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Toledot
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25,19
Ceci est l'histoire d'Isaac, fils d'Abraham: Abraham engendra Isaac.
Et celles-ci sont les générations de Yits‘haq
Ya‘aqov et ‘Essaw dont il sera question ci-après
Avraham engendra Yits‘haq
Le texte, après avoir dit : « Yits‘haq, fils d’Avraham », est tenu d’ajouter : « Avraham engendra Yits‘haq ». En effet, les moqueurs de l’époque disaient que c’est d’Avimèlekh que Sara était devenue enceinte, puisqu’elle était demeurée si longtemps avec Avraham sans avoir eu d’enfants. Qu’a fait le Saint béni soit-Il ? Il a modelé le visage de Yits‘haq à la ressemblance de celui d’Avraham, et tout le monde a pu ainsi témoigner que celui-ci était bien son père. C’est la raison pour laquelle il est écrit ici : « Yits‘haq, fils d’Avraham », étant donné qu’il était désormais prouvé que « Avraham a engendré Yits‘haq » (Midrach tan‘houma Toldoth 1, Baba Metsi‘a 87a)
25,20
Isaac avait quarante ans lorsqu'il prit pour épouse Rébecca, fille de Bathuel, l'Araméen, du territoire d'Aram, sœur de Laban, l'Araméen.
Yits‘haq avait quarante ans
Lorsqu’Avraham est revenu du Mont Moria, il a appris la naissance de Rivqa (supra 22, 20). Yits‘haq était alors âgé de trente-sept ans, puisque Sara est morte à ce moment-là, et qu’il s’est écoulé cette durée entre sa naissance et son sacrifice, et donc la mort de Sara. Sara avait en effet quatre-vingt-dix ans à la naissance de Yits‘haq et elle est morte à cent vingt-sept ans, ainsi qu’il est écrit : « la vie de Sara fut de cent ans et vingt ans et sept ans » (supra 23, 1). Yits‘haq avait par conséquent trente-sept ans à la naissance de Rivqa. Il a attendu qu’elle ait trois ans et l’a alors épousée
Fille de Bethouel
Ne savions-nous pas déjà qu’elle était « fille de Bethouel, de Padan Aram, et sœur de Lavan » ? Si le texte le répète ici, c’est pour faire son éloge : Elle était fille d’un homme impie, sœur d’un impie, habitant un pays peuplé de gens impies, et elle n’a pas suivi leur exemple (Beréchith raba 63, 4)
De Padan Aram
Il existe deux Aram : Aram Naharayim et Aram Tsova. D’où le nom de Padan qui signifie « couple », comme dans : « un couple (tsèmèd) de bœufs » (I Chemouel 11,7), que le Targoum traduit par : padan tourim. D’autres expliquent padan aram comme signifiant « le champ de Aram » (Hoché‘a 12, 13), « champ » se disant en arabe : padan
25,21
Isaac implora l’Éternel au sujet de sa femme parce qu'elle était stérile; l'Éternel accueillit sa prière et Rébecca, sa femme, devint enceinte.
Yits‘haq implora
[Le verbe est à la forme active]. Il a multiplié sa prière avec insistance
Hachem se laissa implorer par lui
[Le verbe est à la forme passive]. Il s’est laissé gagner par la prière et a accordé ce qu’on lui demandait. Je pense que la racine ‘ayin taw reich exprime toujours l’insistance et la répétition du même acte, comme dans : « une abondance (‘athar) de nuée d’encens » (Ye‘hezqel 8, 11), ou dans : « vous avez multiplié (weha’tartem) vos paroles contre moi » (Ye‘hezqel 35, 13), ou dans « une profusion (wena’toroth) de baisers de l’ennemi » (Michlei 27, 6) : ils sont bien trop nombreux et ils sont à charge. En français médiéval : « encreisement »
Au sujet de sa femme (littéralement : « face à sa femme »)
Yits‘haq se tenait dans un coin et priait. Rivqa se tenait dans au autre coin et priait elle aussi (Yevamoth 64a, Beréchith raba 63, 5)
Hachem se laissa implorer par lui
Par lui, et pas par elle, parce que la prière d’un juste fils de juste ne ressemble pas à celle d’un juste fils d’un impie
25,22
Comme les enfants s'entre poussaient dans son sein, elle dit "Si cela est ainsi, à quoi suis-je destinée!" Et elle alla consulter le Seigneur.
Se heurtaient
On conviendra que ce verset appelle une interprétation midrachique, car il laisse dans l’ombre le rapport qui existe entre ces « heurts » et l’exclamation : « si cela est ainsi, à quoi suis-je destinée ? ». Nos maîtres expliquent que le mot a le sens de « courir ». Quand elle passait devant les « portes de Tora » de Chem et de ‘Evèr, Ya‘aqov se mettait à courir et « heurtait » pour sortir. Et lorsqu’elle passait devant les « portes de l’idolâtrie », c’est ‘Essaw qui se mettait à courir et « heurtait » pour sortir (Beréchith raba 63, 6). Autre explication : Ils se heurtaient l’un contre l’autre, se disputant l’héritage des deux mondes
Elle dit : S’il en est ainsi
Si les souffrances de la grossesse sont si intenses..
... Pourquoi suis-je là ?
Pourquoi avoir tant désiré cette grossesse et avoir tant prié pour elle 
Elle alla
A l’école de Chem et de ‘Evèr
Consulter Hachem
Pour qu’Il lui dise comment cela se terminera
25,23
Le Seigneur lui dit: "Deux nations sont dans ton sein et deux peuples sortiront de tes entrailles; un peuple sera plus puissant que l’autre et l’aîné obéira au plus jeune."
Hachem lui dit
Par l’intermédiaire d’un messager (Beréchith raba 63, 17). Chem recevait l’inspiration de l’esprit saint, et il lui en transmettait le message
Deux nations sont dans ton ventre
Le mot « nations » (goyim) est écrit dans une forme défective (sans waw, comme pour pouvoir être lu : guéyim [« de grands personnages »]), allusion à Antonin [descendant de ‘Essaw] et à Rabi [Rabi Yehouda haNassi, descendant de Ya‘aqov ], à la table desquels il n’a jamais manqué ni radis ni laitues, en été comme en hiver (‘Avoda Zara 11a)
Et deux peuples
Le mot leom (« nation ») présuppose toujours la puissance royale (‘Avoda Zara 2b)
Sortiront de tes entrailles
Ils se sépareront dès leur sortie des entrailles de leur mère, pour aller l’un vers son impiété, l’autre vers son intégrité
Un peuple sera plus puissant que l’autre
Ils ne seront jamais égaux en grandeur. Lorsque l’un des deux s’élèvera, l’autre s'effondrera, ainsi qu’il est écrit : « je vais être comblée, maintenant qu’elle est ruinée » (Ye‘hezqel 26, 2). Tyr n’a été comblée que lorsque Jérusalem a été ruinée (Meguila 6a)
25,24
L'époque de sa délivrance arrivée, il se trouva qu'elle portait des jumeaux.
