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Bé'houkotaï
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26,3
Si vous vous conduisez selon mes lois, si vous gardez mes préceptes et les exécutez,
Si dans mes statuts vous marchez
J’aurais pu penser qu’il s’agît ici de l’observance des mitswoth. Et étant donné que le texte continue par : « … et mes mitswoth vous gardez », c’est donc bien à l’observance des mitswoth que s’appliquent ces derniers mots. Comment expliquerai-je alors : « si dans mes statuts vous marchez » ? Donnez-vous de la peine dans l’étude de la Tora 
Et mes mitswoth vous gardez
Donnez-vous de la peine dans la Tora afin de l’observer et de la pratiquer, comme il est écrit : « vous les apprendrez, vous garderez pour les faire » (Devarim 5, 1)
26,4
je vous donnerai les pluies en leur saison, et la terre livrera son produit, et l'arbre du champ donnera son fruit.
En leur temps
Au moment où les gens n’ont pas l’habitude de sortir, comme les nuits de Chabath (Ta‘anith 22b)
Et l’arbre du champ
Ce sont les arbres non fruitiers, qui un jour donneront des fruits
26,5
Le battage de vos grains se prolongera jusqu'à la vendange, et la vendange durera jusqu'aux semailles; vous aurez du pain à manger en abondance, et vous demeurerez en sécurité dans votre pays.
Le battage atteindra pour vous la vendange
Il y aura tant de grain à battre que vous y serez occupés jusqu’aux vendanges, et le temps des vendanges vous occupera jusqu’au temps de semailles
Vous mangerez votre pain à satiété
On mangera peu et l’on sera béni dans ses entrailles
26,6
Je ferai régner la paix dans ce pays, et nul n'y troublera votre repos; je ferai disparaître du pays les animaux nuisibles, et le glaive ne traversera point votre territoire.
Je donnerai la paix dans le pays
Peut-être direz-vous : « Il y a de quoi manger et de quoi boire, mais à défaut de paix cela n’a aucune valeur ! » C’est pourquoi il est écrit ensuite : « Je donnerai la paix dans le pays ». D’où l’on apprend que la paix pèse du même poids que tout le reste. De même est-il écrit : « Je fais la paix et suis le créateur de tout » (Yecha’yah 45, 7)
Et l’épée ne passera pas dans votre pays
Il va sans dire qu’on ne viendra pas y faire la guerre, mais on ne le traversera pas non plus pour guerroyer d’un pays à l’autre
26,7
Vous poursuivrez vos ennemis, et ils succomberont sous votre glaive.
Devant vous par l’épée
L’un par l’épée de l’autre
26,8
Cinq d'entre vous en poursuivront une centaine, et cent d'entre vous une myriade; et vos ennemis tomberont devant votre glaive.
Cinq d’entre vous poursuivront cent
D’entre les plus chétifs des vôtres, et non des plus vigoureux
Cinq cents et cent […] dix mille
Le compte y est-il ? N’aurait-il pas fallu écrire : « et cent d’entre vous poursuivront deux mille » ? C’est que la puissance d’un petit nombre de gens observant la Tora n’est pas comparable à celle d’un grand nombre de gens observant la Tora
Vos ennemis tomberont
[La répétition suggère qu’ils] tomberont devant vous de manière surnaturelle
26,9
Je m'occuperai de vous, je vous ferai croître et multiplier, et je maintiendrai mon alliance avec vous.
Je me tournerai vers vous
Je me détournerai de toutes mes occupations pour vous récompenser. À quoi cela ressemble-t-il ? À un roi qui avait engagé des ouvriers… comme expliqué dans Torath kohanim
Je vous ferai fructifier
En vous rendant féconds
Je vous multiplierai
Par une fière allure
J’établirai mon alliance avec vous
Une nouvelle alliance. Ce ne sera pas l’alliance précédente, que vous avez rompue, mais une alliance nouvelle indissoluble, comme il est écrit : « J’établirai avec la maison d’Israël et avec la maison de Juda une nouvelle alliance, non selon l’alliance que j’ai conclue avec leurs pères, au jour où je les ai pris par la main pour les faire sortir du pays d’Egypte… » (Yirmeya 31, 30-31)
26,10
Vous pourrez vivre longtemps sur une récolte passée, et vous devrez enlever l'ancienne pour faire place à la nouvelle.
Vous mangerez du vieux vieilli
Les fruits se conserveront et se bonifieront en vieillissant, de sorte que la récolte vieille de trois ans aura meilleur goût que celle de l’année précédente
Et vous ferez sortir le vieux de devant le nouveau
Les granges seront remplie de la nouvelle récolte et les greniers de l’ancienne, et il vous faudra transporter ailleurs le contenu des greniers afin de pouvoir y entasser la nouvelle
26,11
Je fixerai ma résidence au milieu de vous, et mon esprit ne se lassera point d'être avec vous;
Je donnerai mon tabernacle
Il s’agit du Temple
Et mon âme n’abhorrera pas (thig‘al)
Mon esprit ne sera pas dégoûté de vous. Le mot gue‘ila évoque toujours l’idée de rejet d’une chose contenue dans une autre, comme dans : « Car là fut jeté (nig‘al) comme une chose souillée le bouclier des hommes forts » (II Chemouel 1, 21). Il n’a pas accepté l’enduit, car on frottait le bouclier de cuir avec du suif cuit pour faire glisser sur sa surface le coup de la flèche ou de la lance, afin qu’elle ne transperce pas le cuir
26,12
mais je me complairai au milieu de vous, et je serai votre Divinité, et vous serez mon peuple.
Je me déplacerai au milieu de vous
Je cheminerai avec vous dans le jardin d’Eden comme l’un d’entre vous, et vous n’aurez pas à trembler devant moi. J’aurais pu penser que vous n’eussiez pas à me craindre. Aussi est-il écrit : « je vous serai comme Éloqim »
26,13
Je suis l'Éternel votre Dieu, qui vous ai tirés du pays d'Egypte pour que vous n'y fussiez plus esclaves; et j'ai brisé les barres de votre joug, et je vous ai fait marcher la tête haute.
