Avraham Avinou n’est pas chez lui lorsqu’il apprend que sa femme, Sarah Iménou, est décédée. Il rentre aussitôt de son voyage et s’affaire à l’enterrer.
La Torah dit qu’Avraham Avinou fit des oraisons funèbres sur son épouse et la pleura. Il raconta à ses connaissances l’immense piété de la défunte et encouragea les auditeurs à suivre les pas de cette tsadekette. En effet, Sarah Iménou avait utilisé toute sa vie pour faire des Mitsvot et s’approcher d’Hachem.
Le mot « Vélivkota » qui nous indique qu’Avraham Avinou a pleuré Sarah est écrit avec un « Kaf » (la lettre K) en petit. Nos sages apprennent d’ici qu’Avraham Avinou n’a pas beaucoup pleuré Sarah, mais juste un petit peu.
Notre maître, Rav Ovadia Yossef zatsal, s’interroge sur la raison de ce comportement. En effet, comment est-ce concevable qu’Avraham Avinou ne pleure pas beaucoup sa femme, après tout l’amour qui les attachait. Comment comprendre qu’avec tout la reconnaissance qu’il lui devait, il n’a pas beaucoup pleuré sa perte !
Le Rav explique qu’en réalité, c’est justement grâce à la grandeur de Sarah qu’Avraham Avinou ne la pleura pas beaucoup. En effet, notre ancêtre Avraham était inspiré du Roua’h Hakodesh, du souffle divin, et voyait ce qui se passait dans le paradis. Il voyait donc la défunte qui profitait des plaisirs immenses du paradis en présence d’Hachem et de tous les justes des générations précédentes.
Avraham n’était pas très triste, car il aimait beaucoup Sarah et il était très content de la savoir heureuse ! (Il savait aussi qu’il la rejoindrait quelque temps plus tard).
D’ailleurs, continue Rav Ovadia zatsal, le Midrach rapporte que la vie des justes est une vie parfaite, pleine. Les jours de leur vie sont des jours complets. Qu’est-ce que cela signifie ?
On raconte qu’un Rav fut nommé pour diriger une certaine communauté. Après la nomination, on fit visiter au Rav les différentes institutions juive de la ville, puis il alla aussi voir le cimetière de la ville.
Le Rav s’aperçut que les tombes indiquaient toutes des âges très jeunes. L’âge des défunts variait généralement entre 15 et 20 ans. Plein d’étonnement, le Rav demanda à son accompagnateur comment se faisait-il qu’il n’y avait de personnes âgées !
On expliqua au Rav que l’habitude était de noter sur la tombe le temps que le défunt avait accompli des Mitsvot. On calculait le temps que la personne étudiait, priait et s’investissait dans les Mitsvot : la somme totale représentait la durée de sa vie.
Mais on ne prenait pas en compte le temps des repas, de la lecture de journaux, du temps perdu à ne rien faire, etc. En effet, on ne peut considérer comme vivre lorsque l’on perd le temps précieux qu’Hachem nous offre !
Par cette histoire, nous pouvons comprendre les paroles du Midrach qui explique que les justes remplissent tous les jours de leur vie. Chez eux, il n’y a pas d’interruption. Le juste sait mettre à profit tout le temps qu’Hachem lui donne sur terre.
En agissant ainsi, il parvient même d’élever ses besoins terrestres. Lorsqu’il va dormir, il le fait pour avoir des forces à servir Hachem. De même lorsqu’il mange et de même pour tous ses besoins !
Rav Ovadia Yossef zatsal était l’exemple vivant de cet enseignement. Durant près de 93 ans, il ne s’est pas arrêté de mettre à profit chaque instant de sa vie. Son exemple et sa vie doivent nous donner envie et courage pour mettre notre temps à profit. Le Rav répétait sans cesse l’importance de participer à des cours (ou des études) de Torah tous les jours ! L’importance d’éduquer les enfants dans des institutions de Torah, même au prix de ce qui peut sembler à certain être un sacrifice ! Heureux celui qui sera utiliser son temps pour multiplier les Mitsvot !