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Bechala'h
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13,17
Or, lorsque Pharaon eut laissé partir le peuple, Dieu ne les dirigea point par le pays des Philistins, lequel est rapproché parce que Dieu disait: "Le peuple pourrait se raviser à la vue de la guerre et retourner en Égypte."
Ce fut
Il ne les mena pas, comme dans : « Et maintenant va, conduis le peuple » (infra 32, 34), ou dans : « Quand tu marcheras, elle te conduira » (Michlei 6, 22)
Qui est proche
Et il était facile de retourner en Egypte par le même chemin. Il existe à ce sujet beaucoup de midrachim
Lorsqu’ils verront la guerre
Comme celle dont il est question dans : « Le ‘Amaléqi et le Kena‘ani… descendirent, les battirent… » (Bamidbar 14, 45). S’ils avaient emprunté la route directe, ils auraient rebroussé chemin. Déjà, en utilisant un chemin détourné, ils ont dit : « Donnons-nous un chef et retournons en Egypte ! » (Bamidbar 14, 4). Qu’aurait-ce été s’ils avaient pris la route directe ! (Mekhilta)
De peur que le peuple ne se ravise
Et, se mettant à réfléchir sur son départ, ne décide de retourner en Egypte
13,18
Dieu fit donc dévier le peuple du côté du désert, vers la mer des Joncs et les enfants d'Israël partirent en bon ordre du pays d'Égypte.
Il fit faire un détour
Il leur fit faire un détour par rapport à la route directe en leur faisant prendre une voie détournée
Mer des Joncs
Comme : « vers » la mer des Joncs. Le mot souf désigne un marais où poussent des roseaux, comme dans : « elle [le] plaça dans les roseaux » (supra 2, 3), ou dans : « roseaux et joncs sont flétris » (Yecha’ya 19, 6)
Et équipés (‘hamouchim)
Le mot ‘hamouchim signifie : « armés » (Mekhilta). Etant donné que Hachem leur a fait traverser un désert, Il les a fait voyager en armes. S’ils étaient passés par une région habitée, Il ne les aurait pas ainsi équipés, mais Il leur aurait fourni ce qu’il faut à des voyageurs qui se déplacent d’une endroit à un autre et qui achètent ce dont ils ont besoin. Mais pour traverser un désert, on a besoin de s’équiper. Ce verset a été inséré pour nous permettre de comprendre la suite des événements, la guerre de ‘Amaleq et celles de Si‘hon, de ‘Og et de Midyan : Comment ont-ils pu, s’ils ne portaient pas d’armes, les battre « à la pointe de l’épée » (infra 17, 13) ? On trouve le même mot dans : « Et vous, vous passerez armés » (Yehochou‘a 1, 14). Le Targoum Onqelos emploie le même mot que dans le verset : « Il arma ses élèves » (Beréchith 14, 14). Autre explication du mot ‘hamouchim : Ils sont sortis d’Egypte à raison de un sur cinq (‘hamicha), les quatre cinquièmes étant morts pendant les trois jours de ténèbres (Mekhilta)
13,19
Moïse emporta en même temps les ossements de Joseph car celui-ci avait formellement adjuré les enfants d'Israël, en disant: "Dieu ne manquera pas de vous visiter et alors vous emporterez mes os de ce pays."
Car adjurer
Il leur avait fait jurer de faire jurer à leur tour à leurs enfants. Et pourquoi n’a-t-il pas fait jurer à ses enfants de le porter dès sa mort en terre de Kena‘an comme l’avait fait Ya‘aqov (Beréchith 47, 30) ? Il s’est dit : « En tant que maître de l’Egypte, j’aurais le pouvoir de le faire. Mais les Egyptiens ne laisseront pas faire mes enfants. » Il leur a donc fait jurer de l’emporter lorsqu’ils seraient sauvés et qu’ils sortiraient (Sota 13a)
Vous ferez monter mes ossements d’ici avec vous
Etant donné que c’est à ses frères qu’il a fait prêter serment, nous déduisons du mot itkhem (« avec vous ») qu’ils ont également emporté les ossements de tous les chefs de tribus (Mekhilta)
13,20
Ils décampèrent de Soukkoth et vinrent camper à Ètham, à l'extrémité du désert.
Ils partirent de Soukoth
Le deuxième jour, le premier jour ayant été consacré à l’étape allant de Ra‘amsés à Soukoth (supra 12, 37)
13,21
L'Éternel les guidait, le jour, par une colonne de nuée qui leur indiquait le chemin, la nuit, par une colonne de feu destinée à les éclairer, afin qu'ils pussent marcher jour et nuit.
Pour les conduire (lan‘hotham) par le chemin
Le lamèd du mot lan‘hotham est ponctué d’un pata‘h par contraction de lehan‘hotham, de la même manière que le lamèd du mot larothekhem dans : « pour “vous faire voir” dans le chemin dans lequel vous marcherez » (Devarim 1, 33) afin d’exprimer le mode factitif. Ici aussi, c’était « pour les faire conduire » par l’entremise d’un messager. Et qui était ce messager ? La colonne de nuée, que le Saint béni soit-Il dans Sa propre gloire faisait progresser devant eux. Il a donc établi une colonne de nuée pour les conduire grâce à elle, et c’est en la suivant qu’ils faisaient route. Cette colonne ne servait pas à les éclairer mais à les guider
13,22
La colonne de nuée, le jour et la colonne de feu, la nuit, ne cessaient de précéder le peuple.
Ne bougera pas
Le Saint béni soit-Il ne faisait pas cesser la colonne de nuée le jour ni la colonne de feu la nuit. Ceci nous apprend que la colonne de nuée se substituait immédiatement à la colonne de feu, et la colonne de feu à celle de nuée (Chabath 23b). Dès que disparaissait l’une apparaissait l’autre
14,1
L’Éternel parla ainsi à Moïse:
14,2
"Dis aux enfants d'Israël de remonter et de camper en face de Pi-Hahiroth, entre Migdol et la mer; devant Baal-Cefôn, à l'opposite, vous camperez au bord de la mer.
Qu’ils reviennent
Sur leurs pas, en direction de l’Egypte. Ils s’en sont rapprochés pendant tout le troisième jour afin d’induire Pharaon en erreur et lui faire dire qu’ils s’étaient égarés en chemin, comme il est écrit : « Pharaon dira des fils d’Israël : Ils se sont égarés dans le pays » (verset 3)
Qu’ils campent devant Pi-Ha‘hiroth
Il s’agit de Pithom (supra 1, 11), appelé maintenant Pi-Ha‘hiroth parce qu’ils étaient devenus des hommes libres (bné ‘horin). Ce sont deux rochers élevés et abrupts entre lesquels se trouve une vallée appelée Pi Sela‘im (« ouverture des rochers ») (Mekhilta)
Devant Ba‘al-Tsefone
C’était la seule divinité restée intacte parmi toutes celles des Egyptiens, afin qu’ils soient induits en erreur et disent : « Redoutable est leur dieu ! ». C’est ce qu’a commenté Iyov (Iyov 12, 23) : « Il égare les nations et cause leur perte. » (Mekhilta)
14,3
Pharaon se dira que les enfants d'Israël sont égarés dans ce pays; que le désert les emprisonne.
Pharaon dira
Lorsqu’il apprendra qu’ils reviennent sur leurs pas
Des fils (livné) d’Israël
Au sujet (‘al bené) des fils d’Israël. De même : « Hachem guerroiera “pour vous” (lakhem) » (verset 14), à comprendre comme : ‘alèkhem, ou : « dis “de moi” (li) : il est mon frère » (Beréchith 20, 13), c’est-à-dire à mon sujet
Ils sont égarés
Enfermés et enfoncés. En français : « serrés », comme dans : « dans la vallée de l’abattement (habakha) » (Tehilim 84, 7), « de la profondeur (mibekhi) des fleuves » (Iyov 28, 11), « les profondeurs (nivkhé) de la mer » (Iyov 38, 16). Ils se sont égarés et enfermés dans le désert, sans savoir comment en sortir ni vers où aller
14,4
Et je raffermirai le cœur de Pharaon et il les poursuivra; puis j'accablerai de ma puissance Pharaon avec toute son armée et les Égyptiens apprendront que je suis l'Éternel." Ils obéirent.
Je serai honoré en Pharaon
Lorsque le Saint béni soit-Il exerce Sa vengeance contre les impies, Son Nom s’agrandit et s’honore (Mekhilta). C’est ainsi qu’il est écrit : « J’entrerai en jugement contre lui… » suivi de : « … je serai agrandi et consacré, je serai reconnu… » (Ye‘hezqel 38, 22 et 23). De même : « Là-bas Il a brisé les éclairs de l’arc… » précédé de : « Eloqim est connu en Yehouda » (Tehilim 76, 2 et 4). De même : « Hachem est connu, Il a fait justice » (Tehilim 9, 17)
En Pharaon et en toute son armée
C’est lui qui a commencé de pécher, c’est donc par lui que commencera le châtiment (Mekhilta)
Ils firent ainsi
Ceci est écrit à leur éloge, pour avoir écouté la parole de Mochè sans se demander de quelle manière ils allaient pouvoir s’approcher de leurs ennemis sans être contraints de prendre la fuite. Mais ils ont dit : « Nous n’avons à suivre que les paroles du fils de ‘Amram ! » (Mekhilta)
14,5
On rapporta au roi d'Égypte que le peuple s'enfuyait. Alors les dispositions de Pharaon et de ses serviteurs changèrent à l'égard de ce peuple et ils dirent: "Qu'avons-nous fait là, d'affranchir les Israélites de notre sujétion!"
On raconta au roi d’Egypte
Il les avait fait accompagner par des émissaires. Lorsqu’ils ont vu, à l’expiration du délai de trois jours qu’ils s’étaient fixé pour aller et revenir, qu’ils ne retournaient pas en Egypte, ils ont, le quatrième jour, rendu compte à Pharaon de leur fuite (Mekhilta). Ils les ont poursuivis les cinquième et sixième jours, et dans la nuit du septième ils sont entrés dans la mer. Le lendemain matin, ils ont entonné un cantique. C’était le septième jour de Pessa‘h. Voilà pourquoi nous lisons ce cantique le septième jour
Fut changé
Changé par rapport à leurs dispositions antérieures. Pharaon leur avait dit : « Levez-vous ! Sortez du milieu de mon peuple ! » (supra 12, 31). Quant à ses serviteurs, ils avaient dit : « Jusqu’à quand ceci nous sera-t-il un piège ? » (supra 10, 7). Et maintenant, ils changeaient d’avis, résolus à les poursuivre et à leur reprendre les biens qu’ils leur avaient prêtés (Mekhilta)
De notre asservissement
De nous servir
14,6
Il fit atteler son char, emmena avec lui son peuple,
Il attela son char
Lui-même en personne (Mekhilta)
Et son peuple il le prit avec lui
Il rallia ses bonnes grâces par des paroles : « Ils nous ont frappés, ils ont pris notre argent, et nous les avons laissés partir ! Venez avec moi ! Je ne me comporterai pas avec vous comme les autres rois : Chez les autres rois ce sont les serviteurs qui, d’habitude, se portent à l’avant-garde du combat. Or, c’est moi qui marcherai en avant. » Comme il est écrit : « Et Pharaon s’approcha (hiqriv) » (verset 10), la forme hif‘il de hiqriv impliquant qu’il a fait s’approcher sa propre personne et qu’il s’est hâté à la tête de ses troupes. « Les autres rois, d’habitude, se servent en priorité pour leur part de butin. Mais moi, je serai à égalité avec vous ! » Comme il est écrit (infra 15, 9) : « je partagerai le butin » (Mekhilta)
14,7
prit six cents chars d'élite et tous les chariots d'Égypte, tous couverts de guerriers.