Je suis Hachem
Je mérite que vous ayez confiance en moi, en ma capacité de réaliser tout cela. Car je vous ai fait sortir du pays d’Egypte et j’ai accompli pour vous de grands miracles
Les barres (mototh)
Il s’agit d’une sorte de pieu fixé aux deux côtés du joug et destiné à empêcher la courroie de tomber de la tête du bœuf et de délier le nœud, comme dans : « Fais-toi des liens et des barres (oumototh), et mets-les sur ton cou » (Yirmeya 27, 2). En français : « cheville »
La tête haute
Par une fière allure
26,14
Mais si vous ne m'écoutez point, et que vous cessiez d'exécuter tous ces commandements;
Et si vous ne m’écoutez pas
En vous donnant de la peine pour la Tora et pour connaître l’enseignement des Sages. J’aurais pu penser que fût visée ici l’observance des mitswoth. Mais étant donné que le texte continue par : « … et vous ne ferez pas », c’est donc bien à l’observance des mitswoth que s’appliquent ces derniers mots. Comment expliquerai-je alors : « Et si vous ne m’écoutez pas » ? Donnez-vous de la peine dans l’étude de la Tora ! Et pourquoi est-il employé le mot li (« à moi ») ? Il n’est ici question que de celui qui connaît son Maître et qui se révolte délibérément contre Lui. Tel a été le cas de Nimrod, au sujet de qui il est écrit : « Nimrod, puissant chasseur devant Hachem » (Beréchith 10, 9), ou des habitants de Sedom, au sujet desquels il est écrit : « Et les hommes de Sedom étaient mauvais et pécheurs envers Hachem, beaucoup » (Beréchith 13, 13). Ils connaissaient leur maître et se sont révoltés délibérément contre lui
Et vous ne faites pas
Si vous n’étudiez pas, vous ne pourrez pas pratiquer. On se trouve ici en présence de deux transgressions distinctes
26,15
si vous dédaignez mes lois et que votre esprit repousse mes institutions, au point de ne plus observer mes préceptes, de rompre mon alliance,
Et vous méprisez mes statuts
En méprisant les autres, qui les observent
Votre âme abhorre mes ordonnances
En haïssant les Sages
Pour ne pas faire
En empêchant les autres d’observer
Toutes mes mitswoth
En niant que Je les ai ordonnées. D’où les mots : « toutes “mes” mitswoth », et non : « toutes “les” mitswoth »
Pour vous faire rompre mon alliance
En niant l’existence de Hachem. Cela fait les sept transgressions que voici, dont la première entraîne la deuxième et ainsi de suite jusqu’à la septième : on n’étudie pas (1), on ne pratique pas (2), on méprise les autres qui observent (3), on hait les Sages (4), on empêche les autres d’observer (5), on nie l’origine des mitswoth (6) et l’on nie l’existence de Hachem (7)
26,16
à mon tour, voici ce que je vous ferai: je susciterai contre vous d'effrayants fléaux, la consomption, la fièvre, qui font languir les yeux et défaillir l'âme; vous sèmerez en vain votre semence, vos ennemis la consommeront.
Je préposerai sur vous
Je donnerai des ordres contre vous
La consomption
Il s’agit d’une maladie qui fait enfler la chair. En français médiéval : « anpoles ». Elle ressemble à une enflure qui s’est résorbée, mais la mine du malade est encore douloureuse
La fièvre (qada‘hath)
Il s’agit d’une maladie qui enfièvre le corps et le brûle, comme dans : « car un feu s’est allumé (qod‘ha) dans ma colère » (Devarim 32, 22)
Qui font languir les yeux et font défaillir l’âme
Les yeux espèrent avec impatience, mais finalement en vain, voir soulagement et guérison, et les membres de sa famille sont douloureusement affectés par sa mort. On appelle « ce qui fait languir les yeux » tout désir non exaucé et tout espoir déçu
Vous ensemencerez en vain
Vous sèmerez et rien ne poussera, et s’il pousse une récolte, « vos ennemis la mangeront »
26,17
Je dirigerai ma face contre vous, et vous serez abattus devant vos ennemis; ceux qui vous haïssent vous domineront, et vous fuirez sans qu'on vous poursuive.
Je donnerai ma face (panaï)
Penaï (« mes loisirs »). Je me détournerai de toutes mes occupations pour vous faire du mal
Ceux qui vous haïssent vous domineront
À prendre au sens littéral : ils exerceront sur vous leur empire. Voici l’explication contenue dans la aggada de Torath kohanim 
« Moi aussi (af)
Cela signifie que je ne parlerai qu’avec af (« colère »), de même que dans : « Moi aussi (af) j’irai avec eux avec hostilité » (verset 41)
« Je préposerai (wehifqadeti) sur vous » (verset 16)
Cela veut dire que les punitions vous « visiteront » (poqdoth) l’une après l’autre, et la précédente n’aura pas achevé sa « visite » que je la ferai suivre par une autre
« La frayeur » :
Un fléau qui effraie les créatures. Et quel est-il ? Une épidémie mortelle
« La consomption » :
Il est des malades qui sont alités mais dont la chair reste intacte. Aussi le texte parle-t-il de « consomption 
la chair se consume.
Il arrive aussi que l’on maigrisse, mais dans le repos et sans fièvre. Aussi le texte parle-t-il de « fièvre », celle qui brûle. Il arrive encore que l’on ait de la fièvre, mais que l’on espère en la guérison. Aussi le texte parle-t-il de ce qui fait « languir les yeux ». Et si le malade désespère de survivre, mais que les autres croient en sa guérison, le texte parle de « défaillance de l’âme ». « Vous ensemencerez en vain votre semence » : Elle sera semée mais ne poussera pas. Que consommeront alors vos ennemis dont il est pourtant écrit qu’ils « la mangeront » ? On l’ensemencera la première année, mais elle ne poussera pas. Elle poussera la deuxième année, mais les ennemis viendront et découvriront la récolte, laquelle aura été emmagasinée pour les jours de siège. Quant aux assiégés, ils mourront, n’ayant rien récolté l’année précédente. Autre explication : « Vous ensemencerez en vain votre semence » : Le texte vise ici les fils et les filles, que tu te seras donné la peine d’élever. Le péché viendra les détruire, comme il est écrit : « Ceux dont j’avais pris soin et que j’avais élevés, mon ennemi les a consumés » (Eikha 2, 22)
Je donnerai ma face contre vous
Tout comme il est écrit, dans la bénédiction : « Je me tournerai vers vous » (verset 9), de même est-il écrit, dans la malédiction : « Je donnerai ma face ». Cela ressemble à un roi qui aura dit à ses serviteurs : « Je vais me libérer de toutes mes activités et ne m’occuperai qu’à vous nuire ! 
Et vous serez battus devant vos ennemis
La mort vous tuera à l’intérieur de la ville et les ennemis vous envelopperont au-dehors
Ceux qui vous haïssent vous domineront
Je susciterai vos ennemis à l’intérieur de vos propres rangs. Lorsque les nations du monde se dressent contre Israël, elles ne visent à s’emparer que de ce qui est visible, comme il est écrit : « Quand Israël avait semé, montaient Midyan et ‘Amaleq et les fils de l’orient. […] Et ils campaient contre eux, et détruisaient les produits du pays » (Choftim, 6, 3-4). Mais lorsque je dresserai contre vous des gens parmi les vôtres, ils fouilleront dans vos trésors cachés, ainsi qu’il est écrit : « qui mangent la chair de mon peuple et ôtent leur peau de dessus eux… » (Mikha 3, 3)
Vous fuirez
Par peur
Alors que nul ne vous poursuit
Tant vos ennemis seront épuisés
26,18
Que si malgré cela vous ne m'obéissez pas encore, je redoublerai jusqu'au septuple le châtiment de vos fautes.
