A quoi sert-il de prier ?

Bonjour,

Beaucoup de gens se trompent sur le sens de la Mitsva de Téfila. La Téfila est perçue par l’homme comme un moyen de voir ses demandes agréées, puisqu’il ne peut combler ses manques que par la Téfila.

C’est là une erreur fondamentale ! Les besoins et les manques de l’homme sont en fait des moyens pour le propulser vers son but qui est de prier.
L’homme doit lutter âprement toute sa vie contre ce qu’il voit. Il doit renier ce système qui explique chaque phénomène par le hasard ou des causes naturelles et il doit faire l’effort de tout relier à la Hachga’ha (providence Divine). Les ennemis spirituels de l’homme se font plus nombreux de jour en jour et à chaque instant, ils essaient de lui faire oublier cette vérité. Ils tentent de l’induire en erreur, de l’entraîner dans ce système de cause à effet, de l’asservir et de l’emporter dans ce tourbillon de mensonges.

Pour s’en sortir, la seule solution est de rappeler constamment à notre esprit la vanité de ce système, justement par le biais de la Téfila qui nous rappelle que seul D.ieu est le Maitre de nos vies.

Les Sages de la Grande Assemblée avaient conscience de cette lutte constante de l’homme et savaient le danger qui le guettait, celui qui lui fait oublier la Hachga’ha et lui fait croire uniquement en ce qu’il perçoit avec ses yeux. C’est pourquoi ils instituèrent de prier trois fois par jour en revenant toujours sur les mêmes requêtes. De même, ils ordonnèrent de prononcer une bénédiction avant de profiter de quoi que ce soit. Ils instituèrent également de remercier D.ieu pour tous les éléments de notre vie : le bon fonctionnement du corps, la possibilité de se vêtir, de se chausser, etc. Tout concourt vers un seul but : se souvenir constamment du Créateur.

Celui qui prie, même si sa requête n’est pas exaucée, doit avoir conscience qu’il a obtenu l’essentiel et a atteint le but, qui est la Téfila elle-même.

D.ieu place l’homme dans des situations inextricables afin qu’il se tourne vers Lui. Ces suppliques développent chez l’homme un sentiment authentique de dépendance envers le Créateur. L’homme remplit alors sa mission sur terre !
S’il ne reçoit pas ce qu’il a demandé, l’homme pense qu’il a prié en vain. Dans le cas contraire, il sent que sa Téfila a du poids. C’est la même erreur que celle que nous avons citée en début de réponse, à savoir que l’homme appréhende la Téfila comme un moyen et ses besoins comme un but. En comprenant que c’est l’inverse, il peut désormais se réjouir de vivre des instants de prière, des moments où il se réalise pleinement. En effet, il s’imprègne alors de cette vérité, à savoir qu’il n’existe rien à part D.ieu et qu’il n’existe pas non plus d’autres forces. C’est ce que la Téfila lui permet d’éprouver.

C’est un bénéfice indescriptible qu’il n’aurait jamais obtenu s’il avait de suite été exaucé.

En résumé, la Téfila n’a pas été conçue pour combler les besoins de l’homme. Au contraire, le manque dont souffre l’homme est un but en soi en ce sens qu’il pousse l’homme à prier et à établir un lien avec D.ieu.

D.ieu, dans Sa grande sagesse, a créé des besoins pour que l’homme prie et reçoive ce qu’il demande par le biais de sa Téfila comme il est dit : « Celui qui place sa confiance en D.ieu est entouré de grâce. »

La Téfila est l’expression du Bita’hon (confiance en D.ieu) de l’homme en D.ieu. Grâce à elle, l’homme consolide sa Emouna (foi en D.ieu) puisqu’il voit que D.ieu écoute sa supplique. Il atteint ainsi le but ultime qui est de croire en l’omnipotence de D.ieu et en la petitesse de l’homme.

Kol Touv.