D’élite
Sélectionnés. Le mot ba‘hour (« d’élite ») est au singulier, pour marquer que chacun des chars avait été sélectionné
Et tous les chars d’Egypte
Et en plus, tous les chars de l’Egypte (Mekhilta). Et où ont-ils trouvé les bêtes pour les tirer ? Et si tu devais soutenir que c’était celles des Egyptiens, il est pourtant écrit : « mourut tout le bétail d’Egypte » (supra 9, 6). Et si tu devais soutenir que c’était celles des enfants d’Israël, il est pourtant écrit : « Et aussi notre bétail ira avec nous » (supra 10, 26). C’était les bêtes de ceux qui « craignaient la parole de Hachem » (supra 9, 20). D’où l’enseignement de rabi Chim‘on : « Le meilleur des Egyptiens, tue-le ! Le meilleur des serpents, écrase-lui la cervelle ! » (Massèkheth sofrim 15, 10)
Et des guerriers sur tout
Des officiers, ainsi que le rend le Targoum Onqelos
14,8
L'Éternel fortifia le cœur de Pharaon, roi d'Égypte, qui se mit à la poursuite des enfants d'Israël. Cependant les Israélites s'avançaient triomphants.
Hachem renforça le cœur de Pharaon
Il était hésitant quant à poursuivre ou non. Il lui a renforcé le cœur pour qu’il engage la poursuite
A main levée
Avec force, avec hauteur et à découvert (Mekhilta)
14,9
Les Égyptiens qui les poursuivaient les rencontrèrent, campés sur le rivage; tous les attelages de Pharaon, ses cavaliers, son armée, les joignirent près de Pi-Hahiroth, devant Baal-Cefôn.
14,10
Comme Pharaon approchait, les enfants d'Israël levèrent les yeux et voici que l'Égyptien était à leur poursuite; remplis d'effroi, les Israélites jetèrent des cris vers l'Éternel.
Et Pharaon fit approcher
Il aurait fallu dire : « Il s’approcha » [au mode qal]. Que veut dire : « Il fit approcher » ? Il fit approcher sa propre personne et marcha à leur tête avec fougue comme il avait convenu avec eux (Mekhilta)
Partant derrière eux
D’un seul cœur et comme un seul homme, d’où l’emploi du singulier (Mekhilta). Autre explication : « Et voici l’Egyptien partant derrière eux » signifie qu’ils ont vu le prince céleste de l’Egypte partir du ciel pour prêter assistance aux Egyptiens (Midrach tan‘houma)
Ils crièrent
Ils ont agi comme l’avaient fait leurs ancêtres (Mekhilta). Il est écrit, à propos d’Avraham : « Avraham se leva de bon matin pour aller vers l’endroit où il se tenait à la face de Hachem » (Beréchith 19, 27), à propos de Yits‘haq : « Yits‘haq sortit prier dans le champ » (Beréchith 24, 63), à propos de Ya‘aqov : « Il atteignit l’endroit » (Beréchith 28, 11 – voir Rachi ibid. – Mekhilta)
14,11
Et ils dirent à Moïse: "Est-ce faute de trouver des sépulcres en Égypte que tu nous as conduits mourir dans le désert? Quel bien nous as-tu fait, en nous tirant de l'Égypte?
Est-ce parce qu’il n’y a pas de sépultures
Est-ce par pénurie de tombeaux, parce qu’il n’y a pas de tombeaux en Egypte pour y être enterrés, que tu nous en as fait sortir ? En français médiéval : « se por feilance de non foses »
14,12
N'est-ce pas ainsi que nous te parlions en Égypte, disant: ‘Laisse-nous servir les Égyptiens?’ De fait, mieux valait pour nous être esclaves des Égyptiens, que de périr dans le désert."
Que nous te disions en Egypte
Et où l’ont-ils dit ? « Que Hachem regarde sur vous et qu’Il juge » (supra 5, 21) (Mekhilta)
Que de mourir
Le mot mimouthènou est un verbe, tandis que s’il était ponctué d’un ‘holam (mimothènou) il signifierait : « plutôt que notre mort ». Mais du moment qu’il est ponctué d’un chourouq, il s’entend comme : « plutôt que de mourir », comme dans : « si seulement nous étions morts (mouthènou) par la main de Hachem » (infra 16, 3), ou dans : « Qui donnera que je meure (mouthi) » (II Chemouel 19, 1) à propos d’Avchalom, ou dans : « pour le jour où je me lèverai (qoumi) » (Tsefania 3, 8), ou dans : « jusqu’au jour où je reviendrai (chouvi) » (II Divrei hayamim 18, 26), où il s’agit de verbes
14,13
Moïse répondit au peuple: "Soyez sans crainte! Attendez, et vous serez témoins de l'assistance que l'Éternel vous procurera en ce jour! Certes, si vous avez vu les Égyptiens aujourd'hui, vous ne les reverrez plus jamais.
Car comme vous avez vu les Egyptiens
Ce n’est qu’aujourd’hui que vous les avez vus, aujourd’hui et jamais plus
14,14
L'Éternel combattra pour vous; et vous, tenez-vous tranquilles!"
Hachem guerroiera pour vous
En votre faveur, comme dans : « car Hachem guerroie pour eux » (verset 25), ou dans : « vous querellerez-vous pour Qèl ? » (Iyov 13, 8), ou dans : « et qui m’a parlé » [c’est-à-dire : « à mon sujet »] (Beréchith 24, 7), ou dans : « est-ce vous qui vous querellerez pour Ba‘al ? » (Choftim 6, 31)
14,15
L'Éternel dit à Moïse: "Pourquoi m'implores-tu? Ordonne aux enfants d'Israël de se mettre en marche.
Que cries-tu vers moi
Ceci nous apprend que Mochè se tenait debout et priait. Le Saint béni soit-Il lui a dit : « Ce n’est pas le moment de se répandre en prières, maintenant qu’Israël est dans la détresse » (Mekhilta). Autre explication : « Qu’as-tu à crier vers moi ? C’est de moi, pas de toi, que dépendent les choses ! », comme il est écrit (Yecha’ya 45, 11) : « Me donneriez-vous des ordres pour l’œuvre de mes mains ? » (Mekhilta)
Parle aux fils d’Israël
Ils n’ont rien d’autre à faire que de partir, car la mer ne se dressera pas contre eux. Le mérite de leurs pères et la foi qu’ils m’ont vouée en quittant l’Egypte suffiront à leur ouvrir la mer (Mekhilta)
14,16
Et toi, lève ta verge, dirige ta main vers la mer et divise la; et les enfants d'Israël entreront au milieu de la mer à pied sec."
14,17
De mon côté, je vais affermir le cœur des Égyptiens pour qu'ils y entrent après eux; et alors j'accablerai Pharaon et son armée entière, ses chars et sa cavalerie.
14,18
Les Égyptiens reconnaîtront que je suis l'Éternel, quand j'accablerai Pharaon, ses chars et ses cavaliers."
14,19
Le messager de Dieu, qui marchait en avant du camp d'Israël, passa derrière eux, la colonne nébuleuse cessa d'être à leur tête et se fixa en arrière."
Il alla derrière eux
Pour opérer une séparation entre le camp des Egyptiens et celui d’Israël et pour essuyer les flèches et les projectiles des Egyptiens (Mekhilta). On parle partout de « l’ange de Hachem » (Beréchith 16, 7 et 10 ; supra 3, 2), mais c’est de celui de ha-Eloqim qu’il est question ici. Le mot Eloqim est toujours employé dans le sens de justice. Cela nous apprend ici qu’Israël était alors soumis à jugement : serait-il sauvé ou périrait-il de la main des Egyptiens 
La colonne de nuée partit de devant eux
Au moment de la tombée de la nuit, la colonne de nuée ne s’est pas retirée comme elle le faisait habituellement, pour céder la place à celle de feu, mais elle est allée s’interposer derrière eux afin de laisser les Egyptiens dans l’obscurité (Mekhilta)
14,20
Elle passa ainsi entre le camp égyptien et celui des Israélites: pour les uns il y eut nuée et ténèbres, pour les autres la nuit fut éclairée; et, de toute la nuit, les uns n'approchèrent point des autres.
Elle vint entre le camp des Egyptiens
Cela ressemble à quelqu’un qui marcherait sur une route, précédé par son fils. Si des brigands font irruption, il prendra son fils et le placera derrière lui. Si des loups viennent par-derrière, il le mettra devant lui. Si des brigands viennent par-devant et des loups par-derrière, il le prendra dans ses bras et se battra contre eux (Mekhilta). De même, « et moi, j’ai conduit Efrayim, Il les a pris sur Ses bras » (Hoché‘a 11, 3)
Ce fut la nuée et les ténèbres
Pour les Egyptiens
« éclaira la nuit »
Et la colonne de feu « éclaira la nuit » pour Israël, en les devançant comme elle le faisait d’habitude pendant toute la nuit, tandis que l’obscurité régnait du côté des Egyptiens
Et celui-ci n’approcha pas vers celui-là
Un camp de l’autre (Mekhilta)
14,21
Moïse étendit sa main sur la mer et l'Éternel fit reculer la mer, toute la nuit, par un vent d'est impétueux et il mit la mer à sec et les eaux furent divisées.
Par un puissant vent d’orient
Par un vent d’est qui est le plus puissant des vents (Mekhilta). C’est celui par lequel le Saint béni soit-Il châtie les méchants, comme il est écrit : « Par un vent d’orient je les disperserai » (Yirmeya 18, 17), « un vent d’orient, le vent de Hachem » (Hoché‘a 13, 15), « le vent d’orient t’a brisée au cœur des mers » (Ye‘hezqel 27, 26), « Il les a éloignés par Son vent au jour du vent d’orient » (Yecha’ya 27, 8)
Les eaux se fendirent
Toutes les eaux de l’univers (Mekhilta)
14,22
Les enfants d'Israël entrèrent au milieu de la mer, dans son lit desséché, les eaux se dressant en muraille à leur droite et à leur gauche.
14,23
Les Égyptiens les poursuivirent et tous les chevaux de Pharaon, ses chariots, ses cavaliers, entrèrent à leur suite au milieu de la mer.
Tous les chevaux (littéralement : « tout cheval »)
Ne possédait-il qu’un seul cheval ? Cela nous apprend que tous les chevaux ne comptaient, pour Hachem, que pour un seul (Mekhilta)
14,24
Or, à la dernière veille, l'Éternel fit peser sur l'armée égyptienne une colonne de feu et une nuée et jeta la perturbation dans l'armée égyptienne
Dans la garde (achmoreth) du matin
Chacune des trois parties de la nuit s’appelle achmoreth (Berakhoth 3a), et celle qui précède immédiatement le matin est appelée : « achmoreth du matin ». A mon avis, c’est parce que la nuit est divisée en trois tours de garde (michmaroth) pour le chant des anges du service divin, chacun intervenant à son tour. C’est ainsi que le rend le Targoum Onqelos : materath, [équivalent de l’hébreu michmar]
Hachem regarda
Il porta son regard, c’est-à-dire : Il se tourna vers eux pour les détruire. Le Targoum Onqelos rend le mot par : wehisthekhei, tout comme il rend l’expression : « le champ de Tsofim » (Bamidbar 23, 14) par « le champ par où l’on regarde (sakhoutha) »
Dans une colonne de feu et de nuée
La colonne de nuée est descendue dans la mer et en a fait comme de la boue. La colonne de feu l’a portée à ébullition et les sabots des chevaux se sont détachés (Mekhilta)
Il perturba
Il a jeté la confusion, en français médiéval : « estordison » (voir Rachi Beréchith 1, 2). Il a jeté le trouble en leur sein et leur a fait perdre leur sang-froid. Nous avons appris dans les Pirqé deRabi Eli‘èzèr fils de rabi Yossi haguelili que l’emploi du mehouma (« perturbation ») correspond toujours à un énorme grondement de tonnerre. L’exemple type de l’emploi de ce mot dans ce sens est : « Hachem déclencha un grondement énorme […] sur les Philistins, et Il les jeta dans la confusion (wayehoummém) » (I Chemouel 7, 10)
14,25
et il détacha les roues de ses chars, les faisant ainsi avancer pesamment. Alors l'Égyptien s'écria: "Fuyons devant Israël, car l'Éternel combat pour eux contre l'Égypte!"