Ses jours pour engendrer furent remplis
Tandis qu’on dira à propos de Tamar : « ce fut, au moment de son engendrement » (infra 38, 27). Ses jours n’étaient pas « remplis », car elle a mis ses enfants au monde à sept mois
Et voici des jumeaux
Le mot « jumeaux » est écrit ici dans une forme défective (tomim, sans waw ni yod), alors que chez Tamar il est écrit en entier : teomim. Car les deux enfants de Tamar seront l’un et l’autre des justes, tandis qu’il y a ici un juste et un impie (Beréchith raba 63, 8)
25,25
Le premier qui sortit était roux et tout son corps pareil à une pelisse; on lui donna le nom d'Ésaü.
Roux
Indication qu’il versera le sang
Comme une pelisse chevelue
Plein de poils, tel un vêtement de laine plein de poils. En français médiéval : « flocheide »
Ils appelèrent son nom ‘Essaw
De la racine ‘assé (« faire »). Tout le monde l’a appelé ainsi parce qu’il était « fait », c’est-à-dire qu’il était venu au monde tout velu, comme un homme d’âge mûr
25,26
Ensuite naquit son frère tenant de la main le talon d'Ésaü et on le nomma Jacob. Isaac avait soixante ans lors de leur naissance.
Et après cela sortit son frère
J’ai entendu une interprétation midrachique qui prend ce texte au pied de la lettre : Il était juste que Ya’aqov saisît son frère au talon pour le retenir, car il était le produit de la première goutte de semence, ‘Essaw étant le fruit de la seconde. On peut comparer cette situation à un tuyau dont l’ouverture est étroite. Si l’on y fait glisser deux cailloux l’un après l’autre, celui qui sera entré en premier sortira en dernier, et celui qui sera entré le dernier sortira le premier. C’est ainsi que ‘Essaw, créé en dernier, est sorti en premier, et que Ya‘aqov, créé le premier, est sorti le dernier. Voilà pourquoi il le « tenait », afin d’être le premier par la naissance comme il l’avait été par la création. Comme c’est lui qui « a ouvert la matrice », c’est à lui que sera attribué le droit d’aînesse
Le talon de ‘Essaw
Signe que l’un, [en l’occurrence ‘Essaw], n’aura même pas terminé sa période de domination que l’autre, [à savoir Ya‘aqov], se dressera pour lui reprendre le pouvoir
Il appela son nom Ya‘aqov
C’est le Saint béni soit-Il qui l’a appelé ainsi (Midrach tan‘houma Chemoth 4). [Certaines versions ajoutent : Il a dit à ceux qui avaient nommé ‘Essaw : « Vous venez de donner un nom à votre premier-né ! A moi maintenant de donner un nom à mon fils premier-né ! » (voir Chemoth 4, 23). Voilà pourquoi il est écrit : « Il appela son nom Ya‘aqov »]. Autre explication : C’est son père qui l’a appelé ainsi parce qu’il avait tenu le « talon » (‘aqév) de ‘Essaw
Soixante ans
Il s’est écoulé dix ans entre son mariage avec Rivqa et le moment où, ayant atteint l’âge de treize ans, elle a pu devenir enceinte. Il a, pendant ces dix ans, espéré et attendu comme l’avait fait son père avec Sara. Il s’est alors rendu compte qu’elle était stérile, et il a prié pour elle. Mais il n’a pas voulu épouser une servante, car le sacrifice au Mont Moria avait fait de lui une offrande entièrement consacrée à Dieu
25,27
Les enfants ayant grandi, Ésaü devint un habile chasseur, un homme des champs, tandis que Jacob, homme inoffensif, vécut sous la tente.
Les enfants grandirent. ‘Essaw devint
Aussi longtemps qu’ils étaient petits, on ne pouvait pas les reconnaître à leur conduite, personne ne prenait garde à leur caractère. Arrivés à l’âge de treize ans, l’un s’est dirigé vers les écoles et l’autre vers l’idolâtrie (Beréchith raba 63, 10)
Connaissant la chasse
Sachant attraper et tromper son père par des paroles. Il demandait : « Père ! Comment prélève-t-on la dîme sur le sel et sur la paille ? », lui faisant ainsi croire qu’il observait minutieusement les mitswoth
Un homme des champs
A prendre au pied de la lettre : un oisif chassant à l’arc bêtes et oiseaux
Intègre
Il ne connaissait rien de tout cela. Tel était son cœur, telle était sa parole [c’est-à-dire : il était totalement sincère]. Celui qui n’est pas habile à tromper autrui est appelé tam (« intègre »)
Habitait les tentes
La tente de Chem et celle de ‘Evèr
25,28
lsaac préférait Ésaü parce qu'il mettait du gibier dans sa bouche; mais Rébecca préférait Jacob.
Dans sa bouche
A comprendre comme le propose le Targoum : « dans la bouche de Yits‘haq ». Pour le midrach, il s’agit de « la bouche de ‘Essaw », qui attrapait et trompait son père par des paroles
25,29
Un jour Jacob faisait cuire un potage quand Ésaü revint des champs, fatigué.
Préparait
Faisait cuire, comme le traduit le Targoum
Fatigué (‘ayéf)
De tuer (Beréchith raba 63, 12), comme dans : « mon âme est fatiguée (‘ayefa) à cause des meurtriers » (Yirmeya 4, 31)
25,30
Ésaü dit à Jacob: "Laisse-moi avaler, je te prie, de ce rouge, de ce mets rouge, car je suis fatigué." C'est à ce propos qu'on le nomma Édom.
Laisse-moi avaler (hal‘iténi)
J’ouvrirai la bouche, et tu n’auras qu’à y jeter copieusement. Comme le dit la michna (Chabath 155a) : « Il n’est pas permis, le chabath, de gaver un chameau, mais on a le droit d’introduire la nourriture (mal’itim) dans sa bouche »
Du rouge
Des lentilles rouges. Avraham était mort ce jour-là, afin qu’il ne puisse voir son petit-fils ‘Essaw prendre le chemin du mal (Baba Batra 16b). Cela n’aurait pas été, [s’il avait survécu] la « bonne vieillesse » (supra 25, 8) que le Saint béni soit-Il lui avait promise. Aussi a-t-Il abrégé sa vie de cinq ans. Yits‘haq vivra cent quatre-vingts ans, Avraham n’en a vécu que cent soixante-quinze. Ya’aqov a fait cuire des lentilles pour le premier repas de deuil. Pourquoi des lentilles ? Parce qu’elles ont une forme ronde, le deuil étant comme une roue qui tourne dans le monde. De plus, la lentille n’a pas de « bouche », ressemblant en cela à une personne en deuil qui ne doit pas parler. C’est pourquoi on a coutume d’offrir aux gens en deuil un œuf pour leur premier repas. L’œuf est rond et entièrement fermé. Une personne en deuil reste également la bouche close. La guemara (Mo‘èd qatan 21b) enseigne que l’on ne doit pas, pendant les trois premiers jours de deuil, répondre au salut de qui que ce soit. A plus forte raison ne doit-on pas saluer en premier. Du troisième au septième jour, on peut répondre à un salut, mais on ne salue pas en premier, etc
25,31
Jacob dit: "Vends-moi d'abord ton droit d'aînesse."