Et si jusqu’à ces choses-là
Et si pendant ces malheurs-là vous n’écoutez pas
J’ajouterai
D’autres châtiments
Sept fois plus que vos péchés
Sept punitions pour les sept transgressions énumérées ci-dessus (verset 15)
26,19
Je briserai votre arrogante audace, en faisant votre ciel de fer et votre terre d'airain;
Je briserai l’orgueil de votre force
Il s’agit du Temple, tout comme il est écrit : « Je vais profaner mon sanctuaire, “l’orgueil de votre force” » (Ye‘hezqèl 24, 21)
Je donnerai vos cieux comme du fer
Cette punition est plus sévère que celle annoncée par Mochè. Il est écrit plus loin : « Tes cieux qui sont sur ta tête seront de cuivre, et la terre qui est sous toi sera de fer » (Devarim 28, 23), ce qui veut dire que le ciel suintera comme le fait le cuivre, tandis que la terre ne suintera pas, à l’instar du fer qui ne suinte pas, si bien que les fruits se conserveront. Ici en revanche, c’est le ciel qui ne suintera pas, à l’instar du fer qui ne suinte pas, de sorte que la sécheresse régnera dans le monde, tandis que la terre suintera comme le fait le cuivre, et elle putréfiera ses fruits
26,20
et vous vous épuiserez en vains efforts, votre terre refusera son tribut, et ses arbres refuseront leurs fruits.
Votre force s’épuisera en vain
Lorsqu’on ne s’est donné aucune peine, qu’on n’a ni labouré ni semé, ni sarclé ni taillé ni bêché, et qu’au temps de la récolte vient frapper la nielle, cela importe peu. Mais lorsqu’on s’est donné de la peine, que l’on a labouré, semé, sarclé, taillé et bêché, et qu’au temps de la récolte vient frapper la nielle, cela fait grincer les dents
Et votre pays ne donnera pas son produit
Pas même ce que tu lui a fourni au moment des semailles
Et l’arbre de la terre
Même par la terre il sera frappé : il ne bourgeonnera pas à l’heure du bourgeonnement
Ne donnera pas
Se rapporte tout à la fois à ce qui précède : à l’arbre, et à ce qui suit : le fruit
Ne donnera pas son fruit
Quand il portera des fruits, ils tomberont avant maturité. Cela fait deux malédictions, donc sept au total
26,21
Si vous agissez hostilement à mon égard, si vous persistez à ne point m'obéir, je vous frapperai de nouvelles plaies, septuples comme vos fautes.
Et si vous allez avec moi avec hostilité (qèri)
Nos Maîtres ont enseigné que le mot qèri désigne ce qui est occasionnel, fortuit, ce qui se produit inopinément. Ici : « [si] vous observez les mitswoth de manière occasionnelle ». Quant à Mena‘hem, il l’explique dans le sens de « retenue », comme dans : « “Rends rare” (hoqar) ton pied dans la maison de ton prochain » (Michlei 25, 17), ou dans : « d’esprit réservé (waqar) » (Michlei 17, 27). Cette explication est proche de la traduction du Targoum Onqelos : « avec dureté ». Ils endurcissent leur cœur pour l’empêcher de se rapprocher de moi
Sept fois comme vos péchés
Sept autres punitions, du même nombre de sept que celui de vos fautes
26,22
Je lâcherai sur vous les bêtes sauvages, qui vous priveront de vos enfants, qui extermineront votre bétail, qui vous décimeront vous-mêmes, et vos routes deviendront solitaires.
Je ferai envoyer
J’exciterai
Elle vous privera d’enfants
Il n’est ici question que de la ‘hayya, dont c’est la nature. D’où sait-on qu’il en sera de même de la behéma, dont ce n’est pas la nature ? De : « et j’enverrai contre eux la dent des behémoth » (Devarim 32, 24). Cela fait deux punitions. Et d’où sait-on que la mort sera le résultat de leur morsure ? De : « avec le venin de ce qui rampe dans la poussière » (ibid.). De même que ceux-ci tuent par leur morsure, de même en sera-t-il de celles-là. Il est arrivé en Erets Yisrael qu’un âne tue par morsure et qu’un onagre tue par morsure
Elle vous privera d’enfants
Des enfants mineurs
Elle éliminera vos animaux
Qui se trouvent dehors
Elle vous réduira à un petit nombre
À l’intérieur de vos maisons
Vos chemins seront désolés
Les grandes routes et les sentiers. Cela fait sept punitions : la dent de la behéma, celle de la ‘hayya, le venin des reptiles, la perte des enfants, l’extermination du bétail, votre diminution et la dévastation de vos routes
26,23
Si ces châtiments ne vous ramènent pas à moi et que votre conduite reste hostile à mon égard,
Vous ne vous liez pas à moi
En revenant vers moi
26,24
moi aussi je me conduirai à votre égard avec hostilité, et je vous frapperai, à mon tour, sept fois pour vos péchés.
26,25
Je ferai surgir contre vous le glaive, vengeur des droits de l'Alliance, et vous vous replierez dans vos villes; puis, j'enverrai la peste au milieu de vous, et vous serez à la merci de l'ennemi,
La vengeance de l’alliance
Il est une vengeance qui n’est pas de l’alliance, comme certaines autres vengeances. Ainsi les yeux crevés du roi Tsidqiyahou (II Melakhim 25, 7). Autre explication : « Vengeance de l’alliance » – la vengeance de mon alliance que vous avez transgressée. Toutes les fois qu’il est question dans le texte de « faire venir l’épée », il s’agit de guerres menées par des armées ennemies
Vous serez rassemblés
Du dehors vers l’intérieur des villes, pour cause de siège
J’enverrai la peste au milieu de vous
Et à cause de la peste, « vous serez livrés dans la main de l’ennemi » qui vous assiège. On n’a pas le droit, en effet, de laisser un mort la nuit à Jérusalem. Lorsqu’on voudra transporter un mort hors de la ville pour l’enterrer, on tombera aux mains de l’ennemi
26,26
tandis que je vous couperai les vivres, de sorte que dix femmes cuiront votre pain dans un même four et vous le rapporteront au poids, et que vous le mangerez sans vous rassasier.