Il enleva les roues de ses chars
Les roues ont été brûlées sous l’effet du feu. Les chars ont alors été traînés, et leurs occupants si violemment secoués que leurs membres ont été fracassés (Mekhilta)
Il les fit mener pesamment
Par une conduite qui leur était lourde et dure. De la manière qu’ils s’étaient eux-mêmes comportés : « il alourdit son cœur, lui et ses serviteurs » (supra 9, 34), « Il les fit mener pesamment »
Guerroie pour eux contre l’Egypte
Contre les Egyptiens. Autre explication : Contre le pays d’Egypte, en ce sens que de même que ceux-ci ont été frappés sur la mer, de même ont été frappés ceux qui étaient restés en Egypte (Mekhilta)
14,26
Le Seigneur dit à Moïse: "Étends ta main sur la mer et les eaux rebrousseront sur l'Égyptien, sur ses chars et sur ses cavaliers."
Et les eaux reviendront
Elles se dressaient droites comme une muraille. Elles retourneront et recouvriront les Egyptiens
14,27
Moïse étendit sa main sur la mer et la mer, aux approches du matin, reprit son niveau comme les Égyptiens s'élançaient en avant; et le Seigneur précipita les Égyptiens au sein de la mer.
Aux tournants du matin
Au moment où le matin « tourne » pour venir
A sa force
A sa puissance primitive (Mekhilta)
S’enfuyant à sa rencontre
Ils étaient confondus et troublés et ils couraient au devant de la mer
Et Hachem précipita (wayena‘ér)
Comme si l’on agitait une marmite sens dessus dessous (Mekhilta). Ainsi montaient-ils et retombaient-ils, pour se briser dans la mer. Le Saint béni soit-Il leur a conservé leur vigueur juvénile (na‘arouth) pour qu’ils aient conscience de leur châtiment
Précipita (wayenaer)
Le mot wechaniq employé par le Targoum Onqelos signifie : « mélanger », et on le trouve souvent employé dans les textes du Midrach
14,28
Les eaux, en refluant, submergèrent chariots, cavalerie, toute l'armée de Pharaon qui était entrée à leur suite dans la mer; pas un d'entre eux n'échappa.
Elles couvrirent les chars… pour toute (lekhol) l’armée de Pharaon
Le texte a l’habitude d’ajouter un lamèd explétif, comme dans : « tu feras tous (lekhol) ses ustensiles de cuivre » (infra 27, 3), ou dans : « pour tous (lekhol) les ustensiles du tabernacle » (infra 27, 19), ou dans : « pour tous (lekhol) leurs ustensiles et pour tout leur service » (Bamidbar 4, 32). Ce n’est qu’un embellissement de style
14,29
Pour les enfants d'Israël, ils s'étaient avancés à pied sec au milieu de la mer, ayant les eaux, comme un mur, à leur droite et à leur gauche.
14,30
L'Éternel, en ce jour, sauva Israël de la main de l'Égypte; Israël vit l'Égyptien gisant sur le rivage de la mer.
Israël vit l’Egyptien mort
La mer les avait rejetés sur le rivage, afin qu’Israël ne dise pas : « Tout comme nous sommes remontés de ce côté-ci, ainsi eux-mêmes remonteront-ils ailleurs, loin de nous, pour se lancer à notre poursuite » (Pessa‘him 118b)
14,31
Israël reconnut alors la haute puissance que le Seigneur avait déployée sur l'Égypte et le peuple révéra le Seigneur; et ils eurent foi en l'Éternel et en Moïse, son serviteur.
La grande main
La grande puissance qu’avait réalisée la main du Saint béni soit-Il. L’emploi du mot : « main » peut correspondre à des significations multiples, mais il se rapporte toujours à la réalité de la main. Au commentateur d’utiliser le vocabulaire approprié au sujet traité
15,1
Alors Moïse et les enfants d'Israël chantèrent l'hymne suivant à l'Éternel. Ils dirent: "Chantons l'Éternel, il est souverainement grand; coursier et cavalier, il les a lancés dans la mer.
Alors chantera Mochè
« Alors », quand il vit le miracle, son cœur l’engagea à chanter (au futur), comme dans : « Alors parlera Yehochou‘a… » (Yehochou‘a 10, 12), ou dans : « Il fera une maison pour la fille de Pharaon » (I Melakhim 7, 8), où le texte veut dire qu’il a pris la décision de la construire. De même ici, « il chantera » : son cœur lui a dit qu’il devait chanter, et c’est ce qu’il a fait : « ils dirent en disant : Je chanterai à Hachem… » Dans le cas de Yehochou‘a, quand il a vu le miracle, son cœur lui dit qu’il devait chanter, et c’est ce qu’il a fait : « Il dit en présence de tout Israël… » (Yehochou‘a 10, 12). De même pour le cantique du puits, où le texte commence par : « Alors chantera Israël… » (Bamidbar 21, 17), puis précise ensuite : « Monte, puits ! Répondez-lui ! » Ou encore : « Alors Chelomo construira un haut-lieu » (I Melakhim 11, 7), verset que les Sages d’Israël expliquent comme voulant dire qu’il a voulu le construire mais qu’il ne l’a pas fait (Chabath 56b, Sanhèdrin 91b). Cela nous apprend que la lettre yod [de yachir (« chantera »)] sert à marquer l’intention – tel est le sens littéral. Quant au midrach, nos Maîtres ont enseigné que l’on trouve ici une allusion faite par la Tora à la résurrection des morts (Sanhèdrin 91b). Il en est ainsi pour tous les exemples cités, sauf celui de Chelomo où ils expliquent qu’il a eu l’intention de construire mais ne l’a pas fait. Et il ne faut pas expliquer la forme future employée par notre verset comme on le fait pour d’autres textes qui l’utilisent comme présent permanent, comme dans : « ainsi fera Iyov… » (Iyov 1, 5), ou dans : « et conformément à Hachem ils campaient (littéralement : “camperont”) » (Bamidbar 9, 18), ou dans : « Et il y en avait que la nuée était (littéralement : “sera”) un nombre de jours sur le tabernacle » (Bamidbar 9, 20). Il s’agit là d’actions permanentes, que l’on peut rendre soit par le futur soit par le passé. Mais ici, où l’action ne s’est produite qu’une seule fois, on ne peut pas l’expliquer de la même manière
Car élevé
Il est plus élevé que les plus élevés, ainsi que le rend le Targoum Onqelos. Autre explication : Hachem a fait une chose que ne peut pas faire un être de chair et de sang. Lorsqu’un homme se bat et prend le dessus sur son adversaire, il le fait tomber de cheval. Ici, Hachem a précipité dans la mer le cheval tout comme le cavalier. Toutes les fois qu’il s’agit de quelque chose que nul autre que Lui ne peut faire, le texte emploie le mot guéouth (« élévation »), comme dans : « Car Il a fait des choses élevées (guéouth) » (Yecha’ya 12, 5). De même le présent cantique contient plusieurs redoublements de mots : « Il est ma force et un chant, Qa ! Il a été mon salut » (verset 2), « Hachem est homme de guerre, Hachem est Son Nom » (verset 3), etc. Autre explication : Au-delà de tous les chants et de toutes mes louanges, on peut encore en ajouter. Ce n’est pas comme pour un roi de chair et de sang que l’on glorifie alors que rien ne lui fait mériter des éloges (Mekhilta)
Cheval et son cavalier
Tous deux attachés l’un à l’autre : les eaux les ont propulsés vers le haut puis les ont précipités vers le bas sans les séparer (Mekhilta)
Il a lancé
Il les a jetés, comme dans : « Ils les ont jetés dans la fournaise ardente » (Daniel 3, 21). Explication du midrach : Le texte emploie successivement le mot rama et le mot yara (verset 4), afin de marquer qu’ils ont commencé par monter vers le haut (laroum) puis sont descendus vers l’abîme, comme dans : « Qui a lancé (yara) la pierre angulaire ? » (Iyov 38, 6), de haut en bas
15,2
Il est ma force et ma gloire, l'Éternel! Je lui dois mon salut. Voilà mon Dieu, je lui rends hommage; le Dieu de mon père et je le glorifie.
Il est ma force et un chant
Le Targoum Onqelos le rend comme s’il était écrit ‘ouzi (au lieu de ‘ozi) et wezirathi (au lieu de wezimrath). Quant à moi, je suis étonné de la manière dont s’exprime le texte, car on ne trouve ce mot suivi de wezimrath que dans trois cas, alors que partout ailleurs il est ponctué d’un chourouq : « Hachem est ma force (‘ouzi) et mon refuge » (Yirmeya 16, 19), « Sa force (‘ouzo), en toi je me garde » (Tehilim 59, 10). De même pour tous les mots à deux lettres ponctués d’un ‘holam : lorsque s’y ajoute une troisième lettre et que la deuxième n’a pas de chewa, la première lettre devient ponctuée d’un chourouq. C’est ainsi que ‘oz devient ‘ouzi, roq devient rouqi, ‘hoq devient ‘houqi, ‘ol devient ‘oulo, et kol devient koulo, comme dans : « et des guerriers sur tout (koulo) » (supra 14, 7). Tandis que, dans les trois exemples de ‘ozi wezimrath, à savoir celui d’ici, celui de Yecha’ya (12, 2) et celui de Tehilim (118, 14), la lettre ‘ayin est ponctuée d’un ‘hataf qamats. Par ailleurs, il n’est écrit dans aucun de ces trois cas : wezimrathi (« et mon chant »), mais : wezimrath (« et un chant » »), et ils sont tous accompagnés de : « Il a été mon salut ». C’est pourquoi, à mon avis, le mot ‘ozi n’est pas comme ‘ouzi, ni wezimrath comme wezimrathi. Mais ‘ozi est un substantif, comme dans : « Celui qui habite (hayochvi) dans les cieux » (Tehilim 123, 1), « celui qui réside (chokhni) dans les fentes du rocher » (‘Ovadia 1, 3), « celui qui a résidé (chokhni) dans le buisson » (Devarim 33, 16). Et voici le sens à donner à la louange : « La force et le chant de Qa, ce sont eux qui ont été mon salut ». Quant au mot wezimrath, il est au cas construit, en tant que déterminant de Qa, comme dans : « l’aide (‘èzrath) de Hachem » (Choftim 5, 23), « la colère (‘èvrath) de Hachem » (Yecha’ya 9, 18), « la cause (divrath) des fils de l’homme » (Qohèleth 3, 18). Quant au sens de ce mot, il est le même que dans : « et tu ne tailleras pas (lo thizmor) ta vigne » (Wayiqra 25, 4), « la ruine (zemir) des tyrans » (Yecha’ya 25, 5), comme voulant dire : « couper » ou : « abattre », et donc ici : « la force et la vengeance de Hachem ont été mon salut ». Et ne t’étonne pas de la présence de la conjonction waw dans wayehi au lieu de haya ! De nombreux textes s’expriment ainsi, comme : « Et il fit (waya‘ass) des chambres latérales » (I Melakhim 6, 5) au lieu de ‘assa – « et Re‘hav‘am régna (wayimlokh) sur eux » (II Divrei hayamim 10, 17) au lieu de malakh – « Il les a égorgés (wayich‘hatém) dans le désert » (Bamidbar 14, 16) au lieu de che‘hatam – « moururent (wayamouthou) les hommes » (Bamidbar 14, 37) au lieu de méthou – « Et celui qui ne plaçait pas son cœur vers la parole de Hachem abandonna (waya‘azov) ses serviteurs » (supra 9, 21) au lieu de ‘azav
Ceci est mon Qél
C’est Lui-même en personne qui leur est apparu et ils L’ont montré du doigt. Ce qu’une simple servante a vu sur la mer, les prophètes ne l’ont pas vu (Mekhilta)
Et je L’embellirai
Le Targoum Onqelos rend le mot par l’idée de résidence, comme dans : « une demeure (nawè) paisible » (Yecha’ya 33, 20), « comme demeure (linwè) des moutons » (Yecha’ya 65, 10). Autre explication : le mot contient une idée de beauté (noy) : Je proclamerai Sa beauté et Sa louange aux habitants du monde, comme dans : « Qu’a ton Bien-aimé de plus qu’un autre bien-aimé ? Mon Bien-aimé est clair et vermeil » (Chir haChirim 5, 9 et suivants)
Le Eloqim de mon père
Ceci est le Eloqim de mon père et je L’exalterai. Je ne suis pas le premier à Le consacrer, mais c’est depuis le temps de mes ancêtres que m’est assuré le pouvoir de le faire
15,3
L'Éternel est le maître des batailles; Éternel est son nom!