Vends-moi
Le Targoum traduit littéralement : « comme ce jour ». Fais-moi une vente réelle et claire, tout aussi inattaquable que l’est ce jour
Ton droit d’aînesse
Le service du culte revient aux aînés. Ya’aqov s’est dit : il ne convient pas que cet impie soit appelé à apporter des offrandes au Saint béni soit-Il (Beréchith raba 63, 13)
25,32
Ésaü répondit: "Certes! Je marche à la mort; à quoi me sert donc le droit d'aînesse?"
Je marche à la mort
Le droit d’aînesse est chose variable et qui se déplace. Le culte ne restera pas toujours l’apanage des aînés, puisqu’il passera un jour à la tribu de Léwi. En outre Esaü a demandé : « Quelle est la nature de ce culte ? » Ya’aqov lui a répondu : « Il y a tant de précautions à prendre, il comporte tant de sanctions qui peuvent aller jusqu’à la mort ». Comme l’enseigne la michna (Sanhèdrin 22b) : ceux-là méritent la mort, ceux qui pénètrent dans le sanctuaire en état d’ivresse ou la tête découverte. ‘Essaw dit alors : « jusqu’à la mort ! ». S’il en est ainsi, qu’en ai-je besoin 
25,33
Jacob dit: "Jure le moi dès à présent." Et il lui fit serment et il vendit son droit d'aînesse à Jacob.
25,34
Jacob servit à Ésaü du pain et un plat de lentilles; il mangea et but, se leva et ressortit. C'est ainsi qu'Ésaü dédaigna le droit d'aînesse.
‘Essaw dédaigna
Le texte témoigne ici de l’impiété de ‘Essaw qui a « dédaigné » le service de Dieu
26,1
II y eut une famine dans le pays, outre la première famine qui avait sévi du temps d'Abraham. Isaac alla chez Abimélec, roi des Philistins, à Gherar.
26,2
Le Seigneur lui apparut et dit: "Ne descends pas en Egypte; fixe ta demeure dans le pays que je te désignerai.
Ne descends pas en Egypte
Etant donné qu’il avait l’intention de descendre en Egypte (Beréchith raba 64, 3), comme l’avait fait son père au moment de la famine, Hachem lui dit : « Ne descends pas en Egypte, car tu es une offrande entièrement consacrée à Dieu, et les pays hors celui d’Israël ne sont pas dignes de toi »
26,3
Arrête-toi dans ce pays ci, je serai avec toi et je te bénirai; car à toi et à ta postérité je donnerai toutes ces provinces, accomplissant ainsi le serment que j'ai fait à ton père Abraham.
Toutes ces terres
Haél (« celles-là ») est une forme abrégée de haélè
26,4
Je multiplierai ta race comme les astres du ciel; je lui donnerai toutes ces provinces et en ta race s'estimeront bénies toutes les nations du monde:
Seront bénies par ta descendance
Un homme dira à son fils : « Que ta descendance soit comme la descendance de Yits‘haq », et c’est le sens à donner à cette expression toutes les fois qu’on la rencontre dans le texte. En voici l’exemple-type : « En toi Israël bénira en disant : Eloqim te fasse devenir comme Efrayim et Menachè » (infra 48, 20). De même en ce qui concerne la malédiction, où nous trouvons une tournure identique : « et cette femme [soupçonnée d’infidélité] deviendra un sujet d’imprécation parmi son peuple » (Bamidbar 5, 27), car celui qui maudira son ennemi dira : « Sois comme une telle ! ». De même : « et vous laisserez votre nom comme une malédiction » (Yecha’ya 65, 15), ou encore celui qui jure en disant : « que je sois comme un tel si j’ai fait ceci ou cela ! » (Sifri Bamidbar 6)
26,5
En récompense de ce qu'Abraham a écouté ma voix et suivi mon observance, exécutant mes préceptes, mes lois et mes doctrines."
Avraham a écouté ma voix
Lorsque je l’ai mis à l’épreuve
Il a gardé mon observance (littéralement : « il a gardé ma garde »)
Il s’agit des défenses d’origine rabbinique destinées à nous éloigner du risque de transgression des interdictions de la Tora. Il en est ainsi des unions interdites alors qu’elles ne sont qu’à un deuxième degré de parenté, ainsi que les prescriptions rabbiniques concernant le repos du chabath (voir Yevamoth 21a)
Mes mitswoth
Des commandements qui se seraient imposés même s’ils n’avaient pas été écrits, comme l’interdiction du vol et du meurtre (voir Yoma 67b)
Mes statuts (‘houqothaï)
Il s’agit de commandements au respect desquels nous serions tentés de nous soustraire, soit sous l’influence de notre penchant au mal, soit sous celle des nations du monde. Exemples : l’interdiction de manger du porc ou celle de porter des étoffes faites d’un mélange de laine et de lin (cha’atnéz). Ces commandements n’ont pas de raison connue, mais ils représentent un ordre du roi et Ses instructions à ses serviteurs
Et mes lois
Au pluriel. Y compris la loi orale telle qu’elle a été donnée à Mochè au Sinaï (Yoma 28b)
26,6
Et Isaac demeura à Gherar.
26,7
Les habitants du lieu s'enquérant au sujet de sa femme, il dit: "Elle est ma sœur" car il n'osait dire ma femme: "les gens du lieu pourraient me tuer à cause de Rébecca, car elle est d'une grande beauté."
Au sujet de sa femme
La préposition le (leichto) équivaut à ‘al (« au sujet de »), comme dans : « dis de moi (li) : il est mon frère » (supra 20, 13)
26,8
Or, il y demeurait depuis longtemps lorsque Abimélec, roi des Philistins, regardant par la fenêtre, vit Isaac caresser Rébecca sa femme.
Se prolongeaient
Yits‘haq se dit : « Je n’ai plus, désormais, à m’inquiéter, puisqu’ils ne l’ont pas violée jusqu’à présent » (Beréchith raba 64, 5), de sorte qu’il a cessé d’être sur ses gardes
Avimèlekh regarda
Il l’a vu avoir un rapport avec sa femme
26,9
Abimélec manda Isaac et dit: "Assurément, c'est ta femme; comment donc as tu pu dire: Elle est ma sœur!" Isaac lui répondit: "Parce que je me disais: Je pourrais périr à cause d'elle."
26,10
Abimélec dit: "Que nous as tu fait là! Peu s'en est fallu que l’un de nous n’eut commencé commerce avec ta femme et tu nous aurais rendu coupables."
Quelqu’un (a‘had) du peuple
L’unique dans le peuple, à savoir le roi
Tu nous aurais rendus coupables
S’il avait eu des rapports avec Rivqa, tu aurais amené sur nous une faute
26,11
Abimélec fit une injonction à tout le peuple, en disant: "Quiconque touchera à cet homme ou à sa femme sera puni de mort."
26,12
Isaac sema dans ce pays-là et recueillit, cette même année, au centuple: tant le Seigneur le bénissait.
Dans cette terre-là
Bien qu’il ne fût pas de la même qualité [et donc aussi fertile] qu’Erets Israël lui-même, que le pays des sept nations (Ketouvoth 112a)
Cette année-là
Bien que ce ne fût pas une année normale, puisque caractérisée par la disette
Dans cette terre-là... cette année-là
Pourquoi cette double insistance, [à savoir : ce pays-« là », cette année « là » ? Pour souligner que le pays était dur et que l’année était dure (Beréchith raba 64, 6)
Cent mesures
On avait estimé combien la terre pouvait produire, et elle a produit cent fois plus. Et nos rabbins ont enseigné que cette estimation était nécessaire pour l’évaluation des dîmes à prélever
26,13
Cet homme devint grand; puis sa grandeur alla croissant et enfin il fut très grand.
