Parachat Ki-Tissa. Le livre de Chemot, l’exode, évoque la fin de la construction du michkan et surtout un passage extrêmement important : les comptes que Moché rabbénou donne aux bné Israël de tous les dons qu’il avait reçus.
Il énumère donc dans le détail les sommes qu’il avait perçus et à quelle fin il les avait utilisées.
Le Midrach raconte que Moché ne se souvenait plus de l’utilisation d’une partie de l’argent : 1775 sicles. Il était évidemment embarrassé lorsque soudain son attention fut attirée par des oiseaux autour des colonnes du michkan avec une telle insistance qu’il leva les yeux et se rappela qu’il en avait fait recouvrir le dessus d’argent. Ainsi a-t-il retrouvé l’utilisation faite de la somme d’argent.
L’enseignement que l’on tire de cela nous vient de l’événement suivant : lorsque les frères de Yossef avaient décidés de vendre ce dernier à la caravane, ils touchèrent l’argent de l’échange. La somme était de vingt pièces d’argent qu’ils se divisèrent en neuf. Ils prirent donc chacun deux pièces et envoyèrent en l’air les deux dernières comme pour associer la résidence divine, la Chékhina, à leur « partage ». Ces pièces restèrent là posées dans un champ… Avec cet argent, les frères s’achetèrent chacun une paire de chaussure. Et voilà que 1775 ans après la vente de Yossef, passa dans ce champ un homme qui s’appelait précisément Yossef. Il aperçu les pièces d’argent et décida d’offrir une paire de chaussure à sa femme qui avait son mikvé le soir même, sans se douter de la provenance de ces pièces…
De leur union est né Rabbi Akiva ben Yossef. Selon le Midrach Yalkouth Chimoni, étant l’un des « dix martyrs » condamnés à mort par les romains et assassinés de façon atroce, celui-ci va ainsi « expier » la faute des frères de Yossef. Comme on le lit dans la kina de Ticha béav, on compare les dix frères de Yossef aux dix martyrs de la destruction du deuxième Temple.
C’est pour moi l’occasion de tirer notre conclusion : énormément d’événements se produisent tous les jours sous nos yeux dont on ne mesure pas la portée. Ces événements ont tous une relation les uns avec les autres, et ont tous un sens qui certes nous échappe mais existe. Il faut donc être certain que rien de ce qui arrive n’a une fin inutile et au contraire, qu’il y a une leçon à tirer de chaque événement.