Hachem est homme de guerre
Maître de la guerre, comme dans : « l’homme de Na‘omi » (Ruth 1, 3). Les mots ich, ichèkh sont toujours à traduire par : « maître » , comme dans : « Tu seras fort et seras un homme (le-ich) » (I Melakhim 2, 2), à savoir un homme fort
Hachem est Son Nom
Ce n’est pas avec des armes qu’Il fait la guerre, mais avec Son Nom, comme l’a écrit David : « Et moi je viens vers toi avec le Nom de Hachem des armées » (I Chemouel 17, 45). Autre explication : Hachem est Son Nom même dans les moments où il combat Ses ennemis et exerce contre eux Sa vengeance. Il continue d’être clément envers Ses créatures et de fournir leur subsistance à tous ceux qui peuplent la terre, contrairement aux rois de chair et de sang qui, lorsqu’ils font la guerre, se détournent de toute autre occupation et n’ont pas le pouvoir de se consacrer à d’autres tâches (Mekhilta)
15,4
Les chars de Pharaon et son armée, il les a précipités dans la mer; l'élite de ses combattants se sont noyés dans la mer des Joncs.
Il les a lancés
Le Targoum Onqelos le rend par : chedé, qui signifie : « lancer », comme dans : « ou jeter à bas, il sera jeté à bas » (infra 19, 13), où le Targoum Onqelos emploie le mot ichtedaa, au mode hithpa’él
Et l’élite
Le mot miv‘har est un substantif, tout comme merkav (« char »), michkav (« lit »), miqra qodèch (« convocation sainte »)
Se sont noyés
Le mot tevi‘a ne s’emploie que là où il y a de la boue, comme dans : « Je suis enfoncé (tava’ti) dans la profondeur de la boue » (Tehilim 69, 3), « Yirmeya fut noyé (wayitba’) dans la boue » (Yirmeya 38, 6). Ceci nous apprend que la mer est devenue boueuse, en punition [infligée aux Egyptiens] pour avoir asservi Israël (supra 1, 14) « dans l’argile et dans les briques » (Mekhilta)
15,5
L'abîme s'est fermé sur eux; au fond du gouffre ils sont tombés comme une pierre.
Les ont couverts (yekhasyoumou)
Comme yekhassoum, le yod situé au milieu du mot étant explétif, comme souvent dans le texte : « et que ton gros bétail et ton menu bétail ne se multiplient (yirbeyoun) » (Devarim 8, 13), « ils s’abreuveront (yirweyoun) de l’abondance de ta maison » (Tehilim 36, 9). Quant au yod initial, il signifie que le verbe est au futur et qu’il faut comprendre qu’ils ont été noyés dans la mer des Joncs de façon que les eaux reviennent et les recouvrent. Le mot yekhasyoumou ne se trouve avec une telle ponctuation nulle part ailleurs dans le texte, lequel aurait dû porter yekhasyoumo avec un ‘holam
Comme une pierre
Alors que plus loin « ils se sont enfoncés comme du plomb » (verset 10) et qu’elle « les a dévorés comme du chaume » (verset 7). Les « méchants » ont été, comme du chaume, précipités puis remontés plusieurs fois, les hommes « moyens » ont été comme de la pierre, et les « bons » se sont enfoncés aussitôt comme du plomb (Mekhilta)
15,6
Ta droite, Seigneur, est insigne par la puissance; Ta droite, Seigneur, écrase l'ennemi.
Ta droite … ta droite
Deux fois. Quand Israël accomplit la volonté du Saint béni soit-Il, la gauche devient la droite (Mekhilta)
Ta droite
… pour sauver Israël, « et ta seconde droite écrase l’ennemi ». Il me semble, quant à moi, que c’est la même main droite qui écrase l’ennemi, alors qu’il est impossible à un homme d’accomplir deux tâches d’une seule main. Quant au sens littéral, il est le suivant : Ta main droite qui est « exaltée de force », que fait-elle ? Ta main droite est celle qui « écrase l’ennemi ». On trouve dans le texte beaucoup d’exemples du même type : « Car voici tes ennemis, Hachem, car voici que tes ennemis périront » (Tehilim 92, 10), « jusqu’à quand les méchants, Hachem, jusqu’à quand les méchants triompheront-ils ? » (Tehilim 94, 3), « les rivières ont élevé, Hachem, les rivières ont élevé leur voix » (Tehilim 93, 3), « pas à nous, Hachem, pas à nous » (Tehilim 115, 1), « Je répondrai, parole de Hachem, je répondrai aux cieux » (Hoché‘a 2, 23), « je suis pour Hachem, je vais chanter » (Choftim 5, 3), « si Hachem n’avait été pour nous […] si Hachem n’avait été pour nous quand l’homme se dresse contre nous » (Tehilim 124, 1), « réveille-toi, réveille-toi, Dévora, réveille-toi, réveille-toi, prononce un cantique » (Choftim 5, 12), « le pied la foulera, les pieds des pauvres » (Yecha’ya 26, 6), « Il a donné leur pays en héritage, […] en héritage à Israël Son serviteur » (Tehilim 136, 21-22)
Est exaltée
Le yod à la fin du mot nédari est explétif, comme rabati (« nombreuse ») (Eikha 1, 1), sarathi (« princesse ») dans les provinces (ibid.), genouvthi (« volée ») (Beréchith 31, 39)
Ecrasera l’ennemi
Elle ne cesse d’écraser et de briser l’ennemi [la forme du verbe au futur marquant un fréquentatif]. Autre exemple : « ils brisaient et opprimaient les enfants d’Israël » (Choftim 10, 8). Autre explication : Ta main droite, celle qui est exaltée de force, c’est elle qui brise et frappe l’ennemi
15,7
Par ta souveraine majesté tu renversas tes adversaires; tu déchaînes ton courroux. Il les consume comme du chaume.
Et par la grandeur de ta majesté
Si la main à elle seule suffit à écraser l’ennemi lorsqu’Il s’élève dans la grandeur de Sa majesté, alors Il détruit ceux qui s’élèvent contre Lui. Et s’il suffit de la grandeur de Sa majesté pour les écraser, à plus forte raison quand Il envoie Sa colère les dévorera-t-elle
Tu détruiras
C’est toujours que tu détruis ceux qui s’élèvent contre toi. Et qui sont ceux qui s’élèvent contre Lui ? Ceux qui s’élèvent contre Israël. De même est-il écrit : « Car voici que tes ennemis s’agitent » (Tehilim 83, 3). Et quelle est cette agitation ? « Ils ourdissent des plans mystérieux contre ton peuple » (ibid. verset 4). C’est pour cette raison qu’on les appelle : « ennemis de Hachem » (Mekhilta)
15,8
Au souffle de ta face les eaux s'amoncellent, les ondes se dressent comme une digue, les flots se figent au sein de la mer.
Et par le souffle de tes narines
Le souffle qui sort des deux narines. Toute révérence gardée, le texte parle ici, à propos de la chekhina, de la même manière qu’à propos d’un roi de chair et de sang afin d’accoutumer l’oreille des créatures à des concepts qui leur soient accessibles. Quand un homme se met en colère, un souffle sort de ses narines, comme dans : « la fumée est montée dans sa narine » (Tehilim 18, 9), ou dans : « ils se sont consumés par le souffle de Sa narine » (Iyov 4, 9). Telle est l’idée contenue dans : « A cause de mon Nom, je prolongerai mon souffle » (Yecha’ya 48, 9). Quand s’apaise la colère, le souffle s’allonge. Quand elle éclate, il devient plus court. « Et pour ma louange, je me retiendrai (è‘hètam) pour toi » (ibid.) : et pour ma louange, je mettrai un anneau (‘hatam) dans mon nez pour boucher mes narines afin d’empêcher la colère et le souffle de sortir. Le mot è‘hètam correspond à « la chamelle avec un anneau (‘hatam) » (Chabath 51b). Telle est mon opinion. Et toutes les fois que le texte emploie les mots af (« colère ») ou ‘haron (« fureur »), je propose la même explication. La colère brûle, comme dans : « et mon os brûle de chaleur » (Iyov 30, 30), où l’on trouve le sens de brûler et de flamber, car les narines s’échauffent et brûlent au moment de la colère. Le mot ‘haron vient de la racine ‘hara (« brûler »), comme ratson (« volonté ») vient de la racine ratsa (« vouloir »). De même le mot ‘hama (« colère ») évoque l’idée de chaleur. C’est pourquoi il est écrit : « Et sa colère brûla (ba‘ara) en lui » (Esther 1, 12). Et lorsqu’elle s’apaise, on dit de la colère qu’elle s’est « refroidie » (Yevamoth 63a)
Les eaux se sont amoncelées (nè‘èrmou)
Le Targoum Onqelos rend le mot nè‘èrmou dans le sens d’agir « avec astuce ». Mais le mieux est de rattacher le mot à l’idée d’un « entassement », comme « un tas (‘armath) de blé » (Chir haChirim 7, 3). La suite du verset le prouve : « les courants se sont dressés comme une digue ». C’est ainsi que « les eaux se sont amoncelées » : Sous l’effet de la chaleur du souffle sorti de tes narines, les eaux se sont asséchées et ont formé comme des entassements et comme des piles de blé, caractérisées par leur hauteur
Comme une digue (néd)
Le Targoum Onqelos rend le mot néd par l’idée d’amoncellement, comme dans : « l’amoncellement (néd) de la moisson le jour de la douleur » (Yecha’ya 17, 11), « il réunit (koness) comme un monceau (kanéd) » (Tehilim 33, 7). Le texte n’écrit pas : kineéd (« comme une outre »), mais bien : kanéd. Car si le mot néd avait eu le même sens que neéd, le texte aurait dû porter : makhniss (« Il fait entrer [comme dans une outre les eaux de la mer] ») et non : koness. Mais ce dernier mot a bien le sens de « réunir » et de « ramasser », comme dans : « Les eaux se sont dressées comme une digue (néd) » (Yehochou‘a 3, 16), « elles se sont tenues droites comme une digue (néd) » (ibid. 3, 13). Or, on ne peut pas parler de « se dresser » ou de « se tenir droit » à propos d’une outre, mais bien à propos d’un mur ou d’un amoncellement. Par ailleurs, le mot neéd (« outre ») est toujours ponctué d’un ‘holem, comme dans : « Mets ma larme dans ton outre (benodékha) » (Tehilim 56, 9), « elle ouvrit une outre (nod) de lait » (Choftim 4, 19)
Se sont figés
Comme dans : « comme du fromage tu m’as coagulé (taqpiéni) » (Iyov 10, 10). Les abîmes se sont figés et sont devenus comme des pierres. Les eaux projetaient vigoureusement les Egyptiens contre les pierres et les combattaient avec dureté
Au cœur de la mer
Dans la pleine puissance de la mer. C’est ainsi que s’exprime souvent le texte : « Jusqu’au cœur des cieux » (Devarim 4, 11), « jusqu’au cœur du térébinthe » (II Chemouel 18, 14). L’expression désigne l’essence et la puissance de la chose
15,9
Il disait, l'ennemi: 'Courons, atteignons! Partageons le butin! Que mon âme s'en repaisse!" Tirons l'épée, que ma main les extermine!...'
