Bonjour Messieurs les Rabbanim,
Deux questions concernant le Michkan.
1) Les barres latérales du Mizbéa'h (autel) extérieur, en cuivre, étaient à cinq coudées de hauteur, ce qui fait environ 2,50 mètres.
Ces barres permettaient aux Léviim de porter l'autel sur leurs épaules.
Or, il faudrait que les Léviim fassent au moins 2,50 mètres de taille, de leurs pieds jusqu'aux épaules !
Je doute qu'ils fussent si grands...
Comment alors expliquer l'emplacement si élevé des barres ?
2) Une fois les planches du Michkan recouvertes de leurs différentes couches de tenture, on ne devait rien voir du tout à l'intérieur ! Il n'y avait pas de fenêtre, contrairement au Beth Hamikdach.
Comment les Cohanim procédaient aux Kétorèt, au changement des pains, et à l'allumage de la Ménora dans le noir complet ?
Même question pour Kippour : comment le Cohen Gadol pouvait-il poser la pelle des encens précisément entre les barres du Aron dans le noir total du Kodech Hakodachim ?
Qu'Hachem vous comble de Brakhot.
Bonjour,
1) Il est écrit dans Chémot 27, 1 : "Tu feras l'autel… sa hauteur sera de trois coudées"; le verset indique donc trois coudées pour la hauteur de l’autel, c’est-à-dire 150-180 cm. Les barres du Mizbéa'h étaient à la moitié de sa hauteur, vers 80 cm, à la hauteur des épaules. Cette compréhension du texte est la plus simple, et l’avis de Rabbi Yéhouda.
Votre question ne se pose alors que d’après l’avis de Rabbi Yossi, selon lequel le Mizbéa'h avait une hauteur de dix coudées, et les trois citées ne sont que celles au-dessus du Carcov (Zéva'him 59b, rapporté dans Rachi, sur le verset cité). Cependant, le Talmud (Chabbath 92a) précise qu’après cet avis, la famille Kéhat - qui portait ces objets - était très grande de taille. Ils auraient sans doute pu mettre leurs candidatures pour le livre de Guinness de records... Mais si vous doutez de cette grandeur, contentez-vous de l’avis de Rabbi Yéhouda.
2) Le service au Beth Hamikdach se faisait avec les portes du Hékhal ouvertes (Michna Tamid 3, 6) toute la journée. Dans le Michkan de Moché, les portes étaient remplacées par un rideau, lui aussi ouvert toute la journée, et ainsi la lumière y pénétrait.
Le Kétorèt, la pose des pains, et l’allumage du chandelier se faisaient pendant la journée : "Aharon y fera brûler du parfum odoriférant; il en fera brûler chaque matin, lorsqu'il préparera les lampes; il en fera brûler aussi entre l’après-midi, lorsqu’il arrangera les lampes" (Chémot 30, 8-9) ; "Chaque jour de Chabbath, on rangera ces pains" (Vayikra 24, 8).
De plus, depuis Aharon jusqu’à la mort de Chimon Hatsadik, une des sept lampes du chandelier restait allumée toute la journée (Yoma 39a), et grâce aux murs couverts d’or, la lumière se réfléchissait, et le Hékhal et le Michkan étaient illuminés.
Le jour de Kippour, le Cohen Gadol entrait avec une pelle pleine de braises allumées : "Il prendra un brasier plein de charbons ardents ôtés de dessus l'autel devant Hachem…, il portera ces choses au-delà du rideau" (Vayikra 16, 12). La lumière des braises réfléchissait sans doute grâce au mur plaqué or, d’Aron Hakodech et de Chérubin en or ; ceci sans oublier que le Cohen Gadol, se trouvant au Saint des saints, fut gratifié d’une "lumière céleste", du "vieux habillé en blanc" (Yoma 39b).
Kol Touv.