Bonjour Rav,
Comment fait-on pour ne pas transgresser l'interdiction de "Oto Véèt Béno" (interdiction de tuer la mère et son veau le même jour) dans les abattoirs aujourd'hui ?
Les animaux sont vendus de façon industrielle aux abattoirs, ce qui laisse fortement la possibilité qu'une mère et son veau soient abattus le même jour ?
Merci d'avance.
Bonjour,
La réponse à votre question figure dans le Choul'han 'Aroukh, dans le Yoré Dé'a, chapitre 16.
Tout d'abord, l'interdit est transgressé au moment de l'abattage, mais il n'est pas interdit de consommer la viande des deux animaux (la mère et le petit), même le jour même, s'ils ont été abattus le même jour (paragraphe 3). Même d'après les avis stricts (Roch et Ran), il ne sera interdit de consommer que la deuxième bête abattue (qu'il s'agisse du petit ou de la mère), mais uniquement le jour-même.
L'interdit existe de manière certaine pour la mère et son petit, et de manière douteuse pour un père et son petit (paragraphe 2).
Lorsqu'on ignore si la vache est la mère du petit, on considère qu'elle n'est pas la mère et qu'il n'y a pas d'interdit, sauf si le petit suit la vache (paragraphe 5).
La crainte de la transgression revient essentiellement sur l'éleveur : c'est à lui de prêter attention à ne pas vendre une mère et son petit le même jour pour que les deux bêtes soient abattues, que ce soit à un abattoir ou à deux abattoirs différents (paragraphe 6). Ou bien s'il les vend, il devra avertir le second acheteur de ne pas abattre la bête le jour-même pour ne pas transgresser l'interdit.
Si on sait qu'on a abattu une vache dont la mère ou le petit se sont mélangés entre d'autres animaux et qu'on n'a pas la possibilité de les reconnaitre, alors il n'est pas interdit d'abattre l'un des animaux dans le doute (il ne faudra pas tous les abattre néanmoins, et en laisser au moins deux) (paragraphe 18).
De ces différentes Halakhot, il est facile de conclure qu'il n'est pas très difficile de respecter ces Halakhot de nos jours. La plupart des élevages appartiennent à des non-juifs, et ils ne sont pas soumis à cette interdiction. Les Cho'hatim, bien sûr, ne pourront pas abattre une vache et un veau le même jour s'ils savent qu'il s'agit de la mère et du petit, ou bien si le petit suit sa mère. Mais dans un cas contraire, c'est permis.
Dans les élevages en Israël, qui appartiennent à des Juifs, et qui sont sous surveillance rabbinique, il suffit que les deux bêtes ne soient pas envoyées à l'abattoir le même jour.
Kol Touv.