L’ennemi disait
A son peuple, quand il l’encourageait par des mots : « Je poursuivrai, j’atteindrai, je partagerai le butin ! » avec mes chefs et mes serviteurs
S’en emplira
Ce verbe est à la forme passive
Mon âme
Mon esprit et ma volonté. Et que l’on ne s’étonne pas de la dualité du contenu : le mot timlaémo (« s’en emplira ») équivaut à timalé méém (« elle s’emplira “d’eux” »). Il existe beaucoup d’autres cas semblables, comme dans : « car le pays du sud, tu me l’as donné (nethatani) » (Choftim 1, 15), où le mot nethatani équivaut à nathata li, ou comme dans : « Et ils ne purent lui parler en paix » (Beréchith 37, 4), où le mot dabro (« lui parler ») équivaut à dabèr ‘imo, ou comme dans : « mes fils sont sortis de chez moi (yetsaouni) » (Yirmeya 10, 20), où le mot yetsaouni équivaut à yatsou mimènni, ou comme : « le nombre de mes pas je lui raconterai (aguidènnou) » (Iyov 31, 37), où le mot aguidènnou équivaut à aguid lo. Il en va de même ici, où timlaémo signifie : « mon âme s’emplira “d’eux” ! 
Je tirerai (ariq) mon épée
Le Targoum Onqelos rend le mot par echlof (« je tirerai »). C’est parce que le fourreau reste « vide » une fois qu’on a tiré l’épée que le texte emploie le mot ariq (« je viderai »), comme dans : « Ce fut, comme ils vidaient (meriqim) leurs sacs » (Beréchith 42, 35), ou dans : « ils videront (yariqou) leurs ustensiles » (Yirmeya 48, 12). Et il ne faut pas dire que l’idée de « vide » ne s’applique pas au contenu que l’on sort, mais uniquement au contenant dont on a sorti ce qui s’y trouvait, et donc ni à l’épée ni au vin. On ne doit pas, par conséquent, forcer l’interprétation et comprendre : « je tirerai mon épée » dans le même sens que : « il arma (wayarèq) ses élèves » (Beréchith 14, 14) comme si le texte voulait dire : « je m’armerai de mon épée ». Car cette expression, nous la trouvons appliquée aussi à ce que l’on sort, comme dans : « de l’huile qui est vidée (touraq) » (Chir haChirim 1, 3), ou dans : « et il n’a pas été vidé (houraq) d’un vase dans un vase » (Yirmeya 48, 11). Il n’est pas écrit, dans ce verset : « le vase n’a pas été vidé », mais : « le vin n’a pas été vidé du vase ». Nous voyons donc que l’expression peut s’appliquer au vin. Même chose pour : « ils videront (wehériqou) leurs épées contre la beauté de ta sagesse » (Ye‘hezqel 28, 7), à propos de ‘Hiram
Les exterminera
Ce mot évoque la pauvreté et la misère, comme dans : « Hachem rend pauvre (morich) et Il rend riche » (I Chemouel 2, 7)
15,10
Toi, tu as soufflé, l'océan les a engloutis; ils se sont abîmés comme le plomb au sein des eaux puissantes.
Tu as soufflé (nachafta)
Tel est le sens du verbe nachof, comme dans : « et aussi Il a soufflé (nachaf) contre eux » (Yecha’ya 40, 24)
Ils se sont enfoncés
Ils ont sombré, été envoyés au fond, comme dans (Tehilim 69, 3) : metsoula (« les profondeurs »)
Comme du plomb
En français médiéval : « plom »
15,11
Qui t'égale parmi les forts, Éternel? Qui est, comme toi, paré de sainteté; inaccessible à la louange, fécond en merveilles?
Parmi les forts
Parmi les puissants, comme dans : « et les puissants (élé) du pays, il les a pris » (Ye‘hezqel 17, 13), ou dans : « ma force (èyalouthi) ! [viens] à mon secours » (Tehilim 22, 20)
Terrible en louanges
On a peur de réciter tes louanges, de peur d’en dire trop peu, comme dans : « pour toi, le silence est une louange » (Tehilim 65, 2)
15,12
Tu as étendu ta droite, la terre les dévore.
Tu as étendu ta droite
Lorsque le Saint béni soit-Il étend Sa main, les méchants disparaissent et tombent. Car tout se trouve dans Sa main, de sorte qu’ils tombent lorsqu’Il la penche, comme il est écrit : « Lorsqu’Il étend Sa main, celui qui aide trébuche et celui qui est aidé tombe » (Yecha’ya 31, 3). C’est comme des objets en verre que l’on tient dans la main : si on l’incline un peu, ils tombent et se brisent (Mekhilta)
La terre les a engloutis
D’où l’on apprend qu’ils ont mérité une sépulture pour avoir déclaré (supra 9, 27) : « Hachem est le juste » (Mekhilta)
15,13
Tu guides, par ta grâce, ce peuple que tu viens d'affranchir; tu le diriges, par ta puissance, vers ta sainte demeure.
Tu as guidé
De la même racine que menahél (« chef »). Le Targoum Onqelos le rend dans le sens de : « porter », de : « supporter », sans s’astreindre à le faire d’après le sens du mot hébreu
15,14
A cette nouvelle, les peuples s'inquiètent, un frisson s'empare des habitants de la Philistée.
Ils trembleront
Ils tremblent, au présent
Les habitants de Pelèchèth
Pour avoir tué les enfants d’Efrayim qui, anticipant le terme de la délivrance, étaient sortis à main forte, comme indiqué dans I Divrei hayamim (7, 21) : « Les gens de Gath les ont tués » (Mekhilta)
15,15
A leur tour ils tremblent, les chefs d'Édom; les vaillants de Moab sont saisis de terreur, consternés, tous les habitants de Canaan.
Les chefs d’Edom
Ils n’avaient pourtant rien à craindre d’eux, puisque ce n’est pas contre eux que marchaient les enfants d’Israël ! Mais c’est en raison du chagrin et de l’affliction que leur causait la gloire d’Israël (Mekhilta)
Se sont fondus
Tel est le sens du mot, comme dans : « tu la fais fondre sous les pluies » (Tehilim 65, 11). Ils disaient : « Ils viennent sur nous pour nous détruire et pour prendre possession de notre terre ! 
15,16
Sur eux pèse l'anxiété, l'épouvante; la majesté de ton bras les rend immobiles comme la pierre, jusqu'à ce qu'il ait passé, ton peuple, Seigneur! Qu'il ait passé, ce peuple acquis par toi;
Tombera sur eux la crainte
Sur ceux qui sont loin (Mekhilta)
Et l’épouvante
Sur ceux qui sont près, ainsi qu’il est écrit (Yehochou‘a 2, 10) : « Car nous avons appris que Hachem a mis à sec… » (Mekhilta)
Jusqu’à ce qu’il ait passé… jusqu’à ce qu’il ait passé
A expliquer comme le fait le Targoum Onqelos
Que tu as acquis
Que tu aimes plus que les autres peuples, comme un objet acheté très cher et donc très précieux à son acquéreur
15,17
Que tu les aies amenés, fixés, sur ce mont, ton domaine, résidence que tu t'es réservée, Seigneur! Sanctuaire, ô mon Dieu! Préparé par tes mains.
Tu les feras venir
Mochè a prophétisé qu’il n’entrerait pas en terre promise. Aussi n’a-t-il pas dit : « Tu “nous” feras venir » (Mekhilta)
Résidence pour ton habitation
Le sanctuaire d’ici-bas correspond au trône divin, que tu as fait (Mekhilta)
Sanctuaire
Le mot miqdach (« sanctuaire ») porte un zaqéf gadol afin qu’il soit disjoint du mot : « Hachem » qui le suit : « le sanctuaire qu’ont établi tes mains »
Hachem
Le Temple lui est particulièrement cher. Car le monde n’a été créé que d’une seule main, comme il est écrit : « Ma main aussi a fondé la terre » (Yecha’ya 48, 13), tandis que le Temple a été créé des deux mains. Et quand sera-t-il construit des deux mains ? Lorsque « Hachem régnera à tout jamais », aux temps futurs, quand la royauté sera toute à Lui (Mekhilta)
15,18
L'Éternel régnera à tout jamais!"
A jamais (wa‘èd)
Le mot waèd exprime l’idée d’éternité, et la lettre waw fait partie du radical. Aussi la lettre ‘ayin est-elle ponctuée d’un sègol. Tandis que dans : « et moi je sais et suis témoin (wa‘éd) » (Yirmeya 29, 23), où le waw de wa‘éd est un préfixe, le ‘ayin est ponctué d’un tséré
15,19
Car, les chevaux de Pharaon, chars et cavalerie, s'étant avancés dans la mer, l'Éternel en avait refoulé les eaux sur eux, tandis que les enfants d'Israël marchaient à pied sec au milieu de la mer.
Car est venu le cheval de Pharaon
« Quand » est venu
15,20
Miryam, la prophétesse, soeur d'Aaron, prit en main un tambourin et toutes les femmes la suivirent avec des tambourins et des instruments de danse.
Prit Miryam la prophétesse
Quand a-t-elle prophétisé ? Alors qu’elle était « sœur de Aharon », avant la naissance de Mochè, elle a dit : « Ma mère mettra au monde un fils… », comme indiqué dans le traité Sota (13a). Autre explication : Elle est appelée : « sœur de Aharon » parce qu’il s’est dévoué pour elle lorsqu’elle a été frappée par la lèpre, d’où ce titre (Mekhilta)
Le tambourin
C’est un instrument de musique
Avec des tambourins et des danses
Les femmes vertueuses de la génération, assurées que le Saint béni soit-Il allait accomplir des miracles, avaient emporté d’Egypte des tambourins (Mekhilta)
15,21
Et Miryam leur fit répéter: "Chantez l'Éternel, il est souverainement grand; coursier et cavalier, il les a lancés dans la mer…"
Miryam leur répondit
Mochè a récité le cantique pour les hommes. Il le récitait, et eux répondaient après lui. Et Miryam a chanté un cantique pour les femmes (Mekhilta)
15,22
Moïse fit décamper Israël de la plage des joncs et ils débouchèrent dans le désert de Chour, où ils marchèrent trois jours sans trouver d'eau.
Mochè fit partir
Il les a forcés à partir, car les Egyptiens avaient orné leurs chevaux de parures d’or et d’argent et de pierres précieuses, et les enfants d’Israël s’affairaient à les extraire de la mer (Mekhilta). Le butin de la mer a été plus important que celui d’Egypte, comme il est écrit : « Nous te ferons des ornements d’or avec des paillettes d’argent » (Chir haChirim 1, 11). Voilà pourquoi il a dû les faire partir contre leur gré (Mekhilta)
15,23
Ils arrivèrent à Mara. Or, ils ne purent boire l'eau de Mara, elle était trop amère; c'est pourquoi on nomma ce lieu Mara.
Il vinrent à Mara (maratha)
Le mot maratha équivaut à lemara. La lettre hé à la fin d’un mot remplace le préfixe lamèd, et le taw remplace le hé de la racine mara. Lorsque la racine d’un mot est suivie d’un suffixe hé destiné à remplacer le préfixe lamèd, le hé de cette racine est transformé en un taw. De la même manière, le hé d’une racine est transformé en un taw lorsqu’il est suivi d’une autre lettre, comme dans : « De colère (‘héma), il n’y en a pas en moi » (Yecha’ya 27, 4) et : « et sa colère (wa‘hamatho) brûlait en lui » (Esther 1, 12), où le hé de la racine est changé en taw parce que suivi du suffixe hé. Ou encore : « serviteur et servante (weama) » (Wayiqra 25, 44) et : « voici ma servante (amathi) Bilha » (Beréchith 30, 3). Ou encore : « fut âme vivante (‘haya) » (Beréchith 2, 7) et : « sa vie (‘hayatho) lui donne le dégoût du pain » (Iyov 33, 20). Ou encore : « entre Rama (harama) » (Choftim 4, 5) et : « son retour à Rama (haramatha) » (I Chemouel 7, 17)
15,24
Le peuple murmura contre Moïse, disant: "Que boirons-nous?"