Le bâton (maté) du pain
Expression signifiant un « appui », comme dans : « un bâton (maté) de force » (Yirmeya 48, 17)
Quand je vous briserai le bâton du pain
Je vous briserai tout appui de nourriture. Ce sont les « flèches de la famine » (Ye‘hezqèl 5, 16)
Dix femmes cuiront votre pain dans un four
Par manque de bois
Elles rendront votre pain au poids
La récolte sera pourrie, de sorte que le pain s’émiettera et se cassera dans le four. Les femmes s’assiéront et en pèseront les morceaux pour se les partager entre elles
Vous mangerez et vous ne serez pas rassasiés
C’est la malédiction qui frappe les entrailles par le pain. Cela fait sept punitions : l’épée, le siège, la peste, le manque de pain, le manque de bois, l’émiettement du pain et les maladies intestinales. La « livraison dans la main de l’ennemi » n’en fait pas partie car elle est comprise dans le mot « épée »
26,27
Si, malgré cela, au lieu de m'obéir, vous vous comportez hostilement avec moi,
26,28
je procéderai à votre égard avec une exaspération d'hostilité, et je vous châtierai, à mon tour, sept fois pour vos péchés.
26,29
Vous dévorerez la chair de vos fils, et la chair de vos filles vous la dévorerez.
26,30
Je détruirai vos hauts-lieux, j'abattrai vos monuments solaires, puis je jetterai vos cadavres sur les cadavres de vos impures idoles; et mon esprit vous repoussera.
Vos hauts-lieux
Vos tours et vos palais
Vos obélisques (‘hamonékhem)
Sorte d’idole que l’on plaçait sur les toits. Et comme on les dressait face au soleil (‘hama), on les appelle ‘hamanim
Je donnerai vos cadavres
Bouffis par la faim, ils sortaient leur idole de leur sein et l’embrassaient. Leur ventre éclatait et ils s’effondraient sur elle
Et mon âme vous abhorrera
C’est le retrait de la chekhina
26,31
Je ferai de vos villes des ruines, de vos lieux saints une solitude, et je ne respirerai point vos pieux parfums.
Je donnerai vos villes à la ruine
J’aurais pu penser qu’elles fussent privées d’habitants. Mais étant donné que le texte parle aussi de « dévastation du pays » (verset 32), c’est bien de ses habitants qu’il s’agit là-bas. Comment expliquerai-je alors le mot « ruine » ? Désertes de voyageurs
Je dévasterai vos sanctuaires
J’aurais pu penser qu’elles fussent privées d’offrandes. Mais étant donné que le texte continue avec : « je ne respirerai pas vos odeurs agréables », c’est bien d’offrandes qu’il s’agit là-bas. Comment expliquerai-je alors la « dévastation des sanctuaires » ? Désertes de pèlerins, des afflux de yisraélim qui se préparaient et se réunissaient pour y aller. Cela fait sept punitions : On mangera la chair de ses enfants et l’on détruira les haut-lieux : deux punitions. La mise à bas des obélisques n’est pas à compter comme une punition, mais à la suite de la destruction des palais, les monuments élevés sur les toits tomberont et se briseront. « Je donnerai vos cadavres sur les cadavres de vos idoles », trois. Le retrait de la chekhina, quatre. La destruction des villes, la privation des sanctuaires de leurs pèlerins, la « non-respiration de l’odeur des offrandes », sept au total
26,32
Puis, moi-même je désolerai cette terre, si bien que vos ennemis, qui l'occuperont, en seront stupéfaits.
Je dévasterai
Cela constitue un bienfait pour Israël, car les ennemis n’éprouveront aucune satisfaction dans son pays, qui sera dévasté et dépeuplé
26,33
Et vous, je vous disperserai parmi les nations, et je vous poursuivrai l'épée haute; votre pays restera solitaire, vos villes resteront ruinées.
Et vous
Cela constitue un châtiment sévère pour Israël, car les habitants d’un pays, s’ils sont tous exilés dans un seul endroit, peuvent continuer de se voir les uns les autres et se consoler réciproquement. Tandis qu’Israël a été balayé comme au travers d’un tamis, de la manière dont on disperse l’orge à l’aide d’un crible et où aucun grain ne reste attaché à un autre
Je dégainerai (wahariqothi)
Lorsqu’on tire l’épée, le fourreau se vide (réq). Quant à l’interprétation midrachique, elle est la suivante : L’épée qui est tirée contre vous ne retournera pas promptement dans son fourreau, à l’image de l’eau contenue dans un récipient et que l’on vide : elle n’y revient pas
Votre pays sera dévastation
Vous n’y retournerez pas de sitôt, de sorte que vos villes seront des ruines. Elles vous paraîtront comme en ruines. Lorsqu’on est expulsé de sa maison, de sa vigne et de sa ville et qu’on espère y revenir un jour, elles ne paraissent pas décrépites, ce qui ne sera pas votre cas. Voilà ce qui est enseigné dans Torath kohanim
26,34
Alors la terre acquittera la dette de ses chômages, tandis qu'elle restera désolée et que vous vivrez dans le pays de vos ennemis; alors la terre chômera, et vous fera payer ses chômages.
Alors le pays jouira
Il apaisera la colère de Hachem qui s’est irrité à cause de ses chemitoth [non observées]
Il fera jouir
Envers le Roi, de ses chemitoth
26,35
Dans toute cette période de désolation, elle chômera pour ce qu'elle n'aura pas chômé dans vos années sabbatiques, alors que vous l'habitiez.