Jusqu’à ce qu’il fut très grand
On disait : « Mieux vaut le fumier des mules de Yits‘haq que l’argent et l’or de Avimèlekh » (Beréchith raba 64, 7)
26,14
Il avait des possessions en menu bétail, des possessions en gros bétail, des cultures considérables et les Philistins le jalousèrent.
Et beaucoup de serviteurs
Un ouvrage considérable. En français médiéval : « ovreine » Le mot ‘avoda (« ouvrage ») signifie : « un seul travail », et le mot ‘avoudda (tel qu’il est employé ici) signifie : « un ouvrage considérable »
26,15
Tous les puits qu'avaient creusés les serviteurs de son père, du temps de son père Abraham, les Philistins les comblèrent en les remplissant de terre.
Les Plichtim les bouchèrent (sitmoum)
Parce qu’ils disaient : « Ces puits sont notre malheur, car ils risquent de nous attirer des envahisseurs ! »(Tossefta Sota 10, 6) . Le Targoum le traduit aussi par « boucher ». Et dans le langage du Talmud : « boucher (metamtém) le cœur » (Pessa‘him 42a)
26,16
Abimélec dit à Isaac: "Cesse d'habiter avec nous car tu es trop puissant pour nous."
26,17
Isaac se retira de ce lieu, fit halte dans la vallée de Gherar et s'y établit.
Dans la vallée de Guerar
Loin de la ville
26,18
Isaac se remit à creuser les puits qu'on avait creusés du temps d'Abraham son père et que les Philistins avaient comblés après la mort d'Abraham. II leur imposa les mêmes noms que leur avait imposés son père.
Creusa à nouveau
Les puits que les Plichtim avaient comblés, Yits‘haq les creusa à nouveau avant de quitter Guerar
26,19
Les serviteurs d'Isaac, en creusant dans la vallée, y découvrirent une source d'eau vive.
26,20
Les pâtres de Gherar cherchèrent querelle à ceux d'Isaac, en disant: "L'eau est à nous!" II appela ce puits Esek parce qu'on le lui avait contesté.
‘Esseq
Contestation
Parce qu’ils s’étaient disputés avec lui
Ils le lui avaient contesté avec querelle et objections
26,21
lls creusèrent un nouveau puits sur lequel on se querella encore. II lui donna le nom de Sitna.
Sitna
En français médiéval : « nuisement »
26,22
Il délogea de là et creusa un autre puits, qu'on ne lui disputa point; il le nomma Rehoboth, disant: "Pour le coup, le Seigneur nous a élargis et nous prospérerons dans la contrée."
Nous fructifierons dans le pays
Comme le traduit le Targoum : « nous deviendrons nombreux dans le pays »
26,23
II monta de là à Beer Shava.
26,24
L'Éternel se révéla à lui cette même nuit, en disant: "Je suis le Dieu d'Abraham ton père; sois sans crainte, car je suis avec toi, je te bénirai et je multiplierai ta race, pour l'amour d'Abraham mon serviteur."
26,25
II érigea en ce lieu un autel et proclama le nom de l'Éternel. II y dressa sa tente et ses serviteurs y creusèrent un puits.
26,26
Or, Abimélec alla chez lui, de Gherar, avec Ahouzzath son confident et Pikol son général d'armée.
Avec un groupe de ses amis (méré‘éhou)
C’est ainsi que le traduit le Targoum, la lettre mem servant de préposition (« parmi ») à ré‘éhou (« ses amis »). Selon d’autres interprétations, le mem fait partie du substantif méra’, comme dans : « les trente compagnons (meré‘im) » (Choftim 14, 11) de Chimchon (Samson). Ainsi, le mot a‘houzath (« groupe ») serait à l’état construit. Mais il n’est pas d’usage d’employer l’expression, à propos d’un roi, de « groupe [au singulier] de ses amis », car cela impliquerait qu’il serait venu en compagnie de tout son groupe d’amis, et donc qu’il n’en aurait eu qu’un seul. Aussi vaut-il mieux s’en tenir à la première explication. Quant au taw de a‘houzath, il n’y a pas lieu de s’en étonner, même si le mot n’est pas à l’état construit, car on trouve dans le texte des exemples similaires, comme dans : « donne-nous une aide (‘ezrath) contre l’ennemi » (Tehilim 60, 13), ou dans : « ivre (chekhourath), mais pas de vin » (Yecha’ya 51, 21)
Un groupe
Le mot a‘houzath désigne un assemblage, un groupe, où les gens se tiennent (nèè‘hazin) ensemble
26,27
Isaac leur dit: "Pourquoi êtes vous venus à moi, alors que vous me haïssez et que vous m'avez éconduit de chez vous?"
26,28
Ils répondirent: "Nous avons bien vu que le Seigneur était avec toi et nous avons dit: ‘Oh! qu'il y ait un engagement réciproque entre nous et toi!’ Nous voudrions conclure ce pacte avec toi,
Nous avons bien vu (littéralement : « voir nous avons vu »)
Nous l’avons vu chez ton père et nous l’avons vu chez toi (Beréchith raba 64, 10)
Qu’il y ait donc un serment entre nous...
Que le serment qui nous liait depuis l’époque de ton père, soit aussi maintenant « entre nous et entre toi »
26,29
que tu t'abstiendras de nous nuire, de même que nous ne t'avons pas touché, que nous en avons toujours bien usé avec toi et que nous t'avons renvoyé en paix. Maintenant, sois béni de Dieu!"
Nous ne t’avons pas touché
Lorsque nous t’avons dit : « va-t’en de chez nous »
Toi
Toi aussi, agis ainsi avec nous
26,30
II leur prépara un festin, ils mangèrent et burent.
26,31
Le lendemain de bon matin ils se prêtèrent serment l'un à l'autre; Isaac les reconduisit et ils le quittèrent amicalement.
26,32
Or ce même jour, les serviteurs d’Isaac vinrent lui donner des nouvelles du puits qu'ils avaient creusé; ils lui dirent: "Nous avons trouvé de l'eau."
26,33
Il le nomma Chiba; de là cette ville s'est nommée Beer Shava, nom qu'elle porte encore.
Chiv’a
A cause de l’alliance [laquelle est toujours accompagnée d’un serment (chevou‘a)]
26,34
Ésaü, âgé de quarante ans, prit pour femmes Judith, fille de Beéri le Héthéen et Bâsemath, fille d'Élôn le Héthéen.
Agé de quarante ans
‘Essaw est comparé à un porc, ainsi qu’il est écrit : « que le porc de la forêt la mutile » (Tehilim 80, 14). Cet animal, lorsqu’il est couché, étend ses pattes pour montrer ses sabots, comme pour dire : « Voyez, je suis pur, [puisque j’ai le sabot fendu] ! ». Il en va de même des princes de ‘Essaw : ils volent et pillent, tout en se donnant des airs de gens honnêtes. Pendant toutes ces quarante années, ‘Essaw enlevait des femmes à leurs maris et leur faisait violence, et lorsqu’il eut atteint cet âge, il dit : « Mon père a pris femme à l’âge de quarante ans. Je vais faire de même ! » (Beréchith raba 65, 1)
26,35
Elles furent une amère affliction pour Isaac et pour Rébecca.