Récrimina (wayilonou)
A la forme nif‘al. Le Targoum Onqelos le rend également par un verbe au mode réfléchi. Il en va ainsi des verbes marquant l’expression d’une plainte : l’action doit être rapportée à celui qui se plaint, de sorte que l’on dit : mithlonén – et non lonén – mithro‘ém – et non ro‘ém. C’est comme en français médiéval : « decompleinst se » où l’action est rapportée à celui qui se plaint et que désigne le pronom : « se »
15,25
Moïse implora le Seigneur; celui-ci lui indiqua un bois, qu'il jeta dans l'eau et l'eau devint potable. C'est alors qu'il lui imposa un principe et une loi, c'est alors qu'il le mit à l'épreuve
Là Il plaça pour lui
Il leur a donné à Mara à étudier une partie des paragraphes de la Tora, ceux concernant le Chabath, la vache rousse et les tribunaux (Sanhèdrin 56b)
Et là Il l’éprouva
Le peuple. Là Il a vu la raideur de leur nuque. Car ils ne se sont pas adressés à Mochè en des termes respectueux, en lui demandant d’intercéder pour eux auprès de la miséricorde divine afin de leur obtenir de l’eau, mais ils ont récriminé (Mekhilta)
15,26
et il dit: "Si tu écoutes la voix de l'Éternel ton Dieu; si tu t'appliques à lui plaire; si tu es docile à ses préceptes et fidèle à toutes ses lois, aucune des plaies dont j'ai frappé, l'Égypte ne t'atteindra, car moi, l'Éternel, je te préserverai."
Si écouter
C’est l’acceptation du commandement divin
Et que tu fasses
C’est son accomplissement
Et que tu prêtes l’oreille
Tends l’oreille pour les exécuter méticuleusement
Tous Ses statuts
Il s’agit des lois correspondant à la volonté pure du roi et qui ne contiennent aucun motif. Et le penchant au mal nous les fait critiquer : Qu’y a-t-il d’interdit, pourquoi est-ce prohibé ? Exemples : l’interdiction d’espèces différentes dans l’habillement, celle de la consommation du porc, la vache rousse, etc. (Yoma 67b)
Je ne placerai pas sur toi
Et si je la place, ce sera comme si elle n’avait pas été placée, « car je suis Hachem qui te guéris ». Telle est l’interprétation du midrach (Mekhilta). Quant au sens littéral, « je suis Hachem qui te guéris » et qui t’enseigne la Tora et les mitswoth afin que tu en sois préservé. C’est comme un médecin qui recommande à son patient de ne pas manger d’aliments qui risquent de le rendre malade. C’est cela, prêter l’oreille à la mitswa, comme dans (Michlei 3, 8) : « que ce soit une guérison pour ton corps » (Mekhilta)
15,27
Ils arrivèrent à Élim, là étaient douze sources d'eau et soixante-dix palmiers. Ils y campèrent près des eaux.
Douze sources d’eau
Prêtes à servir aux douze tribus (Mekhilta)
Et soixante-dix palmiers
Destinés aux soixante-dix Anciens (Mekhilta)
16,1
Puis ils partirent d'Èlim et arrivèrent, toute la communauté des enfants d'Israël, au désert de Sin, qui s'étend entre Elim et Sinaï; c'était le quinzième jour du deuxième mois après leur sortie du pays d'Égypte.
Le quinzième jour
Le jour de cette arrivée est spécialement daté, car c’est ce jour-là qu’ils ont fini de manger la galette qu’ils avaient emportée d’Egypte, et ils ont eu besoin de la manne. Cela nous enseigne qu’ils se sont nourris des restes de la pâte pendant soixante et un repas. La manne a commencé de tomber le seize iyar, qui était un dimanche, comme indiqué dans le traité Chabath (87b)
16,2
Toute la communauté des enfants d'Israël murmura contre Moïse et Aaron, dans ce désert
Ils récriminèrent
Parce qu’il n’y avait plus de pain
16,3
et les enfants d'Israël leur dirent: "Que ne sommes-nous morts de la main du Seigneur, dans le pays d'Égypte, assis près des marmites de viande et nous rassasiant de pain, tandis que vous nous avez amenés dans ce désert, pour faire mourir de faim tout ce peuple!"
Si seulement nous étions morts (mouthénou)
Le mot mouthénou est un verbe, et non un substantif comme mothénou avec un ‘holem. C’est comme ‘assonou (« que nous fassions »), ‘hanothénou (« que nous campions »), chouvénou (« que nous revenions »). Le Targoum Onqelos le rend comme il le fait pour : « si nous étions morts (lou mathnou) » (Bamidbar 14, 2), c’est-à-dire : « « si seulement nous étions morts »
16,4
L'Éternel dit à Moïse: "Je vais faire pleuvoir pour vous une nourriture céleste, le peuple ira en ramasser chaque jour sa provision et j'éprouverai de la sorte s'il obéit à ma doctrine ou non.
La chose du jour en son jour
Ils glaneront chaque jour la nourriture qui leur sera nécessaire le jour même, et non ce dont ils auront besoin pour le lendemain (Mekhilta)
Afin que je le mette à l’épreuve s’il marchera dans ma Tora ou non
S’ils observeront les mitswoth qui s’y rattachent : ne pas en laisser pour le lendemain, et ne pas sortir en glaner le Chabath
16,5
Le sixième jour, lorsqu'ils accommoderont ce qu'ils auront apporté, il se trouvera le double de leur récolte de chaque jour."
Ce sera le double
Pour le jour même et le lendemain
Le double
De ce qu’ils avaient l’habitude de glaner chacun des autres jours de la semaine. Voici ce que veulent dire, à mon avis, les mots : « ce qu’ils apporteront, ce sera le double » : Lorsqu’ils l’apporteront, ils y trouveront le double de la quantité qu’ils avaient glanée et mesurée chaque jour. C’est ce que veut dire : « Ils glanèrent du pain double » (verset 22). En le glanant, ils trouvaient pain double. C’est également ce que veut dire : « C’est pourquoi il vous donne, au sixième jour, le pain de deux jours » (verset 29). Il vous donne une bénédiction – en français : « foison » – dans la maison, pour remplir le ‘omer à deux reprises comme pain pour deux jours
16,6
Moïse et Aaron dirent à tous les enfants d'Israël: "Ce soir, vous reconnaîtrez que c'est l'Éternel qui vous a fait sortir du pays d'Égypte
Ce soir
Comme : « vers le soir »
Vous saurez que Hachem vous a fait sortir du pays d’Egypte
Puisque vous nous avez dit : « car vous nous avez fait sortir » (verset 3), sachez que ce n’est pas nous qui vous faisons sortir, mais Hachem, car Il suscitera pour vous des cailles
16,7
et demain, vous serez témoins de la gloire du Seigneur, lorsqu'il fera droit à vos murmures contre lui. Mais nous, que sommes nous, pour être l'objet de vos murmures?
Et le matin vous verrez
Il ne s’agit pas ici de « l’honneur », étant donné qu’il est écrit plus loin : « et voici que l’honneur de Hachem apparut dans la nuée » (verset 10). Mais voici ce qu’il a voulu leur dire : « Ce soir, vous saurez qu’Il détient le pouvoir de satisfaire à vos désirs, et Il vous donnera de la viande. Mais Il ne vous en donnera pas avec un visage rayonnant, car vous l’avez demandée de manière inconvenante et le ventre plein. Quant au pain que vous avez demandé, et ce à des fins nécessaires, vous verrez le matin, quand il tombera, la gloire du rayonnement de Sa face. Car Il vous le fera tomber avec amour, au matin où l’on dispose du temps pour le préparer, entre deux couches de rosée, comme posé dans un écrin
Vos récriminations sur Hachem
Comme : « qui sont sur Hachem. 
Et nous quoi
Quelle est notre importance 
Que vous récriminiez (talinou) sur nous
Vous les avez tous fait récriminer sur nous, vos fils, vos femmes, vos filles et le « ramassis ». Je suis tenu, étant donné la présence d’un daguéch dans le lamèd et la manière dont il est lu, [avec un waw prononcé comme un yod], d’expliquer le mot talinou comme étant au hif‘il, dans le sens de : « faire récriminer ». Car si cette lettre ne portait pas de daguéch, j’aurais expliqué le mot comme étant au qal, comme dans : « le peuple récrimina (wayalén) sur Mochè » (infra 17, 3). De même, s’il y avait un daguéch non suivi d’un yod, que l’on aurait lu : talonou, je l’aurais expliqué comme voulant dire : « se mettre à récriminer ». Le mot, dès lors, signifie : « faire récriminer les autres », comme à propos des explorateurs, dans : « ils ont fait récriminer (wayalinou) sur lui toute la communauté » (Bamidbar 14, 36), [où le mot wayalinou porte également un daguéch dans le lamèd, et un waw prononcé comme un yod]
16,8
Vous le verrez, ajouta Moïse, lorsque Dieu vous donnera, ce soir, de la viande pour vous nourrir et demain, du pain pour vous rassasier, accueillant ainsi les murmures que vous proférez contre lui, car que sommes-nous? ce n'est pas nous qu'atteignent vos murmures, c'est l'Éternel!"
De la viande à manger
Et non : « à satiété ». La Tora nous enseigne ici une règle de bonne conduite : on ne doit pas manger de la viande jusqu’à satiété (‘Houlin 84a). Et pourquoi leur a-t-on envoyé du pain le matin et de la viande le soir ? Parce qu’ils ont demandé du pain de manière correcte : l’homme ne peut pas vivre sans pain. Tandis que la viande, ils en ont demandé de manière inconvenante, puisqu’ils possédaient beaucoup de bétail et dans la mesure aussi où ils auraient pu s’en passer. C’est pourquoi Il la leur a donnée accompagnée de désagréments et non comme il aurait convenu (Yoma 75a et 75b)
Que vous faites récriminer sur Lui
Que vous faites récriminer par les autres qui vous entendent récriminer
16,9
Moïse dit à Aaron: "Dis à toute la communauté des enfants d'Israël: ‘Approchez-vous de l'Éternel, car il a entendu vos murmures.’ "
Approchez-vous
De l’endroit où descendra la nuée
16,10
Comme Aaron parlait ainsi à toute la communauté des enfants d'Israël, ils se tournèrent du côté du désert et voici que la majesté divine apparut dans le nuage.
16,11
L'Éternel parla ainsi à Moïse:
16,12
"J'ai entendu les murmures des Israélites. Parle-leur en ces termes: ‘Vers le soir vous mangerez de la viande, au matin vous vous rassasierez de pain et vous reconnaîtrez que moi, l'Éternel, je suis votre Dieu.’ "
16,13
En effet, le soir, les cailles arrivèrent et couvrirent le camp et le matin, une couche de rosée s'étendait autour du camp.
La caille
C’est une espèce parmi les oiseaux, très gras (Yoma 75b)
Il y eut une couche de rosée
La rosée se posait sur la manne, alors qu’il est écrit ailleurs : « et à la descente de la rosée… » (Bamidbar 11, 9). La rosée descendait sur terre, puis descendait sur elle la manne, puis descendait une nouvelle couche de rosée, si bien que la manne était come déposée dans un écrin (Yoma 75b, Mekhilta)
16,14
Cette couche de rosée ayant disparu, on vit sur le sol du désert quelque chose de menu, de floconneux, fin comme le givre sur la terre.
