Chalom,
Ma question porte sur la Chemirat Néguia.
J'ai grandi dans un milieu religieux, je ne suis jamais sorti avec un garçon hormis dans le cadre d'un Chiddoukh, bref, Baroukh Hachem j'ai toujours été Chomérèt Néguia.
Aujourd'hui, grâce à D.ieu, je suis fiancée, mais je me rends compte à quel point la Chemirat Néguia est une chose difficile.
Si D.ieu veut, mon 'Hatan et moi nous marions dans un peu moins de 3 mois, mais le temps me semble très long jusqu'au jour J. Or, à chaque fois que nous nous rencontrons, j'ai une terrible envie de rompre cette Chemirat Néguia. Cette pensée me hante toute la journée et me rend dingue.
J'aimerais s'il-vous-plait que vous puissiez me donner quelques conseils pour tenir le coup jusqu'au mariage. Je souhaite que mon 'Hatan et moi restions tous les deux des gens droits, mais le Nissayon est assez difficile.
Merci de votre aide et de vos conseils.
Kol Touv.
Tout d'abord, vous devez vous réjouir et remercier D.ieu de vous avoir permis de grandir dans un cadre et dans des conditions qui vous ont permis d'arriver à 3 mois du mariage sans n'avoir jamais touché un garçon. Malheureusement, l'exil et l'influence des nations du monde ont beaucoup atténué la sensibilité du peuple Juif au sujet de la sainteté et de la pureté des moeurs.
En remerciant Hachem pour ce point positif supplémentaire que vous avez à votre crédit, vous allez alors éveiller en vous une pointe de responsabilité, qui vous fera prendre conscience que si vous avez mérité d'en arriver là, il est dommage de tout perdre, en se trouvant si près du but ! Nos Sages nous enseignent dans Pirké Avot : "Considère la perte d'une faute, face au gain d'une bonne action". Il y a des actes que l'on regrette toute une vie, pour trop peu de plaisir, et ces sensations ne sont qu'illusion !
Enfin, le fait de toucher un garçon, même du bout du doigt, représente une grave interdiction de la Torah si cela apporte une sensation de plaisir et éveille des pulsions. Selon le Rambam et le Choul'han Aroukh, cela représente une ramification de l'interdiction de la Torah de Guilouy 'Arayot (l'ensemble des péchés sexuels) pour laquelle l'homme doit être prêt à se sacrifier plutôt que de la transgresser.
Le Rav Chakh (dans le livre Véérsatikh Lé'olam) disait que plus un couple se préserve avant le mariage, plus il jouira d'un Chalom Bayit durable et éternel ! Donc cela vaut le coup de se retenir encore trois mois, pour jouir de paix conjugal jusqu'à 120 ans !
Je peux vous témoigner Baroukh Hachem par l'expérience que j'ai dans les Chiddoukhim avant, pendant et après le mariage, que chaque couple qui se préserve totalement en se renforçant dans la Kédoucha, vit jusqu'à ce jour dans le bonheur profond, dans tous les sens du terme. Même les difficultés techniques inhérentes aux nouveaux couples s'envolent littéralement et miraculeusement pour ceux qui se sont préservés de tout écueil !
Donc préservez-vous et vous en profiterez dans ce monde et dans le monde futur !
La question qui reste à résoudre est comment se renforcer ?
1) Priez Hachem de vous aider à surmonter la tentation, car le mauvais penchant est plus fort que l'être humain (lisez également les Téhilim et le Tikoun Haklali).
2) Eloignez-vous de la tentation en écartant de vous les occasions de fauter, ce qui signifie que vous devez rencontrer votre 'Hatan le moins possible jusqu'au mariage. Je préconise à mes élèves en Israël de ne se rencontrer après le Vorte (les fiançailles) qu'une fois toutes les 2 ou 3 semaines, une rencontre de 2 heures, et 2 conversations téléphoniques par semaine de 1/4 d'heure chacune (dont une le vendredi avant Chabbath). Même lors de ces rencontres, il ne faut pas se regarder avec éveil et tentation, et surtout préserver ses paroles, en ne proférant pas des mots affectifs (par exemple, il est absolument défendu à des fiancés de se dire "je t'aime" ou toute expression similaire avant le mariage ! Iguerot Moché). Si cela ne suffit pas pour calmer la tentation, espacez encore plus les rencontres, ou même envisagez de ne pas être seuls (par exemple, on sera accompagné d'un jeune membre de la famille).
3) Si vous êtes convaincu des paroles que je vous adresse, alors il est bon d'en parler à vos amies pour les renforcer également dans ce domaine. Cela ne fera que vous consolider dans votre décsion.
Que D.ieu vous aide à continuer à vous renforcer !