Une amertume d’esprit
Le mot morath a le sens de « rébellion », comme dans : « vous avez été rebelles (mamrim) » (Devarim 9, 24). Toutes leurs actions étaient cause de courroux et de chagrin..
... Pour Yits‘haq et pour Rivqa
Parce qu’elles pratiquaient l’idolâtrie (Beréchith raba 65, 4)
27,1
II arriva, comme Isaac était devenu vieux, que sa vue s'obscurcit. Un jour, il appela Ésaü, son fils aîné et lui dit: "Mon fils!" II répondit: "Me voici."
Ses yeux étaient affaiblis
Par la fumée des offrandes idolâtres de ces femmes (Midrach tan‘houma 8). Autre explication : Au moment où il avait été lié sur l’autel et où son père était sur le point de l’immoler, au même instant, les cieux s’étaient ouverts et les anges servants avaient vu cela et avaient pleuré. Leurs larmes avaient coulé et étaient tombées dans ses yeux. Voilà pourquoi ses yeux s’étaient affaiblis (Beréchith raba 65, 6). Autre explication : afin que ce soit Ya’aqov qui reçoive les bénédictions (Beréchith raba 65, 8)
27,2
Isaac reprit "Vois, je suis devenu vieux, je ne connais point l'heure de ma mort.
Je ne connais pas le jour de ma mort
Rabi Yehochou‘a ben Qor’ha a enseigné dit : quand un homme approche de l’âge où sont morts ses parents, il doit se faire du souci cinq ans avant et cinq ans après (Beréchith raba 65, 12). Yits‘haq, qui était âgé de cent vingt-trois ans, s’est dit : « Si c’est l’âge de ma mère, qui est morte à cent vingt-sept ans, que je dois atteindre, j’ai cinq ans de moins que celui qu’elle avait à la fin de sa vie ». C’est pourquoi..
... Je ne connais pas le jour de ma mort
Peut-être aura-t-elle lieu à l’âge qu’avait ma mère, peut-être à celui qu’avait mon père
27,3
Et maintenant, je te prie, prends tes armes, ton carquois et ton arc; va aux champs et prends du gibier pour moi.
Je te prie
Le verbe sa (« prends ») signifie « aiguiser », comme dans la michna (Beitsa 28a) : « on n’aiguise pas les couteaux sur une meule, mais on les passe (massiah) l’un sur l’autre ». [Yits‘haq a dit à ‘Essaw :] « Aiguise ton couteau et égorge bien la bête, afin de ne pas me faire manger une viande défendue » (Beréchith raba 65, 13)
Ton carquois
Ton épée, appelée telyekha parce qu’on a l’habitude de la laisser pendre (talo) sur le côté
Et chasse pour moi
Des bêtes n’appartenant à personne, et non pas volées
27,4
Fais m'en un ragoût comme je l'aime, sers-le moi et que j'en mange afin que mon cœur te bénisse avant ma mort.
27,5
Or Rébecca entendit ce qu'Isaac disait à Ésaü son fils. Ésaü alla aux champs pour chasser du gibier et le rapporter.
Pour chasser du gibier
Pourquoi ce « pour l’apporter » ? S’il n’en trouve pas à la chasse, il lui en apportera qu’il aura volé
27,6
Cependant Rébecca dit à Jacob, son fils: "Ecoute; j'ai entendu ton père parler ainsi à Ésaü, ton frère:
27,7
‘Apporte-moi du gibier et apprête moi un ragoût que je mangerai et je te bénirai devant le Seigneur avant de mourir.’
Devant Hachem
Avec Son assentiment, car Il me donnera son accord
27,8
Et maintenant, mon fils, sois docile à ma voix, sur ce que je vais t'ordonner:
27,9
va au menu bétail et prends moi deux beaux chevreaux et j'en ferai pour ton père un ragoût tel qu'il l'aime.
Et prends-moi (littéralement : « prends de ce qui est à moi »)
Ils m’appartiennent, et ils ne sont donc pas volés. Yits‘haq avait stipulé dans leur contrat de mariage qu’elle aurait le droit de prendre chaque jour deux chevreaux (Beréchith raba 65, 14)
Deux chevreaux
Le repas de Yits‘haq consistait-il en deux chevreaux ? En réalité, l’un était destiné au sacrifice pascal, et l’autre devait servir au repas (Pirqé deRabi Eli‘èzèr 32)
Comme il aime
Le goût du chevreau ressemble à celui du cerf
27,10
Tu le présenteras à ton père et il mangera; de sorte qu'il te bénira avant de mourir."
27,11
Jacob dit à Rébecca sa mère: "Mais Ésaü, mon frère, est un homme velu et moi je ne le suis pas.
Un homme velu
Couvert de poils
27,12
Si par hasard mon père me tâte, je serai à ses yeux comme un trompeur, et, au lieu de bénédiction, c'est une malédiction que j'aurai attirée sur moi!"
Me tâtera-t-il (yemouchéni)
Comme dans : « et tu iras tâtonnant (memachéch) en plein sud » (Devarim 28, 29)
27,13
Sa mère lui répondit: "Je prends sur moi ta malédiction, mon fils. Obéis seulement à ma voix et va me chercher ce que j'ai dit."
27,14
Il alla le chercher et l'apporta à sa mère. Celle ci en fit un mets selon le goût de son père.
27,15
Puis Rébecca prit les plus beaux vêtements d'Ésaü, son fils aîné, lesquels étaient sous sa main dans la maison et elle en revêtit Jacob, son plus jeune fils;
Les beaux (littéralement : « les enviables »)
Les propres, selon le Targoum. Autre explication (Beréchith raba 65, 16) : que ‘Essaw avait pris par envie chez Nimrod, [un chasseur comme lui (supra 10, 9)]
Qui étaient chez elle à la maison
N’avait-il pas plusieurs femmes ? Pourquoi les confiait-il à sa mère ? Parce qu’il connaissait leur mauvaise conduite et se méfiait d’elles, [craignant qu’elles ne les volent] (Beréchith raba 65, 16)
27,16
de la peau des chevreaux, elle enveloppa ses mains et la surface lisse de son cou,
27,17
et posa le mets avec le pain, qu'elle avait apprêtés, dans la main de Jacob, son fils.
27,18
Celui-ci entra chez son père, disant: "Mon père!" II répondit: "Me voici; qui es tu, mon fils?"
27,19
Jacob dit à son père: "Je suis Ésaü, ton premier né; j'ai fait ainsi que tu m'as dit. Viens donc, assieds toi et mange de ma chasse afin que ton cœur me bénisse."
C’est moi
C’est moi qui t’apporte, et ‘Essaw est ton premier-né
J’ai fait
Beaucoup de choses... ainsi que tu m’as dit
Assieds-toi
Dans le sens de : « s’asseoir à table ». C’est pourquoi le Targoum traduit par iste‘har (« mets-toi autour de la table »)
27,20
Isaac dit à son fils: "Qu'est ceci? tu as été prompt à faire capture mon fils!" Il répondit: "C’est que l’Éternel ton Dieu m’a donné bonne chance."