La couche de rosée monta
Au lever du soleil, la rosée qui couvrait la manne montait vers lui, de la manière dont la rosée s’élève vers le soleil. Même si tu remplis de rosée une coquille d’œuf dont tu refermes ensuite l’ouverture, et que tu l’exposes au soleil, la rosée montera d’elle-même dans l’air. Nos maîtres nous enseignent que la rosée s’élevait de la terre dans les airs, et que lorsqu’elle montait, la couche de manne devenait apparente. Ils la voyaient, « et voici, sur la face du désert… » ((Midrach tan‘houma)
Une substance menue
Une substance fine
Floconneuse (me‘houspas)
Découverte. Le mot ne figure nulle part ailleurs dans le texte. A rapprocher de ‘hafissa et dlousqema dans la michna (Guitin 3, 3 et Baba Metsi‘a 1, 8) : une pochette et un coffret. Lorsque la première couche de rosée s’est retirée, ils ont vu une chose fine et enveloppée entre les deux couches de rosée. Le Targoum Onqelos le rend par : meqalaf, tout comme dans : « découvrant (ma‘hsof) le blanc qui était sur les bâtons » (Beréchith 30, 37)
Comme le givre
En français médiéval : « gelede ». Le Targoum Onqelos le rend par : « mince comme de la chaux », en employant le même mot que dans : « comme des pierres calcaires » (Yecha’ya 27, 9). Il s’agit d’une couleur noire, comme celle dont on parle à propos de ce dont on se sert pour couvrir le sang [après l’abattage] : la chaux et la poudre d’arsenic (‘Houlin 88b). Fine comme de la chaux, comme de la gelée sur le sol, en ce sens qu’elle était fine comme de la chaux, gelée comme de la glace étendue sur le sol. Ainsi doit-on comprendre l’expression : « menue comme le givre sur la terre » : étendue comme une poudre, et compacte comme de la gelée. Le mot daq (« menu ») correspond au français médiéval : « tenves », c’est-à-dire qu’elle formait une croûte fine par dessus. Le Targoum Onqelos ajoute au texte hébreu le mot kheguir, qui n’a pas de correspondant dans le texte
16,15
A cette vue, les enfants d'Israël se dirent les uns aux autres: "Qu'est ceci?" car ils ne savaient ce que c'était. Et Moïse leur dit: "C'est là le pain que l'Éternel vous donne pour nourriture.
C’est une man
Le mot man désigne la préparation d’un aliment, comme dans : « le roi prépara (wayeman) pour eux » (Daniel 1, 5)
Car ils ne savaient ce que c’était
Pour pouvoir l’appeler par son nom
16,16
Voici ce qu'a prescrit l'Éternel: Recueillez-en chacun selon ses besoins: un ômer par tête; autant chacun a de personnes dans sa tente, autant vous en prendrez."
Un ‘omer
C’est le nom d’une mesure
Le nombre de vos âmes
Vous en prendrez un ‘omer par tête, selon le nombre des âmes de chacun vivant sous sa tente
16,17
Ainsi firent les enfants d'Israël: ils en ramassèrent, l'un plus, l'autre moins."
L’un plus et l’autre moins
Certains en ont glané plus, d’autres moins. Mais arrivé chez lui, lorsqu’il a mesuré sa glanure avec un ‘omer, chacun a découvert que celui qui avait glané beaucoup n’avait pas plus qu’un ‘omer par habitant de sa tente, et que celui qui avait glané peu n’avait pas moins qu’un ‘omer par tête. Tel a été le grand miracle qui s’y est produit (V. Yoma 75a)
16,18
Puis ils mesurèrent à l'étrier. Or, celui qui en avait beaucoup pris n'en avait pas de trop, celui qui en avait peu n'en avait pas faute, chacun avait recueilli à proportion de ses besoins.
16,19
Moïse leur dit: "Que nul n'en réserve pour le lendemain."
16,20
N'écoutant point Moïse, quelques-uns gardèrent de leur provision pour le lendemain, mais elle fourmilla de vers et se gâta. Et Moïse s'irrita contre eux.
Des hommes en laissèrent
Dathan et Aviram (Chemoth raba)
Il pullula (wayaroum) des asticots
Le verbe wayaroum a le même sens que rima (« vermine »)
Il fut nauséabond
Le verset inverse l’ordre des événements : Il a commencé par être nauséabond, puis à regorger d’asticots, comme dans : « et elle ne fut pas nauséabonde, et il n’y eut pas de vermine en elle » (verset 20). C’est ainsi que les choses se passent lorsqu’ils y a des vers (Mekhilta)
16,21
Ils recueillirent cette substance tous les matins, chacun en raison de sa consommation; lorsque le soleil l'échauffait, elle fondait.
Le soleil chauffait
Ce qui était resté dans les champs se liquéfiait pour se transformer en ruisseaux. Cerfs et chevreuils venaient s’y désaltérer, et les nations du monde les prenaient en chasse et y trouvaient le goût de la manne. Ils apprenaient ainsi les mérites d’Israël (Mekhilta). Le Targoum Onqelos rend wenamas par pechar (« eau tiède »). Le soleil la chauffait et la tiédissait
Elle fondait
En français médiéval : « destemprer ». On trouve le même mot araméen pachar dans le traité Sanhèdrin (67b)
16,22
Mais il advint, au sixième jour, qu'ils recueillirent une provision double, deux ômer par personne; tous les phylarques de la communauté vinrent l'annoncer à Moïse.
Ils glanèrent du pain double (michnè)
Lorsqu’ils ont mesuré dans leurs tentes ce qu’ils avaient glané, ils ont trouvé le double, deux ‘omer par personne. Quant au midrach, il interprète le mot michnè comme si le texte portait mechounè (« changé »). Il était changé, ce jour-là, en mieux, quant à l’odeur et quant au goût (Mekhilta). [Car pourquoi, sinon, préciser qu’il était « double », alors qu’il est spécifié ensuite qu’il y en avait « deux ‘omer pour chacun » ?
Ils racontèrent à Mochè
Ils lui ont demandé en quoi ce jour-là était différent des autres (Mekhilta). D’où nous apprenons qu’il ne leur avait pas encore enseigné le paragraphe sur le Chabath qu’il avait reçu ordre de leur transmettre dans : « Ce sera, le sixième jour, qu’ils prépareront… » (verset 5). Ce n’est que lorsqu’ils sont venus lui poser cette question qu’il leur a dit : « “C’est ce qu’a déclaré Hachem…” (verset 23) et que j’avais ordre de vous dire ». Voilà pourquoi il a été puni, et ce dans : « Jusqu’à quand refuserez-vous… » (verset 28), réprobation dont il n’a pas été exclu
16,23
Il leur répondit: "C'est ce qu'a dit le Seigneur: Demain est le sabbat solennel, le saint chômage en l'honneur de l'Éternel! Ce que vous avez à cuire, cuisez-le, à faire bouillir, faites-le bouillir aujourd'hui et toute la provision restante, gardez-la en réserve pour demain."
Ce que vous ferez cuire
Ce que vous voulez faire cuire au four, faites-le cuire aujourd’hui, le tout pour deux jours. Et ce que vous avez besoin de faire bouillir dans l’eau, faites-le bouillir aujourd’hui. Le mot afiya (« cuisson ») s’applique au pain, et le mot bichoul (« ébullition ») à un plat cuisiné
En garde
Vous le mettrez de côté
16,24
Ils la réservèrent pour le lendemain, comme l'avait ordonné Moïse et elle ne se gâta point et il ne s'y mit point de vers.
16,25
Moïse dit: "Mangez-la aujourd'hui, car c'est aujourd'hui sabbat en l'honneur de l'Éternel, aujourd'hui vous n'en trouveriez point aux champs.
Mochè dit : Mangez-la aujourd’hui…
Ils sont venus le matin, au moment où ils avaient l’habitude de partir pour la ramasser, et ont demandé : « Allons-nous sortir ou non ? » Il a répondu : « Mangez ce que vous avez ! ». Ils sont revenus vers le soir et ont demandé : « Faut-il que nous sortions ? » Il a répondu : « C’est Chabath aujourd’hui ! » Il a vu qu’ils étaient anxieux, se demandant si la manne avait cessé et si elle allait ne plus tomber. Il leur a dit : « Aujourd’hui vous ne la trouverez pas. » Que veut dire : « aujourd’hui » ? « Aujourd’hui vous ne la trouverez pas, mais demain vous la trouverez » (Mekhilta)
16,26
Six jours de suite vous en recueillerez; mais le septième jour, jour de chômage, il n'y en aura point."
Et le septième jour
C’est Chabath, de la manne « il n’y en aura pas ». Le verset ne sert qu’à inclure Yom Kippour et les jours de fête (Mekhilta)
16,27
Or, le septième jour, quelques-uns du peuple allèrent à la récolte, mais ils ne trouvèrent rien.
16,28
L'Éternel dit à Moïse: "Jusqu'à quand vous refuserez-vous à garder mes préceptes et mes enseignements?
Jusqu’à quand refusez-vous
Comme le dit un dicton populaire, « le chou [la collectivité] est frappé en même temps que l’épine [le pécheur individuel] » : A cause des méchants, les justes sont réprimandés eux aussi (Baba Qama 92a)
16,29
Considérez que l'Éternel vous a gratifiés du sabbat! c'est pourquoi il vous donne, au sixième jour, la provision de deux jours. Que chacun demeure où il est, que nul ne sorte de son habitation le septième jour."
Voyez
De vos propres yeux que Hachem, dans Sa gloire, vous instruit sur le Chabath. Car Il accomplit un miracle à chaque veille du Chabath en vous donnant du pain pour deux jours
Restez chaque homme chez soi
C’est sur ce verset que se sont appuyés les Sages pour fixer à quatre coudées la limite à ne pas dépasser lorsqu’on sort des limites permises le Chabath : trois coudées pour soi et une pour l’extension des mains et des jambes (‘Erouvin 51a)
Que pas un homme ne sorte
Ce sont les deux mille coudées de la distance qu’il est permis de parcourir le Chabath. Cela n’est pas écrit explicitement, car les règles qui régissent cette distance ont été fixées par les Sages (‘Erouvin 46a), et ce verset vise essentiellement ceux qui glanaient la manne (Mekhilta)
16,30
Et le peuple chôma le septième jour.
16,31
La maison d'Israël donna à cette substance le nom de manne. Elle ressemblait à de la graine de coriandre, était blanche et avait la saveur d'un beignet au miel.
Et elle était comme de la graine de coriandre
Une plante dont le nom en français médiéval est : « coliandre » et dont la graine est ronde, et pas blanche. Mais la manne était blanche (Yoma 75b), et on ne la compare à la graine de coriandre qu’en raison de sa forme ronde. Elle était comme de la graine de coriandre, et elle était blanche de surcroît
Comme un beignet
De la pâte frite dans du miel, appelée isqeritawan dans la langue de la michna (‘Halla 1, 4 ; Bikourim 1, 2 et 2, 3), ainsi que dans le Targoum Onqelos
16,32
Moïse dit: "Voici ce qu'a ordonné le Seigneur: ‘Qu'un ômer plein de cette manne reste en dépôt pour vos générations, afin qu'elles connaissent le pain dont je vous ai nourris dans le désert, lorsque je vous ai fait sortir du pays d'Égypte.’ "
En dépôt
A mettre de côté
Pour vos générations
A l’époque de Yirmeya, lorsque celui-ci adressait aux gens des reproches en leur disant : « Pourquoi n’étudiez-vous par la Tora ? », ils lui répondaient : « Devrions-nous cesser de travailler pour étudier la Tora ? De quoi vivrions-nous ? ». Il leur exhibait alors le flacon de manne et leur disait : « O génération ! Voyez la parole de Hachem ! » (Yirmeya 2, 31). Il ne disait pas : « Ecoutez ! », mais : « Voyez ! » Voici ce dont se sont nourris vos ancêtres ! Hachem dispose de nombreux messagers pour préparer la nourriture de ceux qui Le craignent (Mekhilta)
16,33
Moïse dit à Aaron: "Prends une urne et y dépose un plein ômer de manne et place-la devant l'Éternel, comme souvenir pour vos générations."
Un flacon
Une fiole en argile, ainsi que le rend le Targoum Onqelos
Et pose-le devant Hachem
Devant l’arche. Ce verset, tout en étant écrit dans le chapitre de la manne, n’a été spécifié qu’après la construction du tabernacle
16,34
Ainsi que l'Éternel l'avait prescrit à Moïse, Aaron la déposa devant l'arche du Statut, comme souvenir.
