponses

Bonjour,

Cette question a été posée à plusieurs grands décisionnaires dans les cinquante années passées.

Rav Ovadia Yossef dans Yabia Omer, volume 6, Ora'h 'Haïm, question 12.

Rav 'Haïm David Halévi dans 'Assé Lékha Rav [responsa], volume 1, question 63 et volume 4, question  47,

Béér Moché [responsa], volume 4, question 147, passage 22,

Rav Wozner dans Chévet Halévi, volume 7, question 155, passage 2.

Voir également Rambam, Hilkot 'Avoda Zara, chapitre 2, Halakha 3,

Choul'han 'Aroukh, chapitre 307, Halakha 16.

Yalkout Yossef, Otsar Dinim Laïcha Vélabat, chapitre 60, passage 15.

Voici un bref exposé de ce qui apparaît dans leur développement :

Dans la Torah, il y a 613 Mitsvot. Voir Talmud Makot 23b.

L'une de ces Mitsvot est la suivante :

"Vous ne vous laisserez pas entraîner après votre cœur et vos yeux, qui vous entraînent à l'infidélité et à la faute" - Bamidbar, chapitre 15, verset 39.

Cette Mitsva s'applique en tout temps, aux hommes comme aux femmes et aux enfants.

Elle a une importance fondamentale. Elle nous interdit de nous laisser aller à des pensées immorales, et nous recommande de toujours garder notre esprit pur de notions interdites.

Oui, cela est l'une des 613 Mitsvot de la Torah !

Le Rambam, en rapportant ce qui est écrit dans Vayikra 19, 4 explique : "Ne vous tournez pas vers ce qui vient de votre pensée, n'écartez pas D.ieu de votre pensée".

A ce sujet, voir Rav Munk sur Vayikra 19, 4.

Il est interdit de laisser s'infiltrer dans notre esprit, par quelque média que ce soit, des pensées susceptibles de conduire à la faute et à l'immoralité [cinéma, internet, livres, journaux, magazines, télévision, etc.].

L'idée même du péché est citée dans la Torah comme une faute véritable. Voir Brakhot 12b.

Le verset dit : "Mon fils, donne-Moi ton cœur et que tes yeux gardent Mes voies" [Michlé 23, 26].

Le roi Chlomo s'adresse à l'ensemble du peuple juif. Il lui recommande de consacrer ses pensées et ses yeux à Hachem, car les uns comme les autres peuvent nous inciter à fauter.

Aussi longtemps que l'on permet à son intellect de se nourrir d'images et de désirs qui sont en contradictions avec la Torah, on transgresse de graves interdits et on ne peut parvenir à des pensées pures et vraies.

Le cœur ne peut être réceptif aux paroles d'Hachem tant qu'il reste le siège d'une imagination perverse.

D'où l'interdiction d'aller au cinéma, de regarder la télévision, ou de surfer sur internet d'une manière incontrôlée.

La nature humaine est faible et nombreux sont ceux qui, à travers l'histoire, ont cru pouvoir rester maîtres de leur pensées et de leurs désirs, mais ont fini par fauter et s'éloigner du vrai bonheur.

Rabbi Israël Meir Hacohen, le 'Hafets 'Haïm, écrit : "La Torah ne peut pénétrer dans le cœur de celui qui nourrit des pensées pécheresses. Néanmoins, il ne doit pas perdre courage s'il ne parvient pas à purifier complètement ses pensées. Celui qui veut se purifier reçoit une aide divine. Tant qu'il désire et essaie de déraciner de son cœur les mauvaises pensées, il reçoit l'assistance d'Hachem pour atteindre son but".

Le verset dit : "Qu'ils respectent Mon observance et ne s'exposent pas, à cause d'elle, à un péché, car ils mourraient pour l'avoir violée..." (Vayikra 22, 9).

Nos Sages déduisent de ce verset qu'une mise en garde est adressée aux autorités de chaque génération afin qu'elles prennent les mesures nécessaires pour que des transgressions ne soient pas commises. Les autorités rabbiniques ont le devoir et l'obligation d'ériger une "haie protectrice autour de chaque Mitsva", pour éloigner les hommes du péché et pour leur faire prendre conscience de la gravité des interdictions.

Il est certain que les Sages de toutes les générations, et ce, jusqu'à Avraham Avinou, en passant par Moché Rabbénou, auraient frappé d'interdit le fait d'aller au cinéma, de regarder la télévision, ou de surfer sur internet, et pas uniquement en tant que barrières, mais en tant qu'Avéra des plus graves.

Le roi David écrit : "La Torah d'Hachem est parfaite, elle réconforte l'âme. Les préceptes d'Hachem sont droits, ils réjouissent le cœur. Les commandements de l'Eternel sont lumineux, ils éclairent les yeux. Les jugements de l'Eternel sont vérité, ils sont parfaits. Plus désirables que l'or, que beaucoup d'or fin, plus doux que le miel" [Psaumes 19, versets 8-11].

Tous les enthousiasmes, agréments, ou révélations que l'on pourrait trouver dans les médias interdits sont également accessibles par notre sainte Torah.

On devrait relever le défi de s'élever jusqu'a n'être touché que par d'authentiques œuvres de Torah.

Cette réponse reprend succinctement des idées mentionnées dans Le 'Houmach édité aux éditions Artscroll et dans Le Midrach raconte.

Il y a encore énormément d'arguments à avancer mais je n'ose plus allonger dans le développement de cette réponse, car cela pourrait laisser entendre que l'interdiction nécessite d'être prouvée.

Qu'Hachem vous protège et vous bénisse.

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