27,21
Isaac dit à Jacob "Approche que je te tâte, mon fils, pour savoir si tu es mon fils Ésaü ou non."
Approche donc que je te tâte
Yits‘haq s’est dit en lui-même : « Il n’est pas dans les habitudes de ‘Essaw d’avoir à la bouche le nom de Dieu ! Or, celui-ci vient de dire : “C’est que Hachem ton Dieu m’a donné bonne chance” » (Beréchith raba 65, 19)
27,22
Jacob s'approcha d'Isaac,son père, qui le tâta et dit: "Cette voix, c'est la voix de Jacob; mais ces mains sont les mains d'Ésaü."
C’est la voix de Ya’aqov
Qui s’exprime en suppliant : « lève-toi, je te prie ! » (verset 19), alors que ‘Essaw parle durement : « que mon père se lève ! » (verset 31)
27,23
II ne le reconnut point, parce que ses mains étaient velues comme celles d'Ésaü son frère. Et il le bénit.
27,24
Il dit encore: "Tu es bien mon fils Ésaü?" II répondit: "Je le suis."
Il dit : C’est moi
Il n’a pas répondu : « c’est moi ‘Essaw ! », mais : « c’est moi ! »
27,25
II reprit: "Donne, que je mange de la chasse de mon fils afin que mon cœur te bénisse!" II le servit et il mangea; lui présenta du vin et il but.
27,26
Isaac son père lui dit: "Approche, je te prie et embrasse moi, mon fils."
27,27
II s'approcha et l'embrassa. Isaac aspira l'odeur de ses vêtements; il le bénit et dit: "Voyez! le parfum de mon fils est comme le parfum d'une terre favorisée du Seigneur!
Il respira
N’existe-t-il pas pire odeur que celle du poil des chèvres ? C’est pour nous enseigner qu’est entrée avec lui l’odeur du jardin de ‘Eden (Beréchith raba 65, 22)
Comme l’odeur d’un champ qu’a béni Hachem
Dieu y a mis une odeur agréable, celle d’un champ de pommiers, comme l’ont expliqué nos rabbins, de mémoire bénie (Ta‘anith 29b)
27,28
Puisse-t-il t'enrichir, le Seigneur, de la rosée des cieux et des sucs de la terre, d'une abondance de moissons et de vendanges!
Qu’Il te donne
Qu’Il te donne et qu’Il te donne de nouveau (Beréchith raba 66, 3), [le waw placé en préfixe à weyitèn (« qu’Il te donne ») indiquant une répétition]. Mais d’après le sens littéral, ce waw est là simplement pour rattacher cette phrase à celle qui précède : « Voyez ! le parfum de mon fils que le Saint béni soit-Il lui a donné est comme le parfum des champs... », suivie de : « qu’Il te donne de la rosée des cieux... »
De la rosée des cieux
A prendre selon le sens littéral. Il existe également de nombreux midrachim très divers
Ha-Eloqim
Pourquoi est-il écrit ha-Eloqim, le Dieu de Justice ? Si tu le mérites, Il te la donnera, et sinon, Il ne te la donnera pas. Mais à ‘Essaw il dira : « ton domaine sera constitué des graisses de la terre » (verset 39). Que tu sois un juste ou que tu sois un impie, Il te la donnera. » C’est de lui que s’est inspiré Chelomo lorsqu’il a construit le Temple et a prononcé sa prière : Un Juif, lorsqu’il possède la foi et reconnaît l’équité du jugement à son égard, ne te fera jamais de reproches. C’est pourquoi « tu traiteras chaque homme [juif, selon le verset précédent] selon sa conduite, selon ce que tu connais de son cœur » (I Melakhim 8, 39). Mais du païen, qui n’a pas la foi, le roi Chelomo a dit : « Toi, tu l’entendras du ciel... et tu exauceras les vœux que t’adressera l’étranger » (I Melakhim 8, 43). Qu’il en soit digne ou non, donne-le lui, afin qu’il ne te fasse pas de reproches. Cette explication du mot ha-Eloqim figure dans une vieille édition de Rachi
27,29
Que des peuples t'obéissent! Que des nations tombent à tes pieds! Sois le chef de tes frères et que les fils de ta mère se prosternent devant toi! Malédiction à qui te maudira et qui te bénira soit béni!"
Et que les fils de ta mère
Tandis que Ya’aqov dira à Yehouda : « les fils de ton père » (infra 49, 8), parce qu’il avait eu des fils de plusieurs mères. Mais ici, comme Yits‘haq n’a eu qu’une seule femme, il dit : « les fils de ta mère » (Beréchith raba 66, 4)
Maudit qui te maudira
Tandis que Bil’am dira : « béni qui te bénira, et maudit qui te maudira ! » (Bamidbar 24, 9). Les justes commencent par endurer des épreuves, et ils finissent par jouir de la paix. Aussi ceux qui les maudissent, à savoir leurs persécuteurs, précèdent-ils ceux qui les bénissent. C’est pourquoi Yits‘haq fait précéder la bénédiction de ceux qui bénissent par la malédiction de ceux qui maudissent. Les impies, bien au contraire, commencent par vivre dans la quiétude, et ils finissent accablés de souffrances. Aussi Bil’am, ce mécréant, place-t-il la bénédiction avant la malédiction (Beréchith raba 66)
27,30
Or, comme Isaac avait achevé de bénir Jacob, il arriva que Jacob sortait précisément de devant Isaac son père, lorsque son frère Ésaü revint de la chasse.
Etait tout juste sorti
A peine l’un était sorti que l’autre est entré (Beréchith raba 66, 5)
27,31
II apprêta, lui aussi, un ragoût et le présenta à son père en lui disant: "Que mon père se dispose à manger de la chasse de son fils, afin que ton cœur me bénisse.
27,32
lsaac, son père, lui demanda: "Qui es-tu?" II répondit: "Je suis ton fils, ton premier-né, Ésaü."
27,33
Isaac fut saisi d'une frayeur extrême et il dit: "Quel est donc cet autre, qui avait pris du gibier et me l'avait apporté? J'ai mangé de tout avant ton arrivée et je l'ai béni. Eh bien! Il restera béni!"
Fut saisi d’un très grand tremblement
Le Targoum traduit par un mot qui marque une grande stupéfaction. Et d’après le midrach, il a vu l’enfer ouvert sous ses pieds, [c’est-à-dire sous les pieds de ‘Essaw (Gour aryé)]
Quel est donc
Le mot épho (« donc ») comporte plusieurs significations : « Où est-il donc ? », « Qui est donc celui qui avait pris du gibier ? 
J’ai mangé de tout
Tous les goûts que je voulais y trouver en mangeant, je les ai trouvés
Aussi sera-t-il béni
Afin que l’on ne dise pas que si Ya’aqov n’avait pas trompé son père, il n’aurait pas reçu les bénédictions (Beréchith raba 67, 2). C’est pourquoi il confirme ici sa bénédiction en toute connaissance de cause
27,34
Ésaü, entendant les paroles de son père, poussa des cris bruyants et douloureux et il dit à son père "Moi aussi bénis-moi, mon père!"