Ce qu’il ne s’est pas reposé
Les soixante-dix années de l’exil de Babylone correspondent aux soixante-dix années de chemita et de jubilé qui auraient dû être observées au long des quatre cent trente années pendant lesquelles ils ont irrité Hachem, à savoir trois cent quatre-vingt-dix entre leur entrée dans le pays et l’exil des Dix Tribus, plus quarante années pendant lesquelles, entre l’exil des Dix Tribus et la destruction de Jérusalem, les Judéens L’ont irrité. C’est ce qui est écrit dans Ye‘hezqèl : « Et toi, couche-toi sur ton côté gauche […] Quand tu auras achevé ceux-là, tu te coucheras sur ton côté droit, quarante jours tu porteras l’iniquité de la maison de Juda. Je t’ai assigné un jour pour chaque année. » (Ye‘hezqèl 4, 4 et 6). Or, cette prophétie a été révélée à Ye‘hezqèl dans la cinquième année qui a suivi l’exil du roi Yoyakhin, soit six ans avant l’exil de Tsidqiyahou, ce qui fait quarante-six ans au total. Et si tu crois pouvoir objecter que Menachè a régné cinquante-cinq ans, on rappellera qu’il a fait techouva pendant trente-trois ans et que son impiété n’a donc duré que vingt-deux ans, ainsi qu’on l’enseigne dans la Aggada du chapitre ‘Hélèq (Sanhèdrin 103a). Comptons deux ans pour Ammon, onze pour Yehoyaqim et autant pour Tsidqiyahou, et calculons le nombre de chemitoth et de jubilés sur une période de quatre cent trente-six ans : On aura sur cent ans seize années chômées : quatorze chemitoth et deux années de jubilé, soit soixante-quatre sur quatre siècles. Ajoutons cinq chemitoth pour les trente-six années en plus, ce qui fait soixante-neuf. On ajoutera encore une année au titre de la chemita suivante, soit soixante-dix. C’est en pénitence de ces soixante-dix années qu’ont été imposées soixante-dix années pleines d’exil, ainsi qu’il est écrit : « Jusqu’à ce que le pays eût joui de ses chabathoth, […] jusqu’à ce que soixante-dix ans fussent accomplis » (II Divrei haYamim 36, 21)
26,36
Pour ceux qui survivront d'entre vous, je leur mettrai la défaillance au cœur dans les pays de leurs ennemis: poursuivis par le bruit de la feuille qui tombe, ils fuiront comme on fuit devant l'épée, ils tomberont sans qu'on les poursuive,
Je ferai venir la mollesse (morèkh)
De la peur et du découragement (rakh). La lettre mem du mot morèkh ne fait pas partie du radical, pas plus que celui de mo‘éd (« époque ») ou celui de moqéch (« piège »)
Ils fuiront comme la fuite devant l’épée
Comme devant des poursuivants décidés à les tuer
Une feuille repoussée
Celle que le vent pousse et applique bruyamment sur une autre feuille. C’est ainsi que le rend le Targoum Onqelos : « le bruit d’une feuille qui frappe ». De même : « brûlés par le vent d’orient » (Beréchith 41, 6), qu’il rend par : « frappés (cheqifan) par le vent d’orient », de la même racine que le mot hébreu machqof (« seuil »), à savoir ce que vient frapper le battant de la porte. De même pour le mot ‘haboura (« contusion » – Chemoth 21, 25), que le Targoum Onqelos rend par machqoufi
26,37
et ils trébucheront l'un sur l'autre comme à la vue de l'épée, sans que personne les poursuive. Vous ne pourrez vous maintenir devant vos ennemis;
Ils trébucheront
Quand ils voudront prendre la fuite, ils trébucheront l’un sur l’autre car ils s’échapperont dans la panique
Comme devant une épée
Comme s’ils fuyaient devant des meurtriers. Car la peur obnubilera leurs cœurs et ils croiront à chaque instant qu’on les poursuit. Quant à l’interprétation midrachique, elle est la suivante : « Ils trébucheront, un homme par son frère » signifie que chacun trébuchera à cause de la faute de son prochain, étant donné que tous en Israël sont responsables l’un de l’autre (Chevou‘oth 39a)
26,38
vous vous perdrez parmi les nations, et le pays de vos ennemis vous dévorera.
Vous vous perdrez dans les nations
Quand vous serez dispersés, vous serez perdus l’un pour l’autre
Vous mangera
Ceux qui mourront en exil
26,39
Et les survivants d'entre vous se consumeront, par leur faute, dans les pays de leurs ennemis, et même pour les méfaits de leurs pères ils se consumeront avec eux.
Aussi dans les crimes de leurs pères
Quand les fautes de leurs pères sont « avec eux », ce qui veut dire : lorsqu’ils en suivent le mauvais exemple
Ils se consumeront
Expression de « décomposition » (hémassa), comme dans : « ses liens se sont décomposés (wayimassou) » (Choftim 15, 14), ou dans : « et ses yeux se décomposeront (timmaqna) dans leurs orbites » (Zekhariya 14, 12) et : « mes plaies se décomposent (namaqqou) » (Tehilim 38, 6)
26,40
Puis ils confesseront leur iniquité et celle de leurs pères, leur forfaiture envers moi, et aussi leur conduite hostile à mon égard,
26,41
pour laquelle moi aussi je les aurai traités hostilement, en les déportant au pays de leurs ennemis à moins qu'alors leur cœur obtus ne s'humilie, et alors ils expieront leur iniquité.
Je les ferai venir
Je les amènerai moi-même. Cela constitue un bienfait pour Israël, pour qu’ils ne disent pas : « Puisque nous avons été exilés parmi les peuples idolâtres, nous allons adopter leurs pratiques. » Moi, je ne les laisserai pas faire et je susciterai des prophètes qui les ramèneront sous mes ailes, comme il est écrit : « Et ce qui monte dans votre esprit n’arrivera nullement […] par ma vie […] si je ne règne sur vous avec une main forte » (Ye‘hezqèl 20, 32 et 33)
Ou alors il se soumettra
Comme dans : « “ou” il était connu que le bovin était agressif… » (Chemoth 21, 36), dans le sens de « si ». Autre explication : « peut-être » – « peut-être leur cœur se soumettra-t-il… »
Et alors ils expieront leur crime
Ils expieront leurs crimes par leurs épreuves
26,42
Et je me ressouviendrai de mon alliance avec Jacob; mon alliance aussi avec Isaac, mon alliance aussi avec Abraham, je m'en souviendrai, et la terre aussi, je m'en souviendrai.
Je me souviendrai de mon alliance avec Ya‘aqov
Le mot Ya‘aqov est écrit cinq fois avec un waw (ici, ainsi que dans Yirmeya 30, 18 ; 33, 26 ; 46, 27 et 51, 19) et Eliyahou sans cette lettre (II Melakhim 1, 3-4-8-12 et Malakhi 3, 23). Ya‘aqov a reçu en gage de Eliyahou une des lettres de son nom, comme garantie qu’il viendra annoncer la délivrance de ses enfants
Je me souviendrai de mon alliance avec Ya‘aqov
Pourquoi les patriarches sont-ils énumérés dans l’ordre chronologique inversé ? Pour nous dire que les mérites de Ya‘aqov, le plus jeune, devraient suffire, ou à défaut ceux de Yits‘haq, ou à défaut ceux d’Avraham. Et pourquoi n’est-il pas fait mention d’un « souvenir » à propos de Yits‘haq ? Parce que son sacrifice est à jamais présent devant moi, comme si ses cendres étaient accumulées sur l’autel
26,43
Cette terre restera donc abandonnée par eux, afin que, laissée par eux déserte, elle répare ses chômages, et qu'eux-mêmes ils réparent leur iniquité; parce que, oui, parce qu'ils auront dédaigné mes statuts, et que leur esprit aura repoussé mes lois.
Parce que… et parce que
À titre de réparation, et à cause de leur dédain de mes ordonnances
26,44
Et pourtant, même alors, quand ils se trouveront relégués dans le pays de leurs ennemis, je ne les aurai ni dédaignés ni repoussés au point de les anéantir, de dissoudre mon alliance avec eux; car je suis l'Éternel, leur Dieu!
