Une fois toute sa famille réunie en Egypte, Yossef présente ses deux fils à son père, Yaacov, afin que le patriarche les bénisse. Or, il les place de telle façon que Yaacov pose sa main droite sur la tête de l’aîné et la gauche sur celle du cadet. Mais voilà que son père pose sa droite sur Ephraïm, le faisant ainsi surpasser son frère aîné Ménaché ! Fort surpris, Yossef ne comprend pas le geste de son père, d’autant plus que c’est justement le fait d’avoir favorisé un fils parmi d’autres qui lui a valu de pleurer pendant vingt-deux années la disparition de Yossef.

Chez les ‘hassidim ‘habad, on raconte ainsi la parabole suivante…

 

Un ‘hassid quitta sa famille et se rendit chez l’illustre Rabbi Chalom Dov Ber zatsal - plus connu sous l’acrostiche de « Rachab » - pour une période de quelques semaines afin de tenter de s’élever spirituellement du monde matériel dans lequel il était plongé pendant toute l’année. Il remarqua que le rabbi multipliait ses efforts à rapprocher des Juifs qui, apparemment, n’avaient pas une importance pouvant justifier l’estime et le temps précieux que justement le Rabbi leur accordait.

Il profita donc d’une entrevue avec le Rabbi pour le questionner à ce sujet. 

Le rabbi ignora sa question et lui demanda quelle était sa profession. Il répondit qu’il était diamantaire et qu'il voyageait donc de ville en ville pour vendre des gemmes.
Le rabbi lui demanda s’il avait en sa possession quelques pierres et le ‘hassid s’empressa de sortir de sa poche une sacoche qu’il vida sur la table. Les pierres brillaient de mille feux et le ‘hassid attendait, les yeux fixés sur son rabbi… 

Ce dernier, après avoir examiné les pierres précieuses, se tourna vers le ‘hassid et lui dit: « Je ne vois pas ce que ces cailloux ont de spécial et pourquoi ils ont une telle valeur ! ».

Le ‘hassid répondit alors au rabbi : « Il faut être spécialisé dans le diamant pour comprendre et pouvoir estimer la valeur de chaque pierre… ».

Ce à quoi le Rabbi rétorqua avec un fin sourire : « Il faut également être spécialiste des âmes afin de savoir les apprécier à leur juste valeur. Des gens simples ont parfois une valeur inestimable pour ceux qui savent que chaque néchama est un joyau ». 
Face à ses deux petits-fils, Yaakov pouvait estimer avec une profonde pertinence la vraie valeur de chacun d'eux, et il agit en conséquence...