27,35
II répondit: "Ton frère a usé de ruse et il a enlevé ta bénédiction."
Avec ruse
Avec intelligence, comme le traduit le Targoum
27,36
Ésaü dit alors: "Est ce parce qu'on l'a nommé Jacob qu'il m'a supplanté deux fois déjà? II m'a enlevé mon droit d'aînesse et voici que maintenant il m'enlève ma bénédiction!" Et il ajouta: "N'as tu pas réservé une bénédiction pour moi?"
Est-ce parce qu’on a appelé son nom
C’est une exclamation, comme dans : « est-ce parce que tu es mon frère ? ! » (infra 29, 15). Est-ce pour cela qu’on l’a appelé Ya’aqov, parce qu’il finira par me supplanter (le‘aqvéni) un jour ? (Midrach tan‘houma). Pourquoi Yits‘haq a-t-il été saisi de tremblement ? Il a pensé : « Peut-être ai-je commis une faute en bénissant le cadet avant l’aîné, et en inversant l’ordre de la naissance ? » C’est alors que ‘Essaw a poussé un cri : « Il m’a supplanté deux fois déjà ! » Son père lui a demandé : « Que t’a-t-il fait ? » Il lui a répondu : « Il m’a pris mon droit d’aînesse ! ». Il dit : « C’est cela, précisément, qui me préoccupait, et j’ai été saisi de tremblement à l’idée de m’être peut-être écarté de la stricte justice. A présent, c’est bien l’aîné que j’ai béni. “Aussi restera-t-il béni !” »
Il m’a supplanté
Traduction du Targoum : « il m’a tendu un piège », comme dans : « lui tend un piège » (Devarim 19, 11). Autre traduction : « il a été plus intelligent que moi »
Ne m’as-tu pas réservé (atsalta)
Dans le sens de « mettre en réserve », comme dans : « et Il mit en réserve (wayatsèl) » (Bamidbar 11, 25)
27,37
Isaac répondit en ces termes à Ésaü: "Certes! je l'ai institué ton supérieur, j'ai fait de tous ses frères ses serviteurs, je lai gratifié de la moisson et de la vendange: pour toi, dès lors, que puis je faire, mon fils?"
Voici ! je l’ai institué ton maître
Cette bénédiction est la septième [de celles accordées à Ya‘aqov (versets 28 et 29)], et il la place en premier. Voici ce qu’a voulu dire Yits‘haq à ‘Essaw : « A quoi te servira une bénédiction ? Si tu acquiers des biens, ils seront à lui, étant donné que “je l’ai institué ton maître”. Or, ce qu’acquiert le serviteur (Qiddouchin 23b) appartient à son maître » (Beréchith raba 67, 5)
Et pour toi
Où donc chercherai-je ce que je peux faire pour toi 
27,38
Ésaü dit à son père: "Ne possèdes tu qu'une seule bénédiction, mon père? Mon père, bénis moi aussi!" Et Esaü éclata en pleurs.
Une seule bénédiction
Le hé placé devant haverakha (« bénédiction ») marque une interrogation, comme dans : « si elles sont ouvertes (habema‘hanim) ? » (Bamidbar 13, 19), « est-il gras (hachména) ? » (Bamidbar 13, 20), « est-ce de la mort (hakemoth) d’un indigne ? » (II Chemouel 3, 33)
27,39
Pour réponse, Isaac son père lui dit: "Eh bien! une grasse contrée sera ton domaine et les cieux t'enverront leur rosée.
Des graisses de la terre
Ce sont les provinces grecques de l’Italie
27,40
Mais tu ne vivras qu’à la pointe de ton épée; tu seras tributaire de ton frère. Pourtant, après avoir plié sous le joug, ton cou s’en affranchira."
De ton épée (we‘al ‘harbekha) – littéralement : « et sur ton épée »)
La préposition ‘al, (« sur ») remplace la préposition be, (« avec »), comme dans : « vous vous maintenez sur votre (‘al) glaive » (Ye‘hezqel 33, 26), à savoir : « avec votre glaive », « selon (‘al) leurs légions » (Chemoth 6, 26), à savoir : « avec leurs légions »
Lorsque tu auras plié (tarid)
Expression de douleur, comme dans : « je m’agite (arid) dans ma douleur » (Tehilim 55, 3). C’est-à-dire que lorsqu’Israël transgressera la Tora et que tu auras des raisons de te plaindre des bénédictions qu’il a reçues, « tu briseras son joug de dessus ton cou... » (Beréchith raba 67, 7)
27,41
Ésaü prit Jacob en haine à cause de la bénédiction que son père lui avait donnée. Et Ésaü se dit en lui même: "Le temps du deuil de mon père approche; je ferai périr Jacob mon frère."
Les jours du deuil de mon père approchent
A prendre selon le sens littéral : « je ne ferai pas de peine à mon père ». Il existe également de nombreux midrachim très divers
27,42
Et Rébecca fut informée des desseins d'Ésaü son fils aîné. Elle fit appeler Jacob, son plus jeune fils et lui dit "Écoute, Ésaü ton frère veut se venger de toi en te faisant mourir.
On raconta à Rivqa
C’est l’esprit saint qui l’a informée de ce que ‘Essaw méditait en son cœur (Beréchith raba 67, 9)
Se console à ton sujet
Il regrette son sentiment de fraternité à ton égard, et il a formé un autre projet : celui de se comporter envers toi en étranger et de te tuer. Et le midrach explique : tu es déjà mort à ses yeux, et il a bu pour toi la coupe de consolation [que l’on avait l’habitude de boire après la perte d’un proche (voir Yirmeya 16, 7)]. Et d’après le sens littéral, le mot mithna‘hèm a le sens de « consolation » : ton meurtre le consolera des bénédictions qu’il n’a pas reçues
27,43
Et maintenant, mon fils, obéis à ma voix: pars, va te réfugier auprès de Laban, mon frère, à Haràn.
27,44
Tu resteras chez lui quelque temps, jusqu'à ce que s'apaise la fureur de ton frère.
Quelques jours
Peu nombreux
27,45
Lorsque l'animosité de ton frère ne te menacera plus et qu'il aura oublié ce que tu lui as fait, je t'enverrai ramener de là bas: pourquoi m'exposer à vous perdre tous deux à la fois?"
Pourquoi serai-je privée de vous deux
Pourquoi [m’exposer à être] privée de vous deux ? Celui qui enterre ses enfants est appelé chakoul. Il est écrit au sujet de Ya’aqov : « comme je suis privé d’enfant (chakholti), je reste privé d’enfant (chakhalti) » (infra 43, 14)
De vous deux en un seul jour
S’il se lève contre toi et que toi, tu le tues, ses fils se dresseront et te tueront. Elle était inspirée par l’esprit saint et a prophétisé qu’ils mourraient le même jour, comme il est expliqué dans la guemara (Sota 13a)
27,46
Rébecca dit à Isaac: "La vie m'est à charge, à cause des filles de Heth. Si Jacob choisit une épouse parmi les filles de Heth, telle que celles-ci, parmi les filles de cette contrée, que m'importe la vie?"