Et pourtant
« Et pourtant, » même en leur infligeant cette punition dont j’ai parlé, « quand ils étaient dans le pays de leurs ennemis, je ne les ai pas méprisés pas pour les anéantir, pour rompre mon alliance avec eux »
26,45
Et je me rappellerai, en leur faveur, le pacte des aïeux, de ceux que j'ai fait sortir du pays d'Egypte à la vue des peuples pour être leur Dieu, moi l'Éternel."
L’alliance des premiers
Celle des tribus
26,46
Telles sont les ordonnances, les institutions et les doctrines que l'Éternel fit intervenir entre lui et les enfants d'Israël, au mont Sinaï, par l'organe de Moïse.
Et les lois
L’une écrite et l’autre orale. Cela nous apprend qu’elles ont été données l’une et l’autre à Mochè au Sinaï
27,1
L'Éternel parla à moïse en ces termes:
27,2
"Parle aux enfants d'Israël et dis-leur: Si quelqu'un promet expressément, par un vœu, la valeur estimative d'une personne à l'Éternel,
Lorsqu’il formulera
En l’explicitant par la bouche
Selon l’évaluation des âmes
Pour donner la valeur correspondant à sa propre vie en disant : « Je m’impose d’offrir la valeur de telle partie du corps dont la fonction est vitale »
27,3
appliquée à un homme de l'âge de vingt à soixante ans, cette valeur sera de cinquante sicles d'argent, au poids du sanctuaire;
L’évaluation (‘erkekha) sera
Le mot ‘èrekh (« évaluation ») ne signifie pas ici : « valeur marchande ». Que celle-ci soit élevée ou modique, cette évaluation dépend de l’âge ainsi qu’elle est fixée dans le présent chapitre
L’évaluation (‘èrkekha)
Equivalent de ‘èrekh (« évaluation », le mot non accompagné d’un adjectif possessif). Je ne connais pas l’origine du doublement du kaf
27,4
et s'il s'agit d'une femme, le taux sera de trente sicles.
27,5
Depuis l'âge de cinq ans jusqu'à l'âge de vingt ans, le taux sera, pour le sexe masculin, de vingt sicles; pour le sexe féminin, de dix sicles.
Et s’il a depuis l’âge de cinq ans
Ce n’est pas l’enfant qui formule le nédèr, car les engagements d’un enfant n’ont aucune valeur (‘Arkhin 2a), mais c’est un adulte qui déclare : « Je m’impose d’offrir la valeur de cet enfant âgé de cinq ans. 
27,6
Depuis l'âge d'un mois jusqu'à l'âge de cinq ans, le taux d'un garçon sera de cinq sicles d'argent, et celui d'une fille, de trois sicles d'argent.
27,7
Depuis l'âge de soixante ans et au delà, si c'est un homme, le taux sera de quinze sicles et pour une femme il sera de dix sicles.
Et s’il a depuis l’âge de soixante ans
Lorsque la femme vieillit, sa valeur se rapproche de celle de l’homme. C’est ainsi que celle de l’homme vieillissant diminue de plus d’un tiers, tandis que celle de la femme ne diminue que d’un tiers. Comme disent les gens, « un vieil homme dans la maison : une charge dans la maison ; une vieille femme dans la maison : un magot dans la maison, et un signe de bon augure dans la maison » (‘Arkhin 19a)
27,8
S'il est impuissant à payer la taxe, il mettra la personne en présence du pontife, et celui-ci l'estimera: c'est d'après les moyens du donateur que le pontife fera l'estimation.
Et s’il est plus pauvre
Et que ses moyens ne lui permettent pas de donner cette contre-valeur-là
Il le fera se tenir
La personne à évaluer, devant le kohen, et celui-ci l’évaluera selon les moyens de celui qui a formé le nédèr
Conformément à ce qu’atteindra
Il statuera selon l’état de sa fortune, mais il lui laissera ce dont il a besoin pour subsister : un lit, une paillasse, un coussin et de l’outillage. À un ânier il laissera son âne (‘Arkhin 23b)
27,9
Si c'est un animal dont on puisse faire une offrande à l'Éternel, tout ce qu'on aura voué à l'Éternel deviendra une chose sainte.
Tout ce qu’il en donnera
S’il a dit : « Que le pied de cet animal soit une ‘ola ! », ce qu’il a déclaré est valable. On vendra la bête pour les besoins d’une ‘ola et sa valeur ne sera pas consacrée hormis celle du membre ainsi dédié (‘Arkhin 5a)
27,10
On ne peut ni le changer ni le remplacer, bon, par un défectueux, défectueux, par un meilleur; si toutefois on avait remplacé cet animal par un ' autre, l'animal et son remplaçant seront également saints.
Un bon par un mauvais
Un animal sans défaut par un porteur de défaut corporel
Ou un mauvais par un bon
Et à plus forte raison un bon par un bon ou un mauvais par un mauvais (Temoura 9a)
27,11
Si c'est quelque animal impur, dont on ne puisse faire offrande à l'Éternel, on amènera l'animal en présence du pontife:
Et si tout animal impur
Le texte parle ici d’un animal porteur d’un défaut corporel et donc inapte à être sacrifié, et il t’enseigne que les offrandes sans défaut ne peuvent perdre leur caractère sacré au moyen d’un rachat à moins d’avoir contracté un défaut (Mena‘hoth 101a, Temoura 32b)
27,12
celui-ci l'estimera d'après ses qualités bonnes ou mauvaises; l'estimation du pontife fera loi.
Selon l’évaluation du pontife pour toi
Pour toute autre personne qui vient l’acheter au sanctuaire
27,13
Si la personne veut ensuite le racheter, elle donnera un cinquième en sus de l'estimation.
Et si rédimer
Le texte, en stipulant un supplément d’un cinquième, se montre plus rigoureux envers les propriétaires. Il en est de même pour celui qui consacre une maison ou un champ ou qui rachète le ma‘assér chéni : les propriétaires doivent ajouter un cinquième, ce dont sont dispensés les autres (‘Arkhin 25a)
27,14
Si un homme a consacré sa maison, comme chose sainte, à l'Éternel, le pontife l'estimera selon ses avantages ou ses défauts; telle le pontife l'aura appréciée, telle elle sera acquise.
27,15
Mais si le consécrateur veut racheter sa maison, il ajoutera un cinquième en sus du prix estimé, et elle sera à lui.
27,16
Si un homme a consacré à l'Éternel une partie de sa terre patrimoniale, l'estimation s'en fera d'après la contenance en grains: la contenance d'un hômer d'orge valant cinquante sicles d'argent.