16,35
Les enfants d'Israël mangèrent de la manne quarante ans, jusqu'à leur arrivée en pays habité; cette manne, ils en mangèrent jusqu'à leur arrivée aux confins du pays de Canaan.
Quarante ans
Ne manque-t-il pas trente jours, puisque la manne a commencé de tomber le quinze iyar et a cessé le quinze nissan, comme il est écrit : « la manne cessa le lendemain [de Pessa‘h] » (Yehochou‘a 5, 12) ? Ce verset nous apprend que les enfants d’Israël ont découvert un goût de la manne dans les gâteaux emportés d’Egypte
Vers un pays habité
Après la traversée du Yardén (Qiddouchin 38a). Car la terre située de l’autre côté du Yardén était habitée et bonne, comme il est écrit : « Je passerai donc, je verrai le bon pays qui est de l’autre côté du Yardén » (Devarim 3, 25). Le mot yatévta donné par le Targoum Onqelos signifie : « habité »
Vers l’extrémité du pays de Kena‘an
Au commencement de la frontière, avant d’avoir traversé le Yardén. Ce sont les plaines de Moav. N’y a-t-il pas ici contradiction ? La manne a cessé de tomber, en fait, dans les plaines de Moav, le sept adar, jour de la mort de Mochè. Et la manne qu’ils ont recueillie ce jour-là leur a suffi jusqu’à ce qu’ils présentent le ‘omer le seize nissan, comme il est écrit : « Ils ont mangé de la production du pays à partir du lendemain de Pessa‘h… » (Yehochou‘a 5, 11)
16,36
Quant à l'ômer, c'est la dixième partie de l'êpha.
Un dixième du eifa
Le eifa contient trois séa, et le séa six qab, et le qab quatre log, et le log six fois le volume d’un œuf. En conséquence, le dixième du eifa représente quarante-trois fois le volume d’un œuf, plus un cinquième. C’est la mesure pour le prélèvement de la pâte et pour les oblations (‘Erouvin 83b)
17,1
Toute la communauté des enfants d'Israël partit du désert de Sîn pour diverses stations, sur l'ordre du Seigneur. Ils campèrent à Refidîm, où il n'y avait point d'eau à boire pour le peuple.
17,2
Le peuple querella Moïse, en disant: "Donnez-nous de l'eau, que nous buvions!" Moïse leur répondit: "Pourquoi me cherchez-vous querelle? pourquoi tentez-vous le Seigneur?"
Pourquoi mettez-vous à l’épreuve
En demandant s’Il pourra donner de l’eau dans un pays aride
17,3
Alors, pressé par la soif, le peuple murmura contre Moïse et dit: "Pourquoi nous as-tu fait sortir de l'Égypte, pour faire mourir de soif moi, mes enfants et mes troupeaux?"
17,4
Moïse se plaignit au Seigneur, en disant: "Que ferai-je pour ce peuple? Peu s'en faut qu'ils ne me lapident"
Encore un peu
Si j’attends « encore un peu », ils me lapideront
17,5
Le Seigneur répondit à Moïse: "Avance-toi à la tête du peuple, accompagné de quelques-uns des anciens d'Israël; cette verge, dont tu as frappé le fleuve, prends-la en main et marche.
Passe devant le peuple
Tu verras alors s’ils te lapident. Pourquoi as-tu calomnié mes enfants ? (Midrach tan‘houma)
Et prends avec toi parmi les anciens d’Israël
Pour un témoignage. Afin qu’ils voient que c’est toi qui as fait sortir l’eau du rocher, et que l’on ne dise pas que des sources existaient déjà auparavant (Mekhilta)
Et ton bâton avec lequel tu as frappé le fleuve
Que veut dire : « avec lequel tu as frappé le fleuve » ? Israël disait que le bâton ne servait qu’à punir, puisque c’est lui qui avait frappé les Egyptiens de plaies multiples, en Egypte comme sur la mer. C’est pourquoi il est écrit : « avec lequel tu as frappé le fleuve », afin qu’ils voient maintenant qu’ils peut servir aussi pour le bien (Mekhilta)
17,6
Je vais t'apparaître là-bas sur le rocher, au mont Horeb; tu frapperas ce rocher et il en jaillira de l'eau et le peuple boira." Ainsi fit Moïse, à la vue des anciens d'Israël.
Tu frapperas le rocher
Il n’est pas écrit : « sur » le rocher, mais : « dans » le rocher (batsour). D’où nous apprenons que le bâton était fait d’un matériau dur appelé saphir, sous l’action duquel le rocher s’est fendu
17,7
On appela ce lieu Massa et Meriba, à cause de la querelle des enfants d'Israël et parce qu'ils avaient tenté l'Éternel en disant: "Nous verrons si l'Éternel est avec nous ou non!"
17,8
Amalec survint et attaqua Israël à Refidim.
Vint ‘Amaleq
La contiguïté de ce paragraphe avec ce qui précède nous apprend ceci : « Je suis toujours avec vous, et prêt à pourvoir à tous vos besoins. Vous venez de dire : “Y a-t-il Hachem au milieu de nous, ou non ?” Sur votre vie ! Un chien va venir vous mordre. Vous crierez alors vers moi et vous saurez où je suis. » Cela ressemble à un homme qui avait chargé son fils sur ses épaules et pris la route. L’enfant voit un objet et lui dit : « Père, prends cet objet et donne-le moi ! » Le père le lui donne, et ainsi de suite une deuxième et une troisième fois. Plus tard, ils rencontrent un homme, et l’enfant lui demande : « As-tu vu mon père ? » Son père lui dit alors : « Ne sais-tu pas où je suis ? » Il le pose à terre, sur quoi vient le chien qui le mord (Pessiqta rabathi)
17,9
Moïse dit à Josué: "Choisis des hommes et va livrer bataille à Amalec; demain, je me tiendrai au sommet de cette colline, la verge divine à la main."
Choisis-nous
Il l’a mis sur le même plan que lui. D’où l’on apprend : « Que l’honneur de ton élève te soit aussi précieux que le tien, et l’honneur de ton collègue aussi précieux que le respect dû à ton maître ! » (Avoth 4, 12). D’où sait-on ceci ? De : « Aharon dit à Mochè : De grâce mon maître ! » (Bamidbar 12, 11), où Aharon, bien que plus âgé que son frère, s’adresse à lui comme à un maître. « Et le respect dû à ton maître aussi précieux que la crainte du ciel » (Avoth ibid.). On le sait de : « Mon maître Mochè, empêche-les ! » (Bamidbar 11, 28), c’est-à-dire : Mon maître Mochè, détruis-les pour les supprimer du monde ! Ils méritent d’être détruits pour s’être rebellés contre toi tout comme s’ils s’étaient rebellés contre le Saint béni soit-Il (Mekhilta)
Et sors
Sors de la nuée protectrice et combats-le (Mekhilta)
Demain
Au moment du combat « moi-même me tiendrai debout »
Choisis-nous des hommes
Forts et attentifs à ne pas pécher, afin que leur mérite les assiste. Autre explication : Choisis-nous des hommes qui sachent déjouer la sorcellerie dont usent les ‘Amaléqis (Mekhilta)
17,10
Josué exécuta ce que lui avait dit Moïse, en livrant bataille à Amalec, tandis que Moïse, Aaron et Hour montèrent au haut de la colline.
Et Mochè
D’où l’on apprend qu’il faut, un jour de jeûne, pouvoir faire appel à trois officiants. Car ils jeûnaient ce jour-là (Mekhilta)
‘Hour
C’était le fils de Miryam et de son mari Calév (Sota 11b)
17,11
Or, tant que Moïse tenait son bras levé, Israël avait le dessus; lorsqu'il le laissait fléchir, c'est Amalec qui l'emportait.
Lorsque Mochè élevait sa main
Est-ce que ce sont les mains de Mochè qui ont gagné la guerre ? On se référera à ce sujet au traité Roch hachana (29a)
17,12
Les bras de Moïse s'appesantissant, ils prirent une pierre qu'ils mirent sous lui et il s'assit dessus; Aaron et Hour soutinrent ses bras, l'un de çà, l'autre de là et ses bras restèrent fermes jusqu'au coucher du soleil.
Et les mains de Mochè étaient pesantes
Il avait négligé d’accomplir lui-même la mitswa et en avait chargé un autre. C’est pourquoi ses mains sont devenues lourdes (Mekhilta)
Ils prirent
Aharon et ‘Hour
Une pierre
Et il ne s’est pas assis sur un coussin ou un oreiller. Il a dit : « Israël est dans la souffrance ! Je serai donc moi aussi dans la souffrance avec eux ! » (Ta‘anith 11a)
Et ses mains furent confiance
Les mains de Mochè se tendaient avec confiance vers le ciel, en une prière assurée et sereine
Jusqu’à ce que vînt le soleil
Les ‘Amaléqis, usant de l’astrologie, calculaient les heures pour déterminer celle où ils l’emporteraient. Mochè a alors arrêté le soleil, jetant la confusion dans les horaires (Midrach tan‘houma)
17,13
Josué triompha d'Amalec et de son peuple, à la pointe de l'épée.
Yehochou‘a affaiblit
Il a décapité les plus forts et n’a épargné que les plus faibles, ne les tuant pas tous. D’où nous apprenons qu’il a agi ainsi sur ordre de la chekhina (Midrach tan‘houma)
17,14
L'Éternel dit à Moïse: "Consigne ceci, comme souvenir, dans le Livre et inculque-le à Josué: ‘que je veux effacer la trace d'Amalec de dessous les cieux.’ "
Ecris ceci pour mémorial
Que ‘Amaleq a été le premier de tous les peuples à attaquer Israël (Mekhilta)
Et mets aux oreilles de Yehochou‘a
Celui qui fera entrer Israël dans sa terre, afin qu’il ordonne à Israël de lui régler son dû. On trouve ici une allusion faite à Mochè que c’est Yehochou‘a qui fera entrer Israël en Terre sainte (Mekhilta)
Qu’effacer
C’est pour cette raison-ci que je te l’ordonne : Je veux l’effacer
17,15
Moïse érigea un autel, qu'il nomma: "Dieu est ma bannière."
Il appela son nom
De l’autel
Hachem
Le Saint béni soit-Il nous a fait ici un grand miracle. Ce n’est pas que l’autel ait été appelé : « Hachem », mais quiconque rappellera le nom de l’autel se souviendra du miracle qu’Il a fait : « Hachem est notre miracle ! » (V. Rachi sous Beréchith 33, 20)
17,16
Et il dit: "Puisque sa main s'attaque au trône de l'Éternel, guerre à Amalec de par l'Éternel, de siècle en siècle!"
Il dit
Mochè
Puisqu’une main s’attaque au trône (kés) de Qa
La main du Saint béni soit-Il s’est dressée pour jurer, par Son trône, qu’il y aura toujours guerre et haine contre ‘Amaleq. Et pourquoi le mot « trône » est-il écrit kés, et non kissé [en entier] ? De même, pourquoi le nom de Hachem (Qa) est-il amputé de la moitié des lettres qui le composent ? Le Saint béni soit-Il a juré que Son Nom ne sera complet et Son trône complet que lorsque le nom de ‘Amaleq aura été entièrement effacé (Midrach tan‘houma). Et c’est quand Il aura effacé son nom que le Sien sera complet et son trône complet, comme il est écrit : « L’ennemi est détruit, il est en ruines pour toujours » (Tehilim 9, 7). Il s’agit de ‘Amaleq, dont il est écrit : « Et sa fureur il la garde “pour toujours” » (‘Amos 1, 11). Il est écrit aussi : « Tu as détruit les ennemis, leur souvenir a péri » (Tehilim ibid.), suivi de : « et Hachem demeurera “toujours” », où le Nom de Hachem est écrit au complet, et de : « Il établit Son trône pour la justice ». C’est alors que Son trône sera complet
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