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3 versets où "Im" signifie "quand" : quel rapport ?

Rédigé le Jeudi 3 Mars 2016
La question de Avner N.

Chalom Messieurs les Rabbanim,

"Rabbi Yichmaël a dit : il existe trois endroits dans la Torah où le mot "Im" se traduit par "quand" au lieu de "si".

- Quand tu feras un autel de pierre... (Chémot 20, 22).

- Quant tu prêteras de l'argent... (Chémot 22, 24).

- Quant tu apporteras les prémices... (Vayikra 2, 14).

Ces trois Mitsvot ont-elles un lien ?

Elles n'ont a priori rien à voir, mais si la Torah utilise uniquement pour ces trois versets un "Im" signifiant "quand", "lorsque", c'est qu'elles sont reliées !

Quel message pouvons-nous en tirer ?

Qu'Hachem vous comble de Brakhot.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
40334 réponses

Bonjour,

Votre question a été soulevée par le Maharal de Prague dans son extraordinaire commentaire "Gour Arié" sur Rachi, Chémot, chapitre 20, verset 22.

Il fait remarquer que le point commun des trois Mitsvot en question est le suivant :

Alors que, pour la plupart des Mitsvot, il suffit de les accomplir sans aucune faille, mais lorsqu'il s'agit de ces trois Mitsvot, plus particulièrement, il faut surtout s'efforcer : A. De les comprendre parfaitement afin de les accomplir en s'imprégnant de leur sens et en examinant le but recherché à travers leur accomplissement. Sans quoi, elles seraient considérées comme imparfaites et présentant un sérieux défaut. B. Les accomplir avec un profond désir et enthousiasme.

1. La construction du Mizbéa'h

L'offrande des Korbanot est la base de notre service dans ce monde puisqu'il met en évidence l'existence d'un Créateur, Tout-Puissant, et que nous sommes Ses créatures. Une telle Mitsva n'a de valeur que si l'on est vraiment imprégné de son vrai sens.

2. Prêter aux nécessiteux

Cette Mitsva a pour but de créer une certaine union au sein du peuple.

Donner ou prêter à l'autre sans avoir le sourire aux lèvres et sans être conscient du but recherché par la Torah, est un vilain défaut.

3. L'offrande du 'Omer

Avant d'avoir offert ce sacrifice, il est strictement interdit de consommer la nouvelle récolte, et ce, afin de bien prendre conscience qu'Hachem est la source de toutes les bénédictions et qu'Il est à l'origine de tout ce qui existe sur terre.

Sans être imprégné de cette vérité, la Mitsva n'a plus aucun sens.

A présent, poursuit le Maharal, nous sommes en mesure de bien comprendre pourquoi la Torah n'a pas formulé l'obligation d'accomplir ces trois Mitsvot par le biais d'un ordre, mais plutôt en utilisant une formule laissant croire qu'il s'agit d'un acte facultatif, "Im" : car une action accomplie dans la contrainte et par force empêche un accomplissement avec désir et enthousiasme et ne peut pas mener au résultat souhaité.

Pour davantage d'explications, voir les notes explicatives du Rav Yéhochoua David Hertman dans son œuvre monumentale "Houmach Gour Arié Hachalem" sur ce commentaire du Maharal.

Qu'Hachem vous protège et vous bénisse.

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