L’évaluation sera selon son ensemencement
Et non selon sa valeur marchande. Qu’une terre soit de bonne ou de mauvaise qualité, la valeur de leur rachat après dédicace est la même (‘Arkhin 14a) : celle d’un terrain dont la superficie permet d’ensemencer un kour d’orge est de cinquante chèqels. C’est là une loi correspondant à la volonté pure du texte (guezérath hakathouv). Cela n’est cependant le cas que pour un rachat en début de jubilé. Car pour un rachat au milieu de cette période, on paiera proportionnellement un sèla’ et un poundyon par année, car la consécration suit le nombre d’années du jubilé (‘Arkhin 25a). Si le propriétaire le rachète, c’est bien. Sinon, le trésorier du sanctuaire le vendra au même prix à une tierce personne, laquelle le conservera jusqu’au jubilé, comme c’est le cas pour toutes les terres vendues. Lorsqu’elle en sera dépossédée, il sera attribué aux kohanim qui seront de garde à l’arrivée du jubilé et ils se le partageront entre eux. Telle est la loi applicable à celui qui consacre une terre, et je vais maintenant l’expliquer dans l’ordre des versets
27,17
Si donc il a consacré sa terre dès l'année du Jubilé, c'est à ce taux qu'elle sera acquise;
S’il consacre son champ dès l’année du jubilé…
S’il l’a consacré dès la fin du jubilé et qu’il veuille aussitôt le racheter
Il se tiendra selon l’évaluation
Il en sera selon l’évaluation dont on a parlé : il donnera cinquante chèqels d’argent (‘Arkhin 24b)
27,18
s'il l'a consacrée postérieurement au Jubilé, le pontife en supputera le prix en raison des années à courir jusqu'à l'an jubilaire, et il sera fait une déduction sur le taux.
Et s’il consacre après le jubilé
Il en est de même s’il l’a consacré dès l’année du jubilé, si après que la terre est restée entre les mains du trésorier du sanctuaire, il veuille la racheter après le jubilé
Le pontife lui calculera l’argent conformément aux années qui sont en surplus
Selon le calcul que voici : La valeur ayant été fixée à cinquante chèqels pour quarante-neuf années, cela fait un chèqel par an, plus un chèqel à répartir sur la durée totale. Or, un chèqel vaut quarante-huit poundyons, ce qui fait un sèla’ et un poundyon par an. Il manquera cependant un poundyon sur l’ensemble. Nos maîtres ont enseigné que ce poundyon constitue la commission du changeur (Bekhoroth 50a), et celui qui veut racheter le champ paiera un sèla’ et un poundyon pour chacune des années à courir jusqu’à celle du jubilé
Il sera diminué de l’évaluation
D’un montant correspondant au nombre d’années à courir depuis le jubilé jusqu’au rachat
27,19
Que si celui-là même qui a consacré la terre veut la racheter, il paiera un cinquième en sus du prix estimé, et elle lui restera.
Et si rédimer
Il ajoutera un cinquième à ce montant
27,20
Mais s'il ne rachète point cette terre, ou qu'on l'ait vendue à quelque autre, elle ne pourra plus être rachetée;
Et s’il ne rachète pas le champ
Celui qui l’a consacré (‘Arkhin 25b)
Et s’il a vendu
Le trésorier du sanctuaire
Le champ à un autre homme
Pour faire retour dans le patrimoine de celui qui l’a consacré
27,21
de sorte que cette terre, devenant libre au Jubilé, se trouvera consacrée à l'Éternel comme une terre dévouée: c'est le pontife qui en aura la propriété.
Le champ sera
Du patrimoine de celui qui l’a acquis du trésorier du sanctuaire, comme c’est le cas de toutes les terres qui échappent à leurs acquéreurs lors du jubilé
Sainteté à Hachem
Non pas qu’il revienne aux mains du trésorier comme contribution aux dépenses d’entretien du sanctuaire, mais en tant que « terre vouée », comme il est écrit : « Toute chose vouée en Israël sera à toi » (Bamidbar 18, 14). Il sera lui aussi partagé entre les kohanim qui seront de garde le Yom Kippour de l’arrivée du jubilé (‘Arkhin 28b)
27,22
Si ce qu'il a consacré à l'Éternel est une terre achetée par lui, qui ne fasse point partie de son bien patrimonial,
Et si le champ de son achat…
Il existe une différence entre une terre achetée et une terre de tenure, en ce qu’une terre achetée ne sera pas donnée en partage aux kohanim lors du jubilé étant donné qu’on ne peut la consacrer que jusqu’au jubilé. Elle a en effet pour vocation, lors du jubilé, de repasser du patrimoine de l’acquéreur dans celui du vendeur. C’est pourquoi, en cas de rachat, le prix en sera celui fixé pour une terre de tenure. Et si on ne la rachète pas et que le trésorier du sanctuaire la vende à une tierce personne, ou si le vendeur ne la rachète pas lui-même, « dans l’année du jubilé, le champ retournera à “celui de qui” il l’a acheté » (verset 24), ce qui veut dire à « celui qui » l’avait consacré. Mais peut-être soutiendras-tu que « celui de qui il l’a acheté » est le dernier acquéreur, à savoir le trésorier du sanctuaire. C’est pourquoi s’impose la précision : « à celui qui a la tenure de la terre », comme héritage venu des ancêtres, ceux-là mêmes qui, propriétaires primitifs, l’ont vendue à celui qui l’a consacrée (‘Arkhin 26b)
27,23
le pontife supputera, à son égard, la portion du taux à payer jusqu'à l'an jubilaire, et l'on paiera ce taux, le jour même, comme chose consacrée à l'Éternel.
27,24
A l'époque du Jubilé, cette terre fera retour à celui de qui on l'avait achetée, qui la possédait comme fonds patrimonial.
27,25
Or, toute évaluation se fera d'après le sicle du sanctuaire, vingt ghêra formant un sicle.
Et toute l’évaluation selon le chèqel du sanctuaire
Toute évaluation libellée en chèqels sera en chèqels du sanctuaire
Vingt guéra
Vingt ma‘a, telle était la valeur à l’origine. Mais on a ajouté plus tard un sixième à sa valeur (Bekhoroth 50a). C’est ce qu’ont enseigné nos maîtres : Un dinar vaut six ma‘a d’argent, et un sèla’ vaut vingt-quatre ma‘a
27,26
Quant au premier-né d'un animal, lequel appartient par sa naissance à l'Éternel, on ne pourra le consacrer: grosse ou menue bête, il est à l'Éternel.
Un homme ne le consacrera pas
En vue d’une autre offrande, car il ne lui appartient pas (‘Arkhin 29a)
27,27
S'il s'agit d'un animal impur, on pourra le racheter au taux, ajoutant le cinquième en sus; s'il n'a pas été racheté, il sera vendu d'après le taux.