Je suis dégoûtée de ma vie
J’ai du mépris pour ma vie
28,1
Isaac appela Jacob et le bénit, puis lui fit cette recommandation: "Ne prends pas femme parmi les filles de Canaan.
28,2
Lève toi, va dans le territoire d'Aram, dans la demeure de Bathuel, père de ta mère; et choisis toi là une femme parmi les filles de Laban, le frère de ta mère.
A Padan Aram
Le hé placé en suffixe dans padèna aram équivaut à la préposition lamèd (« en direction de »)
A la maison de Bethouel
Même remarque que ci-dessus. Lorsqu’un mot exige le préfixe lamèd, [préposition signifiant : « en direction de »], ce préfixe peut être remplacé par le suffixe hé (Yevamoth 13b)
28,3
Le Dieu tout puissant te bénira, te fera croître et multiplier et tu deviendras une congrégation de peuples.
Et Qél Chaqaï [écrit avec un daleth à la place du qof]
Celui qui a assez (daï) de bénédictions pour ceux qui sont bénis par Lui, qu’Il te bénisse
28,4
Et il t'attribuera la bénédiction d'Abraham, à toi et à ta postérité avec toi, en te faisant possesseur de la terre de tes pérégrinations, que Dieu a donnée à Abraham."
La bénédiction d’Avraham
Celle où Il lui dit : « je te ferai devenir une grande nation » (supra 12, 2), « seront bénies par ta descendance toutes les nations de la terre » (supra 26, 4). Que ces mêmes bénédictions se réalisent pour toi. C’est de toi que sortira cette nation et cette descendance bénie
28,5
Isaac envoya ainsi Jacob au territoire d'Aram, chez Laban, fils de Bathuel, l'Araméen, frère de Rébecca, mère de Jacob et d'Ésaü.
Mère de Ya’aqov et de ‘Essaw
Je ne sais pas ce que cela vient nous enseigner
28,6
Ésaü vit qu’Isaac avait béni Jacob, qu'il l'avait envoyé au territoire d'Aram pour s'y choisir une épouse; qu'en le bénissant il lui avait donné cet ordre: "Ne prends point femme parmi les filles de Canaan";
28,7
que Jacob, obéissant à son père et à sa mère, était allé au territoire d'Aram:
Ya’aqov écouta
Ce verset s’enchaîne à celui qui précède : ‘Essaw a vu que Yits‘haq avait béni Ya‘aqov, qu’il l’avait envoyé à Padan Aram, que Ya‘aqov avait obéi à son père, qu’il était effectivement parti à Padan Aram, et que les filles de Kena‘an déplaisaient à son père. Alors ‘Essaw est parti lui aussi, afin de se rendre chez Yichma‘el
28,8
et Ésaü comprit que les filles de Canaan déplaisaient à Isaac son père.
28,9
Alors Ésaü alla vers Ismaël et prit pour femme Mahalath, fille d'Ismaël, fils d'Abraham, sœur de Nebaïoth, en outre de ses premières femmes.
Sœur de Nevayoth
Du moment qu’il est spécifié qu’elle était la fille de Yichma’él, est-ce que je ne sais pas qu’elle était la « sœur de Nevayoth » ? C’est pour nous apprendre que Yichma‘el était mort après l’avoir destinée à ‘Essaw, mais avant de l’avoir mariée, et que c’est Nevayoth, son frère, qui la lui a donnée en mariage. Et cela nous enseigne aussi que Ya’aqov avait alors soixante-trois ans. En effet, Yichma‘el avait soixante-quatorze ans à la naissance de Ya’aqov, puisqu’il en avait quatorze de plus que Yits‘haq, lequel en avait soixante à la naissance de ses fils (supra 25, 26), ce qui fait soixante-quatorze. Par ailleurs, Yichma’él a vécu cent trente-sept ans, ainsi qu’il est écrit : « et celles-ci sont les années de vie de Yichma’el : cent ans et trente ans et sept ans » (supra 25, 17). Il en résulte qu’à la mort de Yichma‘el, Ya’aqov avait soixante-trois ans [cent trente-sept moins soixante-quatorze]. Et nous en déduisons encore que Ya’aqov s’est caché quatorze ans durant dans la maison de ‘Evèr avant de partir à ‘Haran. Il est resté quatorze ans dans la maison de Lavan avant la naissance de Yossef, ainsi qu’il est écrit : « je t’ai servi quatorze ans pour tes deux filles, et six ans pour ton troupeau » (infra 31, 41), et il n’a reçu son salaire sous la forme de menu bétail qu’après la naissance de Yossef, ainsi qu’il est écrit : « ce fut, lorsque Ra‘hel eut engendré Yossef... » (infra 30, 25). Yossef était âgé de trente ans lorsqu’il devenu roi (infra 41, 46). Neuf années se sont ensuite écoulées – sept années d’abondance et deux de famine – jusqu’à ce que Ya’aqov descendît en Egypte. Ya’aqov a déclaré à Pharaon : « Les jours des années de mes pérégrinations ont été de cent trente ans » (infra 47, 9). Faisons le compte : Si l’on additionne les quatorze ans avant la naissance de Yossef, les trente ans qu’avait Yossef lorsqu’il a commencé de régner, et ses neuf années de règne jusqu’à l’arrivée de Ya’aqov, cela fait cinquante-trois ans. Or, lorsque Ya‘aqov a quitté son père, il avait soixante-trois ans, [comme indiqué plus haut] ce qui devrait donner cent seize, et pourtant il dit « cent trente ans ». Il manque donc quatorze ans. D’où l’on déduit qu’après avoir reçu les bénédictions il s’est caché pendant quatorze ans dans la maison de ‘Evèr (Meguila 17a). Cependant, le mérite qu’il s’est acquis par l’étude de la Tora lui a évité d’être puni pour avoir négligé d’honorer ses parents pendant ce temps-là. Yossef n’a été séparé de son père que pendant vingt-deux ans, c’est-à-dire de dix-sept à trente-neuf ans, correspondant aux vingt-deux années où Ya’aqov a été séparé de son père et ne l’a pas honoré. Ce sont les vingt années passées chez Lavan et les deux ans où il est resté en route, ainsi qu’il est écrit : « il s’y bâtit une maison (bayith), et pour son bétail il fit des cabanes (soukoth) » (infra 33, 17). Nos rabbins, de mémoire bénie, ont expliqué à partir de ce verset qu’il était resté en route pendant dix-huit mois : le mot bayith (« demeure ») au singulier s’applique en effet à une saison des pluies [six mois], et le mot soukoth (« enclos »), au pluriel, s’applique à deux saisons de soleil [douze mois] (voir Rachi infra 33, 17). D’après le décompte des versets que nous avons effectué plus haut, entre le moment où il a quitté son père et celui où il est descendu en Egypte âgé de cent trente ans – où nous trouvons une lacune de quatorze ans – il s’est certainement caché dans la maison de ‘Evèr pour y étudier la Tora, lorsqu’il était en route vers la maison de Lavan. Et par le mérite de l’étude de la Tora, il n’a pas été puni pour ces quatorze années, et il n’a été séparé de Yossef que pendant vingt-deux ans, selon le principe de « mesure pour mesure »
En plus de ses premières femmes
Il a ajouté une nouvelle impiété aux précédentes, en ne répudiant pas les premières
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