Et si c’est dans l’animal (behéma) l’impur
Le présent verset ne s’applique pas à la behéma première-née, car on ne peut pas dire à son sujet : « il le rachètera selon l’évaluation ». Il ne s’applique pas non plus à l’âne, car le rachat de son premier-né ne se fait que par un agneau (Chemoth 13, 13), lequel est donné au kohen et non au sanctuaire. Le texte s’applique ici à un animal consacré. Le texte parlait plus haut du rachat d’une behéma pure qui a contracté un défaut, tandis qu’il s’agit ici d’une behéma impure que l’on a consacrée comme contribution aux dépenses d’entretien du sanctuaire (Temoura 32b)
Il le rachètera selon l’évaluation
Selon l’évaluation faite par le kohen
Et s’il n’est pas rédimé
Par le propriétaire
Il sera vendu selon l’évaluation
À une tierce personne
27,28
Mais toute chose dévouée, qu'un homme aurait dévouée à l'Éternel parmi ses propriétés, que ce soit une personne, une bête ou un champ patrimonial, elle ne pourra être ni vendue ni rachetée: toute chose dévouée devient une sainteté éminente réservée à l'Éternel.
Toutefois
Nos maîtres sont en désaccord sur la chose (‘Arkhin 28b – 29a) : Certains enseignent que toute chose vouée sans autre précision revient au sanctuaire. Comment expliquer alors : « toute chose vouée en Israël sera à toi [le kohen] » (Bamidbar 18, 14) ? Il s’agit des choses vouées au profit des kohanim, comme dans le cas où l’on aura déclaré explicitement : « Que cette chose soit vouée au kohen ! » D’autres soutiennent que c’est aux kohanim que revient toute chose vouée sans autre précision
Elle ne sera pas vendue et elle ne sera pas rédimée
Mais elle sera donnée au kohen. Celui qui professe que toute chose vouée sans autre précision revient aux kohanim expliquera le présent verset comme s’appliquant aux choses vouées sans autre précision, et celui qui est de l’avis que toute chose vouée sans autre précision revient au sanctuaire comme contribution aux dépenses d’entretien l’expliquera comme s’appliquant aux choses vouées explicitement aux kohanim (‘Arkhin 28a). Car tous s’accordent à dire que les choses vouées aux kohanim ne peuvent faire l’objet d’un rachat avant d’être entrées en la possession d’un kohen, tandis que celles vouées au sanctuaire peuvent être rachetées tout de suite
Toute chose vouée est une sainteté des saintetés pour Hachem
Celui qui professe que toute chose vouée sans autre précision revient au sanctuaire en trouve ici la preuve, tandis que celui qui est de l’avis que toute chose vouée sans autre précision revient aux kohanim explique le membre de phrase : « toute chose vouée est une sainteté des saintetés pour Hachem » comme voulant dire que les choses vouées aux kohanim sont les qodchei qodachim et les qodachim qalim que l’on donne au kohen. Ainsi que nous l’apprenons dans le traité ‘Arkhin (28b), « si c’est un nédèr, on donne leur valeur complète, si c’est une nedava la valeur du service rendu. 
De l’homme
Si par exemple on a voué ses serviteurs et ses servantes kena‘anis (‘Arkhin 28a)
27,29
Tout anathème qui aura été prononcé sur un homme est irrévocable: il faudra qu'il meure.
Toute chose vouée qu’on a vouée…
Celui qui dit d’un condamné à mort qu’on mène à l’exécution : « Je m’impose d’offrir la valeur de cet homme ! » n’a rien dit de valable
Mourir
Puisqu’il va à la mort, il ne peut pas être racheté. Il ne vaut plus rien et ne peut pas être évalué (‘Arkhin 6b)
27,30
Toute dîme de la terre, prélevée sur la semence du sol ou sur le fruit des arbres, appartient à l'Éternel: elle lui est consacrée.
Et toute la dîme (ma‘assér) du pays
Le texte parle ici du ma‘assér chéni
De l’ensemencement de la terre
Le blé
Du fruit de l’arbre
Le vin et l’huile
Pour Hachem
C’est Lui qui l’a acquise et Il t’ordonne de la porter et de la consommer à Sa table à Jérusalem, comme il est écrit (Devarim 14, 23) : « Tu mangeras devant Hachem ton Éloqim […] le ma‘assér de tes céréales, de ton moût et de ton huile » (Qiddouchin 53a)
27,31
Et si quelqu'un veut, racheter une partie de sa dîme, il y joindra le cinquième en sus.
De sa dîme (ma‘assero)
Et non de celle d’un autre. Celui qui rachète le ma‘assér de son prochain n’ajoute pas un cinquième. Et à quoi ce rachat sert-il ? Il lui permet de la consommer en tous lieux. Quant à l’argent, il l’emportera à Jérusalem pour l’y consommer, comme il est écrit (Devarim 14, 26) : « Tu donneras l’argent pour tout ce que désirera ton âme… » (Qiddouchin 24a)
27,32
Pour la dîme, quelle qu'elle soit, du gros et du menu bétail, de tous les animaux qui passeront sous la verge, le dixième sera consacré à l'Éternel.
Sous la badine
Lorsqu’on prélève le ma‘assér, on fait passer les bêtes l’une après l’autre par une porte, et l’on frappe la dixième avec une badine teinte en rouge pour la noter visiblement comme un ma‘assér (Bekhoroth 58b). On procède ainsi chaque année pour les agneaux et pour les veaux
Sera sainteté
En présentant sur l’autel son sang et ses parties grasses, la viande étant en revanche consommée par les propriétaires car elle n’est pas énumérée parmi les parties attribuées aux kohanim, et nous ne trouvons nulle part que la viande doive être donnée à ces derniers
27,33
On n'examinera point s'il est bon ou vicieux, et on ne le remplacera point; si toutefois on l'a remplacé, lui et son remplaçant seront également saints: il n'y aura point de rachat."
Il ne contrôlera pas…
Puisqu’il est écrit : « et tout le choix de vos nedarim » (Devarim 12, 11), j’aurais pu penser qu’il fallût choisir le meilleur. Aussi est-il écrit : « Il ne contrôlera pas entre bon et mauvais… ». Qu’il soit sans défaut ou porteur d’un défaut corporel, il est sanctifié. Non pas que l’on puisse présenter en offrande un animal porteur de défaut, mais on pourra le consommer à titre de ma‘assér et il est interdit de le tondre ou de le faire travailler (Bekhoroth 14b)
27,34
Tels sont les commandements que l'Éternel donna à Moïse pour les enfants d'Israël, au mont Sinaï.